Déclaration de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur l'augmentation des droits de douane entre les États-Unis et l'Union européenne , à l'Assemblée nationale le 4 février 2025.

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Circonstance : Questions au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

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Madame la députée Françoise Buffet,

Face à l'éventualité, que vous avez citée, de droits de douane américains, je crois qu'il faut d'abord garder notre sang-froid.

En rappelant, comme vous l'avez fait, qu'il n'y a aucun déséquilibre commercial dans notre relation avec les États-Unis. C'est vrai, lesÉtats-Unis achètent plus de voitures et de spiritueux en Europe que l'inverse. Mais c'est compensé par l'excédent des États-Unis en matière de services ou d'investissements. Si bien que, dans notre relation, il n'y a rien à rééquilibrer.

En disant d'autre part que la dernière fois que les États-Unis se sont lancés dans une guerre commerciale, en 2018, ça leur a coûté très cher : environ 200 euros par tête, par personne aux États-Unis, et avec un coût supérieur dans les comtés républicains que dans les comtés démocrates.

Et en affirmant ensuite, de manière très sereine mais aussi très ferme, que si l'Europe devait être visée par des droits de douane, alors l'Europe répliquera sans aucune hésitation.

Mais, sans attendre, vous avez raison de souligner l'importance d'établir de nouveaux partenariats, pour permettre à nos entreprises de trouver de nouveaux débouchés si nous devions nous engager dans un bras de fer commercial avec les États-Unis. C'est pourquoi l'Union européenne a récemment repris des contacts avec le Mexique, pays lui aussi concerné par les droits de douane, et qu'elle en prendra prochainement avec l'Inde.

Et c'est pourquoi, pour notre part, grâce à la diplomatie économique - qui fête son dixième anniversaire -, grâce à Business France qui accompagne 13.000 entreprises environ chaque année, nous accompagnons les entreprises françaises pour qu'elles développent leurs capacités de production et de vente partout dans le monde, et pas seulement en Amérique du Nord : en Indopacifique, en Asie centrale, en Afrique ou en Amérique latine.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 février 2025