Déclaration de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la situation des Kurdes en Syrie, à l'Assemblée nationale le 4 février 2025.

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Circonstance : Questions au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la députée Danielle Simonnet,

Merci d'avoir rendu hommage aux Kurdes. Les Kurdes sont nos alliés fidèles, ce sont nos frères d'armes, et nous ne les abandonnerons pas.

Votre question permet de rappeler à quel point ce qui s'est joué en Syrie ces treize dernières années a eu des conséquences très directes sur le quotidien de nos compatriotes. Parce que la répression sanglante organisée par Bachar al-Assad contre son propre peuple a eu comme conséquence directe la résurgence du risque terroriste islamiste de Daech, que nous avons combattu inlassablement, à côté de nos alliés kurdes.

Au moment où, depuis le 8 décembre, un nouvel espoir renaît en Syrie, il va de soi que les Kurdes doivent pouvoir participer pleinement à la réappropriation de leur nation et à la citoyenneté nouvelle qui doit s'imposer dans ce pays.

C'est la raison pour laquelle nous avons, dès les premières heures, appelé les autorités turques ainsi que les nouvelles autorités de transition à Damas à faire cesser le feu à Kobané, pour ne pas que, en plus du chaos qui inévitablement risquait de surgir après la chute du régime de Bachar al-Assad, les Kurdes soient mis sous une pression insoutenable. Je rappelle que dans le nord-est du pays, en plus de combattre contre Daech, ce sont les Kurdes qui ont courageusement gardé les prisons dans lesquelles sont détenus aujourd'hui plusieurs dizaines de milliers de combattants terroristes, ainsi que leurs familles.

C'est pourquoi nous avons facilité la médiation entre le général Mazloum - que j'ai eu avant même de me rendre à Damas - et la Turquie, que nous avons facilité la médiation entre le général Mazloum et l'autorité de transition à Damas. Et c'est pourquoi, plus récemment, nous avons facilité la médiation entre les Kurdes de Syrie et les Kurdes d'Irak, de manière à ce qu'ils puissent se renforcer mutuellement. Et je vous le confirme, le 13 février, la semaine prochaine à Paris, les Kurdes seront bien présents à cette conférence, qui vise là encore à faire entendre nos exigences pour cette transition.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 février 2025