Texte intégral
Monsieur le préfet,
Monsieur le député,
Madame la députée, chère Corinne,
Madame la député européenne,
Monsieur le maire de Beauteville,
Madame la présidente de la région Occitanie, chère Carole,
Monsieur le président du Conseil départemental,
Madame la présidente de la Fédération des maires de Haute-Garonne,
Monsieur le président de l'association des maires ruraux,
Mesdames et messieurs les élus,
Madame la directrice générale de l'Office national des anciens combattants et des victimes de guerre, chère Marie-Christine,
Monsieur le directeur départemental de l'Office national des combattants et des victimes de guerres,
Monsieur le directeur de la maison du Lauragais-Occitanie,
Monsieur le directeur général de l'Igesa, contrôleur général,
Monsieur Maxime Saint-Germes, ancien directeur départemental de l'Office national des combattants et des victimes de guerres,
Mesdames et messieurs les officiers généraux,
Mesdames et messieurs les officiers, sous-officiers et militaires du rang,
Mesdames et messieurs les membres du monde associatif combattant,
Très chers membres des maisons Athos,
Très chers membres de l'Igesa,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Ce que je vais vous dire, je le savais. Mais venir ici, parmi vous, au coeur de ce pays cathare semé de vallées et de collines, en est une confirmation. Chaque moment avec et pour Athos est un moment unique, précieux et important.
Qu'il s'agisse de mon premier échange à Bordeaux avec les blessés, de l'ouverture d'une nouvelle maison à Auray, en Savoie et bientôt à Colmar, de l'inauguration d'un nouveau lieu, à Toulon, cela marque toujours l'aboutissement d'un travail ou d'un projet, mais aussi un nouveau début. Un nouveau départ et beaucoup d'espoir.
Comme toujours, je veux d'abord avoir un mot pour nos blessés qui sont ici. Pour toute l'équipe de la maison aussi. Nous venons de nous voir et d'échanger longuement. Mais je voulais vous le redire à tous, devant tout le monde, que je suis fière d'être avec vous, que je suis fière d'être votre ministre et que je suis fière de vous. Fière de votre engagement pour notre pays et fière de votre engagement dans ce parcours de reconstruction et enfin, surtout, que vous pouvez être fiers de vous.
Je vous suis aussi redevable.
Je sais que, pour la France, notre sécurité et nos libertés, vous avez tous traversé, et que vous traversez encore, des moments difficiles, nés d'un traumatisme qui pour beaucoup d'entre nous, pour ceux qui ne sont pas partis en OPEX ou en mission, va au-delà de l'entendable ou de l'imaginable. Car ce que vous avez vécu appartient à un réel auquel nous n'avons jamais été confrontés.
Mais vous êtes là, debout, engagés pour regarder vers demain avec la résolution d'aller mieux. Sous le parrainage d'Athos, ce guerrier attachant, ce vétéran épique, trois fois chevalier, pour qui la fidélité, le courage et la fraternité d'arme étaient les vertus cardinales.
Alors je suis très heureuse d'inaugurer ce nouveau lieu, cette nouvelle maison Athos, la cinquième du programme, dans un écrin magnifique, au coeur du Lauragais.
Les maisons Athos, c'est un environnement apaisé et bienveillant qui n'est pas militaire mais qui est fait pour les militaires, où vous êtes écoutés, compris. Un lieu pour vous, que nous vous devons. C'est un lieu de reconstruction, pour ouvrir une fenêtre sur le lendemain, pour apprendre à désirer à nouveau l'avenir.
Et ici, vous avez un allié, c'est le temps. Vous devez le prendre, ce temps de la reconstruction, de la réflexion, de la parole et de l'écoute. Je vous souhaite toute la persévérance et tout le courage possible pour aller au bout de ce cheminement.
Je veux remercier toutes les équipes de cette maison de Beauteville pour le travail qu'elles font à vos côtés. Vous êtes là au quotidien pour nos blessés, près d'eux, avec eux, ici ou hors les murs : une autre déclinaison de ce « en tout temps et en tout lieu » que tout militaire connaît. Vous êtes des piliers pour les membres Athos, sans vous rien n'est possible. Je vous adresse donc mes remerciements, mais aussi mon soutien et mon admiration.
Vous avez entre les mains la possibilité de faire de ce lieu non pas une maison Athos comme une autre, mais un endroit unique. Soyez force de proposition, prenez des initiatives, comprenez ce qui fait la spécificité de cette maison afin de construire le programme qui conviendra le mieux aux blessés. C'est ce que j'attends de vous.
Je tiens à remercier particulièrement François Etourmy, le directeur de la maison Athos de Bordeaux qui, en assurant l'intérim jusqu'à l'arrivée du directeur actuel, Bertrand Darras, a permis d'accueillir les premiers blessés en septembre dernier.
Je suis convaincue que votre passage ici, cher François Etourmy, a permis de consolider dès l'origine les relations entre les maisons de Beauteville et de Bordeaux, qui sont aujourd'hui très fortes et sont appelés à se renforcer davantage.
Car les synergies avec la maison Athos de Bordeaux sont importantes et précieuses. Je pense que c'est une bonne chose. C'est une vraie richesse de pouvoir profiter des retours d'expériences, de partager les ressources, les partenaires et les compétences, d'organiser des activités et des rencontres inter-Athos…
Sur les 27 membres qu'accueille cette maison, 16 ont été transférés d'autres maisons, dont 11 rien que pour Bordeaux. Et, signe que la maison Athos Occitanie rayonne déjà dans toute la France, nous avons identifié une trentaine de membres d'autres maisons qui sont volontaires pour vous rejoindre. Ils veulent eux aussi leur place au soleil dans ma belle région !
Au-delà de cette trentaine de personnes déjà familières d'Athos, la montée en puissance de la maison Occitanie sera, à ne pas en douter, rapide. D'abord parce que c'est un lieu agréable, ensuite parce qu'une équipe formidable y oeuvre.
Je salue aussi toutes les équipes de l'état-major des armées, du secrétariat général pour l'administration, de l'ONaCVG et de l'Igesa qui s'investissent au quotidien, pour rendre ce projet chaque fois plus concret, plus robuste, plus humain, plus fraternel. Je sais que le chemin pour arriver à ce résultat a été long, comme je sais que la montée en puissance d'Athos est une réussite.
Aujourd'hui ces maisons comptent près de 500 membres. L'ensemble de nos efforts ont permis que plus d'une centaine d'entre eux soient parvenus à aller au bout de leur parcours de réhabilitation.
Je veux revenir quelques secondes sur l'histoire et la genèse de cette cinquième maison Athos. Initialement, elle ne devait pas ouvrir si vite. Mais il y a deux raisons fortes qui, l'année dernière, nous ont poussé à réaliser une ouverture supplémentaire par rapport aux plans initiaux, et de le faire précisément en Occitanie.
La première raison, c'est que les travaux que nous avons menés, notamment avec l'ONaCVG, montrent qu'un nombre important de blessés psychiques, environ un tiers, se trouvent dans un grand sud-ouest qui s'étend des contreforts du pays catalan jusqu'au Bordelais, du Pays basque à l'Aveyron. Notre point d'attention devait donc se porter ici, sur cette terre de soldats et d'unités d'élite.
La deuxième raison est que justement, dans ce grand sud-ouest, la maison Athos de Bordeaux qui avait été conçue pour accueillir un peu plus de 100 membres, est toujours saturée.
Cette maison de Bordeaux était une maison pilote dont le lieu, au milieu des vignes, invite à l'apaisement des âmes et à l'imagination d'un avenir qui s'éclaire. Pour maintenir un accueil de qualité, nous devions donc prendre une décision forte.
Et cette décision je l'ai prise, en décidant d'inverser l'ordre des ouvertures des maisons entre l'Occitanie et le Grand-Est. C'est ainsi que cette cinquième maison Athos, qui devait en fait être la sixième, a vu le jour avant celle de Colmar.
Je voudrais également faire un point sur l'année à avenir. Je sais que les équipes Athos ont besoin, aussi, de reprendre leur souffle après le rythme soutenu des ouvertures de maison et l'afflux de blessés, car il a vite été su parmi les soldats à quel point ces lieux peuvent être formidables. Alors, pour cette année, je souhaite deux choses.
Pour l'hexagone, j'aimerais qu'un travail de consolidation du projet Athos soit entamé, qu'il s'agisse de l'approche scientifique ou de la gestion RH.
Pour l'Outre-mer, je souhaite que nous poursuivions les réflexions entamées l'année dernière sur les modalités d'ouverture d'un ou plusieurs dispositifs spécifiques encore à définir.
Plus largement, pour Athos comme pour les dispositifs qui participent au soin, au soutien et à la reconstruction des blessés psychiques, le plan d'accompagnement des blessés, cette année sera celle de leur montée en puissance.
J'ai fixé un objectif ambitieux pour Athos : celui d'atteindre 10 maisons en 2030. Cela devra nous permettre, avec le pôle de réhabilitation à l'INI, le village des blessés, les stages du cercle sportif de l'INI, mais aussi les établissements du service de santé des armées de trouver pour chaque blessé les moyens de sa reconstruction.
Je souhaite donc une longue vie à cette maison Athos Occitanie et une reconstruction apaisée pour nos blessés. Je souhaite qu'elle soit pour vous un lieu pour reprendre son souffle puis son élan, une amarre qui pourra être larguée mais un port qui pourra toujours vous accueillir. Et, pour les familles, je souhaite que la porte leur soit toujours ouverte, afin qu'elles puissent découvrir ce qui est à l'oeuvre dans ce lieu si particulier.
Source https://www.defense.gouv.fr, le 10 février 2025