Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur le conflit en Ukraine, à Washington le 24 février 2025.

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Circonstance : Entretien avec M. Donald J. Trump, Président des Etats-Unis d'Amérique

Texte intégral

Thank you, Mr. President. Thank you, Donald.

I want to thank Mr. President for his hospitality. We had a good discussion this morning for the G7 here. And for the third year of this war in Ukraine, and I think our common objective clearly is to build peace and a solid and longstanding peace. And this is what we will discuss, obviously, because I have great respect for bravery and the resistance of the Ukrainian people. And we do share the objective of peace, but we are very aware of the necessity to have guarantees and solid peace in order to stabilize the situation. I'm here as a friend because, through centuries, we've been friends, and we are personal friends, as you mentioned, because we work very well together. And I think the U.S. and France always stand on the same side, the right side, I would say, of history. This is exactly what it has to take today. And this is a very important moment for Europe as well.

I'm here as well after discussions with all my colleagues to say that Europe is willing to step up, to be a stronger partner, to do more in defense and security for its continent, and as well to be a reliable partner and to be engaged on trade, economy, investment in a lot of topics. So I'm very excited by the discussion we will have, and obviously, we will follow up. And I want to thank you again, Mr. president, for your presence, for Notre-Dame de Paris. You mean a lot for French people. And I want to thank you for that.

Le Président l'a dit, je pense que c'est un moment important. C'est un moment important de la discussion. On veut bâtir la paix en Ukraine, et le bilan qui a été rappelé est une réalité. Il y a plus d'un million de morts et de blessés depuis le début de ce conflit et de cette guerre d'agression.

Notre volonté, c'est que cette paix dure, parce que nous, nous avons déjà eu un cessez-le-feu et une paix qui n'a pas été respectée. C'était les accords de Minsk 1 puis 2. Et donc, le corps de cette discussion, c'est de s'assurer d'abord qu'il y ait un cessez-le-feu, ensuite que les Ukrainiens soient impliqués. Et je pense que ce que vient de dire à l'instant le président Trump est très important, c'est-à-dire qu'il va rencontrer rapidement le président Zelensky pour signer cet accord sur les minerais critiques et les terres rares et que c'est aussi un moyen d'avoir une application américaine forte. Les Européens sont prêts à prendre leur charge sous des formes diverses, de soutien à l'armée ukrainienne, de présence, y compris pour s'assurer que la paix soit durable. Et l'implication dans la durée des Etats-Unis d'Amérique à travers cet accord est une bonne chose. Et donc tout est encore à construire, et je ne veux pas préempter les discussions, mais nous partageons le même objectif et ce qu'on a discuté ce matin pendant une heure après la visioconférence ensemble et ce qu'on va continuer de travailler sont pour moi des bonnes avancées.


Q - Est-ce que l'intégrité territoriale de l'Ukraine est encore un objectif crédible ?

R - Je pense que plusieurs questions de votre collègue et vous posées en français rejoignent les questions posées par les collègues américains. D'abord, cette discussion est utile et construire la paix est une nécessité. La deuxième chose, c'est qu'aujourd'hui, une capacité de dissuasion qui est restaurée - et que c'est ce que veut dire le président Trump quand il n'y aura plus de problèmes - je pense que la force du réengagement américain aujourd'hui, c'est en quelque sorte l'incertitude aussi pour le président Poutine.

Et donc il y a une capacité de dissuasion qui est là, qui permet de sceller d'abord sans doute une trêve, la capacité à vérifier que cette trêve est respectée, et ensuite un accord de paix qui permettra de reconstruire l'Ukraine, mais qui va apporter aussi les garanties de sécurité. Dans le cadre de ces garanties de sécurité, nous pensons que nous avons notre rôle à jouer. Et donc on verra à ce moment-là de la discussion, je ne veux pas la préempter, ce qui est nécessaire pour que l'Ukraine puisse rester un pays souverain. Et d'ailleurs dans les discussions entre l'Ukraine et les Etats-Unis d'Amérique, il y a cette question d'une souveraineté ukrainienne qui est respectée. Et donc nous, ce que nous avons préparé, en particulier avec nos partenaires britanniques, dans le cadre d'un travail très étroit qu'on a mené ces dernières semaines, et partagé avec tous les pays européens et alliés qui sont prêts à s'y joindre, c'est l'idée de dire, on est prêt à apporter ces garanties de sécurité. Les conditions, elles doivent être définies.

Q - Par l'envoi de troupes ?

R - Elles doivent être définies par l'accord. Ça peut aller jusqu'à l'envoi, comme l'a dit le président, de troupes qui iront observer que la paix est bien respectée, qui iront se positionner, pas sur la ligne de front, pas pour justement, en quelque sorte, être dans le conflit, mais marquer une présence comme une garantie.

Il y a d'autres moyens de soutenir qui peuvent être des soutiens inclus et capacitaires à l'armée, des structures nouvelles, mais je pense aussi que l'accord qui est discuté, le président l'a dit, la crédibilité américaine qui est mise dans ce moment, c'est aussi montrer que chacun est dans son rôle, mais que nous avons une unité : européens et américains, et donc avec une forme de garantie que les Américains prennent par la discussion sur les minerais critiques qui sont en train de finaliser.

Q - Is France going to lift the block on the 300 billion frozen Russian assets in Belgium ? France has opposed unfreezing it to pay Ukraine and compensate the U.S. for its support. Is France going to lift its opposition to that ?

R - We speak about frozen assets. We already used them to back, precisely, the loans negotiated at the G7. And it's part of the sanctions. So it will depend on the follow-up of the discussions. But clearly, we respect international law. It's just frozen assets now. You can take the proceeds of the frozen assets, but you cannot take the assets themselves, because it's not respecting international law. And we want to respect international law.

Q - How is one different than the other ? If you can take the proceeds from it, how can you not ... ?

R - Because it's very different. You keep the assets, you take the proceeds because they are paralyzed in a certain way. You take the proceeds during the wartime, but you keep the assets. And it's part of the negotiation at the end of the war, because, I mean, this war costs all of us a lot of money. And this is the responsibility of Russia, because the aggressor is Russia.

Q - Should the U.S. be compensated ?

R - So at the end of the day, this frozen asset should be part of the negotiation, all in all.

Q - Will France support the U.S. being compensated ?

R - I support the idea to have Ukraine first being compensated, because they are the ones who have lost a lot of their fellow citizens and are being destroyed by these attacks. Second, all of those who paid for could be compensated, but not by Ukraine, by Russia, because they were the ones to aggress.

(M. Donald Trump - Again, just so you understand, Europe is loaning the money to Ukraine. They get their money back.)

R - No, in fact, to be frank, we paid 60% of the total default. And it was through, like the U.S. loans, guarantee, grants, and we provided real money, to be clear. We have 230 billion frozen assets in Europe, Russian assets, but this is not as a collateral of a loan, because this is not our belonging. So they are frozen. If, at the end of the day, in the negotiation, we will have with Russia, they're ready to give it to us, super. It will be loaned at the end of the day, and Russia would have paid for that. This is my wish.