Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur la ville de Porto et les immigrés portugais en France, Porto (Portugal) le 28 février 2025.

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Circonstance : Visite d'État au Portugal les 27 et 28 février 2025

Texte intégral

Monsieur le Premier ministre, cher Luis, Mesdames, Messieurs les ministres, Madame l'ambassadrice, Monsieur l'ambassadeur, Monsieur le maire, Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités, chers amis. Monsieur le maire, merci infiniment pour cette cérémonie et cette remise symbolique des clés de votre ville, même si j'ai compris que ce à quoi vous teniez le plus, c'est qu'elle n'ait jamais de serrure. Et que ce goût de la liberté que vous avez rappelé et qui nous lie est au fond la chose la plus importante. Et je garderai ces clés comme un symbole d'amitié, de bienvenue, de reconnaissance mutuelle, mais je veillerai à ce qu'elles ne puissent jamais fermer aucun verrou.

Permettez-moi de vous dire, Monsieur le maire, qu'avec ma délégation, nous sommes infiniment reconnaissants de cette cérémonie et du fait qu'ici même nous nous retrouvions à Porto à faire une cérémonie en langue française. Ça dit beaucoup pour nous, je vous en suis gré et j'aimerais pouvoir vous rendre là pareil, j'ai moins de talent pour votre langue que vous n'en avez pour la nôtre. Mais ces deux langues sont en effet des langues d'universel qui nous lient. Mais merci infiniment de cela. Monsieur le maire, en étant ici et pour ce deuxième jour de notre visite d'État, en étant à vos côtés, ça n'est pas d'abord le choix, même si c'est un clin d'œil, au fait que votre ville, si j'ai bien compris, constitue au fond l'armature cachée du gouvernement au Portugal, entre le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et plusieurs autres, il y a en quelque sorte une carte du tendre du pouvoir qui se joue ici, à Porto. Non, c'est aussi parce qu'un lien singulier s'est établi à travers le temps entre votre ville, la région et la France.

Beaucoup de vos compatriotes qui ont quitté le pays venaient de cette région et ils sont encore liés, et y ont encore des attaches. Et je veux dire combien nous sommes fiers en France des un peu plus de 2 millions, luso-descendants, binationaux ou autres, qui sont le cœur vibrant de la relation et ce lien totalement inséparable qui unit nos deux pays depuis des décennies. Ensuite, parce que les activités économiques nous lient. Elles sont nombreuses et dans tous les domaines. Et de l'automobile jusqu'à évidemment la viti et la viniculture, nous avons des liens singuliers qui d'ailleurs bâtissent des ponts entre plusieurs grandes cités et de Bordeaux à Porto, les liens sont profonds. Mais aussi enfin, parce que vous l'avez rappelé, vous êtes une ville dont les valeurs, l'histoire sont marquées par ce goût de la liberté et cette volonté de porter un universel des principes qui sont ceux que la Renaissance d'abord, l'esprit des Lumières ensuite, ont apporté à notre Europe puis plus largement à l'Occident et au monde. Et comme vous, nous sommes profondément attachés à ces dernières. Et comme vous, comme vous venez de le dire, Monsieur le Maire, nous sommes résolus à ne pas baisser pavillon et à considérer qu'au fond, la grande aventure qui nous attend, puisque nous sommes des pays d'aventure et de conquête, la grande aventure qui nous attend, c'est celle en effet de défendre la dignité humaine et ses valeurs à l'heure du 21ème siècle. Et de savoir être pour notre Europe des grandes puissances culturelles, économiques, technologiques, militaires qui seront au service d'une certaine idée de l'Europe et d'une certaine idée de l'homme. Parce que c'est cela qui a fait notre force, notre richesse, c'est cela qui nous lie et c'est cela qui fait le miracle en effet du continent qui est le nôtre, qui est que d'une langue à l'autre, nous pouvons ainsi bâtir une même vision du monde, une même vision de l'humanité. C'est ça l'Europe. C'est cette péninsule qui contient autant de complexité mais qui sait penser ensemble, pas toujours penser la même chose, mais qui sait bâtir un chemin commun.

Alors en acceptant avec beaucoup d'honneur ces clés aujourd'hui, je veux ici avec ma délégation vous dire toute l'estime que nous avons pour votre ville, ses habitants et pour vous-même, Monsieur le maire, et vous dire aussi la conviction que nous avons de poursuivre ce combat, la même que vous. Vive l'amitié entre nos deux pays et merci à Porto.