Texte intégral
Vous avez raison de souligner que la dimension de l'effort à fournir est impressionnante. Pour que l'Union européenne résiste à un accident ou à une attaque, il faut qu'elle s'arme, au prix d'un effort d'autant plus substantiel que la plupart de ses États membres étaient protégés par un accord dont l'OTAN était le pilier central : nos partenaires pensaient, contrairement à la France, que les États-Unis étaient les garants suprêmes de la sécurité de l'Union européenne.
Cette croyance a été profondément ébranlée et une nouvelle époque, une nouvelle ère, s'est ouverte pour la défense européenne. L'effort à faire sera considérable, vous avez entendu la déclaration de la présidente von der Leyen. Des chiffres sont avancés au niveau européen et en France, mais ils n'ont pas encore été arrêtés, puisque les détails du plan que nous aurons à conduire n'ont pas été mis au point. Quand ce sera fait, je recevrai, avec le ministre de la défense, des représentants des groupes politiques – c'est bien la moindre des choses.
Notre obligation est d'apporter aujourd'hui de l'aide à l'Ukraine, qui fait face à d'énormes difficultés. Cette aide se décline en quatre volets. Le volet matériel, tout d'abord : grâce à la loi de programmation militaire, nous avons pu donner des équipements à l'Ukraine. Cette aide repose ensuite sur l'emploi du produit des avoirs russes gelés, sachant que l'utilisation des avoirs eux-mêmes ne pourra être envisagée que dans le cadre de l'Union européenne. La formation, que nous continuons, constitue le troisième volet de cette aide. Le quatrième concerne le renseignement : en la matière, les États-Unis ne fourniront plus l'effort que nous étions, avec l'Ukraine, en droit d'attendre d'eux.
Ainsi se dessine le plan d'aide et de soutien à l'Ukraine, dans le cadre de la vaste réorganisation stratégique que nous devons maintenant envisager.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 mars 2025