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INTERVENANT
Chaque matin, l'invité d'Ici Touraine. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche est en visite à Tours aujourd'hui. Un déplacement axé sur la santé mentale, en particulier chez les jeunes étudiants. Et justement, Thomas COIGNAC, il est ce matin votre invité.
THOMAS COIGNAC
Bonjour Philippe BAPTISTE.
PHILIPPE BAPTISTE, MINISTRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
Bonjour.
THOMAS COIGNAC
Avant de parler santé mentale, un mot sur le discours d'Emmanuel MACRON hier, on en parlait à l'instant, et on entendait notre premier auditeur qui nous disait : "Je pense qu'il y aura des conséquences sur moi, sur mon quotidien", est-ce qu'il a raison ?
PHILIPPE BAPTISTE
Je pense que nous avons… enfin, on a entendu hier une parole forte du président de la République, nous avons changé de monde, alors ça s'est fait progressivement, mais là, effectivement, nous avons des ruptures aujourd'hui, et nous avons changé de monde. Et donc effectivement, je pense que les habitudes d'hier ne feront pas notre quotidien de demain, et donc effectivement, il faut se préparer.
THOMAS COIGNAC
À quoi, par exemple, au quotidien très concrètement ?
PHILIPPE BAPTISTE
Il faut se préparer à un environnement qui est un environnement plus difficile où derrière, il faut être capable aussi, nous, Européens, nous, Français, d'assurer une part importante de notre défense.
THOMAS COIGNAC
Mais très concrètement, Emmanuel MACRON nous dit "Il n'y aura pas d'augmentation d'impôts", mais est-ce qu'au quotidien, les Français peuvent s'attendre à des changements, par exemple, quand ils vont faire leurs courses ?
PHILIPPE BAPTISTE
Alors ça, je veux dire, quand ils vont faire leurs courses, peut-être probablement pas demain matin, non, mais par contre, c'est vrai qu'il faut que la France se mobilise. Et donc, ça veut dire que c'est la mobilisation de notre industrie, c'est remobiliser notre industrie de défense, porter des efforts significatifs autour de cette base qui construit notre industrie de défense. Et donc, ça veut dire aussi, derrière, des opportunités aussi pour les Français, pour les industries, pour les emplois, très concrètement, dans toute cette industrie qui, aujourd'hui, va soutenir plus encore demain qu'aujourd'hui, notre effort de défense
THOMAS COIGNAC
S'il n'y a pas d'impôts en plus, ça veut dire qu'il faut trouver de l'argent quelque part ? Vous avez peur pour le budget de l'enseignement supérieur ?
PHILIPPE BAPTISTE
Non, parce que je crois qu'aujourd'hui, en particulier la recherche, et d'ailleurs, le président de la République l'a mentionné à plusieurs reprises dans son discours, la recherche participe justement à cette mobilisation autour des enjeux stratégiques. Vous savez, la défense, aujourd'hui, elle repose sur une technologie de pointe, et cette technologie de pointe, elle-même, elle repose sur les activités de recherche dans les laboratoires, dans les universités, dans les centres de recherche. Et donc, derrière, je crois qu'au contraire, mais par contre, c'est une très bonne illustration, ça veut dire qu'on se mobilise aujourd'hui, les chercheurs se mobilisent aujourd'hui justement pour participer à cet effort nouveau qui doit contribuer à une défense française et européenne plus autonome.
THOMAS COIGNAC
Revenons, Philippe BAPTISTE, au thème de votre déplacement à Tours aujourd'hui, la santé mentale. 55 % des 18-24 ans ont été affectés par un problème de santé mentale, sondage ODOXA du mois de janvier. On a le constat. Maintenant, qu'est-ce qu'on en fait ?
PHILIPPE BAPTISTE
Non, alors, c'est un enjeu qui est majeur. Alors, évidemment, derrière ce 55 %, il y a une réalité qui est extraordinairement diverse entre des situations qui peuvent être un stress ponctuel et puis des situations qui sont beaucoup plus difficiles, mais c'est un enjeu majeur. C'est un enjeu évidemment pour les jeunes, pour le bien-être des jeunes, d'une part, mais c'est aussi un enjeu pour la réussite des études, parce qu'on sait que ces questions autour de la santé mentale, autour de la santé étudiante, plus généralement, eh bien, c'est une clé pour la réussite des étudiants. Et donc, derrière, il faut qu'on se mobilise sur ce sujet-là. Et une des raisons de mon passage à Tours aujourd'hui, c'est que l'université développe un accompagnement qui est assez remarquable auprès des étudiants en matière de santé et en matière de santé mentale.
THOMAS COIGNAC
Justement, on entendait la directrice du service de santé étudiante de l'université qui nous racontait qu'elle appelait le SAMU plusieurs fois par semaine pour des problèmes psychologiques. Je vous repose la question, qu'est-ce qu'on fait, là, très concrètement, pour ces étudiants-là ?
PHILIPPE BAPTISTE
Alors, il y a des services qui ont été dédiés, des dispositifs qui ont été créés pour la prise en charge des détresses psychologiques des étudiants. C'est la Coordination nationale d'accompagnement des étudiants, Santé Psy Étudiant, des bureaux d'aide psychologique et universitaire. Et donc c'est une articulation entre les dispositifs médicaux que vous trouvez partout et puis les spécialistes qui sont aujourd'hui dans le monde de l'enseignement supérieur. La bonne prise en charge, elle se passe à travers cette articulation entre les deux. Il y a plein de dispositifs qui ont été créés pour améliorer l'accompagnement de la prise en charge des étudiants.
THOMAS COIGNAC
Et pourtant, ça ne baisse pas le nombre d'étudiants qui ont besoin d'aide.
PHILIPPE BAPTISTE
Non. Mais alors, je pense que c'est aussi un âge qui est un âge de la fragilité. L'objectif, c'est aussi d'accompagner les étudiants quand ils ont des difficultés. Je pense qu'aujourd'hui, c'est une grande cause nationale. Le fait qu'on voit ces chiffres, c'est aussi simplement qu'on s'y intéresse. Et on s'y intéresse aujourd'hui beaucoup plus qu'on ne le faisait précédemment. Et donc, derrière, c'est aussi pour ça qu'on voit l'importance de l'effort à mener derrière.
THOMAS COIGNAC
Et ce sera notamment le thème de votre déplacement aujourd'hui du côté du service de santé étudiant de l'Université de Tours. Merci Philippe BAPTISTE, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, d'avoir été notre invité ce matin.
PHILIPPE BAPTISTE
Merci beaucoup.
THOMAS COIGNAC
Bonne journée à vous.
PHILIPPE BAPTISTE
Merci.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 mars 2025