Texte intégral
Monsieur le député [David Guiraud],
Ces agressions verbales à l'encontre du ministre de l'intérieur sont tout simplement inacceptables. Et en agressant ainsi de manière verbale le ministre de l'intérieur, et le ministère de l'intérieur qui agit au quotidien pour faire respecter le droit dans notre pays, pour reconduire à la frontière les étrangers qui s'y trouvent en situation irrégulière, vous n'aidez en rien à résoudre la période de tension que nous connaissons avec l'Algérie : ni le sort de Boualem Sansal, ni la réadmission des étrangers en situation irrégulière sur le territoire national, ni la coopération que nous appelons de nos voeux, en matière de renseignements et de lutte contre le terrorisme.
Monsieur le Député, les tensions que connaissent la France et l'Algérie, nous n'en sommes pas à l'origine. Et nous voulons qu'elles puissent être résolues durablement. Mais ce n'est pas la France qui détient arbitrairement un ressortissant franco-algérien aujourd'hui. Ce n'est pas la France qui refuse de réadmettre des ressortissants qui se trouvent en situation irrégulière sur notre sol, alors même que les accords qui régissent notre relation prévoient que ces réadmissions puissent se faire sans difficultés particulières.
Pour coopérer, il faut être deux. C'est la raison pour laquelle nous souhaitons pouvoir retrouver une relation constructive et équilibrée avec l'Algérie. Mais cela ne se décrète pas. Cela suppose que la ligne qui a été fixée par le Premier ministre lors du comité interministériel de contrôle de l'immigration puisse être suivie. Nous avons, vendredi dernier, présenté une liste de plusieurs dizaines d'Algériens en situation irrégulière présents sur le territoire national, présentant une menace à l'ordre public. Il appartient, dans un délai qui a été fixé par le Premier ministre à l'Algérie, de considérer cette liste, et aux autorités algériennes de réadmettre ces ressortissants sur le fondement des accords, celui de 1994, qui régit notre relation. C'est ainsi que nous pourrons cheminer vers une relation plus constructive et équilibrée.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 mars 2025