Déclaration de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la violation du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, à l'Assemblée nationale le 18 mars 2025.

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Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la députée [Marie Mesmeur],

Vous pointez du doigt le déplacement d'une délégation du groupe Ensemble pour la République en Israël et dans les Territoires palestiniens. Je veux pour ma part la saluer, car c'est la grandeur du Parlement que de s'intéresser aux affaires du monde, notamment lorsqu'il s'agit du conflit au Proche et au Moyen-Orient avec les conséquences que vous connaissez, qui d'ailleurs ne sont pas sans avoir de conséquences pour les intérêts de la France et des Français.

Vous évoquez le cessez-le-feu, en tout cas la première phase du cessez-le-feu à Gaza qui a été récemment violée. N'oubliez jamais de rappeler que ce cessez-le-feu a permis, vous l'avez dit, l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, mais a permis également la libération de 33 otages, dont notre compatriote, Ofer Kalderon, qui a pu retrouver sa famille. N'oubliez jamais de saluer la mémoire de Ohad Yahalomi, dont nous avons appris le décès, avec une immense tristesse, il y a quelques semaines seulement.

Ensuite, ce cessez-le-feu, en tout cas dans sa première phase, est effectivement aujourd'hui en grave danger. D'abord parce que le 2 mars dernier, Israël a décidé d'interrompre l'accès de l'aide humanitaire à Gaza ; que le 9 mars dernier, les autorités israéliennes ont interrompu la dernière ligne d'alimentation électrique vers l'enclave ; et qu'hier, des frappes israéliennes ont fait perdre la vie à plusieurs centaines de civils innocents. C'est donc une violation manifeste de ce cessez-le-feu, que nous avons condamné avec la plus grande fermeté, tout en appelant les partis, Israël et le Hamas, à reprendre des discussions constructives pour que ce cessez-le-feu puisse entrer dans une deuxième phase, devenir permanent, puisse ouvrir la voie à une solution politique : celle que nous appelons de nos voeux, celle qui repose sur deux Etats vivant côte à côte, en paix et en sécurité, avec des garanties de sécurité et des reconnaissances mutuelles.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 mars 2025