Déclaration de M. François Bayrou, Premier ministre, et Mme Élisabeth Borne, ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, sur le thème "Éducation nationale : la formation et l'écrit au cœur de la réussite", Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) le 28 mars 2025.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • François Bayrou - Premier ministre ;
  • Élisabeth Borne - Ministre d'État, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche

Texte intégral

François BAYROU

Je voudrais, avant qu'on s'adresse à vous et par votre intermédiaire, à tous ceux que l'école intéresse ou passionne en France, je voudrais qu'on ait un mot de solidarité, une pensée de solidarité avec une de vos jeunes collègues, une dame professeur d'éducation physique qui a été agressée qui s'appelle Émilie [Inaudible], dans le département. Et donc, pour elle, une pensée de solidarité, un indice de plus que ce métier n'est pas tout à fait un métier facile, que ce métier est au croisement de toutes les tensions de la société et de toutes les dérives de la société aussi, puisque ce sont trois jeunes garçons qui ont agressé cette professeure, et deux d'entre eux avaient, si je suis bien renseigné, été exclus de l'établissement, ce qui veut dire qu'ils étaient, hélas, sur une dérive de violence, et donc une pensée pour elle. Qu'elle sache qu'elle est présente avec nous.

Alors, Madame la ministre d'État, ministre chargée de l'Éducation nationale, chère Élisabeth BORNE,

Monsieur le préfet, 
Mesdames et messieurs les parlementaires, 
Monsieur le maire de Rueil-Malmaison, président de la métropole du Grand Paris, cher Patrick OLLIER, 
Mesdames et messieurs les élus, 
Monsieur le recteur de l'Académie de Versailles,
et Madame la directrice de l'école Claude MONET qui nous accueillait aujourd'hui, Madame [inaudible].


Cette rencontre, à mes yeux, est probablement la plus importante de celles que nous avons régulièrement autour des problèmes de la société et autour de l'action qu'il nous faut conduire pour essayer de les résoudre. On a bien des rencontres. Je serai moi-même mardi devant le Conseil économique, social et environnemental pour exposer la manière dont le travail, dont nous avons la responsabilité, doit se déployer. Mais cette rencontre-ci autour de l'école, c'est le lancement d'un travail très important pour nous, pour Élisabeth BORNE et pour moi, d'un travail de refondation de l'école, comme c'est écrit, avec toutes les difficultés qui s'y rencontrent.

Il n'est pas du tout dans notre esprit de faire ces grandes lois de réforme qui changent tout, madame la directrice de l'enseignement scolaire. Il est dans notre esprit de répondre précisément aux problèmes que nous identifions, d'y répondre avec volonté et en même temps avec l'humilité nécessaire, parce que si c'était facile, ça se saurait. Je veux dire simplement que l'évolution de la situation de l'école et des résultats qu'elle obtient, il faut à tout prix que nous y apportions des réponses et des remèdes. Il se trouve que j'ai quitté le ministère de l'Éducation nationale il y a de longues années, avant l'an 2000 et que depuis 25 ans, le niveau des élèves a continuellement été mesuré en chute, puisque, entre cette période et maintenant, à l'échelon d'une génération, entre 2000 et 2025, le niveau des élèves, mesuré par les enquêtes nationales et internationales, a connu une baisse supérieure à un an. C'est-à-dire que le niveau de cinquième, il y a un quart de siècle, est l'équivalent du niveau de quatrième aujourd'hui. Et ça se traduit dans toutes les enquêtes internationales. Et pour un pays comme la France, qui était réputée à juste titre être le pays où l'école était la plus célébrée, la plus honorée et la plus efficace, pour un pays comme la France, ceci doit exiger de nous un effort de reconstruction, de refondation, effort d'autant plus difficile à conduire que, comme vous le savez, l'état des finances publiques est tout sauf facile.

Mais cependant, on ne peut pas attendre. On est obligé d'assumer et obligé donc de repérer ces difficultés. La proportion d'élèves en difficulté a augmenté entre 2012 et 2022. Ils étaient autour de 20 %, ils sont aujourd'hui autour de 30 %, en 10 ans. Et la proportion des élèves qui réussissent le mieux, pour la première fois depuis 2003, selon cette enquête internationale dont vous savez qu'elle s'appelle PISA, elle a peut-être des défauts, je ne dis pas que ce soit la perfection. Mais en tout cas, elle envoie des signes qui sont alarmants, puisque la proportion d'élèves les plus performants est passée de 13 % à 7 % des élèves entre 2012 et 2022. Et plus grave encore pour nous, la France apparaît comme le pays de cet ensemble de nations développées où les résultats des élèves sont le plus commandés par leur origine sociale. Ce qui veut dire que, dans les difficultés que nous rencontrons, se mêle aussi une part d'injustice sociale puisque c'est dans la famille, quand il n'y a pas les atouts culturels et sociaux, que les difficultés se nouent et que l'école n'arrive pas à les corriger comme il faudrait. Et pour nous, pour Élisabeth BORNE, comme pour moi, ceci est insupportable.

Il y a une deuxième chose qui se mêle à ça, c'est qu'il y a de moins en moins de candidats pour devenir enseignants. Je le dis d'autant plus que c'est le parcours de ma vie et que les difficultés de recrutement sont particulièrement fortes dans certaines Académies, comme ici à Versailles, mais c'est aussi le cas à Créteil. Et c'est bien entendu assez souvent le cas dans les territoires ou les départements ou les régions d'Outre-mer. Or, nous considérons que l'éducation, c'est la mère de toutes les batailles. C'est là que ça se joue. Et c'est pourquoi le métier que vous exercez — je m'adresse aux enseignantes, enseignants, inspecteurs, avec qui on a passé tout à l'heure un moment très intéressant — le métier que vous exercez, c'est le métier de première ligne, c'est le métier crucial, c'est le métier sur lequel doit se focaliser notre soutien et notre capacité à vous aider. Et donc, dans la politique du Gouvernement, j'ai voulu, dans la formation du Gouvernement, quelque chose d'extrêmement symbolique qui ne s'était pas produit souvent, c'est que le ministère de l'Éducation soit le premier de la liste et la ministre de l'Éducation soit ministre d'État dans l'ordre hiérarchique, la première de tous les ministères. Et cette volonté-là, nous avons l'intention de la défendre. Donc, je disais : réponse rapide, concrète et visible sur des problèmes identifiés. Et nous avons identifié deux problèmes que nous allons traiter aujourd'hui devant vous, en tout cas aborder aujourd'hui devant vous. Ça ne veut pas dire qu'il n'y ait que deux problèmes dans le système éducatif. Ça ne veut pas dire que l'école n'ait que deux difficultés. Mais nous avons identifié deux de ces difficultés dont nous voulons faire des chevaux de bataille.

La première de ces difficultés, c'est la place de l'écrit dans l'école et la volonté, ou le plan qui est le nôtre, c'est un plan pour la reconquête de l'écrit. Il faut savoir que nous sommes dans une société où l'image tient une place prépondérante. Sur les réseaux sociaux, sur internet, sur les téléphones portables, sur les tablettes, l'image est devenue, en un demi-siècle, évidemment, le vecteur le plus important. Or, il n'y a pas d'études possibles sans maîtrise de l'écrit. Selon nous, il n'y a pas non plus de culture possible sans goût pour la lecture, sans investissement dans le livre, dans le texte écrit des articles. Et chacun d'entre nous sait que c'est là en grande partie que se joue la différence d'un destin, d'un destin scolaire, plus tard universitaire. Et c'est là que se corrigent les inégalités sociales. Parce que dès l'instant que vous maîtrisez la langue, la lecture, l'écriture, tout d'un coup, des portes s'ouvrent qui autrement ne se seraient pas ouvertes. Donc, première mission, ce que nous allons défendre devant vous : la reconquête de l'écrit.

Il y a une deuxième difficulté que nous avons identifiée et sur laquelle nous voulons apporter des réponses immédiates et des réponses compréhensibles par tous : c'est la formation des enseignants. Formation initiale avant le début de la carrière professionnelle, et formation continue pour que pendant la carrière, des difficultés se résolvent, qu'on propose des démarches, qu'on propose des méthodes à partir de l'expérience du terrain. Ça change pas mal de choses par rapport à la situation actuelle. Et donc, l'écrit, c'est aussi une conquête qui permet de retrouver l'attention. Et tout à l'heure, les enseignants et les enseignantes nous ont dit qu'une de leurs difficultés, c'est l'attention des élèves, le fait que l'attention s'échappe, les difficultés d'attention, les difficultés de concentration.

Et l'écrit est une des réponses à ce sujet parce que les études montrent que le cerveau, lorsqu'il s'agit d'une image, il reçoit l'information en quelques millisecondes, millièmes de seconde. Lorsqu'il s'agit de l'écrit, il faut au contraire un investissement qui est plus long, une analyse et des recoupements qui nous engagent plus activement. Ce qui veut dire que notre capacité, notre cerveau, il est plus actif lorsqu'il s'agit de l'écrit que lorsqu'il est envahi par des images. Or, il se trouve que l'on apprend plus de choses quand le cerveau est actif que quand il est passif. C'est une règle générale. Je ne dis pas qu'il n'y a pas des exceptions. Il y a des gens qui absorbent très facilement, mais en règle générale c'est l'activité de notre attention qui fait que nous retenons et qu'au fur et à mesure, nous sédimentons, nous emmagasinons des informations. Et c'est aussi, évidemment, la lecture et l'écriture, la condition même d'une réussite ultérieure. En vérité, il n'y a pas de réussite, en tout cas scolaire et universitaire, s'il n'y a pas la capacité de maîtriser la lecture et l'écriture. C'est vrai, évidemment, pas seulement pour ce qui est lettres, mais pour ce qui est chiffres et sciences. Par exemple, il est établi que lorsqu'un élève résout une addition simple, on dit – je n'ai pas vérifié personnellement – que les zones du cerveau qui sont activées sont celles que la lecture mobilise et renforce. On est sur des zones de très grande proximité. Et donc, la reconquête de l'écrit dans toutes les classes, dans tous les niveaux de notre école primaire et secondaire, doit être considérée, pour nous tous, comme une exigence à laquelle nous ne devons pas échapper. Et donc, madame la ministre d'État va le dire mieux que moi, chaque jour, dès la rentrée à l'école et jusqu'à l'université, dans toutes les disciplines, nous allons essayer que les élèves lisent tous les jours et écrivent tous les jours. Et ainsi, apprendront-ils à maîtriser des textes un peu plus longs. J'espère qu'ils apprendront à maîtriser un peu mieux l'orthographe, parce que si on faisait le bilan des élèves qu'on appelle "en difficulté" sur leur capacité en orthographe simple, on découvrirait que, évidemment, c'est là que se découvrent et que se précisent les difficultés.

Et enfin, évidemment, la formation initiale et continue des enseignants va insister sur cette reconquête de l'écrit. Et donc, nous allons mettre au point, madame la ministre d'État va mettre au point – je l'y aiderai autant que je pourrai – va mettre au point ce plan en faveur de la lecture et de l'écriture. Et toutes les directions compétentes et majeures du ministère de l'Éducation nationale vont y participer.

Mais comme vous le voyez, il n'y a pas de refondation de l'école sans les enseignants. Et donc, le deuxième sujet que nous avons l'intention de traiter, c'est la formation à l'exercice de ce métier qui, en raison – alors, les sujets, l'analyse des causes sont très compliquées – mais il n'y a pas de doute que c'est dans la formation continue que se situe un certain nombre des difficultés qu'on a rencontrées. On a tous à l'esprit ce qu'était la mission des anciennes écoles normales. Alors, quelles caractéristiques avaient-elles les anciennes écoles normales ? La première de ces caractéristiques, c'est qu'elles recrutaient précocement les futurs enseignants et leur donnaient, une fois recrutés, le temps et les moyens de se former dans les disciplines fondamentales, aussi bien dans les mathématiques et les sciences que dans la maîtrise de la langue. Notre idée, notre orientation, c'est de retrouver l'esprit de ces écoles normales, de redonner aux futurs enseignants une formation pluridisciplinaire axée sur les fondamentaux. Et pour cela, va être engagée, pour la rentrée 2025, une réforme profonde de la formation initiale des professeurs pour l'améliorer au bénéfice des élèves. Évidemment, cet engagement, recrutement précoce, formation pluridisciplinaire et complète, c'est-à-dire aussi bien scientifique que littéraire et professionnelle, naturellement, cette formation initiale et complète, elle se fera au bénéfice des élèves, c'est-à-dire devant la grande question, certains disent, de l'ascenseur social – on va dire, de l'escalier social, de l'échelle sociale – qui permet et qui permettra d'échapper aux difficultés que l'on trouve en naissant dans des familles qui connaissent des problèmes et de passer, évidemment, à d'autres types de responsabilités. Et cette refondation de l'école, elle se joue aussi dans la formation continue. Et la formation continue, nous en avons parlé à peu près 1 000 fois avec la ministre d'État, cette formation continue, elle doit se fonder sur le terrain, sur la pratique et les réussites de terrain. On doit partir de ce que vous faites, de réussite dans chacune de vos classes, ce qui pose la question jamais résolue de comment repère-t-on les enseignants qui pratiquent une pédagogie, des chemins pédagogiques qui réussissent avec leurs élèves, et comment peut-on partir de cette expérience pour faire progresser les collègues ? Donc, tout le travail pédagogique sur des réussites. Donc formation initiale et formation continue. Et en revenant aux fondamentaux de l'école qui fasse que chacun puisse lire, écrire, compter, connaître les sciences de la vie et de la Terre, et en même temps, que nos enseignants soient mis en situation de réussir à surmonter les difficultés extrêmes qu'une société comme la nôtre propose. Voilà les idées directrices que Élisabeth BORNE et moi, nous sommes venus vous présenter. Maintenant, j'ai dit ce qu'il fallait faire, madame la ministre va dire comment on va faire. Merci à tous.


Élisabeth BORNE

Merci, Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le préfet, 
Mesdames et messieurs les parlementaires, 
Monsieur le Maire, président de la métropole du Grand Paris, chers Patrick OLLIER, 
Mesdames et messieurs les élus, 
Monsieur le recteur,
Madame la directrice de l'école Claude Monet, chers professeurs, 
Mesdames et Messieurs.


Merci tout d'abord, Monsieur le Premier Ministre, pour la priorité que vous accordez à l'école. Et comme vous l'avez évoqué, nous aurons l'occasion, d'ici l'été, d'annoncer des mesures ambitieuses pour promouvoir l'écriture sous toutes ses formes dès le plus jeune âge, avec l'appui d'un groupe de travail qui est réuni autour d'Erik ORSENNA. Et nous sommes d'ailleurs aujourd'hui dans une école exemplaire de ce point de vue, où des ateliers d'écriture sont mis en place dès le cours préparatoire grâce à l'engagement des professeurs que je veux remercier.

Vous l'avez souligné, Monsieur le Premier Ministre, notre école est à la croisée des chemins. Elle est le pilier fondamental de notre République, porteuse de l'ambition d'émancipation par le savoir, d'égalité des chances et de réussite pour tous. Et pourtant, depuis plusieurs années, cette ambition vacille. Vous l'avez mentionné, et sans vous abreuver de chiffres, les résultats des dernières enquêtes internationales nous confrontent à une réalité préoccupante. Entre 2018 et 2022, la part des élèves de 15 ans, donc c'est les fameuses enquêtes PISA, en difficulté de compréhension de l'écrit, est passée de 15 % à 25 %. En mathématiques, et ça me touche particulièrement, la France figure désormais au dernier rang des pays de l'OCDE en classe de CM1 et est à l'avant-dernier rang en classe de quatrième, et s'y ajoute le déterminisme social que vous avez évoqué, Monsieur le Premier Ministre. Pour notre pays, c'est clairement inacceptable.

Et parallèlement, et ça n'est pas sans lien, notre école traverse une crise de vocation. Je pense qu'on peut le dire, le désir d'enseigner se perd chez les futures générations. Les concours ne font plus le plein. Et depuis 2021, avec le passage du recrutement de Bac + 4 à Bac + 5. Les inscriptions ont chuté de 45 % dans le premier degré et de 21 % dans le second degré. Et en 2024, ce sont près de 3 000 postes qui sont restés vacants à l'issue des concours. Nous devons regarder cette réalité en face et agir avec tous les leviers dont nous disposons parce que l'élévation du niveau des élèves ne pourra se faire sans redonner toute son attractivité au métier d'enseignant.

Et donc, avec le Premier ministre, nous avons fait de la réforme du recrutement et de la formation initiale des professeurs une priorité absolue. Et avec la présentation de cette réforme aujourd'hui, nous franchissons une étape absolument essentielle pour notre école. L'objectif est clair : nous voulons redonner l'envie d'enseigner et rendre toute son ambition à notre école.

À partir de la rentrée 2026, une licence pluridisciplinaire préparatoire au professorat des écoles sera proposée sur tout le territoire. Elle permettra aux étudiants de suivre un parcours sur trois ans, exigeant, professionnalisant et couvrant l'ensemble des disciplines dispensées à l'école dans le primaire. Cette licence aura pour objectif de susciter des vocations dès la sortie du lycée et de mieux préparer les étudiants aux réalités du métier auquel ils se destinent. Elle reposera sur un cahier des charges ambitieux avec 70 % des enseignements consacrés aux savoirs fondamentaux et elle prévoira également des périodes de stage dans les écoles. Elle intégrera une formation renforcée en sciences et dans les savoirs fondamentaux, ainsi qu'aux différentes méthodes et situations d'enseignement. Et vous l'avez mentionné, Monsieur le Premier Ministre, je pense qu'on mesure tous la difficulté des situations auxquelles nos enseignants peuvent être confrontés. Et donc, c'est essentiel aussi de les former pour les préparer à aborder ces situations.

Concrètement, les universités mettront en place ces licences partout sur le territoire. Et j'ai pu échanger avec France universités, qui exprime sa confiance dans leur faisabilité et leur attractivité.

Autre avancée majeure, les concours pour les professeurs du premier et du second degré, ainsi que celui de conseiller principal d'éducation, seront, dès la prochaine session, positionnés à la fin de la licence. Cette évolution vise 3 objectifs : attirer davantage de candidats, préparer plus tôt au métier et élever le niveau de formation des futurs enseignants. Les lauréats bénéficieront ensuite de deux années de formation professionnalisantes en master au lieu d'une seule aujourd'hui. Ce temps supplémentaire est essentiel pour renforcer le niveau disciplinaire et mieux préparer à l'entrée dans le métier.

Durant ces deux années, les futurs enseignants alterneront stage en école ou en établissement et formation académique au sein d'un institut national supérieur du professorat, nos fameux INSP. En première année de master, ils seront élèves fonctionnaires, rémunérés 1 400 euros net par mois. En deuxième année, ils assureront un enseignement à mi-temps devant les élèves et recevront une rémunération de 1 800 euros net par mois. C'est aussi une façon d'attirer vers le beau métier de professeur des étudiants qui peuvent avoir du mal à financer leurs études. Et pour mieux faire le lien entre formation et réalité du terrain, la part des professeurs du secondaire intervenants dans le cursus, sera renforcée. Ces enseignants pourront ainsi apporter leur expérience concrète du métier et garantiront une articulation fluide entre théories et pratiques.

Cette réforme vise également à adapter le contenu de formation aux attendus réels de l'enseignement en complémentarité des champs d'études universitaires. Il s'agit bien d'unir les exigences académiques et les compétences professionnelles en construisant une formation ancrée dans la réalité des classes. Ces nouveaux parcours cohérents et progressifs du baccalauréat à la titularisation participent à redonner de la lisibilité, de l'exigence, mais aussi de la considération pour le métier d'enseignant.

Mesdames et messieurs, ce que nous engageons aujourd'hui, c'est une transformation structurante de notre école. Parce qu'il n'y a pas de réussite des élèves sans investissement dans celles et ceux qui assurent chaque jour la transmission des savoirs. Nous avons fait le choix d'agir là où tout commence, dans la formation initiale des professeurs. Mieux former nos enseignants, les former plus tôt, c'est donner à chaque élève, sur tout le territoire, les moyens de réussir. C'est là que se joue l'élévation du niveau général, l'égalité des chances et la promesse républicaine que porte l'école.

Nous portons une haute ambition, faire de cette réforme un levier d'excellence pour tous. Réformer la formation des enseignants, c'est participer à refonder notre école et refonder notre école, c'est construire l'avenir de notre république.


Je vous remercie.


Source https://www.info.gouv.fr, le 31 mars 2025