Déclaration de M. Laurent Saint-Martin, ministre délégué, chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger, en réponse à une question sur la guerre commerciale entre les États-Unis et l'Europe, à l'Assemblée nationale le 2 avril 2025.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Laurent Saint-Martin - Ministre délégué, chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger

Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le député Olivier Becht,

La fin de votre question résume très bien la situation : une guerre commerciale serait néfaste pour toutes les parties, pour absolument toutes les parties. Bien sûr pour les pays européens et pour la France et pour ses exportateurs, mais aussi pour les États-Unis, mais aussi directement pour les importateurs américains, mais aussi directement pour les consommateurs américains, mais aussi directement pour l'économie américaine. Une guerre commerciale n'a que des mauvaises conséquences. Cela ralentit les exportations, mais aussi cela crée un effet inflationniste, vous le savez, et cela crée de l'attentisme et du ralentissement dans les investissements. Cela, nous ne le voulons pas, et nous voyons déjà depuis quelques jours les réactions sur les marchés boursiers en attente et en crainte d'une éventuelle guerre commerciale.

Alors la position du Gouvernement, puisque vous la demandez, je la répète avec clarté : nous voulons à tout prix éviter une escalade et une guerre commerciale, et nous pensons que jusqu'au dernier moment, cela restera possible. Et la position de la France comme la position de la Commission européenne restera toujours la coopération avant la confrontation. Si, ce soir tard, il devait y avoir de nouvelles annonces provoquant des hausses de droits de douane visant les produits européens, la Commission européenne devra répondre. C'est une question de rapport de force. C'est une question d'affirmation d'une puissance commerciale qu'est l'Union européenne. Il serait impensable qu'il n'y ait pas de réponse face à une agression commerciale nouvelle. Mais à une seule condition, pour que cela soit crédible et possible : que l'Europe reste unie, que l'ensemble des États membres européens restent unis. Et donc, cela a été dit par la porte-parole du Gouvernement ce matin, nous aurons le mois d'avril pour travailler à une réponse proportionnée face à des attaques injustifiées.

Et vous avez mentionné, et vous avez parfaitement raison, les difficultés et les craintes que nos filières peuvent avoir aujourd'hui. Le Gouvernement l'a démontré, avec notamment la ministre de l'Agriculture Annie Gennevard, sur les filières vins et spiritueux. Je serai moi-même vendredi en Champagne à leur côté, pour leur dire que nous serons toujours, toujours aux côtés de nos filières pour les protéger dans ce contexte-là. C'est vrai pour les vins et spiritueux, c'est vrai pour toutes les filières françaises.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 avril 2025