Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Notre invité, Marc FERRACCI, ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie, bonjour.
MARC FERRACCI
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci d'être avec nous. ON va beaucoup parler d'industrie, évidemment, mais j'ai quelques questions sur le quotidien des français, parce que j'aime bien ça, et notamment sur la grève à la SNCF, parce que toute la semaine, annonce deux syndicats, on le sait, SUD Rail et CGT, pas trop de perturbations, dit la direction de la SNCF, oui mais, enfin, il y a déjà des perturbations, notamment en région, ce matin. Alors, Marc FERRACCI, le débat est toujours le même, toujours ouvert. Est-ce qu'il faut interdire les grèves à certaines périodes, comme en Italie ?
MARC FERRACCI
Vous avez raison, le débat revient très fréquemment. Le débat revient très fréquemment et il y a toujours un petit peu les mêmes arguments. D'un côté, le droit de grève, qui est un droit protégé par la Constitution et auquel il faut, évidemment, apporter une attention particulière parce que c'est ça qui a permis un certain nombre d'avancées sociales dans notre pays. Et puis évidemment, le quotidien des Français, vous l'avez dit, c'est-à-dire la capacité à aller au travail, la capacité à se déplacer, voir sa famille. Moi, je crois en un principe assez simple, c'est l'esprit de responsabilité et le dialogue social. Le dialogue social, ça veut dire faire preuve de compromis, faire preuve de modération dans les revendications et, dans un contexte.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais ça ne marche pas.
MARC FERRACCI
Ça peut marcher. Je pense que sur le conflit qui a lieu ces jours-ci, on a la capacité à trouver des points d'atterrissage. Mais vous avez raison de dire que c'est assez récurrent et que sur un certain nombre d'activités, comme le ferroviaire, comme les transports, l'esprit de responsabilité devrait peut-être amener à des équilibres un petit peu différents et à un petit peu moins de conflictualité.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quel pourrait être l'équilibre un peu différent, Marc FERRACCI ? Ce que je disais, les Italiens le font. Pourquoi est-ce qu'on ne le fait pas, nous ? Ce n'est pas parce que dans un autre pays d'Europe, on fait quelque chose qu'on est obligé d'imiter, mais tout de même.
MARC FERRACCI
Si vous regardez ce qui se passe en Italie, la législation qui a été passée ne résout pas tous les problèmes, d'une part. Et ensuite, chaque pays a son histoire. Nous, nous avons une histoire. Les Italiens et les syndicats italiens ont leur propre histoire. Ils n'ont pas le même système ferroviaire. C'est un pays qui est par ailleurs décentralisé. Donc, je pense qu'on ne peut pas transposer les législations étrangères…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, vous dites non à cette... Il y a une proposition de loi qui a été discutée, qui le sera à nouveau. Vous dites non ?
MARC FERRACCI
Écoutez, moi, je ne suis jamais contre le débat parlementaire autour d'une proposition de loi. Les arguments s'échangeront, mais je pense que les arguments doivent aussi tenir compte de la nécessité de faire du dialogue social le vrai point de sortie des conflits.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, pour vous, la seule solution, c'est le dialogue social ?
MARC FERRACCI
Je pense que c'est quelque chose, sur ce genre de problématique, qui doit prévaloir, effectivement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, puisqu'on est dans la circulation au sens large du mot, il y a aujourd'hui une grande réunion à Marseille. Je ne vais pas vous poser mille questions dessus, mais simplement : la renationalisation des autoroutes, est-ce que c'est envisagé ?
MARC FERRACCI
Aujourd'hui, ça ne fait pas partie des pistes qui sont sur la table.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, pas question de renationaliser les autoroutes ?
MARC FERRACCI
Moi, je ne vais pas parler pour l'intégralité du Gouvernement, surtout qu'il ne vous aura pas échappé que ça n'est pas dans mon portefeuille. J'ai un collègue des Transports, qui s'appelle Philippe TABAROT, qui s'occupe de ce genre de sujet avec beaucoup d'engagement, beaucoup de détermination et beaucoup de talent. Et donc, sur ce sujet, c'est un peu comme les grèves. C'est un peu un serpent de mer, la renationalisation des autoroutes. Vous savez que les autoroutes, elles ont besoin, pour assurer un bon service aux usagers – vous parlez du quotidien des Français – d'investir constamment. Investir constamment dans la qualité du réseau. Et les investissements, ça coûte cher. Donc, il faut trouver un système d'équilibre économique qui permette ces investissements constants. Et ceux qui évoquent la nationalisation, d'ailleurs pas simplement sur le sujet des autoroutes – peut-être qu'on va en parler à propos de l'industrie, parce que c'est un terme qui revient très fréquemment dans le débat public – oublient d'abord que nationaliser, ça veut dire payer avec l'argent des Français, des actionnaires, pour racheter les parts d'une société. Et ça, c'est quelque chose qui peut générer quelques contraintes, parce que l'argent public ne pousse pas sur les arbres, comme chacun le sait. Et par ailleurs, il faut aussi trouver un modèle économique, c'est-à-dire faire en sorte que les contribuables n'aient pas à payer au fil du temps les pertes.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, non à la renationalisation ?
MARC FERRACCI
Moi, je ne dis pas non, je dis simplement que ça n'est pas aujourd'hui un sujet de réflexion au sein du Gouvernement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Voilà, le Gouvernement n'y réfléchit pas. Contrôle technique obligatoire sur les véhicules : la Commission européenne défend l'idée d'un contrôle tous les ans pour les véhicules de plus de dix ans. Ça vous paraît une bonne mesure, ça, ou ?
MARC FERRACCI
Écoutez, moi, je suis toujours attaché à ce que les gens circulent en sécurité. Évidemment que pour rendre les mobilités attractives, pour tous les types de mobilité d'ailleurs – pour les voitures, pour les deux-roues – on a besoin évidemment que la réglementation soit suffisamment stricte pour que la sécurité soit assurée. Est-ce que le bon rythme, c'est tous les dix ans ? La réalité, c'est qu'il y a beaucoup d'hétérogénéité en matière de contrôle technique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire un contrôle technique tous les ans ? Pour les véhicules de plus de dix ans ?
MARC FERRACCI
Oui, j'ai compris.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes opposé ou vous êtes plutôt favorable à cette idée ?
MARC FERRACCI
Moi, très sincèrement, je pense que ça mérite débat, parce que ça génère évidemment des coûts, le contrôle technique. Et on sait que le pouvoir d'achat des Français est, aujourd'hui, un sujet de préoccupation essentiel. Et donc, je pense qu'il faut trouver des équilibres. L'équilibre entre sécurité et pouvoir d'achat, ici, m'amènerait spontanément à penser – mais je ne suis pas le spécialiste de ce sujet du contrôle technique – m'amènerait à penser que tous les ans, c'est quand même assez fréquent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est trop fréquent ?
MARC FERRACCI
Peut-être.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est bien compris. C'est trop fréquent, j'ai bien compris votre avis, Marc FERRACCI. Bon, tant mieux pour ceux qui s'opposent à cette idée.
MARC FERRACCI
Écoutez, ce n'est pas moi le décisionnaire sur ce sujet.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais. Marc FERRACCI, là, vous êtes membre d'un Gouvernement, et vous travaillez sous l'égide d'un Premier ministre qui s'appelle François BAYROU et qui a une idée. Il a une idée de proposer un référendum sur la réduction des déficits et la dette. Que pensez-vous de cette idée ?
MARC FERRACCI
D'abord, c'est une piste de réflexion, et vous l'avez bien lue – je pense que vous êtes rigoureux dans vos analyses et vos lectures, comme à l'accoutumée, Jean-Jacques BOURDIN. C'est une piste de réflexion pour résoudre, au fond, quel problème ? C'est le problème d'une prise de conscience. On a, aujourd'hui, un niveau de dette qui est tel que la charge de la dette, dans les prochaines années, pourrait atteindre cent milliards d'euros par an. La charge de la dette, c'est simplement les intérêts que nous payons sur notre dette. Ça veut dire qu'un certain nombre d'investissements, dans l'école, dans la santé, dans notre modèle social, ne seront plus possibles du fait même qu'on paye une charge de la dette trop importante. Ce que le Premier ministre a souhaité faire, avec l'interview qu'il a réalisée hier, et puis, il y a quelques jours, avec une grande conférence de presse sur laquelle il a mis sur la table, avec un certain nombre d'autres ministres, des constats, c'est montrer ce qu'est la réalité aujourd'hui de notre modèle économique et social. Cette réalité, c'est que nous dépensons trop et parfois de manière inefficace, et que nous ne produisons pas assez.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais le constat est là. Mais cette solution, cette idée, premièrement, n'est-ce pas violer la Constitution ? Parce que qui vote le budget ? Les Parlementaires, non ?
MARC FERRACCI
C'est pour ça que je pense qu'il faut beaucoup de prudence sur la mise en oeuvre d'une telle idée, et l'idée de consulter les Français de manière générale, pas forcément sur le texte du budget. Parce que là, je vous rejoins, le texte du budget, la Constitution précise de manière extrêmement rigoureuse la manière dont il doit être examiné et adopté. Mais au-delà du budget, on peut interroger les Français, avec le référendum ou avec d'autres modalités, sur des questions un petit peu plus générales. Comment vous voyez l'équilibre de notre modèle social ? Comment est-ce qu'on finance la protection sociale ? Comment toutes ces questions, elles sont légitimes ? Et je pense que s'adresser aux Français pour leur demander leur avis, que ce soit par la voie du référendum, que ce soit par la voie de conventions citoyennes, comme on en a lancé ces derniers temps, et comme le président de la République en a lancé une sur les questions scolaires, ça a du sens.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais Marc FERRACCI, quelle question au référendum ? Sur la dette et sur la réduction des déficits, quelle question pourrait-on poser ? Je ne la vois pas ou alors…
MARC FERRACCI
Un référendum doit porter sur un projet législatif, c'est le principe. Donc la question c'est, qu'est-ce qu'on mettrait ? Moi, très sincèrement, je pense que…
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est fumeux quand même.
MARC FERRACCI
Cette question, elle vise, et le Premier ministre je pense l'a posée en ces termes-là, et avec cette finalité-là, elle vise à montrer que ce sont aussi les Français qui doivent avoir leurs mots à dire sur cette réflexion-là.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Je comprends.
MARC FERRACCI
Ensuite quelles sont les modalités par lesquelles on leur donne voix au chapitre ? Eh bien ça, nous aurons l'occasion d'en discuter, et je pense que le Premier ministre aura aussi l'occasion de préciser.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est une bonne idée ou une mauvaise idée ?
MARC FERRACCI
C'est toujours une bonne idée de demander leur avis aux Français quelles que soient les modalités.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Mais n'est-ce pas une façon de gagner du temps, Marc FERRACCI ?
MARC FERRACCI
Non, ce n'est pas une façon de gagner du temps, pour une raison assez simple, Jean-Jacques BOURDIN. C'est que de toute façon, on aura besoin d'un budget à la fin de l'année. Donc le calendrier, vous savez, il exerce une forme de contrainte à laquelle vous ne pouvez pas échapper.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors, vous avez besoin d'un budget, la France a besoin d'un budget avant la fin de l'année, on est bien d'accord. 40 milliards d'euros à trouver, au moins 40 milliards d'euros à trouver. Pour l'instant, on n'a pas les pistes, on ne sait pas. Le Premier ministre nous dira tout au mois de juillet, si j'ai bien compris. C'est bien cela, Marc FERRACCI.
MARC FERRACCI
C'est ça. Tout à fait.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il va bien falloir prendre des décisions. Mettre à contribution les retraités, je crois que c'est évacué, ça
MARC FERRACCI
Mais, Jean-Jacques BOURDIN, vous venez vous-même de dire que le Premier ministre fera des annonces en juillet. Aujourd'hui, on est dans une phase où on discute, où on pose avec un certain nombre d'acteurs, avec les partenaires sociaux, avec les groupes parlementaires, des constats et aussi des pistes de solutions. Mais ça va se faire dans le dialogue. Et aujourd'hui, il ne m'appartient pas d'ouvrir ou de fermer des hypothèses. Vous me parlez des retraités, on pourrait parler de tout un tas d'autres sujets. Vous savez que, quand j'étais député, et dans ma vie professionnelle d'avant, quand j'étais universitaire, j'ai beaucoup travaillé sur l'évaluation des politiques publiques, avec l'idée qu'il y a des dépenses publiques qui ne sont pas efficaces, qui créent des effets d'aubaine, comme on les appelle, c'est-à-dire qui ne changent pas le comportement des entreprises.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Lesquelles ? Rappelez-nous rapidement.
MARC FERRACCI
Moi, j'ai eu l'occasion de m'exprimer sur ce sujet-là. Il y a des dépenses qui touchent aux prestations sociales, qui touchent aux aides pour les entreprises. Il y en a qui sont efficaces, qui créent des emplois. Il y en a d'autres qui le sont moins. Il faut au cas par cas…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il faut réduire les aides et il faut réduire les aides apportées aux entreprises.
MARC FERRACCI
Non. Il faut évaluer... ben justement. Vous avez une approche très générale. Mais ce n'est pas avec une approche générale qu'on résout les problèmes. Il faut évaluer chaque aide au cas par cas. On a des centaines de niches fiscales, par exemple, c'est-à-dire de réduction d'impôts. Certaines sont très utiles, d'autres le sont probablement beaucoup moins. Et donc, le sujet, c'est un sujet de méthode. Moi, je suis pour que les Français en aient pour leur argent. C'est-à-dire que chaque euro qu'on dépense en leur nom soit efficace et atteigne les objectifs. C'est pour ça que je défends le principe d'une évaluation systématique des dépenses publiques. Et je pense que c'est ça qu'on doit mettre en place d'ici juillet.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors Marc FERRACCI, l'industrie fait appel à l'apprentissage, beaucoup. Et il y a un paradoxe en France, c'est que le chômage des jeunes est élevé, plus que dans d'autres pays d'Europe. Et parallèlement à cela, l'apprentissage, qui était une piste formidable, engagée par le président de la République, voilà qu'on commence à renier les crédits apportés à l'apprentissage.
MARC FERRACCI
Non, là, je ne peux pas vous laisser dire ça, Jean-Jacques BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, ce n'est pas vrai.
MARC FERRACCI
D'abord, parce qu'il y avait 300 000 apprentis en 2017, il y en a plus de 800 000 aujourd'hui. Donc, c'est un formidable succès, l'apprentissage. Pourquoi c'est un succès ? Parce qu'on a fait une loi qui a complètement déverrouillé le système d'apprentissage, avec la possibilité, pour toutes les entreprises qui le souhaitaient, et pour toutes les institutions qui le souhaitaient, de créer des CFA, c'est-à-dire des centres de formation des apprentis.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça a très bien marché
MARC FERRACCI
Et on a multiplié par trois le nombre de CFA. Ça, c'est la base sur laquelle on s'appuie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais est-ce que les crédits vont être réduits ?
MARC FERRACCI
Maintenant, je vous parle des crédits, même si, encore une fois, ça n'est pas mon champ ministériel, mais je vous en parle parce que j'étais impliqué sur ce sujet. Les aides à l'apprentissage, et en particulier les aides à l'embauche des apprentis, ce sont des aides qui ont été mises en place à une date très précise. C'était en mars 2020, pendant le Covid. Avec un but, c'était d'éviter que le système d'apprentissage ne s'effondre. Et ces aides, elles avaient vocation, à l'époque, à n'être que provisoires. Aujourd'hui, que l'apprentissage a très fortement progressé, eh bien, on les limite parce que la réforme qui a été faite produit une dynamique positive d'apprentissage sans qu'on ait forcément besoin d'avoir des aides à l'embauche extrêmement massives. Et moi, je trouve ça sain qu'on se préoccupe de l'efficacité des aides.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais comme elles ont fonctionné, autant poursuivre, peut-être.
MARC FERRACCI
Mais, vous savez, à un moment à un autre, si on arrive à faire progresser l'apprentissage en dépensant un petit peu moins d'aides, je pense qu'il ne faut pas s'en priver.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, Marc FERRACCI, les droits de douane pour l'industrie européenne et française, c'est essentiel. L'Union européenne négocie avec les États-Unis en ce moment.
MARC FERRACCI
Bien sûr.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Où en est-on ?
MARC FERRACCI
Écoutez, la négociation a eu lieu, et ça, c'est une bonne nouvelle. Parce que ce que nous souhaitons en Europe, d'abord, quelle est la situation ? On a des droits de douane qui ont été imposés par l'administration américaine de 10% sur tous les produits. Et c'est beaucoup 10%. C'est beaucoup pour des chaînes de valeur, pour des industries comme l'aéronautique, où il n'y avait pas de droits de douane et où il y a des échanges transatlantiques très importants. Ça déstabilise complètement la production, 10% de droits de douane. Donc il faut revenir à la situation antérieure, c'est-à-dire quasiment pas de droits de douane. Sur certaines productions, l'acier, l'automobile, il y a même 25% de droits de douane. Voilà où on en est. On négocie pour revenir à la situation antérieure. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a que des perdants.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les Américains ont une oreille attentive ou pas ?
MARC FERRACCI
Écoutez…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça avance ces négociations ou pas ?
MARC FERRACCI
Les négociations, peu à peu, se débloquent. C'est l'Union européenne qui les mène. Il faut bien rappeler que ça n'est pas la France.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui. Je sais. Bien sûr. C'est l'Union européenne.
MARC FERRACCI
C'est une négociation, et c'est très important qu'il en soit ainsi, parce que l'Union européenne est dotée d'une force considérable. C'est 450 millions de consommateurs, et c'est un marché dont les États-Unis ne peuvent pas se passer. C'est pour ça qu'il faut qu'on reste unis. Je pense qu'aujourd'hui, on a la bonne position, l'unité, la fermeté. On a préparé une réponse très ferme aux droits de douane américains. C'est 10% ou 25% sur certaines productions. Et si la négociation dans les 90 jours, maintenant c'est un peu moins de 90 jours, mais d'ici juillet, ne permet pas de revenir à une situation satisfaisante pour tout le monde, eh bien l'Union européenne appliquera une riposte en termes de droits de douane. Mais nous ne souhaitons pas l'escalade, parce qu'il n'y a que des perdants à une guerre commerciale. Ce sont des emplois détruits, ce sont des prix qui augmentent pour les consommateurs, et vous parliez du pouvoir d'achat des Français. Et donc notre position en Européen, c'est de trouver une désescalade, et j'espère que nous allons y parvenir. Les choses avancent peu à peu, et nous avons encore un petit peu de temps pour y parvenir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors évidemment pour l'acier européen, conséquences de ces droits de douane, l'acier européen, ARCELORMITTAL, géant, qui est très installé en France, avec de très nombreux sites, et qui prévoit 636 postes, la suppression de 636 postes sur les sites français, ARCELORMITTAL s'était engagé à décarboner, notamment son site de Dunkerque. Est-ce qu'aujourd'hui, ARCELOR reprend cet engagement de décarbonation du site de Dunkerque ?
MARC FERRACCI
Et ben c'est tout l'enjeu.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est pour ça que je pose la question. Où en est-on ?
MARC FERRACCI
Je vous réponds. Pourquoi est-ce que cet investissement très important dans la décarbonation du site de Dunkerque a été suspendu ? Moi, j'étais la semaine dernière, après les annonces de restructuration, ces suppressions d'effectifs, avec la direction d'ARCELORMITTAL France et Europe, à Bercy. Et je les ai interrogés sur les raisons pour lesquelles l'investissement sur la décarbonation a été suspendu. Ils m'ont dit des choses très claires, très nettes. Aujourd'hui, l'acier européen est en difficulté, parce qu'il fait face à une concurrence déloyale de l'acier chinois en particulier. L'acier chinois rentre en Europe de manière trop significative. Il y a trop d'aciers chinois qui rentrent en Europe. Et cet acier est massivement subventionné.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc droit de douane. Il faut leur mettre des droits de douane.
MARC FERRACCI
Donc ce que nous défendons depuis déjà des mois avec la France, et ce qui a été repris par la Commission européenne, c'est plus de protection commerciale, avec des droits de douane augmentés sur l'acier chinois.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Combien ?
MARC FERRACCI
Les premières annonces ont été faites, et qui sont en vigueur au 1er avril 2025. Et nous, nous poussons, et c'est ça qu'attend ARCELOR et d'autres sidérurgistes européens, pour plus de protection commerciale, plus de droits de douane.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Combien ? Quel droit de douane ? Jusqu'à combien ?
MARC FERRACCI
Les droits de douane sont négociés par la Commission européenne également, donc ça n'est pas à moi de les négocier. Mais le but, c'est d'avoir ce qu'on appelle des clauses de sauvegarde, ça veut dire avoir des quotas d'importation. Au-delà d'un certain niveau d'acier chinois qui rentre en Europe, on taxe. C'est ça que ça veut dire. Ça c'est la première condition pour que les investissements se fassent. La deuxième condition, elle est chez nous. C'est donner à nos sidérurgistes, notamment ARCELOR, plus de compétitivité, notamment avec les coûts de l'énergie. Parce que vous savez que je suis ministre de l'Industrie et aussi ministre de l'Énergie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je vais vous parler de l'énergie.
MARC FERRACCI
Et ça c'est un sujet absolument essentiel. On a besoin de faire en sorte que nos industriels électro-intensifs, ceux qui utilisent beaucoup d'électricité, c'est le cas des producteurs d'acier, aient accès à une électricité à des prix compétitifs, avec 10 ans, 15 ans d'horizon devant eux. Et ça, c'est ce que nous sommes en train de faire, avec l'objectif que les négociations entre EDF et les électro-intensifs atterrissent avant le 1er janvier 2026. J'espère qu'en soutenant les investissements aussi financièrement, en réglant le problème de la protection commerciale, en réglant le problème des coûts de l'électricité, ces investissements seront débloqués. Maintenant c'est ARCELOR qui prend la décision. Moi mon travail de ministre de l'Industrie et de l'Énergie, c'est de créer les conditions pour qu'on continue à produire de l'acier en France. Et pour ça, il faut investir.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Marc FERRACCI, vous savez très bien que si le projet de décarbonation n'est pas engagé, c'est la fin des hauts fourneaux.
MARC FERRACCI
Mais je ne me situe pas dans cette option. Je fais tout pour que ces investissements se fassent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que Arcelor s'est engagé à reprendre ce projet ?
MARC FERRACCI
Mais vous savez, c'est une méthode qui se déploie pas à pas. La semaine dernière j'étais avec ARCELOR. Cet après-midi je serai avec le commissaire européen, Stéphane SEJOURNE, pour lui faire part de l'ensemble des conditions qui ont besoin d'être levées pour que les investissements dans l'acier se fassent. Et ensuite, je rendrai compte aux élus locaux, je rendrai compte aux organisations syndicales. Je serai dans le dialogue parce que c'est ma méthode d'agir peu à peu et de débloquer l'ensemble des leviers qui permettent de continuer à industrialiser notre pays.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La mise sous tutelle provisoire du site d'ARCELORMITTAL, du site de Dunkerque, c'est ce que proposent les socialistes.
MARC FERRACCI
Aujourd'hui la priorité c'est de trouver une solution industrielle.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous dites non.
MARC FERRACCI
Mais vous savez, moi je n'exclue rien par principe. Mais aujourd'hui ça n'est pas la solution à privilégier.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous n'excluez pas la mise sous tutelle.
MARC FERRACCI
La solution à privilégier, je pense que ça n'est pas la bonne solution. Je vais vous dire pourquoi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors vous l'excluez ou pas ?
MARC FERRACCI
Je pense que ça n'est pas la bonne solution et je vous dis pourquoi Jean-Jacques BOURDIN. Ça n'est pas la bonne solution dès lors qu'il existe des solutions industrielles. Et la solution, vous l'avez dit vous-même, c'est d'engager des investissements dans la décarbonation, c'est de faire en sorte que l'acier chinois soit à la fois restreint et qu'il y ait des quotas d'importation, mais aussi qu'on taxe l'acier chinois, dès lors qu'il émet beaucoup de carbone. Les Chinois produisent de l'acier avec de l'électricité produite à partir de centrales à charbon. Ça émet énormément de CO2. Il y a une taxation carbone aux frontières qui va rentrer en vigueur au 1er janvier 2026 et que nous nous proposons de renforcer. Et c'est d'ailleurs ce qui a été annoncé par la Commission européenne. La France est force de propositions sur ces sujets-là. J'ai moi-même créé une alliance des pays industriels européens, une alliance de l'industrie lourde, pour faire des propositions et pour mettre un petit peu de pression amicale sur la Commission afin que les choses bougent. C'est comme ça qu'on agit et c'est comme ça qu'on crée un environnement. Appeler à la tutelle ou appeler à la nationalisation, comme certains le font, c'est une sorte de réflexe un petit peu pavlovien, et ça ne résout pas tout. Parce qu'on se le disait tout à l'heure à propos des autoroutes, à un moment c'est l'argent des Français. Juste ARCELOR, c'est 22 milliards d'euros de capitalisation. Donc racheter ARCELOR, ou racheter ne serait-ce que la moitié des parts d'ARCELOR, c'est avec l'argent des Français. Je pense qu'il y a de meilleurs usages de l'argent des Français.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Les Anglais l'ont fait. Mais bon.
MARC FERRACCI
Non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Enfin ils l'ont fait en partie.
MARC FERRACCI
Ils ne l'ont pas fait comme ça justement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Programmation pluriannuelle de l'énergie, puisque vous êtes ministre de l'Énergie. Alors, franchement, est-ce que vous allez réduire la part des renouvelables dans les années qui viennent ?
MARC FERRACCI
Aujourd'hui, on est en train de débattre. Je serai demain au Sénat, après avoir été la semaine dernière à l'Assemblée, au banc pour animer avec le Premier ministre un débat sur cette programmation pluriannuelle et sur notre politique énergétique de manière générale. Quel est le sujet ici ? Le sujet, c'est de sortir d'une forme de dépendance, je vais même dire une forme de soumission aux énergies fossiles. Aujourd'hui, on importe 60% de notre consommation énergétique à travers les importations de gaz, de pétrole. Ça nous coûte 70 milliards d'euros par an. Et quand Vladimir POUTINE décide de faire du gaz une arme de guerre, ça nous coûte encore 70 milliards de plus pour protéger les Français avec du bouclier énergétique. Donc voilà ce que c'est le coût de la dépendance aux énergies fossiles. Il faut en sortir. Le sujet, ce n'est pas d'opposer les renouvelables nucléaires comme certains le font, et comme notre question semble suggérer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non mais de rééquilibrer.
MARC FERRACCI
Mais on a l'objectif de décarboner, c'est-à-dire de sortir des énergies fossiles. La stratégie que nous avons choisie, c'est une stratégie équilibrée, avec du nucléaire qui représente aujourd'hui les deux tiers de notre production d'électricité et les énergies renouvelables. Les énergies renouvelables, elles sont importantes. En 2022-2023, quand notre parc nucléaire a eu des difficultés, vous vous souvenez, il y avait le problème de la corrosion sous contrainte, il y avait beaucoup de réacteurs qui étaient à l'arrêt. Les énergies renouvelables ont pris le relais. Les importations d'électricité aussi ont pris le relais. Ça veut dire qu'il faut rester dans le marché européen de l'électricité. Il y a une complémentarité entre le nucléaire et les renouvelables. Cette complémentarité, la programmation pluriannuelle de l'énergie la prolonge. Après, pour répondre à votre question…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais dans le mix énergétique, est-ce que la part du renouvelable va légèrement baisser ?
MARC FERRACCI
Écoutez, nous avons fait…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes favorable ou pas ?
MARC FERRACCI
Nous faisons…
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et développer encore plus le nucléaire. C'est ce que propose la proposition de loi Grémillet. 14 nouveaux EPR2 au lieu de 6.
MARC FERRACCI
Pardonnez-moi, mais la proposition de loi Grémillet, 14 EPR2, c'est une annonce qui a été faite par le Président de la République de manière optionnelle, en 2022. On fait 6 réacteurs, c'est sûr. Et on est en train de les lancer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quand seront-ils opérationnels ?
MARC FERRACCI
À partir de 2038 pour le premier. En 2026, je réponds à vos questions, parce que vous me posez plein de questions. J'essaie de répondre aux questions d'avant. C'est toujours un petit peu acrobatique.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Allez Marc FERRACCI, allez-y.
MARC FERRACCI
Je sais que c'est le style de l'émission et j'aime bien ça. Et on prendra la décision sur 8 réacteurs supplémentaires, ce qui fera 14 en 2026. Nous sommes en train de faire un certain nombre de tests, de simulations, pour savoir si on rajoute, à ces 6 réacteurs qui vont être construits, 8 réacteurs supplémentaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous êtes favorable, le Président de la République est favorable ?
MARC FERRACCI
C'est une décision qui a des implications technologiques, économiques, industrielles. Il faut choisir les sites aussi, on est en train de réfléchir aux sites. Donc, je ne vais pas vous annoncer aujourd'hui, Jean-Jacques BOURDIN, qu'on fait les 8 réacteurs supplémentaires. Mais en tout cas, c'est en train d'être instruit et c'est en train d'être décidé. Mais ce que je veux vous dire, pour répondre à la question, est-ce qu'on revoit cet équilibre entre les renouvelables et le nucléaire ? Mais c'est justement l'objet des débats que nous avons. Est-ce qu'il faut changer les paramètres ? Est-ce qu'il faut changer les curseurs par rapport à cette programmation qui a été mise à la consultation ? Peut-être qu'il y aura des évolutions. Et c'est d'ailleurs le sens de ce qu'a souhaité le Premier ministre, qui a souhaité un débat au titre de l'article 50-1 de la Constitution, et cette proposition de loi Grémillet qui va être examinée au mois de juin. A la fin de l'examen de la proposition de loi Grémillet, nous verrons comment nous faisons évoluer le décret de la programmation pluriannuelle de l'énergie.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. L'hydroélectrique aussi, il va falloir faire quelque chose, parce qu'on ne produit pas suffisamment en France.
MARC FERRACCI
Mais vous avez tout à fait raison d'en parler. L'hydroélectricité, c'est une énergie souveraine, c'est une énergie pilotable. Ça, c'est très important parce qu'on peut moduler la production d'électricité de manière très aisée.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, ce n'est pas toujours vrai avec les renouvelables.
MARC FERRACCI
C'est vrai, il y a des énergies qui sont intermédiaires.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Juste une petite parenthèse, vous êtes ministre de l'énergie. Est-ce que ce qui s'est passé dans la péninsule ibérique, c'est dû justement aux renouvelables qui ne sont pas pilotables ?
MARC FERRACCI
J'ai, dans trois heures, c'est-à-dire à midi, un échange avec mon homologue espagnol qui a souhaité, en visio, échanger avec moi pour discuter justement des causes, des implications et des suites à donner à cette grande panne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que les renouvelables sont en question ?
MARC FERRACCI
Aujourd'hui, il y a une enquête qui est faite. Et vous savez, ce sont des enquêtes qui sont très compliquées. C'est un petit peu comme évaluer ce qu'il y a dans la boîte noire d'un avion qui s'est crashé. Ça ne se fait pas en deux jours. Ça va prendre des jours, des semaines, peut-être des mois, je n'en sais rien. Mais on aura la réponse. Est-ce que les renouvelables, est-ce que le choix de l'Espagne, qui a fait le choix d'un mix énergétique avec énormément de renouvelables, est à l'origine de ça ? Je ne sais pas le dire. Et encore une fois, ce n'est pas à moi de répondre, c'est à l'enquête. Mais ce que je veux vous dire, pour répondre à votre question, c'est que pour qu'un système électrique soit résilient, c'est-à-dire, évite ce type d'épisode, il a besoin d'avoir, et ça nous ramène à l'hydroélectricité et au nucléaire, il a besoin d'avoir une quantité significative d'électricité qui soit pilotable, c'est-à-dire, dont on puisse moduler la quantité produite un petit peu à la demande. Et la France a fait le choix, vous le savez, d'une électricité qui est majoritairement nucléaire. Aujourd'hui, je pense que ça rend notre système plus résilient à des épisodes comme celui qui a pu se produire. Mais encore une fois, je ne me prononce pas sur les causes de la panne espagnole. Ce que je dis simplement, c'est que pour revenir à l'hydroélectricité, c'est une énergie extrêmement importante, sur laquelle nous avons besoin d'investir pour renforcer les barrages existants. Il se trouve que nous avons un contentieux avec l'Union Européenne qui veut depuis longtemps que nous mettions en concurrence les concessions. La France n'y est pas favorable, et je le dis et je le redis.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne mettrez pas en concurrence les concessions ?
MARC FERRACCI
C'est la position que nous portons, et nous allons continuer de porter. Nous proposons à la Commission Européenne des solutions alternatives qui évitent la mise en concurrence. Et nous souhaitons sortir de ce contentieux, parce que ce contentieux, il empêche de faire des investissements dans les barrages, qui nous permettront de produire plus avec l'hydroélectricité demain.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un mot Marc FERRACCI sur le Paris Football Club.
MARC FERRACCI
Vous me prenez par des sentiments.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous montez en Ligue 1. Dites-moi, ça va être quoi la Ligue 1 pour le Paris Football Club ? Beaucoup, parce que tout le monde rêve, avec la famille ARNAULT, avec vous-même, enfin, votre père. Tout le monde rêve d'investissements colossaux, de créer une équipe qui va rivaliser avec le Paris Saint-Germain.
MARC FERRACCI
D'abord, c'est une très belle aventure qui est faite de persévérance, de travail, de travail collectif, la persévérance. C'est un projet qui date d'il y a maintenant 13 ans, 15 ans, qui était de monter en Ligue 1 et de faire émerger un deuxième club à Paris, en première division. Et ça, c'est un objectif qui est atteint. Moi, je salue évidemment tous ceux qui ont participé à ce projet : les joueurs, les salariés du club. Vous savez que je suis évidemment un petit peu partie prenante, indirectement, de ce projet. Mais pour répondre à votre question, non. Le but, je crois, mais Pierre FERRACCI y répondrait beaucoup mieux que moi, à cette question. Ce n'est pas de faire des folies. C'est de construire quelque chose de solide qui s'appuie en particulier sur l'identité de la région parisienne, qui est, en termes de bassin de formation pour les footballeurs, peut-être le meilleur bassin au monde. Et donc, l'idée est de s'appuyer sur la formation et sur l'identité de l'Île-de-France.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien, merci. Et je salue d'ailleurs les féminines du PFC qui ont gagné la Coupe de France féminine.
MARC FERRACCI
Bravo à elles.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 mai 2025