Déclaration de M. Benjamin Haddad, ministre délégué, chargé de l'Europe, en réponse à une question sur la visite en France du chef des autorités syriennes de transition, M. Ahmed al-Charaa, au Sénat le 7 mai 2025.

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Circonstance : Question d'actualité au Gouvernement, en séance publique, au Sénat

Texte intégral

Monsieur le sénateur Loïc Hervé, merci de votre question.

Sur ce sujet, je veux vous l'assurer, nous défendons nos intérêts et la sécurité des Français avec la plus grande lucidité. Et engager un dialogue, parler, faire de la diplomatie, ce n'est pas donner un chèque en blanc, mais c'est juger sur les actes et précisément pouvoir faire la liste de nos demandes et de nos exigences.

Il y a quelques mois déjà, lors de la visite du ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot, à Damas, nous avons engagé un dialogue avec les autorités de transition en Syrie, avec certaines demandes : de lutter contre la dissémination des armes chimiques sur le terrain en Syrie, ça a été partiellement fait ; d'engager un dialogue avec nos alliés indéfectibles dans la lutte contre le terrorisme que sont les Kurdes, ça a été fait ; et d'ouvrir le gouvernement pour être le plus représentatif possible aux différentes forces politiques et aux groupes qui constituent la Syrie, là aussi l'engagement a été tenu.

Aujourd'hui, si le Président de la République fait le choix d'inviter le président de l'autorité de transition syrienne, Ahmed al-Charaa, c'est pour aller plus loin. Pour aller plus loin, et vous l'avez dit, Monsieur le Sénateur, pour que les responsables des massacres inacceptables qui ont été commis sur la côte occidentale de la Syrie contre les communautés alaouites ou druzes soient traduits en justice, mais aussi pour continuer notre coopération dans la lutte contre Daech que nous avons engagée il y a déjà 10 ans et qui est bien sûr notre intérêt de sécurité numéro un en Syrie. Parce que si demain la Syrie venait à s'effondrer, bien sûr, ce serait un tapis rouge qui serait déroulé pour le retour de Daech.

Donc vous le voyez, sur tous ces sujets, notre seule boussole, c'est nos intérêts et c'est la responsabilité historique de la France d'être en Syrie et d'avoir ce dialogue avec les autorités syriennes.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 mai 2025