Texte intégral
Monsieur le président Pieyre-Alexandre Anglade,
Vous l'avez dit, le camp de la paix s'est réuni ce week-end à Kiev, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne et l'Ukraine, pour marquer leur opposition à la poutinisation du monde, leur refus de la prééminence de la force sur le droit, leur refus de laisser Vladimir Poutine imposer au monde sa logique coloniale, sa logique impérialiste et guerrière.
Ils ont à cette occasion lancé un appel à un cessez-le-feu de 30 jours inconditionnel permettant l'ouverture de négociations menant à la paix. Ils ont brandi la menace de sanctions dévastatrices sur la Russie si elle ne consentait pas à son tour à cesser le feu des sanctions coordonnées entre les États-Unis et l'Europe. Ils ont également poursuivi les travaux sur le soutien militaire à l'Ukraine et sur les capacités militaires dont ce pays aura besoin une fois la paix conclue pour dissuader définitivement la menace. Parce que comme vous l'avez dit très justement, la paix n'est jamais définitivement acquise : elle ne peut être sauvegardée qu'en étant forts, suffisamment forts pour dissuader toutes les menaces.
Et de ce point de vue, Monsieur le Député, je vous rejoins. La complaisance de certains responsables politiques français vis-à-vis de la logique guerrière de Vladimir Poutine est irresponsable et coupable. Elle méconnaît que ce qui se joue aujourd'hui en Ukraine, c'est la possibilité même de la paix sur le continent européen dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans. Elle méconnaît que la France, vous l'avez décrit, est ciblée et pilonnée par des opérations de désinformation et des cyberattaques russes relayées par des sphères d'extrême-droite en Europe comme aux États-Unis.
Cette complaisance de certains responsables politiques français les disqualifie, si vous voulez mon avis, pour l'exercice des fonctions auxquelles ils aspirent.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2025