Déclaration de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la situation dans la bande de Gaza , à l'Assemblée nationale le 13 mai 2025.

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Circonstance : Question au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Monsieur le député Jean-Paul Lecoq,

Vous l'avez dit, le cauchemar s'aggrave à Gaza. Gaza est affamé, Gaza est assoiffé. C'est une situation inhumaine et c'est une situation qui doit cesser.

Certes, le Hamas doit libérer ses otages. Il doit être désarmé. Il doit être exclu de toute forme de gouvernance pour l'avenir à Gaza. Mais en aucune manière, la force brutale que promet le gouvernement de M. Netanyahou aujourd'hui n'a permis la libération des otages, n'a permis le désarmement du Hamas jusqu'à présent. Et la force brutale doit justement céder la place à la diplomatie et à la négociation : pour le cessez-le-feu, pour l'entrée sans entrave de l'aide humanitaire dont les civils à Gaza ont tant besoin, pour la libération de tous les otages détenus dans les tunnels du Hamas.

Ensuite, s'agissant de ce que l'Europe peut faire, on a déjà eu l'occasion d'en parler. Nous nous sommes fermement opposés à toute forme de colonisation en Cisjordanie comme à Gaza, en prenant des sanctions au niveau national comme au niveau européen. Plus récemment, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, les Pays-Bas ont souhaité interroger la Commission européenne sur le respect par le gouvernement israélien de l'article 2 de l'accord d'association entre l'union européenne et Israël. J'ai dit que cette demande était légitime et j'ai invité la Commission européenne à l'instruire

Et s'agissant de la reconnaissance par la France de l'État de Palestine, je vous rejoins, Monsieur Lecoq : personne ne dictera sa position à la France. Et la France le fera parce que la France croit à une solution politique durable pour la région, dans l'intérêt de la sécurité d'Israël comme dans l'intérêt de la sécurité des Palestiniens. Et vous le savez, notre objectif est de réunir le plus grand nombre possible de pays qui pourraient reconnaître l'État de Palestine, et d'autres qui pourraient normaliser leur relation avec Israël, pour que cette décision qui appartient à la France rende possible l'existence même d'un État de Palestine.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2025