Texte intégral
Madame la sénatrice Valérie Boyer,
La relation entre les gouvernements algérien et français est totalement gelée depuis le 14 avril, date à laquelle les autorités algériennes ont pris la décision injustifiée et injustifiable d'expulser 12 agents français en poste en Algérie. Une décision qui contrevient à l'esprit de l'échange qui avait eu lieu entre les deux présidents, l'esprit dans lequel s'était inscrit ma visite du 6 avril dernier et qui avait vocation à ouvrir tous les champs de coopération, bien sûr, y compris la révision éventuelle des accords qui régissent notre relation, mais aussi de plaider pour un geste d'humanité vis-à-vis de notre compatriote Boualem Sansal, dont nous nous préoccupons de l'état de santé et de la situation de détention.
Alors évidemment, vous le savez, vous vous en souvenez, nous avons apporté à ces décisions brutales une réponse immédiate et ferme en expulsant à notre tour 12 agents algériens en poste en France et en rappelant notre ambassadeur, auquel je veux rendre hommage, pour consultation. Les consultations sont en cours aujourd'hui.
Et puis, dimanche 11 mai, une nouvelle fois, les autorités algériennes ont pris une décision incompréhensible et brutale consistant à demander le départ immédiat des agents français en poste pour des courtes missions de moins de 90 jours, donc sans visa, du territoire algérien, décision à laquelle, une nouvelle fois, nous avons répondu avec fermeté. Et immédiatement, j'ai convoqué le chargé d'affaires algérien à paris je lui ai signifié que nous prenions exactement la même décision, le renvoi de tous les agents titulaires d'un passeport diplomatique mais sans visa, et que par ailleurs, pour la suite et en fonction de l'évolution de la situation, nous ne nous interdisions rien. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes montrés ouverts au dialogue. Les autorités algériennes ont choisi un autre chemin. Il leur appartient désormais de décider si elles veulent régler les tensions qui perturbent désormais la relation entre nos deux pays. Quant à nous, comme nous l'avons fait sous l'autorité du Premier ministre, si besoin était, nous ne nous interdisons pas de prendre de nouvelles mesures.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 mai 2025