Déclaration de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur le conflit à Gaza, à l'Assemblée nationale le 27 mai 2025.

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Circonstance : Question d'actualité au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la Présidente,

Avant de répondre à Monsieur le Député et avec votre autorisation, je voudrais me réjouir avec vous du retour à l'instant sur le territoire national de notre compatriote Théo Clerc, après 422 jours de détention, et à la faveur d'une grâce du président de l'Azerbaïdjan. C'est l'honneur et la fierté de la diplomatie française et de ses agents d'avoir oeuvré sans relâche à sa libération.

Monsieur le Député,

Vous avez raison de souligner que la situation humanitaire se dégrade considérablement à Gaza. Depuis deux mois que le cessez-le-feu a été brisé, ce sont plus de 4.000 personnes qui ont perdu la vie, sans doute une majorité de femmes et d'enfants - l'Histoire nous le dira - et ce sont plus de 70.000 enfants qui aujourd'hui sont en attente de traitement d'urgence.

Alors certes, depuis quelques jours, l'aide humanitaire réaccède à Gaza, de manière très insuffisante, comme vous l'avez dit. À ce sujet, le système mis sur pied par le gouvernement israélien pour distribuer l'aide humanitaire ne répond pas aux piliers de l'aide humanitaire : piliers d'humanité, d'indépendance, de neutralité et d'impartialité. C'est pourquoi nous nous y opposons. Les agences des Nations unies, les travailleurs humanitaires doivent pouvoir réaliser leur mission sans délai à Gaza.

Puis vous avez évoqué la question de la sécurité. Nous le disons avec force : les offensives militaires sont une impasse. Elles hypothèquent la sécurité d'Israël. Et c'est la France qui le dit, qui est indéfectiblement attachée à la sécurité d'Israël et qui l'a montré en mobilisant ses moyens militaires lorsqu'Israël a été attaqué. Nous le disons avec force au peuple israélien : il existe une autre solution, une solution politique qui passe par le désarmement du Hamas, par la réforme de l'Autorité palestinienne, par l'intégration d'un État de Palestine et de l'État d'Israël dans une architecture régionale de sécurité et par ces reconnaissances, auxquelles nous travaillons, de cet État de Palestine, seule voie vers la stabilité et la paix dans la région.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 28 mai 2025