Texte intégral
Madame la présidente Carrère,
Au travers de votre question, vous avez énoncé avec clarté et émotion la situation telle que nous la voyons. La volonté de la France a été affirmée de la même manière.
Qu'observons-nous ? La situation humanitaire à Gaza, que vous avez su parfaitement décrire, est désormais effroyable : risque de famine, manque d'eau et de médicaments. En outre, les perspectives d'une guerre se dessinent, avec l'annonce par le gouvernement israélien d'une nouvelle offensive militaire et l'évocation de déplacements de populations, ainsi que d'annexions.
Déplacements de populations, annexions, famine, dangers pour les civils : la France ne peut pas l'accepter ! Et nous croyons que, grâce à la France ou avec elle, d'autres pays du monde, qui jouent un rôle très important dans la région, ne peuvent pas l'accepter non plus.
J'ajoute, pour ceux qui s'intéressent à l'Histoire, que voir la France et le Royaume-Uni, compte tenu de leur histoire dans cette région, annoncer de concert qu'ils vont reconnaître l'État de Palestine, dans le cadre d'une solution à deux États, a évidemment une signification très importante.
Que pouvons-nous faire ? L'aide humanitaire est d'ores et déjà acheminée sur place : de la nourriture et de l'eau, qui permettraient de ravitailler les populations pendant plusieurs mois, sont ainsi disponibles à la frontière. Cette aide avait été intégralement bloquée jusqu'à avant-hier, et seule une toute petite quantité est entrée à Gaza depuis lors.
Nos efforts vont inlassablement dans ce sens, tout comme, vous l'avez rappelé, les initiatives de l'Europe, car la question des accords entre l'Union européenne et Israël est remise sur la table.
Nous cherchons à mobiliser la communauté internationale et à soutenir tous ceux qui veulent la paix, sans pour autant oublier que cette explosion a eu pour détonateur le pogrom du 7 octobre 2023.
Nous sommes ceux qui ont une vision équilibrée et volontaire de l'avenir de cette région, et je vous remercie, Madame la Présidente, de l'avoir rappelé.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2025