Texte intégral
Q - Bonsoir, Laurent Saint-Martin.
R - Bonsoir.
Q - Merci d'être avec nous ce soir dans "News box". Vous êtes le ministre délégué en charge du commerce extérieur et des Français de l'étranger. Donald Trump menace donc l'Union Européenne de 50% de droits de douane à partir du 1er juin - c'est dans neuf petits jours -, contre 12,5% actuellement. Que répond ce soir le gouvernement français au président des États-Unis ?
R - D'abord, ce n'est pas de la France et des États-Unis dont nous parlons, c'est de l'Union européenne et des États-Unis. C'est la Commission européenne qui est en charge de cette négociation. La France - comme les États membres, évidemment - dialogue et soutient la Commission européenne dans cette compétence qui est clé, puisque c'est celle effectivement qui va permettre, nous le souhaitons tous, une sortie par le haut de cette situation commerciale. Nous avons appris ces derniers mois, ces dernières semaines, à garder notre sang-froid dans les différentes annonces que Donald Trump a pu faire. Donc je pense que c'est d'abord ce qu'il faut faire.
Q - Vous ne le prenez pas au sérieux ce soir ?
R - Bien sûr que si, mais garder son sang-froid, ça ne veut pas dire ne pas le prendre au sérieux. Garder son sang-froid, ça veut dire qu'il faut qu'on reste concentrés sur notre objectif, qui est celui de la désescalade, qui est celui, pour utiliser un terme un peu technique, de baisse de droits de douane - on appelle ça du "zéro pour zéro" -, notamment dans l'industrie. Ce que l'on veut aller chercher, c'est cela. Mais ça peut aussi être dans l'intérêt des États-Unis. Les négociations, elles sont en cours. C'est le commissaire européen Maros Sefcovic qui représente la commission là-dessus.
Q - C'est vous qui le dites, que ces négociations sont en cours. On a l'impression qu'il les a rompues, le président des États-Unis, aujourd'hui.
R - Les discussions, elles ont lieu. Il n'y a pas de blocage dans les discussions. Qu'on ne soit pas encore du tout arrivés à un accord, ça je le concède volontiers, mais par contre il y a des discussions. Donc il faut les poursuivre, peut-être les accélérer. Ce que dit, je crois, le président américain, c'est qu'effectivement il faut accélérer là-dessus. Mais je ne désespère pas que nous puissions trouver un intérêt réciproque entre l'Union européenne et les États-Unis pour qu'il y ait plutôt des baisses de droits de douane, c'est-à-dire une désescalade, plutôt qu'une guerre commerciale telle que la menace le laisse entendre. Moi, mon travail avec le Gouvernement, c'est d'abord de défendre nos filières, nos emplois, nos entreprises. Et vous savez, je me déplace tous les jours...
Q - Que dites-vous ce soir, précisément, à toutes les entreprises françaises qui exportent aux États-Unis ?
R - Ce que j'ai dit quand j'étais au Mans aujourd'hui, à Lyon hier. Je rencontre des dizaines et des dizaines de chefs d'entreprise. Nous les défendons d'abord, nous ne les laissons pas tomber. Et donc nous sommes extrêmement vigilants à ce que la réponse européenne soit d'abord une réponse positive, c'est-à-dire une réponse de désescalade commerciale. En revanche, nous l'avons aussi dit dès le premier jour : c'est le rôle et la responsabilité de la puissance européenne de savoir répondre et de montrer qu'elle peut riposter si la négociation échoue. Et c'est là où il faut être très vigilants sur la façon dont la Commission européenne va apporter une réponse pour protéger nos filières.
Q - On va revenir sur la méthode. Mais d'abord, pensons et parlons encore des entreprises françaises, ces entrepreneurs - et il y a des emplois derrière, des milliers d'emplois - qui nous regardent, qui vous regardent, qui ont extrêmement peur. Tout à l'heure, on avait un représentant du cognac. Il nous disait que si cette menace, dans neuf jours, est mise à exécution - 50% de droits de douane pour les Européens - le commerce aux États-Unis, c'est terminé.
R - Bien sûr, mais je peux vous citer d'autres produits là-dessus. 50% c'est insoutenable et cela voudrait dire qu'il y aurait en plus une réponse européenne sur les produits américains également. Je crois que ce n'est pas soutenable non plus pour les Américains. Vous avez bien vu, prenons un autre exemple : les États-Unis et la Chine. Vous avez vu l'escalade dans la surenchère des droits de douane qui a eu lieu ces dernières semaines. Elle s'est d'ailleurs terminée par une négociation assez rapide sur laquelle ils se sont mis d'accord pour redescendre justement ces droits de douane, parce que ce n'était pas soutenable. 50% ça ne l'est pas sur les produits européens aux États-Unis. Et je suis convaincu...
Q - Mais vous dites aux entreprises qui nous regardent, exportatrices :"Ne vous en faites pas, ça ne va pas se faire, la menace ne sera pas mise à exécution" ?
R - Je dis aux entreprises que nous faisons tout avec la Commission européenne, effectivement, pour que ce soit l'agenda inverse qui triomphe de ces discussions et de ces négociations. C'est ça qu'elles doivent entendre, c'est qu'il n'y a pas d'abord une volonté d'escalade, très clairement. Et si l'Union européenne doit aussi démontrer à quel point c'est une puissance et donc qu'elle peut aussi taxer fortement les importations américaines, ce n'est pas l'issue que nous devons souhaiter. Je crois que le Gouvernement, depuis longtemps, a démontré qu'il savait protéger ces filières. La filière cognac dont vous parlez, je l'ai au téléphone très régulièrement. Je vais les voir. J'étais aussi allé voir ceux de l'armagnac, qu'il ne faut pas oublier, qui sont aussi concernés. En plus, ils ont malheureusement aussi un contentieux avec la Chine sur la question des augmentations tarifaires. Ce sont donc des filières aujourd'hui fragilisées. Nous, nous sommes à leur côté, d'abord pour les soutenir aujourd'hui, mais surtout pour faire en sorte que dans les prochaines semaines, il n'y ait pas le pire, c'est-à-dire une escalade et, à la fin, une inflation et une incapacité à exporter pour nos produits.
Q - Les négociations ne vont nulle part, estime donc Trump cet après-midi. Or, il se trouve qu'il y a 48h, Bernard Arnault, patron de LVMH, déclarait ceci lors d'une audition au Sénat. Réécoutons-le.
(...)
Le premier patron français très sévère quant à la méthode européenne : que lui répondez-vous ? Que pensez-vous de ce qu'il dit ?
R - On dit la même chose sur ce qu'il faut faire, c'est-à-dire qu'il faut toujours continuer à discuter et à négocier. Et il se trouve que c'est la Commission européenne qui a ce mandat-là.
Q - Mais qui le fait mal, d'après Bernard Arnault.
R - Ça, je ne le partage pas, parce que je considère effectivement que ce que nous disons, avec les États membres, à la Commission européenne converge. Il n'y a pas un État - peut-être un dans l'Union européenne, et encore - qui ne soit pas d'accord avec ce que je viens de vous dire sur la méthode. C'est une chance pour l'Europe aussi d'être enfin unie là-dessus. Imaginez le cas de figure sans Union européenne, où chaque pays - la France, l'Allemagne, l'Italie - doit aller négocier de façon bilatérale avec les États-Unis. Ce serait une catastrophe en termes de rapport de force, en termes de capacité, justement, à tenir cette négociation-là. Le moment que nous vivons est difficile. Il est difficile d'abord parce que nous n'avons pas souhaité cette guerre commerciale. Je rappelle qu'aucun pays européen n'est à l'initiative de la situation dans laquelle nous sommes. Je rappelle que nous avons toujours dit qu'une guerre commerciale était mauvaise pour tout le monde, y compris pour les États-Unis. Et d'ailleurs, il ne vous a pas échappé qu'il y a eu beaucoup de revirements depuis plusieurs mois, côté américain. Il y a eu des changements d'opinion, il y a eu des décisions de faire redescendre les droits de douane. Parce qu'il y a des cordes de rappel dans l'économie américaine. Il y a quelques jours seulement, c'était le sommet de Choose France. Beaucoup d'investisseurs américains sont venus investir en France. Ils ne veulent pas non plus de cette guerre tarifaire. Ce n'est dans l'intérêt de personne. Et donc on voit bien que dans cette négociation...
Q - On a quand même le plus grand des patrons, si vous permettez l'expression, qui semble tirer un but contre son camp. Vous n'avez pas l'impression que parfois que Bernard Arnault - qui multiplie les déclarations assez hostiles en ce moment - est parfois plus pro-Trump que pro-France. Comment vous prenez ce genre de propos ?
R - Bernard Arnault appelle à une négociation qui fonctionne. C'est ça, son propos. On peut avoir des différences d'opinion sur la méthode de négociation, parfois. Moi je crois que pour un rapport de force, il faut quand même être capable de montrer des mesures de rétorsion. C'est ça qui est important.
Q - On va vers quoi ? Alors, en termes de mesures de rétorsion éventuelles, si d'aventure Trump maintient cette menace de 50% de droits de douane, comment va riposter l'Union Européenne ?
R - D'abord nous avons déjà commencé ce travail-là, et nous avons toute une série de produits américains qui sont aujourd'hui suspendus. Je vous le rappelle, nous sommes dans une phase de suspension de 90 jours. Et avec la nouvelle menace, nous devrons mettre à la hauteur des montants concernés pour l'Union Européenne des mesures de riposte et de rétorsion équivalentes, forcément.
Q - Donc ce serait le principe de réciprocité ? 50% de droits de douane pour les États-Unis ?
R - Ce n'est pas nécessairement sur les biens, de la même façon, qu'il faut répondre. C'est peut-être sur les services. Tout doit être sur la table. Il y a un outil, nous en avions parlé il y a quelques semaines, qui s'appelle l'anticoercition, par exemple. Tout doit être mis sur la table. Et nous l'avons toujours dit.
Q - Si c'est 50% du côté Trump, c'est 50% du côté de l'Union européenne ?
R - D'abord, si c'était mis à exécution, cela viendrait rompre la période de suspension et de négociation actuelle.
Q - Qui est censée s'achever début juillet.
R - Absolument. Donc déjà, de fait, ce serait rompre sur la période dans laquelle nous nous sommes donnés collectivement une chance de négociation. Pardon, ne me pensez pas naïf, mais je crois que tout le monde a intérêt à ce qu'on poursuive, voire qu'on accélère les discussions avec les États-Unis. C'est aussi ça que nous dit le président américain aujourd'hui. Et ça, je crois effectivement qu'il faut s'en saisir pour accélérer et trouver une issue positive.
Q - Mais si dans neuf jours, le 1er juin, Trump met sa menace à exécution, fin de la pause, fin des négociations. Il n'y a pas de droits de douane, du côté européen, contre les États-Unis, Laurent Saint-Martin.
R - Mais vous avez tellement vu ces derniers mois, qu'en 24h, en 48h, les décisions pouvaient changer, très fréquemment, de façon très versatile. Donc travaillons, soyons concentrés sur la défense de nos filières, soyons concentrés sur la protection de nos intérêts, soutenons la Commission européenne qui a ce mandat-là - je l'ai dit et c'est très important : l'Union européenne est unie, elle est solide dans cette discussion-là - et trouvons une issue positive, qui permette aux États-Unis effectivement de sortir positivement de cette séquence, sans perdre la face, et qui permette à l'Union européenne de protéger ses intérêts et ses industries. Créons un rapport de force sain, qui permette plutôt une désescalade commerciale. Et je crois que tout le monde sera gagnant, surtout nos emplois et nos entreprises.
Q - Justement, une entrepreneuse française a un message pour vous. Elle nous l'a adressé au début de cette émission.
(...)
R - Si elle parle effectivement de ses produits vers les États-Unis, elle parle aussi de protéger l'Union européenne des importations. Et il y a un sujet qui est très important - c'est vrai dans le textile comme dans l'industrie -, c'est que la guerre commerciale qui a été initiée par les États-Unis a créé des conséquences indirectes qui sont aussi extrêmement dangereuses pour notre continent. Je parle du fait que les produits chinois, par exemple, qui parfois sont subventionnés, vont venir trouver le marché européen de façon plus importante qu'hier, puisqu'ils seront davantage taxés s'ils exportent aux États-Unis. Ces surcapacités industrielles chinoises, il nous faut pouvoir protéger nos industries contre cela.
Q - Comment ?
R - Nous avons des outils de sauvegarde à actionner avec l'Union européenne. Nous en parlons à chaque Conseil Commerce et nous accélérons là-dessus pour le rendre efficace et surtout rapide. Nous avons besoin d'être sur les deux fronts en même temps, si vous me passez l'expression : la négociation avec les États-Unis, mais aussi ne pas subir dans cette situation. Et ça, c'est important que les entreprises et que nos industries l'entendent. Il ne faut pas non plus qu'il y ait un détournement des routes commerciales de la Chine vers l'Europe qui vienne fragiliser la compétitivité et la concurrence pour nos propres entreprises.
Donc vous voyez bien que nous sommes dans une situation nouvelle. La donne a changé. La donne du commerce mondial a changé. Et c'est Donald Trump qui a créé cette nouvelle donne. Il nous faut nous y adapter sans naïveté, mais aussi en créant non seulement un rapport de force, que ce soit côté américain ou côté chinois, en considérant que ce sont des partenaires commerciaux, ce ne sont pas des adversaires. Mais par contre, il nous faut protéger l'Europe et être en capacité de produire et d'exporter.
Q - Justement, comment on s'adapte ? C'est la question sous-jacente. La présidente française de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen réagit de la manière suivante sur les réseaux sociaux en cette fin de journée. Quelqu'un s'est réveillé de mauvaise humeur manifestement, message quelque peu ironique. Un, écrit Aurore Lalucq, l'Union européenne n'est toujours pas intimidée. Deux, aux entreprises, si vous voulez de la stabilité et un peu plus de raison, investissez en Europe. Mais en fait, est-ce qu'on va vers un monde qui se barricade, chacun de son côté, en l'occurrence des deux côtés de l'Atlantique ? C'est un sacré coup porté à la mondialisation, tout ça, en fait ?
R - D'une forme de mondialisation, oui. On ne se barricade pas, mais on sort d'une certaine forme de naïveté, d'ouverture à tout va, qui a fragilisé notre propre industrie et nos propres emplois. Et si on veut que demain l'Europe soit une terre d'industrie et une terre de création d'emplois et de valeurs, alors effectivement, il faut la protéger d'une concurrence qui n'est pas toujours équitable ou alors d'une guerre tarifaire voulue par exemple par le président Trump, dont il ne faut pas subir la situation et sur laquelle il nous faut lutter.
Q - C'est un sacré renversement, quand même, ce que vous dites là.
R - Bien sûr.
Q - C'est la fin d'une forme, d'une part de mondialisation ?
R - C'est la fin d'un monde commercial tel que nous l'avons connu pendant longtemps, ça je vous le confirme.
Q - Vous n'auriez pas dit cela il y a peut-être quelques mois ?
R - Six mois. Bien sûr que c'est la mise en oeuvre de la politique commerciale de Donald Trump qui a accéléré et créé tout cela. Ceci dit, ce que je viens de vous dire sur la Chine existait déjà, mais ça l'a accéléré. Les surcapacités chinoises vers l'Union européenne s'accélèrent par la politique menée par Donald Trump. Ce que dit Aurore Lalucq est intéressant : la plateforme d'investissements que représente l'Europe est une plateforme de stabilité, par ses valeurs, parce qu'en Europe nous croyons...
Q - Elle est forte ? Elle est forte face aux États-Unis, face au caractère imprévisible de leur président ?
R - Elle est extrêmement forte si on s'en donne les moyens.
Q - C'est ce que dit tout le monde.
R - L'Europe c'est 450 millions...
Q - C'est une question de moyens, pas une question de capacité finalement ? C'est une question de méthode ?
R - On a les atouts. Il faut maintenant les mettre en musique. On a 450 millions de consommateurs. On a un marché unique - perfectible, mais on a un marché unique. On a une épargne privée qui est supérieure à celle des États-Unis. On a un continent dans lequel les pays sont des pays avec des classes moyennes qui consomment, avec une appétence pour les produits issus du monde entier et inversement, on a des industries, on a de la recherche, on a des talents, on a une énergie décarbonée, particulièrement en France. Ce n'est pas les atouts qui manquent. Et on a du financement. Ce qu'il faut, maintenant, c'est que l'Europe s'affirme comme puissance. Et donc je reviens à cette question du rapport de force, et notamment avec les États-Unis. Ce n'est pas une question de rapport de force pour jouer à la guerre commerciale...
Q - Ce soir, que fait l'Union Européenne ? Elle attend que ça se fasse, en se disant que de toute façon, comme d'habitude, il va revenir en arrière, ou bien on prépare la riposte ? Et si oui, quelle riposte ?
R - Il faut faire les deux. Vous n'avez pas le choix. Vous devez faire les deux. Parce que sinon vous n'êtes pas crédible sur la table des négociations.
Q - Donc vous estimez que l'Union Européenne doit commencer dès ce soir à préparer une réponse face à cette nouvelle menace de Trump ?
R - Bien sûr, et elle l'a déjà fait. Elle l'a déjà fait par le passé. La négociation n'est rendue possible - c'est ce qu'ont fait les Chinois, c'est ce qu'ont fait les Canadiens - que si vous démontrez que vous savez tenir ce rapport de force. Donald Trump d'ailleurs...
Q - Donc on ne prend pas Trump au mot quand il dit qu'il n'y a plus vraiment de négociation ?
R - ... ne fonctionne qu'ainsi, et ce n'est pas lui faire injure que de dire cela. C'est le principe même de cette négociation. Et donc il ne faut pas que l'Europe ressorte, évidemment, pénalisée de cette séquence. Elle peut ressortir renforcée, si on le veut, entre États membres de l'Union européenne. Elle peut ressortir renforcée si on simplifie la vie des entreprises, si on arrive à attirer plus d'investissements, notamment chinois, chez nous, c'est tout à fait souhaitable, évidemment américains. Choose France lundi dernier, c'est une année record. Plus de 40 milliards d'euros d'investissement sur l'année 2024, chez nous, en France. Le premier pays investisseur, ce sont les États-Unis. Vous voyez qu'il n'y a aucune fatalité. On peut continuer à attirer des investissements du monde entier. L'Europe peut se consolider. L'Europe peut se renforcer, mais surtout l'Europe doit s'affirmer comme puissance. C'est le moment, il y a un momentum, évidemment, dans la situation face à Donald Trump, qui est l'affirmation de la puissance économique et commerciale qu'est l'Union européenne.
Q - Merci Laurent Saint-Martin. Merci d'avoir accepté notre invitation dans "News Box".
R - Merci à vous.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 juin 2025