Déclaration de de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, en réponse à une question sur la situation à Gaza , au Sénat le 28 mai 2025.

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Circonstance : Question d'actualité au Gouvernement, en séance publique, au Sénat

Texte intégral

Monsieur le sénateur Adel Ziane,

Vous avez décrit la situation tragique à Gaza avec des mots particulièrement justes, et je veux vous en remercier.

Sur votre première question - ce que la France peut faire dans l'immédiat pour mettre fin à la catastrophe -, nous avons soutenu l'initiative portée par les Pays-Bas, appelant la Commission européenne à examiner le respect par le gouvernement israélien de l'article 2 de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, article 2 qui prévoit que chacune des deux parties respecte les droits de l'Homme.

Par ailleurs, comme nous l'avons fait par le passé, nous nous tenons prêts, au niveau national comme au niveau européen, à prendre à nouveau des sanctions si la colonisation extrémiste et violente qui a miné le territoire de la Cisjordanie en fragilisant la perspective d'un État - puisqu'il faut la contiguïté territoriale pour pouvoir assurer l'existence d'un État - devait se poursuivre.

Et puis au-delà, parce que la France, comme d'autres pays dans le monde, comme les sociétés civiles que vous avez citées et qui doivent jouer un rôle important dans ce processus de paix, soutient l'idée selon laquelle il n'y a aucune solution militaire au conflit israélo-palestinien et que seule une solution politique est susceptible d'apporter la paix et la stabilité de la région.

Dans cette solution politique, chacun a une clé entre les mains. La France et d'autres pays européens, pays occidentaux, ont la capacité de reconnaître l'État de Palestine. L'Autorité palestinienne - je m'entretenais mardi matin avec la ministre des affaires étrangères - doit pouvoir avancer dans son chemin de réforme, que nous soutenons, pour être en capacité, le moment venu, d'exercer pleinement sa mission de gouvernement d'un État de Palestine. Les pays arabes de la région, quant à eux, détiennent une clé, qui est celle de la normalisation à terme avec l'État d'Israël et de l'acceptation d'une architecture régionale de sécurité, comme nous l'avons avec l'OTAN, qui permette l'insertion de l'État de Palestine à venir et l'insertion de l'État d'Israël. Et enfin, l'une des clés, c'est aussi le désarmement définitif du Hamas, son exclusion de toute forme de gouvernance à Gaza à l'avenir et l'exil, sans doute, de son leadership politique.

C'est ainsi que nous préparons cette conférence pour les deux États, qui doit amener chacune des parties prenantes à prendre sa part pour faire advenir cette solution politique.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 4 juin 2025