Texte intégral
Madame la députée Sophia Chikirou.
"Que fait la France ?", dites-vous. La France est le premier pays, dès le mois de novembre 2023, à avoir organisé les levées de fonds pour l'aide humanitaire à Gaza, avec un milliard d'euros. Si la France n'avait pas été là, aucun pays n'aurait suivi à ce moment-là.
Ce qui est sûr, Madame la Députée, c'est que vous n'êtes jamais avare de buzz et de communication, exactement comme ces derniers jours l'ont encore démontré.
"Que fait la France ?", demandez-vous. Six ressortissants français étaient présents sur le navire que vous avez cité. La France a fait son travail. Le Quai d'Orsay a fait son travail. Elle a averti ceux qui étaient sur ce navire des risques qu'ils encouraient. Elle a maintenu le lien avec les autorités israéliennes en permanence. Et elle a fait son travail de protection consulaire, ce qui fait que depuis hier, les six ressortissants ont été en contact avec notre consul, ce qui fait que toutes les familles ont pu être contactées grâce au personnel du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, que vous dénigrez et que vous empêchez de travailler.
45.000 mails ont été envoyés suite à vos pétitions, qui ont complètement engorgé nos services de crise. Vous devriez avoir honte, parce que pendant ce temps-là, nos services ne peuvent pas travailler à la protection de nos ressortissants.
La France n'a aucune leçon à recevoir de vous, qui ne faites que de la communication.
L'aide humanitaire à Gaza doit être acheminée. Tout blocage est une honte, comme c'est une honte que vous manipuliez en permanence la souffrance des Gazaouis à vos seuls intérêts politiciens.
Monsieur le député Benjamin Lucas-Lundy,
Nous pouvons partager un certain nombre de vos propos, considérant le caractère insoutenable de ce qui se passe à Gaza et le caractère honteux et absolument intolérable de l'incapacité à laisser passer l'aide humanitaire à Gaza.
Mais ne tombez pas dans le panneau de la communication, notamment de cette flottille pour Gaza.
Je l'ai dit tout à l'heure, la France a été très claire. Nous avons d'abord, dès que nous avons eu connaissance de ce projet, prévenu les six ressortissants français qui étaient sur ce navire. Nous avons été en lien constant avec les autorités israéliennes. Et, aussitôt l'arraisonnement du navire fait, notre consul a fait son travail et a exercé la protection consulaire auprès de l'ensemble des ressortissants. À ce stade, deux ont fait le choix d'un retour volontaire en France. Quatre l'ont refusé et devront donc comparaître devant la justice israélienne avant d'être expulsés. C'est leur choix et nous avions donné toutes les informations nécessaires par rapport à ça.
Mais je vous sais trop attentif à la souffrance des Gazaouis pour ne pas nous appesantir sur cet énième coup de com' de certains.
Oui, la France est au rendez-vous et, je le répète, dès le mois de novembre 2023, a organisé des levées de fonds pour pouvoir acheminer l'aide humanitaire à Gaza. Vous ne pouvez pas reprocher ni au Président de la République, ni au gouvernement français de vouloir non seulement la paix, mais toujours avancer vers la seule solution qui vaille, la solution à deux États.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 12 juin 2025