Texte intégral
Nous sommes ce soir à Orly avec Madame la députée Caroline Yadan pour l'arrivée de ce deuxième vol venant d'Amman que la France a affrété pour nos ressortissants français d'Israël, le deuxième après celui de dimanche dernier, plus le vol par A400M, militaire, qui a décollé aujourd'hui depuis Tel-Aviv et qui a atterri aujourd'hui à Chypre. Et à l'heure où nous parlons, nous avons donc les français qui étaient présents sur le vol A400M qui sont à Chypre et qui repartiront demain vers Paris.
Au total, avec les deux vols d'Amman vers Paris, le vol de Tel-Aviv via Chypre, nous sommes à peu près à 700 Français d'Israël qui ont été rapatriés ou qui seront rapatriés dans les toutes prochaines heures. Ajoutez à cela ceux qui sont partis, soit via la Jordanie, soit via l'Egypte par leurs propres moyens avec des vols commerciaux, ainsi que nos ressortissants en Iran qui ont fait de même via l'Arménie et la Turquie, plusieurs centaines de ressortissants français sont revenus soit d'Israël, soit d'Iran, lors de ces dernières heures.
Au total, la cellule de crise du ministère de l'Europe et des affaires étrangères a enregistré plus de 11.000 appels ces derniers jours, et nous continuons évidemment à être en contact avec l'ensemble de nos ressortissants, notamment ceux qui demandent à être rapatriés. Nous continuerons à avoir des solutions pour eux, notamment demain, avec trois rotations de vols A400M qui partiront de Tel-Aviv via Chypre pour ramener nos compatriotes en France.
Q - Et vous avez une idée, sur tous les ressortissants qu'il y a, 200.000 ressortissants français en Israël, combien voudraient rentrer ?
R - Nous avons ce qui s'appelle l'application Fil d'Ariane, c'est-à-dire toutes les personnes qui se sont inscrites pour être en relation avec notre cellule de crise, dont une bonne partie souhaite rentrer en France. Il y en a à peu près 4.000. Tous n'ont pas émis le souhait de rentrer en France, mais c'est le cas pour une bonne partie d'entre eux. Je disais donc, aujourd'hui, nous avons un gros millier de ressortissants qui soit ont déjà rejoint, soit vont rejoindre Paris dans les tout prochaines heures, et nous actualiserons, heure par heure, la volonté de nos compatriotes de rentrer en France. Cela va évidemment être lié très étroitement à l'application et à la consolidation du cessez-le-feu dans la région. Et nous regarderons heure par heure quels sont les besoins de nos compatriotes, comme nous le faisons déjà depuis le 16 juin et en fonction des appels que nous avons et des urgences, et notamment des personnes plus vulnérables, nous mettrons en place toutes les rotations, soit depuis l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, soit depuis l'aéroport d'Amman en Jordanie.
Q - Vous estimez que ces milliers de personnes, elles seront de retour quand ?
R - En fonction des besoins, nous continuerons dès les prochains jours. Demain, 300 personnes peuvent partir directement de Tel-Aviv via Chypre. Nous continuerons sur les jours suivants, en ajoutant évidemment à chaque fois, il faut le rappeler, les vols commerciaux qui existent depuis la Jordanie, depuis l'Egypte, essentiellement depuis la Jordanie, qui permettent aussi à tous les Français d'Israël de continuer à rentrer en France.
Q - Et vous y croyez, à ce cessez-le-feu, au Quai d'Orsay ?
R - En tout cas, on le salue par la nécessité, qui a été d'ailleurs la voix de la France depuis le début de ce conflit. Nous appelons à un cessez-le-feu dans l'ensemble de la région depuis le début du conflit. Nous considérons que l'Iran ne doit pas se doter de l'arme nucléaire. Nous considérons que l'Iran doit cesser ses programmes nucléaires et balistiques, mais que cela passera d'abord par le dialogue, la négociation, ce que la France a toujours dit et ce en quoi la France a toujours cru. Preuve en est, il y a une décennie, c'était la France avec ses partenaires britanniques et allemands qui avaient permis, par la négociation, justement, à mieux encadrer et à faire reculer le programme nucléaire iranien. Nous continuons à croire que c'est la meilleure des solutions, mais cela doit évidemment d'abord passer par un cessez-le-feu.
Q - CNN annonce aujourd'hui que les frappes américaines n'ont servi à rien, qu'elles n'ont pas permis de toucher les infrastructures nucléaires iraniennes.
R - Nous verrons dans les prochains jours ce qu'il en est. Ce qui compte aujourd'hui pour nous, la France, c'est qu'effectivement nous puissions reprendre des discussions, un dialogue, et que cessent justement les combats, pour ne pas faire rentrer cette région dans une incertitude et un embrasement que nous considérons comme dangereux, non seulement pour la région, à commencer par Israël, mais aussi pour le reste de l'Europe. Et donc, ça nous concerne directement.
Q - Vous êtes en contact actuellement avec l'Iran aussi ? Où est-ce que ça en est ?
R - Le ministère de l'Europe et des affaires étrangères, d'abord, a toujours son ambassade à Téhéran, et nous continuons, par définition, à avoir évidemment des liens avec l'ensemble des pays avec qui nous avons des postes diplomatiques et consulaires, comme normalement nous le faisons, et plus encore dans les moments de crise.
Q - Une toute petite dernière question : vous ne pensez pas que vous avez un peu tardé ? Pour rapatrier tous ces Français, il y a eu besoin de neuf jours. Même personnellement, j'en connais qui se sont retrouvés avec un ministère qui ne leur répondait pas, des ambassades qui ne répondaient pas présents. Comment est-ce que vous expliquez que ça ait pris autant de temps ?
R - Nous avons été en lien avec nos ressortissants dès le premier jour. Quand je parle de plus de 11.000 appels depuis le 16 juin, vous voyez bien que c'est très concret, que c'est effectivement une capacité de notre ministère et de nos postes diplomatiques à être tout de suite en liaison. Et d'ailleurs, nous sommes le pays qui n'a jamais, jamais émis l'hypothèse de fermer ses postes diplomatiques et consulaires, que ce soit en Israël comme en Iran. Donc nous restons en contact de nos ressortissants et nous avons tout de suite commencé à mettre en place des solutions de rapatriement. À commencer, et ça aussi c'est la force, je crois, de la France, par ceux qui en avaient davantage besoin. Et ceux qui ont été sur les vols prioritaires d'Amman depuis dimanche sont notamment ceux qui sont le plus en nécessité d'être appuyés, d'être aidés, d'être accompagnés.
Q - Et justement, quel est le profil des personnes qui sont déjà arrivées et qui s'apprêtent à arriver, là ?
R - Vous avez différents profils. Ce sont peut-être des personnes qui avaient notamment besoin de rentrer plus vite en France pour des questions de suivi médicaux. Ça peut être aussi des personnes âgées ou en situation de handicap. Nous avons évidemment mis ces personnes prioritairement sur ces vols, tout comme les femmes enceintes ou les enfants en bas âge qui avaient besoin d'être prioritairement rapatriés.
Q - On n'a pas de victimes françaises, toujours à l'heure où on se parle, en Israël ?
R - On est toujours sur les mêmes éléments de communication.
Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 juin 2025