Déclaration de M. Laurent Saint-Martin, ministre délégué, chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger, en réponse à deux questions sur le conflit israélo-iranien, à l'Assemblée nationale le 25 juin 2025.

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  • Laurent Saint-Martin - Ministre délégué, chargé du commerce extérieur et des Français de l'étranger

Circonstance : Questions au Gouvernement, en séance publique, à l'Assemblée nationale

Texte intégral

Madame la députée Clémence Guetté,

Être en désaccord et être dans l'opposition n'autorise pas à raconter n'importe quoi sur la position française au Proche et Moyen-Orient. La voix de la France depuis le début des conflits que vous avez cités, elle est constante. C'est celle de la paix, c'est celle de la diplomatie, c'est celle de la négociation et c'est surtout, systématiquement, celle des cessez-le-feu. Celle des cessez-le-feu, c'est vrai, entre Israël et les Territoires palestiniens à Gaza, et entre Israël et l'Iran. Vous l'avez entendu de la part du Président de la République, de la part du Gouvernement, de façon constante et de façon régulière. Et cela nous a même valu parfois des reproches, précisément parce que la voix de la France sait être singulière dans ces moments-là.

Concernant l'Iran, et je vous remercie d'avoir cité nos deux compatriotes, Cécile Kohler et Jacques Paris, toujours incarcérés à la prison d'Evin à Téhéran, dans des conditions qui s'apparentent à de la torture, nous pensons à eux et nous sommes en contact régulier avec leurs familles.

La position de la France concernant le conflit israélo-iranien demeure la même : ce n'est pas par l'action militaire que se réglera le sujet du programme atomique et balistique en Iran. Nous réaffirmons ce constat-là. Pour autant, ne vous faites pas l'avocate du régime iranien dans cette situation. Pour autant, veut-on un régime iranien, islamiste, radical, se doter de l'arme nucléaire ? Dites-le clairement, dites-le clairement. Nous ne voulons pas que l'Iran puisse se doter de l'arme nucléaire et développer son programme balistique. Oui, nous luttons contre ça et oui, nous disons tout aussi clairement que le droit d'Israël à se défendre est un droit fondamental. J'aimerais aussi vous l'entendre dire.


Madame la députée Geneviève Darrieussecq,

Tout d'abord, merci de rappeler que, oui, dans tous les conflits que vous citez, la France défend le droit international. Toujours, la France défend le droit international. C'est son honneur.

Et puisque vous parlez de droit international, certains oublient trop souvent que l'Iran, directement, ne l'a pas respecté, et la Convention de Vienne notamment. Et c'est précisément pour cela que nous restons extrêmement fermes et qu'à aucun moment, nous ne défendrons le régime des Mollahs dans sa capacité à obtenir l'arme atomique. Je voudrais que ce soit clair pour l'ensemble des groupes politiques de cet hémicycle.

Je vous rejoins, Madame la Députée, quand vous saluez effectivement les annonces de cessez-le-feu. C'est aussi la voix française depuis le début de ce conflit. Il faut que le feu cesse précisément pour que les négociations, pour que la diplomatie reprenne. Et quand la France dit cela, ce n'est pas un voeu pieux, c'est parce qu'elle sait, notamment avec ses partenaires britanniques, avec ses partenaires allemands, que c'est par la négociation que nous parvenons, par le dialogue avec l'Iran, que nous parvenons, notamment comme nous l'avons fait il y a une décennie, à réduire et à permettre à ce que l'Iran ne se dote pas, justement, de programmes atomique et balistique. Oui, le dialogue et la diplomatie, contrairement à ce que l'on entend trop souvent, ça marche. Et oui, la diplomatie des pays de l'E3, comme on dit - Royaume-Uni, Allemagne, France - est en capacité de poursuivre ce dialogue, maintenant que le cessez-le-feu est assuré.

Enfin, Madame la Députée, merci à votre tour d'avoir une pensée pour Cécile Kohler et Jacques Paris, toujours emprisonnés depuis maintenant plus de trois ans dans les geôles iraniennes. Et pour répondre à votre question, nous avons eu l'assurance qu'ils n'ont pas été blessés lors de l'attaque israélienne, que nous avons condamnée, car elle les mettait évidemment en danger de mort directe. Nous avons aussi réitéré la demande d'accès consulaire, mais plus que cela, ce que la France exige, c'est leur libération immédiate.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 juin 2025