Déclaration à la presse de M. Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, sur le conflit à Gaza, dans l'Est de l'Ukraine le 22 juillet 2025.

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Circonstance : Déplacement en Ukraine

Texte intégral

Q - Tsahal a lancé une nouvelle offensive terrestre à Gaza. Votre réaction, Monsieur le Ministre, ce matin a été assez virulente à l'égard d'Israël.

R - Oui, parce que c'est une offensive terrestre que nous déplorons, qui va aggraver une situation qui est déjà catastrophique sur le plan humanitaire, qui va forcer des déplacements de population, une nouvelle fois, que nous condamnons avec la plus grande fermeté. Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages du Hamas, le Hamas qui doit être désarmé, et puis à l'entrée sans aucune entrave de l'aide humanitaire, massivement, à Gaza. Et j'appelle le gouvernement israélien à lever le blocus médiatique sur Gaza et à permettre à la presse d'entrer de manière indépendante et sans entrave dans l'enclave pour pouvoir témoigner de ce qu'il s'y passe. De la même manière, j'appelle le gouvernement israélien à mettre fin au système militarisé de distribution alimentaire qui a fait près de 1.000 victimes civiles ces dernières semaines, des palestiniennes, des palestiniens qui se présentaient dans les files de distribution alimentaire pour aller chercher de quoi survivre, dans une situation extrêmement dégradée. Enfin, j'appelle à la cessation de toute forme de déplacement forcé de populations, ainsi que de tout projet de colonisation en Cisjordanie, en particulier le projet E1, 3.400 logements, qui menace de couper en deux la Cisjordanie et donc de porter un coup fatal à la solution à deux États.

Q - On a l'impression que les pressions, les condamnations, les pressions internationales n'ont finalement que peu d'effet sur le gouvernement israélien. Que peut faire aujourd'hui la France pour contraindre Israël à respecter le droit international à Gaza ?

R - D'abord, je veux rappeler que la Commission européenne, qui a examiné le respect par Israël de l'accord d'association, a obtenu du gouvernement israélien un certain nombre d'engagements. Ces engagements doivent être tenus. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas. La Haute représentante pour la politique étrangère de l'Union européenne l'a dit aujourd'hui : tout est sur la table si le gouvernement israélien ne tient pas ses engagements. Et puis par ailleurs, notre responsabilité, c'est de dessiner une sortie de crise par le haut, de dessiner un horizon politique. C'est l'objectif de la Conférence sur la solution à deux États que la France co-présidera lundi et mardi prochain à New York, sous l'égide des Nations unies, qui permettra de préparer l'après-guerre à Gaza, mais aussi de dessiner les contours d'une solution politique en cristallisant les engagements déjà pris et en amenant la communauté internationale à s'engager vers la seule solution politique à ce conflit, qui est la solution reposant sur deux États, un État palestinien et l'État d'Israël, vivant côte à côte, en paix et en sécurité, avec un Hamas désarmé.


Source https://www.diplomatie.gouv.fr, le 24 juillet 2025