Texte intégral
Monsieur le Président,
II y a 80 ans, des femmes et des hommes venus de tous les continents signaient, devant l'Histoire, un pacte pour la paix et la sécurité du monde. C'était le 26 juin 1945 à San Francisco. L'Organisation des Nations Unies voyait le jour, et dans sa Charte, ces mots puissants étaient gravés à jamais " Nous, peuples des Nations Unies, résolus à préserver les générations futures du fléau de la guerre... "
80 ans plus tard, en sinistre écho, la Russie viole les principes les plus fondamentaux de ce texte fondateur. Depuis le 24 février 2022, elle commet en Ukraine des exactions injustifiables. La Russie est hors-la-loi, Vladimir Poutine est hors-la-loi.
En mars 2023, la Cour pénale internationale a émis des mandats d'arrêt contre Vladimir Poutine pour la déportation d'enfants ukrainiens vers la Russie. La Russie a été condamnée par l'Assemblée générale des Nations Unies. Résolution de mars 2022, résolution de février 2023, résolution de février 2025. Sans oublier, déjà, la résolution de mars 2014. À neuf reprises, l'Assemblée générale a dénoncé l'invasion russe, appelé au cessez-le-feu, au respect de l'intégrité de l'Ukraine et à une paix juste, durable et conforme à la Charte des Nations Unies.
Malgré toutes ces condamnations, Vladimir Poutine s'obstine : brutalité, mensonge, violence désinhibée. Des milliers de vies russes et ukrainiennes sacrifiées. Dans quel but ? Réaliser un fantasme impérialiste, assouvir une pulsion coloniale.
Mais disons-le clairement, la Russie est en échec. Le président Trump l'a dit aujourd'hui, c'est un tigre de papier. Moins de 1% du territoire ukrainien conquis au cours des mille derniers jours de guerre. Une économie civile à l'agonie, asphyxiée par l'effort de guerre et par les sanctions auxquelles Vladimir Poutine continue d'exposer son propre peuple.
Et pour masquer son échec, le Kremlin redouble de violence et d'agressivité. Pour masquer son échec, Vladimir Poutine fait pleuvoir le fer et le feu sur les villes de l'arrière. Boutcha, Irpin, Marioupol, Dnipro, Kharkiv, Odessa, Tchernihiv, Zaporijjia, Kherson. Villes martyres, villes héroïques. Chaque nuit, des centaines de drones et de missiles s'abattent sur des écoles, des hôpitaux. La Russie fait couler le sang des civils en violation flagrante du droit international humanitaire.
Pour masquer son échec, Vladimir Poutine intensifie les provocations, sur tous les théâtres et dans tous les champs connus de la conflictualité : incursions inacceptables dans l'espace aérien de la Pologne, de la Roumanie et de l'Estonie ; attaques hybrides, manipulations électorales, attaques informationnelles qui ciblent les démocraties de l'Europe.
C'est peine perdue. Rien ne viendra à bout de l'esprit de résistance ukrainien. Rien n'affaiblira notre soutien à l'Ukraine et aux principes de la Charte. Et la Russie commet une très lourde erreur si elle doute encore de l'unité et de la résolution des alliés de l'OTAN, si elle poursuit son escalade dangereuse sur le flanc oriental de l'Europe.
Le 24 février dernier, Monsieur le Président, le Conseil de sécurité a demandé par sa résolution 2774, présentée par les États-Unis et soutenue par la Russie, à ce qu'il soit mis fin au conflit dans les plus brefs délais. Cette résolution doit être pleinement mise en œuvre.
Nous voulons la paix. L'Ukraine veut la paix. L'Ukraine ne demande qu'une seule chose, le respect de son droit à déterminer elle-même son avenir. Le respect du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes consacré par la Charte. Ce principe n'est pas négociable. Il vaut à Kyiv comme partout à travers le monde. Il est la condition même de l'existence d'une nation. Et notre responsabilité de membre du Conseil de sécurité est de le garantir.
Monsieur le Président, la Russie est hors la loi. La Russie est en échec. L'Ukraine veut la paix et la liberté. Autour de cette table, aucun soutien ne doit lui manquer.
Source https://onu.delegfrance.org, le 26 septembre 2025