Déclaration de M. Serge Papin, ministre des Petites et Moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat, du tourisme et du pouvoir d'achat, sur le tourisme en France, à Paris le 30 octobre 2025.

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  • Serge Papin - Ministre des Petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat, du tourisme et du pouvoir d'achat

Circonstance : Forum international " A World for Travel "

Texte intégral

Monsieur le Premier Ministre, Cher Gabriel ATTAL,
Monsieur le Ministre, Cher Jean-Baptiste LEMOYNE,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs, en vos grades et qualités,

Je suis très heureux d'être parmi vous, aujourd'hui, en tant que ministre du tourisme, mais également des PME, du pouvoir d'achat, du commerce, de l'artisanat.

Un portefeuille important confié par le Président de la République et le Premier ministre, qui m'honore et qui m'oblige, car il représente le ministère du quotidien des Français et de nos entreprises.

Pour ma première allocution au forum " A World for Travel " - dont je remercie les organisateurs – je veux rappeler que le tourisme est un moteur de notre économie, de notre consommation et un pilier du quotidien.

En effet, le tourisme irrigue la France comme un fleuve nourricier.

En 2024, les Français et 100 millions de visiteurs, ont généré 71 milliards d'euros de recettes, foulé nos territoires, découvert nos musées, goûté nos vins, séjourné dans nos hôtels, arpenté nos marchés et se sont attablés dans nos restaurants.

Cette dynamique génère une consommation directe et indirecte qui soutient des milliers d'entreprises, des artisans aux restaurateurs, des guides aux producteurs locaux. Et j'y suis particulièrement attaché.

Le secteur touristique représente près de 8% de notre richesse nationale, avec plus de 2 millions d'emplois liés directement ou indirectement, à travers des secteurs variés. Le tourisme porte également notre croissance cette année à +0,7%.

C'est un levier d'emploi non délocalisable, dans les secteurs du transport, de l'hôtellerie, de la culture, de la gastronomie et dans nos commerces de proximité.

Pour les Français, le tourisme intérieur est aussi un vecteur de lien social, d'émancipation, d'ouverture et de tolérance mais également de dynamisme économique local, avec 70 % des dépenses provenant des touristes français eux-mêmes.

Le tourisme façonne le quotidien de nos concitoyens, irrigue les territoires et participe à l'équilibre économique de notre pays. Il rend parfois possible le maintien de certaines infrastructures, qui bénéficient aux résidents permanents.

Dans un monde rempli d'instabilités et d'interrogations, le tourisme français est résilient et suit une dynamique très positive depuis le début de l'année.

En témoigne, les chiffres du 1er semestre 2025, avec des recettes du tourisme international en hausse de +13,7% par rapport à 2024, atteignant 37,3 milliards d'euros. Cette progression est soutenue par des clientèles européennes, comme l'Allemagne ou les Pays-Bas ou les marchés lointains comme les États-Unis ou le Japon.

Certains cassandres annonçaient une mauvaise saison… mais les vacanciers ont répondu présents tout l'été : des français, des danois, des australiens, des coréens, des chinois, des américains et des canadiens – merci Donald TRUMP ! Je tiens d'ailleurs à saluer, le travail réalisé par les équipes d'Atout France sur ces marchés, et singulièrement Christian MANTEI et Adam OUBUIH. Quand certains pays se replient sur eux-mêmes, les atouts de notre pays, de la Savoie à La Réunion, rayonnent, attirent. C'est une force française ! Des atouts et des pépites, comme Notre-Dame de Paris, symbole de notre artisanat et de nos savoir-faire, les châteaux de la Loire, le Mont Saint-Michel, le château de Versailles, la grotte de Lourdes ou le zoo de Beauval, qui nous montre que nous pouvons tisser des liens de bambou avec la Chine, plutôt que des fils de polyester à usage unique. Voilà des partenariats intéressants et durables !

Ces bons résultats ne doivent pas masquer les besoins de nos entreprises et nos défis communs pour le tourisme de demain.

A l'instar d'autres secteurs économiques, les PME/TPE du tourisme ont besoin de stabilité.

Nous devons à nos entreprises, toutes nos entreprises, celles du tourisme ne font pas exception, un budget qui les sortent de l'incertitude.

Ce budget doit les préserver voire même les aider.

En particulier, nous souhaitons respecter l'engagement de concertation, actée lors du Comité interministériel du tourisme, autour d'une réforme de la taxe de séjour avec les socioprofessionnels et les associations d'élus. Le Gouvernement sera défavorable à toute modification anticipée de la taxe de séjour.

Nous avons besoin de renforcer la compétitivité de nos entreprises, libérer les énergies et les leviers de croissance pour le secteur.

Je pense notamment à la simplification de la vie des entreprises, à la lutte contre les tensions de recrutement dans l'hôtellerie et la restauration.

Je n'oublie pas l'intelligence artificielle, qui transforme les métiers et les attentes des voyageurs, comme à l'hôtel ibis de Blois, qui utilise un chatbox pour gérer les avis laissés par les clients ou l'application Ask Mona, pépite de notre programme France tourism tech, qui permet aux visiteurs d'échanger en temps réel avec des oeuvres d'art.

Enfin, nous avons besoin d'objectifs communs et clairs.

J'en vois deux, qui me semblent prioritaires.

Nous devons collectivement atteindre l'objectif des 100 milliards d'euros de recettes internationales, d'ici 2030.

J'accompagne ce premier objectif de performance économique à une impérieuse nécessité, celle de la durabilité.

Notre secteur suscite certaines préoccupations quant à son impact environnemental et sociétal avec la nécessaire transition du secteur à la fois chez les professionnels comme chez les touristes : économie d'énergie, sobriété hydrique …

Ici, aussi, pour devenir la première destination durable en 2030, nous devrons travailler conjointement et développer des tourismes plus conscients et soucieux de nos environnements. Et je pense que nous pourrons montrer la voie avec les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver 2030.

Je pense au développement de l'offre touristique sur les ailes de saison. À l'image de ma Vendée natale, dont la beauté se révèle autant sous le soleil d'été que dans la fraîcheur de l'automne.

Ou encore à la diversification de notre offre touristique, avec des potentiels importants : l'agritourisme, la visite de nos entreprises et de nos artisans, le tourisme sportif et bien d'autres.

Mesdames et Messieurs,

Il est des réalités si profondément ancrées dans le tissu de notre nation qu'elles semblent aller de soi, et pourtant, elles méritent d'être célébrées, interrogées, et renforcées.

Le tourisme français est de celles-là. Il n'est pas seulement une industrie florissante, il est une respiration vitale, une lumière qui éclaire nos villes, nos campagnes, nos montagnes, nos rivages et dans le monde.

Il est un miroir dans lequel se reflètent nos savoir-faire, notre art de vivre, notre patrimoine et notre avenir.

C'est une richesse et une responsabilité.

Il nous appartient de le préserver, de le réinventer, de le faire grandir.

La France peut devenir la destination préférée des voyageurs, c'est une ambition.

Pour y parvenir, vous pourrez compter sur mon engagement. Ma porte vous est ouverte.

Je vous remercie.


Source https://www.economie.gouv.fr, le 3 novembre 2025