Déclaration de M. Serge Papin, ministre des Petites et Moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat, du tourisme et du pouvoir d'achat, sur l'économie sociale et solidaire, à Bordeaux le 31 octobre 2025.

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  • Serge Papin - Ministre des Petites et moyennes entreprises, du commerce, de l'artisanat, du tourisme et du pouvoir d'achat

Circonstance : 7ème édition du Forum mondial de l'Économie Sociale et Solidaire

Texte intégral

Monsieur le Président du Conseil régional de la Gironde,
Monsieur le Président du Département de la Gironde,
Monsieur le Vice-Président de Bordeaux Métropole,
Monsieur le Maire de Bordeaux,
Mesdames, Messieurs,

C'est avec une grande joie que je me joins à vous aujourd'hui, à Bordeaux, à l'occasion du Forum mondial consacré à l'économie sociale et solidaire.

J'ai souhaité réserver l'une de mes premières interventions publiques à cette économie à laquelle j'attache une importance toute particulière.

Nous avons la chance en France d'avoir une économie sociale et solidaire dynamique, qui a produit de grands fleurons français dont nous pouvons être fières : dans le secteur associatif (Emmaüs, Singa, Habitat et Humanisme), le secteur du tourisme (UCPA), le secteur des banques et des assurances (Banque Populaire, Crédit Agricole, la MAIF, le Crédit Coopératif), le secteur agricole (Invivo), les tiers-lieux (Darwin à Bordeaux) et tant d'autres. Je ne peux citer les 212 000 entreprises de l'ESS mais toutes contribuent à améliorer le quotidien des français au coeur des territoires.

La France c'est près de 3 millions de salariés oeuvrant dans une entreprise de l'ESS, 12 millions de bénévoles, plus de 9 Milliards d'euros de dons et plus de 22 milliards d'euros de soutien de l'État et des collectivités. Ces chiffres témoignent non seulement de la force de l'économie sociale et solidaire en France, mais surtout de l'engagement de nos concitoyens qui s'impliquent dans cette économie, que ce soit par leur emploi, leur engagement associatif ou leur soutien financier.

J'ai été nommé Ministre il y a à peine 3 semaines. Dans l'intitulé de mon ministère, il y a le commerce, l'artisanat, le tourisme, les Petites et Moyennes Entreprises et le Pouvoir d'Achat. Vous l'aurez remarqué, les observateurs l'ont remarqué : il n'y a pas l'ESS.

Et pourtant, dans ce portefeuille ministériel, l'ESS est bien présente. D'abord parce qu'elle est présente dans le commerce, l'artisanat, les PME, le tourisme mais aussi parce que j'ai souhaité l'avoir. Ce mercredi en Conseil des Ministres, nous avons validé les décrets d'attribution et j'ai veillé à ce que le Premier Ministre me confie de mener, pour le Gouvernement, « la politique de développement de l'économie sociale, solidaire ».

J'y tenais particulièrement et personnellement. Dis comme ça, ce sont des mots qui peuvent résonner de façon bien trop administratifs et désincarnés mais pas pour moi.

Car si je suis ici comme ministre, c'est d'abord parce que j'ai passé une bonne partie de ma vie au coeur d'un groupe coopératif. Je ne le citerai pas… même si une seule lettre suffirait à le reconnaître.

Au cours de ces 42 années, j'ai pu mesurer ce que représente le métier de commerçant, la responsabilité d'un dirigeant d'entreprise et l'engagement d'un acteur de l'économie sociale et solidaire. J'y ai appris les valeurs fondamentales qui réunissent les acteurs de cet écosystème : la solidarité, l'engagement collectif et le partage de la valeur. Au fond, c'est le partage des valeurs en entreprises.

J'y ai aussi rencontré des femmes et des hommes engagés qui se rassemblent pour entreprendre autrement, qui cherchent à embarquer les citoyens, les collectivités, l'État, l'ensemble des acteurs publics et privés dans des projets au service du bien commun.

C'est toute cette expérience, tous ces apprentissages, toutes ces rencontres que j'emmène avec moi aujourd'hui en tant que Ministre.

Vous l'avez compris, l'ESS est importante à mes yeux et pleinement intégrée dans la politique économique que je veux mener.

Comme beaucoup d'entre vous le savent, la France travaille depuis plusieurs mois à la rédaction d'une stratégie nationale de l'économie sociale et solidaire. Je tiens à saluer ici l'immense travail de consultation lancé par ma prédécesseuse, la Ministre Véronique Louwagie, qui a permis d'associer tous les territoires à cette réflexion collective.

Ma mission aujourd'hui est de poursuivre ce travail afin que la France puisse se doter d'une stratégie lisible et ambitieuse. Et ce, dans un objectif précis : consolider la dynamique existante, renforcer sa visibilité et améliorer sa reconnaissance dans le paysage économique et social français. J'insiste : nous fixerons des priorités et des engagements clairs pour les 10 années à venir.

L'économie sociale et solidaire est une économie de proximité, une économie des territoires, une économie ancrée dans le quotidien des français.

Quand une foncière solidaire s'attaque à la revitalisation des coeurs de ville

Quand un tiers-lieu cherche à réunir entreprises, associations, commerces, restaurants pour recréer du lien

Quand des salariés décident de se réunir en coopérative pour reprendre leur entreprise, pour préserver nos emplois locaux et notre savoir-faire en France

Quand des PME, des associations, des élus locaux décident de construire ensemble un projet collectif pour promouvoir une économie plus juste, plus durable, plus responsable

C'est là que l'ESS prend tout son sens.

L'ESS n'est pas seulement une économie qui innove, c'est aussi une économie qui cherche à répondre à des problématiques concrètes qui touchent les français chaque jour.

Ce forum mondial de l'ESS est pour nous tous l'occasion de faire rayonner ces projets et de reconnaître son rôle comme réponse aux grands enjeux de transition écologique et sociale. Un défi crucial dont nous ne pouvons détourner le regard.

Dans quelques instants, la dernière plénière de ce forum mettra en lumière le rôle de l'ESS comme vecteur de pacification sociale.

Dans un monde souvent marqué par les divisions, les oppositions, l'ESS est un espace de réconciliation, un lieu où le collectif prime sur l'individualisme.

L'ESS, c'est une économie d'ouverture : ouverture aux autres, ouverture à la diversité, ouverture au dialogue entre les générations.

L'ESS porte en elle l'esprit du bien commun et doit inspirer une transformation plus large de notre économie.

Je tiens à remercier tous les organisateurs et les partenaires de ce forum mondial, la ville de Bordeaux, la métropole de Bordeaux, le département de la Gironde et la région Nouvelle Aquitaine.

Je remercie aussi les exposants et les 10 000 participants au forum, en particulier celles et ceux venus de loin.

Merci de nous donner aujourd'hui l'opportunité de mettre en valeur l'économie sociale et solidaire à l'échelle mondiale.

Je vous remercie.


Source https://www.economie.gouv.fr, le 3 novembre 2025