Déclaration de M. Emmanuel Macron, président de la République, sur les relations franco-mexicaines, au Mexique le 7 novembre 2025.

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Circonstance : Visite officielle au Mexique les 6 et 7 novembre 2025 ; Discours devant la communauté française

Texte intégral

Mesdames, Messieurs les ministres, 
Mesdames, Messieurs les parlementaires, 
Mesdames, Messieurs les conseillers des Français, 
Madame l'ambassadrice, merci de nous accueillir, 
Messieurs les consuls généraux, 
Mesdames et Messieurs en vos grades et qualités, chers compatriotes.

D'abord, je vais vous dire la joie qui est la nôtre d'être parmi vous. Il y a là bon nombre de membres de la délégation qui m'accompagnent, avec les ministres, et puis des Françaises et Français ou des nationaux installés depuis parfois bien longtemps, et nous retrouver est un véritable bonheur.

Je vais vous dire toute la joie qui est la mienne, 11 ans après la dernière visite présidentielle, et 61 ans après le déplacement historique du général de Gaulle qui inaugurait ce lieu. Nous voilà donc ensemble. Je veux vous dire à la fois la joie qui est la mienne de vous retrouver et peut-être vous dire quelques mots de ce que nous sommes venus faire, à la fois de notre passé et de l'avenir de la relation bilatérale.

D'abord, en me tenant devant vous aujourd'hui, je veux dire la gratitude qui est la mienne de vous retrouver. Parce qu'il y a ici une histoire très singulière entre nos deux pays, et vous la représentez très souvent à travers vos propres histoires et vos familles. Cinq siècles d'histoire, 200 ans de relations diplomatiques que nous fêterons l'année prochaine, j'y reviendrai, et le Mexique a souvent joué un rôle de refuge, de terre de rédemption, parfois de terre d'exil, de terre aussi d'ambition pour tant et tant de Français, d'Européens, marranes fuyant l'inquisition, républicains pendant la guerre civile espagnole, colons mennonites, diaspora libanaise, latino-américain, les fameux Barcelonettes, colporteurs cherchant et trouvant la fortune, Bourguignons.

Il y a ainsi cette histoire d'Européens et de Français cherchant l'aventure ou fuyant un temps de raison ce qui se passait en Europe, qui se sont retrouvés ici et qui ont construit une histoire absolument unique, qui explique aussi les liens singuliers qui sont les nôtres aujourd'hui. Vous êtes, pour beaucoup d'entre vous, les représentants vivants de ce lien qui s'est poursuivi durant le XXe siècle à travers des grands artistes, des grands intellectuels, de Charlot à Péret et tant d'autres. Sans oublier ce que l'École archéologique française apporta et continue d'apporter à l'étude et la valorisation des civilisations mexicaines préhispaniques à travers le CEMCA, fondé par Guy Stresser-Péan. Je salue ici Claude Stresser-Péan, que j'ai aperçue en descendant ici, voilà, Madame, qui vient de faire le don à la France de cette précieuse bibliothèque, à laquelle nous promettons un écrin digne de la vie qu'elle et son mari ont consacré au Mexique. Merci infiniment, Madame, pour ce don. Je souhaite qu'on puisse vous applaudir et applaudir votre époux.

Ce lien, c'est aussi celui que la France rend à ses racines mexicaines chaque 11 novembre, à Mexico et Guadalajara, devant les monuments aux morts de 1914-1918, en pensant aussi aux quelques 300 Franco-Mexicains tombés au front, sur le millier qui débarquèrent au Havre, animés par un puissant patriotisme. Ils représentaient un quart de la communauté française de l'époque. Cette France aux racines mexicaines, c'est aussi l'immense contribution du Mexique à la France libre, dont le général de Gaulle s'est souvenu en 1964, ces garagistes qui paraient les voitures de la capitale de la cocarde pour soutenir le mouvement de Londres, si loin, mais si proche par le cœur, alors que les nazis promettaient la chimère du Texas au gouvernement mexicain qui ne se laissait pas illusionner pour autant. Oui, au Mexique, la France a une grande histoire, et vous la portez.

Nos relations se nourrissent de cette flamme singulière, assez unique au monde. Je rappelais ce matin, dans la conférence de presse avec la présidente, que si parfois, cette histoire a eu des pages sombres, si parfois l'Empire a soutenu certaines guerres, nos grands écrivains étaient là pour soutenir la liberté. Et il faut se souvenir de la parole de Hugo, même si nous continuons, et j'étais aux côtés de notre légion à Camerone le 30 avril dernier pour rappeler aussi l'histoire singulière, parfois cruelle, qui est la nôtre.

Au-delà de cette histoire commune, unique, la France d'aujourd'hui est une France active et qui a du cœur. La France active au Mexique, c'est une présence renouvelée par les flux ininterrompus de visiteurs, d'entrepreneurs, d'artistes, d'étudiants, de jeunes volontaires qui finissent souvent par s'installer au Mexique, dans la capitale, mais aussi sur tout le territoire. Je veux ici saluer la présence de nombreux volontaires internationaux qui sont là, qui sont présents aujourd'hui, parfois restent. Et donc, il y a des volontaires d'aujourd'hui, il y a beaucoup de volontaires d'hier.

Je veux remercier, ce faisant, nos 17 consuls honoraires, nos deux consulats généraux à Mexico et Monterrey, remercier l'ensemble des équipes de l'ambassade, de nos consulats, et remercier aussi tous les élus, tous les volontaires, tous les responsables d'îlots, toutes celles et ceux qui forment ces engagés aux côtés de la communauté française et qui donnent tant et tant. Merci infiniment à vous pour cet engagement. Je sais combien, ces dernières années, il a parfois été mis à l'épreuve. Il y a eu la période du covid, il y a eu des moments difficiles. Nous sommes dans une phase, là, véritablement, de reconquête, avec une page nouvelle qui va s'ouvrir, mais elle se fait grâce à vous, grâce à votre travail, et soyez-en infiniment remerciés.

Ce sont aussi les sportifs, et je salue nos joueurs de football exceptionnels, presque la moitié de l'ancienne équipe de Lyon de football féminin qui est maintenant ici, des sélectionneurs. On a évidemment, dans à peu près tous les sports, des très grands sportifs qui sont là, mais également une Coupe du monde de football en 2026 qui va se tenir pour partie ici et qui est au cœur des rendez-vous importants.

Je le disais, c'est aussi une France qui a du cœur, engagée aux côtés de la société mexicaine que vous représentez et qui est une grande fierté, avec des employeurs soucieux de l'égalité entre les femmes et les hommes, combat cher à l'association des Marianne México, soucieux aussi de leur empreinte carbone, porteurs d'une marque France socialement et environnementalement responsable. Nos plus de 700 entreprises ne s'y trompent pas, et cette identité les honore et les grandit. La Chambre de commerce franco-mexicaine le sait, y travaille avec succès aux côtés de toutes les composantes de l'équipe de France, conseillers du commerce extérieur, Business France, BPI, Proparco, et là aussi, je vous remercie toutes et tous pour porter cette ambition, cette volonté.

Cette France généreuse est aussi incarnée par beaucoup d'initiatives à but non lucratif. Je ne serai pas exhaustif, mais je pense à l'association Lazare, qui a réussi sa première implantation hors de d'Europe, ici même, à l'action de Médecins du monde aux côtés des migrants, à l'association El Camino de Los Altos, l'école coopérative de tisserands, fondée avec l'appui de femmes françaises. Je pourrais citer tant et tant, fondations qui donnent accès à des lunettes aux populations défavorisées, entrepreneurs qui emmènent des rescapés du cancer au sommet des volcans mexicains, mobilisent la communauté française pour reforester les flancs des montagnes, qui portent un tourisme respectueux de la nature et de la culture. Il y a un nombre ici d'innovations, d'aventures, de progrès que vous portez qui sont admirables.

Je le dis parce que ça rend le président que je suis très fier, mais cela tisse aussi un lien intime avec la société mexicaine que vous portez, parce que c'est une France qui est à la fois audacieuse mais généreuse, une France qui porte évidemment une volonté de conquérir, de construire, de faire, mais qui, en même temps, le fait au service de valeurs qui sont les nôtres et que nous avons en partage, l'égalité entre les femmes et les hommes, la volonté de servir les plus défavorisés, ce combat que vous avez au cœur et que nous portons d'avoir une réussite entrepreneuriale qui serve en même temps l'idée que nous nous portons d'un certain combat et la volonté d'être aussi responsables sur le plan écologique et sur le plan social, cette France qui avance, qui gagne, mais qui, en même temps, est généreuse.

Car au Mexique, vous avez tout pour gagner : un grand capital de sympathie, l'excellence de savoir-faire portés par nos entreprises, mais je veux vous remercier de cette exigence et cette générosité que vous portez. Cette France économique, c'est celle aussi que nous sommes venus défendre à travers cette visite. Alors, nos entreprises, je les citais, sont là. C'est une très grande force. C'est une force d'ailleurs qui permet d'attirer beaucoup d'étudiants, quelque 3 000 étudiants par an. C'est un engagement économique maintenu sans précédent, et c'est ce que nous voulons renforcer, justement, à travers ce que nous avons bâti ce matin.  On a toutes les entreprises du CAC 40 qui sont ici présentes. Je remercie le MEDEF international de s'être battu, et on était ensemble ce matin.

Tout le travail qui est fait par cette équipe de France vient, au fond, consolider et redynamiser ce que vous représentez à travers les responsabilités qui sont les vôtres. Je le disais, on a toutes nos grandes entreprises, on a beaucoup d'entreprises de taille intermédiaire, mais aussi beaucoup de start-up, de très grandes entreprises de l'innovation qui étaient à nos côtés ce matin et qui sont là parfois depuis plusieurs années ou qui vont s'implanter et qui portent cette volonté extraordinaire de l'équipe de France de développer encore davantage notre ambition ici, au Mexique. Nous sommes déjà des grands employeurs sur cette terre. Nous sommes des grands investisseurs et nous voulons faire davantage.

Alors ce matin, nous avons justement servi cet agenda. D'abord, on a constaté avec la présidente que la France était très présente dans des tas de secteurs stratégiques : les transports, le ferroviaire entre autres, l'aéronautique, l'énergie avec des grands projets structurants, l'industrie avec beaucoup de projets de transformation, le secteur pharmaceutique, avec là aussi beaucoup de partenariats inédits qui ont été construits. Mais il y a énormément de synergies entre le plan México, qui est porté par la présidente, France 2030 que nous portons, et donc dans beaucoup de secteurs, ils ont été présentés ce matin, de l'hydrogène en passant par l'identité numérique et les plans de sécurité, en passant par de nouvelles perspectives industrielles, par les perspectives dans l'agroalimentaire avec les entreprises les plus innovantes, nos start-ups du déplacement et de la mobilité, j'en passe et j'en passe, le spatial, l'intelligence artificielle, on a énormément de secteurs où nous voulons faire davantage.

Nous voulons faire davantage parce qu'au fond, nous sommes placés face aux mêmes défis internationaux, c'est-à-dire le défi d'un dérèglement du monde, l'agressivité tarifaire américaine, les surcapacités chinoises qui viennent bousculer nos marchés. Au fond, nous sommes deux grandes économies qui croyons dans le commerce ouvert, qui croyons dans l'innovation, et grâce à vous, là encore, qui avons bâti des relations stables et de confiance entre les uns et les autres.

Avant de vous rejoindre, j'étais avec un club d'investisseurs, justement mexicains, certains déjà bien installés en France, d'autres en train de construire des projets. Leur confiance dans la France et leur confiance qui repose sur les connaissances qu'ils ont des uns et des autres, ce qu'ils ont acquis à travers le temps, la clarté du discours que nous avons sont déterminantes. Et donc, nous lançons une nouvelle étape. On a ce matin resserré notre Conseil stratégique franco-mexicain. Il sera concentré sur quelques secteurs, quelques entreprises pour lui donner plus de force. Je remercie Eros Maquinez d'avoir accepté de prendre la responsabilité de la co-direction de ce Conseil. Mais ça veut dire qu'on aura toutes les entreprises françaises implantées au Mexique, les grandes entreprises qui sont là, qui vont constituer une équipe France, qui se mobilisera avec la Chambre de commerce et d'industrie franco-mexicaine, mais qui va aussi bâtir avec les partenaires mexicains davantage de projets.

On veut ici exporter davantage, on veut ici développer davantage de projets d'investissement, mais on veut aussi attirer davantage d'investisseurs mexicains en France, même si le Mexique est le premier investisseur du continent américain dans notre pays. Ça a été rappelé ce matin, devant le Brésil, contrairement à beaucoup d'idées reçues. Mais on peut encore faire davantage.

Nous avons, à l'issue de ce déplacement, une feuille de route stratégique économique avec une volonté d'investir encore davantage, de faire encore davantage au service des agendas que nous partageons et parce qu'il y a entre nos deux pays un respect, parce qu'il y a entre nos deux pays une connaissance, mais une volonté aussi de construire une ambition nouvelle.

Au-delà de l'économie, c'est évidemment en matière de culture que nous voulons aussi avancer. La France et le Mexique, ce sont des artistes, des créateurs, mais aussi des chercheurs, des étudiants, des enseignants, des liens très forts que j'ai évoqués à l'instant. C'est aussi la présence de notre langue qui est importante. Je veux, en ce faisant, remercier nos 31 alliances françaises, l'Institut français d'Amérique latine, nos 6 établissements scolaires homologués par le ministère de l'Éducation nationale et notre grand vaisseau amiral, puisque c'est ici, à Mexico, que nous avons le plus grand établissement d'Amérique latine, je veux ce faisant remercier tous les personnels, enseignants, personnels administratifs et les familles, évidemment, qui nous permettent d'avancer et de continuer à faire rayonner le français et l'enseignement en langue française.

Les relations culturelles entre la France et le Mexique ont toujours été intenses, mais nous souhaitons là aussi leur donner une nouvelle dynamique. C'est pourquoi, avec le ministre, on a préparé cette feuille de route, là aussi, à l'occasion du bicentenaire qui se tiendra l'année prochaine, donc en 2026, de nos relations diplomatiques et qui permettront un festival culturel à l'automne 2026 qui nous offrira l'occasion de valoriser la création culturelle, la richesse de nos savoir-faire et l'éco-production. Je veux remercier nos ministres de l'Europe et des affaires étrangères et de la culture, pas simplement d'être à mes côtés, mais d'avoir préparé ce dispositif extrêmement ambitieux avec l'appui de nombre de nos institutions culturelles qui sont présentes parmi nous aujourd'hui : l'Institut français, Manufacture nationale, CNC, Musée du Quai Branly, pour n'en citer que quelques-uns, qui vont se mobiliser pour permettre justement ce croisement à la fois de nos collections, de nos créations.

C'est dans ce contexte, d'ailleurs, qu'on aura cet échange des codex entre nos deux pays à l'occasion de la saison, ce qui montre d'ailleurs qu'on va faire circuler là aussi le patrimoine commun, ce qui va permettre de dépassionner ce débat qui, parfois, a pu être empreint de tensions. Il ne l'est pas de notre point de vue et nous avons su trouver un accord, je crois, extrêmement respectueux, ambitieux, je remercie aussi la Bibliothèque nationale de France et son président pour le travail qui a été fait sous l'égide de la ministre en ce sens, mais qui va permettre un travail d'échange absolument inédit en la matière, mais qui va permettre aussi la création en matière cinématographique, à la comédie française de venir ici se produire et de montrer des talents de part et d'autre qui sont absolument uniques.

Ce faisant, je veux également remercier le Cercle des mécènes, emmené par Safran, cher Ross à nouveau, et les plus grandes entreprises françaises implantées au Mexique : Accor, Airbus, AXA, BNP Paribas, FIV, L'Oréal, LVMH, Safran, Sanofi, Total Energy et tous ceux que je n'ai pas cités ou tous ceux qui vont encore se joindre pour permettre de faire encore davantage en matière, justement, de création, aider nos artistes et faire de ce festival, un festival qui célèbre, au fond, pas simplement nos savoir-faire, nos artistes, mais qui va permettre à la liberté d'expression, l'attention à la jeunesse, l'égalité femme-homme et la justice sociale, d'être au cœur de ces échanges croisés entre nos deux pays.

Je veux, avant de conclure, rendre enfin hommage à tous ceux qui travaillent ici au renforcement des relations franco-mexicaines et au service des communautés françaises. J'ai déjà dit au début de mon propos, mais Madame l'ambassadrice, tous les personnels de l'ambassade, des consulats généraux, nos consuls honoraires, nos élus, nos associations, nos chefs d'îlots, tous ceux qui participent à ce réseau de solidarité, vous faites un travail absolument remarquable.

Pour améliorer ce service, nos services publics, je veux ici vous dire qu'avec les ministres, ministre et la ministre déléguée, nous allons continuer d'être au travail pour améliorer la protection sociale, protéger ceux qui sont parfois frappés par l'adversité, le handicap, l'indigence, l'enfance en danger. Nous savons tous les sujets sur lesquels nos équipes vont continuer de se mobiliser et qui sont au cœur de tout cet engagement pour les Français et les Françaises vivant à l'étranger : comptez sur notre engagement.

Je veux remercier tous ceux qui font vivre sur place, justement, cet engagement de la France. Je veux vous dire que vous avez, et vous le savez, une ministre déléguée auprès du ministre qui a dans son portefeuille les Français de l'étranger, mais qui a été, je dois dire, l'artisan toute particulière de ce rendez-vous, puisque c'est grâce à Éléonore que je me trouve devant vous aujourd'hui, et vous avez une ardente défenseure. Le seul risque que nous courons, c'est qu'une partie du ministère vienne s'installer à Mexico dans les prochains mois.

Voilà, je ne vais pas être plus long, mais ce que je voulais vous dire, au fond, c'est que vous êtes celles et ceux qui portez, qui incarnez, qui faites vivre la singularité de la relation entre le Mexique et la France, et ce qui fait que cette relation, en effet, est une relation de cœur à cœur, à n'en pas douter.

Je crois que vous le mesurez chaque jour, je peux le mesurer depuis que je suis arrivé hier, et je veux vous dire que, par cette visite, notre volonté, c'est de relancer une page nouvelle, et la présidente Sheinbaum l'a dit ce matin à mes côtés, en matière économique, en matière culturelle, en matière de recherche, en matière d'échange. Nous en avons les moyens, parce que le Mexique et la France partagent aujourd'hui une certaine idée du monde, parce que la France et le Mexique partagent, et nous ne sommes plus si nombreux, une même vision d'un multilatéralisme ouvert et efficace, une même vision de l'égalité femmes-hommes, une même vision d'un multilatéralisme qui est respectueux de l'autre, qui croit dans un langage de paix, dans le fonctionnement des Nations unies et de leurs chartes, avec un agenda que nous portons ensemble.

La force des relations humaines, la confiance établie à travers le temps, la symbiose des agendas que nous portons aujourd'hui et la communauté d'intérêts que nous avons, c'est un moment unique pour bâtir encore davantage. C'est pourquoi j'ai invité en visite d'État l'année prochaine la présidence de Sheinbaum en France. J'ai invité de nombreuses entreprises mexicaines à venir en France dès l'année prochaine. Elles seront au cœur de Choose France. Je souhaite que nous puissions vivre cette saison culturelle comme nous l'avons définie, pour ce bicentenaire de 2026.

Au fond, en 2026, nous ne ferons pas simplement vivre un bicentenaire, mais l'objectif, c'est que nous fassions vivre une ambition nouvelle. En vous rejoignant, je relisais des lignes d'Antonin Artaud lorsqu'il fait son voyage au Mexique en 1936. C'est un chemin qui le mène aussi vers la folie, mais il le mène vers la grande inspiration et il quitte une Europe à l'égard de laquelle, il a de plus en plus de doutes et le nationalisme montant pour retrouver ce pays, la Terre rouge auquel il veut croire. Artaud dit, en venant ici, qu'il est venu chercher une nouvelle idée de l'homme. Au fond, il cherche, et il le dit magnifiquement, au Mexique, quelque chose des racines profondes de l'Europe, avec une vitalité nouvelle et comme une magie singulière.

Ce chemin d'Antonin Artaud, c'est celui que nous voulons reprendre, mais en le réinventant pour ce siècle qui advient. Mais il y a quelque chose, oui, d'une certaine idée de l'homme que nous partageons entre le Mexique et la France et qui peut fonder les deux siècles à venir de relations que nous avons à faire.

Merci de bâtir cette relation, merci de la faire vivre, et je compte sur vous maintenant pour, à nos côtés, bâtir la suite.

Vive le Mexique, vive la France et vive l'amitié franco-mexicaine.