Interview de Mme Annie Genevard, ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, à Sud Radio le 28 novembre 2025, sur l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, la viticulture française et les épidémies dans l'élevage.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Annie Genevard - Ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire ;
  • Maxime Lledo - Journaliste

Média : Sud Radio

Texte intégral

MAXIME LLEDO
Il est 8h17 sur Sud Radio et mon invitée politique aujourd'hui, Annie GENEVARD, bonjour,

ANNIE GENEVARD
Bonjour,

MAXIME LLEDO
Ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la souveraineté alimentaire. Énormément de sujets à voir avec vous, ce matin. Il sera question bien sûr de souveraineté alimentaire, des viticulteurs également qui sont en difficulté plus largement de l'agriculture avec des manifestations partout sur le territoire. Mais pour commencer, l'Assemblée nationale a adopté, hier soir à l'unanimité, une résolution invitant le Gouvernement à s'opposer à l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur avant des votes décisifs qui vont intervenir au niveau européen dans quelques semaines. Qu'est-ce que ça change et qu'est-ce que ce vote change pour vous, ministre de l'agriculture ?

ANNIE GENEVARD
Ça confirme surtout l'opposition des Français à ce projet d'accord. Je considère que cet accord tel qu'il a été conclu il y a un an n'est absolument pas satisfaisant. D'abord, parce qu'il expose notre agriculture à une concurrence qui est déloyale. Et ça, ça n'est pas acceptable.

MAXIME LLEDO
Donc ce vote et cette résolution, c'est quoi ? Est-ce que ce n'est pas un encouragement supplémentaire à refuser définitivement cet accord ?

ANNIE GENEVARD
En tout cas, le Parlement dans son unanimité, a dit ce projet d'accord tel qu'il existe aujourd'hui : « Nous n'en voulons pas. Nous ne voulons pas de produits qui concurrencent nos propres agriculteurs, qui utilisent des substances ou des médicaments que nous avons interdits depuis très longtemps. Nous voulons protéger notre agriculture de cette concurrence qui n'est pas loyale ».

MAXIME LLEDO
Donc, il faut écouter le Parlement ?

ANNIE GENEVARD
Il faut toujours écouter le Parlement.

MAXIME LLEDO
Mais surtout sur cette résolution ?

ANNIE GENEVARD
Nous, la France a fixé les conditions auxquelles elle pourrait regarder plus positivement cet accord. Il faut effectivement une cloche de sauvegarde qui empêche la déstabilisation de nos marchés. Il faut des mesures miroirs qui imposent une réciprocité des normes. Il faut des contrôles surtout de ce qui arrive des pays du Mercosur. Et toutes ces conditions à date ne sont absolument pas remplies.

MAXIME LLEDO
Donc, quelle est la position officielle de la France ce matin après ce vote qui engage quand même le Parlement français ? Si je vous pose la question, c'est qu'on a bien senti, quoi qu'on en dise, et j'imagine votre position d'équilibré ce matin, mais que le Président de la République avait connu des hésitations entre son voyage au Brésil et ses derniers mots où il avait d'abord affirmé qu'il y aura un non ferme de la France juste avant avoir dit qu'en réalité l'accord pouvait être acceptable. Est-ce que c'est un nom toujours aussi ferme ou est-ce que c'est un oui-mais ?

ANNIE GENEVARD
Nous avons fixé les conditions. La France, d'une seule voix, qu'il s'agisse du Président de la République, du Premier ministre et des ministres en charge de ces questions, Benjamin HADDAD et Jean-Noël BARROT et moi, nous avons toujours dit : " Voilà les conditions d'exigence de la France ". Et ça, ça n'a pas varié. La clause de sauvegarde qu'on pensait pouvoir être adoptée rapidement ne l'est pas. Les mesures miroirs, elles ne le seront pas non plus avant le 20 décembre. Donc, il y a beaucoup de conditions qui, à date, ne sont pas remplies et qui sans doute vont inspirer une réponse qui n'est pas, à date, encore connue. Mais aujourd'hui, en l'état, ce projet d'accord n'est pas acceptable.

MAXIME LLEDO
Quand vous dites : « Une réponse qui n'est pas encore connue », c'est que si jamais cet accord, il y a une date, c'est le 20 décembre en tout cas, et signé, la France forcément réagira de manière forte.

ANNIE GENEVARD
La France s'exprimera naturellement. La France est le plus grand pays agricole de l'Union européenne. Elle a une voix forte et qui est toujours regardée, écoutée avec beaucoup d'attention.

MAXIME LLEDO
La signature finale devrait avoir lieu le 20 décembre du côté du Brésil. Qu'est-ce qui vous reste pour qu'on comprenne et que ceux qui nous écoutent saisissent bien le jeu ? Qu'est-ce qui reste concrètement comme moyen à la France pour s'opposer à la signature de cet accord ? Ou si ce n'est s'opposer, en tout cas garantir les quelques points que vous soulevez là ?

ANNIE GENEVARD
Vous savez, dans l'Union européenne, nous sommes 27. Cette affaire ne dépend pas que de la France, même si la France est un grand pays agricole. Donc, il faut que nous convainquions les pays européens de ne pas accepter ce projet d'accord en l'état. Mais il n'est pas garanti aujourd'hui, qu'une majorité s'oppose à ce projet d'accord. C'est la raison pour laquelle la France a essayé d'en corriger les effets négatifs. Mais bon, nous verrons comment tout cela tourne. Cela dit, le 20 décembre, l'affaire ne sera pas finie. L'histoire n'est pas achevée puisque le Parlement européen aura à se prononcer au printemps. Donc vous voyez, c'est quand même un projet d'accord qui a 25 ans d'existence. S'il avait été aussi bon que ça, il serait déjà signé.

MAXIME LLEDO
Donc, on va dire excessive vigilance jusqu'au 20 décembre. Au fond, si ce Mercosur inquiète autant, c'est que derrière, il y a cette question de la souveraineté alimentaire qui est le coeur du métier des agriculteurs. Et vous vous dites souvent, Annie GENEVARD, ministre aussi de l'agriculture et des agriculteurs, le 8 décembre, vous lancez un grand plan qui est le grand réveil alimentaire. Quelle est cette ambition, à travers ce qui peut paraître uniquement comme un slogan ?

ANNIE GENEVARD
Il faut éveiller nos compatriotes, nos concitoyens au constat que nous ne sommes plus autonomes dans notre capacité à nourrir la population. Nous importons de plus en plus, nous produisons de moins en moins. C'est la raison pour laquelle nous devenons dépendants d'autrui. Et vous savez, il y a une dimension régalienne dans l'alimentation. Quand, et nous parlons beaucoup aujourd'hui de la résurgence de conflits, de possibles conflits armés, pouvoir nourrir sa population dans une période très instable où la géopolitique est instable, c'est extrêmement important. Moi, je pense que ce réveil alimentaire, c'est d'une part, il faut que les gouvernants prennent la mesure de l'enjeu, il faut que notre pays puisse nourrir sa population, et il faut aussi que les Français mesurent que l'acte d'achat est un acte citoyen, qu'ils regardent d'où viennent les produits qu'ils achètent. Il faut lire les étiquettes, il faut regarder, alors ça ne veut pas dire s'enfermer dans nos frontières, mais c'est le citoyen, c'est le consommateur qui a une grande partie de la réponse aux problèmes que nous mettons sur la table. Pas que le consommateur, il faut aussi que nous assurions une simplification des normes, il faut aussi que nous soutenions notre tissu agricole et agroalimentaire, mais le consommateur est une clé essentielle.

MAXIME LLEDO
Dans ce grand plan, on va dire, réveil alimentaire que vous lancez, quelles sont les ambitions, qu'est-ce que vous allez annoncer, ce sera le 8 décembre, mais pour qu'on comprenne bien, qu'est-ce que vous allez essayer de mettre en place pour que les citoyens soient un peu plus sensibilisés, pour qu'on s'empare de ce sujet-là totalement ?

ANNIE GENEVARD
Déjà, il faut une prise de conscience. A-t-on bien conscience de ce qui se joue quand un poulet consommé en France sur deux n'y est pas produit ? Quand 50% des fruits et légumes que nous consommons ne sont pas produits en France ? Lorsque nous perdons l'autonomie alimentaire dans le boeuf, dans l'agneau, et bientôt aussi dans le porc, et même dans le lait, alors que nous sommes un grand pays des âges.

MAXIME LLEDO
Madame la ministre, vous savez ce qu'on vous répond quand vous dites ça ? Le français, on les a souvent en standard, disent qu'ils adorent les produits français, mais ils sont un peu plus chers que les autres, ils ne sont pas disponibles partout, et à la fin, quand on voit un billet moyen pour les achats du quotidien qui baissent, acheter français, c'est de plus compliqué. Est-ce que le plan Le Grand Réveil Alimentaire va peut-être aider ces filières, ou aider les consommateurs ?

ANNIE GENEVARD
Je suis sur le terrain une à deux fois par semaine, je visite énormément d'exploitations, d'entreprises agroalimentaires, je vois beaucoup d'initiatives de vente de proximité, de vente à la ferme. Les produits ne sont pas nécessairement plus chers, et je pense que c'est une image dont il faut effectivement se débarrasser. Nos agriculteurs français ont du talent, ils peuvent couvrir toute la gamme de prix et de produits, il n'y a pas que le haut de gamme, il n'y a pas que le premium, il y a aussi la consommation quotidienne de tous les jours des Français, qui peut être satisfaite par des productions françaises.

MAXIME LLEDO
Et vous vous rappelez cette idée du Président de la République pendant un temps, de faire des chèques alimentaires ? Est-ce qu'on pourrait par exemple penser à des chèques alimentaires spécifiques pour les Français qui iraient acheter directement, on va dire, des produits français ou des produits locaux ?

ANNIE GENEVARD
Non, je ne pense pas que ce soit... Enfin, je ne retiens pas, pour l'heure, cette idée qui d'ailleurs n'a pas prospéré. En revanche, dans les cantines, dans la restauration collective, la loi Egalim a posé le principe de 50% de produits de qualité, dont 20% de bio. Là, il y a beaucoup d'approvisionnement local aussi. Ça, c'est une façon d'aider directement les producteurs français, souvent en proximité, mais pas que… Et c'est une prescription importante qui peut soutenir notre agriculture parce que c'est ça qui est en jeu aujourd'hui.

MAXIME LLEDO
Annie GENEVARD, il y a bien sûr les problèmes des agriculteurs. Il y a aussi les problèmes des viticulteurs, avec un secteur en difficulté, plus de 600 000 emplois. C'est un chiffre d'affaires de près de 32 milliards. Et pourtant, la France, si on fait les calculs et si on regarde les derniers chiffres, a perdu près de 10% de son vignoble en 3 ans. Face à cela, une solution qui peut paraître désastreuse, c'est l'arrachage des vignes. Et un plan que vous avez annoncé de 130 millions d'euros pour arracher les vignes et pour moderniser la filière dans le contexte, quand on les entend, souvent quand ils manifestent, ils disent : « C'est la manifestation de la dernière chance ». Est-ce que ce plan est suffisant ?

ANNIE GENEVARD
Nous verrons bien, la viticulture française, pas toute la viticulture, mais certains vignobles souffrent beaucoup. Ils souffrent à la fois de surproduction, on produit trop de vin, et de déconsommation. Les Français boivent moins de vin, et en particulier de vin rouge. Donc forcément, il y a un moment où les cuves sont pleines et les bourses sont vides.

MAXIME LLEDO
Dans ce cas-là, est-ce qu'il y a une logique à aller aider une filière, quand en réalité, la consommation diminue ? C'est-à-dire, est-ce que c'est à l'État d'aller distribuer un peu d'argent si derrière, on sait que la consommation ne va pas suivre ?

ANNIE GENEVARD
Non, je pense qu'on ne peut pas présenter les choses ainsi. D'abord, la viticulture française, c'est un fleuron de l'agriculture. La viticulture française est connue dans le monde entier. Nous avons des vignobles d'exception, nous avons des savoir-faire remarquables. Donc, loin de moi l'idée qu'il faudrait, parce que la viticulture est en crise en Occitanie et en Nouvelle- Aquitaine, étendre cette filière magnifique qui produit, qui exporte, qui est reconnue dans le monde entier. En revanche, adapter le volume de la production aux capacités du marché, c'est l'ambition, effectivement, de l'arrachage. C'est ce que demandent les viticulteurs. Certaines années, on a beaucoup planté, peut-être un peu trop. Il faut réduire le volume de la production pour pouvoir assurer des revenus. Parce qu'aujourd'hui, c'est une crise du revenu pour trop nombreux viticulteurs, et en particulier de jeunes viticulteurs qui ont toute mon attention. Cette opération d'arrachage ne va pas éteindre, pour autant, le vignoble français, naturellement, mais elle réduit un peu la masse de production, parce qu'elle ne trouve pas complètement acheteur.

MAXIME LLEDO
Vous avez fait l'éloge du vin à la française. Est-ce qu'on a eu tort, dans les derniers mois, les dernières années, de présenter le vin comme un alcool, comme un autre ?

ANNIE GENEVARD
Sans doute, si on l'a fait, a-t-on eu tort ? Parce que le vin n'est pas un alcool comme un autre. D'une part, parce que c'est un univers d'une richesse incroyable en termes gustatifs. C'est un patrimoine, c'est une histoire. Ça accompagne les grands moments de la vie de chacun. Évidemment, c'est un alcool qu'il faut consommer avec une certaine modération, mais le vin suppose un apprentissage. C'est vrai que les modes de vie des Français ont changé. Le repas pris en famille, la bonne bouteille qu'on ouvre le dimanche autour de la table familiale avec la famille ou les amis, c'est une habitude qui, sans doute, a perdu un peu. Et c'était aussi le moment de l'apprentissage du vin, car le vin est un univers à apprendre.

MAXIME LLEDO
Et donc, le vin n'est pas un alcool comme un autre. Et autre sujet également, puisque Sud Radio est partenaire d'un concert de solidarité qui se tiendra ce lundi à Narbonne, notamment pour aider et pour se souvenir des incendies qui ont ravagé l'Aude cet été. Plus de 11 000 hectares brûlés, 7 millions d'euros d'aides avaient été débloqués. Est-ce que vous, depuis votre poste, madame la ministre, vous observez que les agriculteurs et les viticulteurs petit à petit se relèvent enfin ?

ANNIE GENEVARD
Alors, en France, il y a toutes sortes d'agricultures. Il y a des territoires qui vont bien, il faut le dire. Parce qu'il faut encourager nos jeunes à aller vers ces métiers, les métiers du vivant qui attirent. On a de plus en plus de jeunes dans les établissements agricoles. Et je pense qu'il est important de donner aussi une image positive de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Il y a de belles carrières à faire. Mais c'est aussi à certains endroits, dans certaines productions, des difficultés. Et il faut en prendre la mesure. Et moi, je le dis souvent, mon travail, mon rôle, mon devoir, c'est d'être auprès des agriculteurs et de répondre à leurs difficultés. Vous savez, le ministère de l'Agriculture, c'est un ministère des crises et il y en a beaucoup à gérer en ce moment.

MAXIME LLEDO
Un petit Matignon, comme on se le disait juste avant cette interview. Haute crise que vous avez dû gérer en mettant les mains dans le cambouis, c'est évidemment ce qui se passe d'un point de vue épidémique avec la dermatose, notamment nodulaire, contagieuse. Il y avait eu 102 foyers en France, 6 départements touchés. À l'heure où on se parle, madame la ministre, où en est la maîtrise de ce virus ?

ANNIE GENEVARD
Eh bien, l'épidémie est en passe d'être maîtrisée. Il y a encore quelques cas dans les Pyrénées-Orientales. Mais nous avons éradiqué la maladie en Savoie, en Haute-Savoie, dans le Rhône. Nous avons pu revenir à une vie normale. Les foyers qui ont été... Les cheptels qui ont été dépeuplés ont pu être remplacés. La vie reprend dans ces exploitations et j'en suis profondément heureuse. Parce que c'est une terrible maladie, très contagieuse, qui pourrait emporter tout le cheptel bovin français. Et nous l'avons stoppée, nous l'avons éradiquée. Et nous espérons pouvoir le faire très bientôt dans les Pyrénées-Orientales pour se débarrasser de cette maladie. Vous savez, en Savoie et en Haute-Savoie, on a pu protéger, grâce à la stratégie que j'ai mise en place, nous avons pu protéger plus de 99% du cheptel. Donc, c'est une réussite que l'on doit à la discipline des éleveurs, à l'engagement des vétérinaires, des services de l'État, des bénévoles. Il y a eu un élan extraordinaire et on a pu vacciner rapidement, massivement, et c'est la meilleure des protections qui soient.

MAXIME LLEDO
Autre crise, on en terminera par-là, Madame la Ministre, c'est évidemment la crise de la grippe aviaire, avec plus déjà de 200 foyers de grippe partout en Europe, dont une soixantaine rien qu'en France. Est-ce que les éleveurs touchés seront indemnisés intégralement, surtout quand on sait que c'est l'une des crises qui démarre le plus massivement ?

ANNIE GENEVARD
Eh oui, vous voyez, ainsi va la vie du ministère de l'Agriculture. À peine a-t-on résolu une épidémie et qu'il en surgit une autre, et celle-là est redoutable. Donc, elle touche beaucoup de pays parce que c'est lié aux oiseaux migrateurs qui infectent nos élevages. Donc, la France vaccine depuis plusieurs années maintenant, donc elle est moins touchée que d'autres pays européens, mais elle est quand même très touchée. Cette année, l'attaque est très forte. Plus de 70 élevages qui, évidemment, sont indemnisés lorsqu'il faut abattre les volailles contaminées. Et on indemnise naturellement les élevages, mais aussi les pertes économiques. Donc, un guichet d'indemnisation a été ouvert pour la campagne 2024-2025. Et voilà, l'État est au rendez-vous.

MAXIME LLEDO
L'État est au rendez-vous, madame la ministre. Quatre petites questions encore. Vous répondez simplement par oui ou par non. Les questions seront brèves, les réponses doivent l'être. Généralement, tout au temps. Est-ce que vous considérez qu'il faut désormais interdire le neurotoxique qu'on appelle l'hexane ? Les députés ont voté une taxe dessus. Est-ce que vous considérez, puisque ça concerne l'industrie agroalimentaire, qu'il faut l'interdire définitivement ?

ANNIE GENEVARD
Moi, je me fie à la science. Ce que dit la science, pour moi, est la boussole.

MAXIME LLEDO
Donc, oui ou non ?

ANNIE GENEVARD
Écoutez, c'est une question qui est à l'étude sur l'hexane, donc nous verrons ce qu'en dit la science.

MAXIME LLEDO
Est-ce que vous achèteriez, si vous passiez en librairie, après le 10 décembre, le nouveau livre de Nicolas SARKOZY ?

ANNIE GENEVARD
J'ai toujours beaucoup lu avec attention Nicolas SARKOZY. Par curiosité, sans doute, oui.

MAXIME LLEDO
Oui, bien sûr. Est-ce que vous considérez que le président du parti duquel vous avez été suspendu, Bruno RETAILLEAU, a encore un avenir au sein de la vie politique française, notamment pour 2027 ?

ANNIE GENEVARD
Je pense que le jeu est ouvert.

MAXIME LLEDO
Donc, oui ?

ANNIE GENEVARD
Oui.

MAXIME LLEDO
Merci beaucoup, Annie GENEVARD, d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio. Et vous confirmez, parce que vous savez ce que vous allez provoquer en affirmant que le vin n'est pas un alcool comme un autre. Vous assumez ?

ANNIE GENEVARD
J'assume.

MAXIME LLEDO
En tout cas, merci d'être venue ce matin au micro de Sud Radio. Annie GENEVARD, je le rappelle, vous êtes la ministre de l'Agriculture, de l'agroalimentaire et de la souveraineté alimentaire. Bon courage, donc, dans ce petit Matignon, le ministère qui enchaîne les crises.


Source : Service d'information du Gouvernement, le 1er décembre 2025