Texte intégral
Mesdames et messieurs les élus,
Monsieur le préfet de police, cher Patrice,
Monsieur le Général de corps, gouverneur militaire de Paris, cher Loïc,
Monsieur le chef de l'inspection générale pour l'administration, cher Frédéric,
Monsieur le secrétaire général du ministère de l'intérieur, cher Hugues,
Monsieur le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises, cher Julien,
Madame la directrice générale adjointe de la police nationale, chère Virginie,
Madame la préfète, secrétaire générale aux politiques publiques de la préfecture de région d'Ile-de-France, chère Marie,
Mesdames et messieurs les préfets,
Messieurs les généraux et contrôleurs généraux,
Mesdames et messieurs les directeurs et sous-directeurs,
Mesdames et Messieurs, en vos rangs, grades et qualités,
Direction de la sécurité civile, direction de la défense et de la sécurité civiles, direction de la sécurité civile et de la gestion des crises : elle a emprunté plusieurs noms au cours des dernières décennies mais, cette année, la sécurité civile célèbre bien ses cinquante ans. Cinquante années d'histoire et de modernité, cinquante années de crises et de courage, un demi-siècle d'engagement.
Aujourd'hui, il est beau de se rappeler qu'aux origines de la sécurité civile, se trouve la volonté d'une nation de structurer l'entreprise de la solidarité humaine, longtemps assurée par les seules institutions de charité. L'entreprise n'a pas changé, mais elle est devenue l'affaire et la responsabilité de l'État, défense passive en temps de guerre, protection civile en temps de paix. C'était le sens de l'Histoire, de son histoire.
Et un jour, le communiqué officiel du conseil des ministres annonce que le service national de la protection civile laisse place à la direction de la Sécurité civile, sur proposition du ministre de l'intérieur de l'époque. C'était le 23 juillet 1975.
Cinquante années ont passé et la sécurité n'a cessé de se structurer, de se professionnaliser, de s'éprouver au rythme ininterrompu des crises qui ont marqué son histoire et fait sa réputation : méga-feux de forêt dans le Sud, accidents industriels, attentats, tempête Xynthia, inondations de la Roya, tempête Irma, incendie de Notre-Dame, COVID 19, et bien sûr le cyclone Chido dont nous célébrons bientôt le premier et triste anniversaire. Crises climatiques, sanitaires, technologiques, sanitaires… " Les crises se multiplient " : c'est tellement vrai que cela semble devenu banal de le dire… et si peu à vivre, pourtant, pour vous qui chaque fois les affrontez.
Au fil de celles-ci, l'organisation de la sécurité civile s'est adaptée, sa doctrine s'est ajustée, ses moyens ont évolué, mais une constante – elle – a traversé les époques : l'abnégation des femmes et des hommes qui forment la communauté de la sécurité civile.
J'ai nommé les 250 000 sapeurs-pompiers, militaires, professionnels - et volontaires pour les deux tiers d'entre eux.
J'ai nommé les militaires des unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile – ces soldats de l'urgence.
J'ai nommé les bénévoles des associations agrées de sécurité civile, au nombre de 100 000.
J'ai nommé les pilotes, sans oublier les mécaniciens de bord.
J'ai nommé les démineurs qui fêtent cette année leurs 80 ans.
J'ai nommé enfin les agents civils, équipes logistiques, techniques et de commandement, et tous les partenaires qui, ensemble, forment le cœur battant de la Sécurité civile française.
Et quelle fierté, pour le ministère de l'intérieur, d'abriter en son sein cette communauté ! Car dans le regard de nos concitoyens, on perçoit aisément que la sécurité civile n'est pas tout à fait une administration parmi d'autres. Elle ressemble à une chaîne de solidarité, à un refuge d'humanité, quelque chose comme une promesse indéfectible faite à nos concitoyens qu'ils ne seront jamais seuls face au danger, que leurs appels au secours ne resteront pas sans réponse, qu'il y aura toujours une main tendue dans la détresse.
Oui, la sécurité civile, c'est avant tout ses femmes et ses hommes à la vocation du service et du secours chevillée au corps. Mais la sécurité civile c'est aussi - nous le savons – ses moyens matériels, pourvu que l'on veille à ce qu'ils restent toujours performants. C'est par exemple une flotte aérienne renforcée avec 12 Canadair – et je l'espère bientôt deux nouveaux appareils - 8 Dash, 3 Beech, des hélicoptères Dragon ; c'est un parc conséquent d'engins de lutte contre les feux de forêt, récemment augmenté des 300 premiers engins du pacte capacitaire entrés en action cet été, et 700 autres à venir.
Moyens humains, matériels mais aussi numériques et logistiques, à l'instar du déploiement du système d'information NexSIS 18-112 – qui m'était présenté hier encore lors de mon déplacement au service d'incendie et de secours du Cher, à l'occasion de la Sainte Barbe – et qui équipera à terme la totalité des centres de traitement des appels d'urgence pour faciliter considérablement la coordination des secours des SDIS. Il s'agit là d'une étape majeure dans la modernisation de notre sécurité civile.
La sécurité civile à la française, c'est enfin un modèle. Un modèle largement décentralisé pour garantir l'égalité des citoyens devant les services publics, dont l'accès au secours est une composante essentielle – et j'allais dire : vitale. Un modèle, aussi, qui s'appuie en partie sur l'engagement volontaire – un volontariat qui nous oblige et qu'il convient de savoir fidéliser et préserver.
Mais pour continuer de faire référence, notre modèle doit sans cesse s'interroger lui-même. De ce point de vue, l'année 2025 a marqué une étape très importante avec la mise sur table des réflexions engagées dans le cadre du Beauvau de la sécurité civile : 12 mois de concertation inédite réunissant tous les acteurs concernés. Ces travaux ont permis d'aboutir à la formulation d'un rapport contenant 100 propositions de consolidation de notre modèle de sécurité civile. Leur traduction juridique est l'une des priorités de ma feuille de route : je m'y emploierai avec toute ma conviction et ma détermination.
Acteurs de la sécurité civile, vous pouvez compter sur moi comme tous comptent quotidiennement sur vous. J'aurai toujours à cœur d'essayer de vous rendre ce que vous donnez sans mesure.
C'est le message que tous les préfets du territoire ont été chargés de porter en mon nom hier, de faire entendre dans les casernes, les centres de secours et partout où ils célébraient la Sainte Barbe avec celles et ceux qui courent chaque jour tous les risques pour nous porter secours et assurer notre sécurité.
Ces mots d'immense gratitude et d'absolue confiance, je suis heureux de les renouveler ce matin devant vous, dans cette cour de Beauvau où certains d'entre vous se sont rassemblés mardi dernier en hommage à Mathieu, sapeur-pompier qui a perdu la vie en répondant à sa vocation et à son courage. Son nom, comme celui des neuf autres qui sont morts en mission cette année, nous rappelle avec force combien l'engagement de la sécurité civile ne recule devant aucun sacrifice pour tendre la main dans la détresse, répondre à l'appel au secours, assister dans le danger, être fidèle à sa promesse.
Et cela fait désormais cinquante ans que ça dure.
Vive la sécurité civile,
Vive la République
Et vive la France.
Source https://www.interieur.gouv.fr, le 8 décembre 2025