Texte intégral
Sébastien MARTIN : Bonjour, on est à un moment important, un moment où l'Europe doit réagir, parce que nous ne pouvons pas continuer à être le seul continent qui ne se protégerait pas et qui ne prenne pas l'ampleur de la situation que nous connaissons en ce moment.
Des pans entiers de notre industrie sont menacés, on peut parler de la sidérurgie, on peut parler de la chimie, nous voyons toutes et tous les menaces sur l'automobile. Il est donc important qu'un certain nombre de mesures puissent se mettre en place très rapidement, notamment les clauses de sauvegarde sur l'acier, notamment les mécanismes de taxe carbone aux frontières qui doivent protéger de l'amont à l'aval et cela doit arriver très vite.
Et puis pour cela aussi je crois qu'il faut savoir se protéger. Il faut savoir aussi bien évidemment rester un marché ouvert mais avec des règles. Il faut assumer ce qu'assument tous les autres continents, les Américains, les Chinois : le mécanisme de préférence européenne, c'est-à-dire de savoir défendre nos entreprises, de savoir défendre à l'intérieur de nos produits un contenu qui soit un contenu européen, pour limiter notre dépendance vis-à-vis d'autres partenaires et notamment de partenaires asiatiques qui ont aujourd'hui des surcapacités et créent des situations de dépendance qui ne sont plus tenables.
La préférence européenne pour nous, et notamment en faveur de l'automobile, avec une part de contenu local dans nos automobiles, est quelque chose d'absolument indispensable.
Question : Qu'est-ce que vous faites du papier tchèque sur la préférence européenne qui appelle justement à de la prudence ?
Sébastien MARTIN : Le papier tchèque sur la préférence européenne mérite que nous en discutions. Il n'est pas opposé par principe à la question de la préférence européenne, mais il dit comme nous, comme la France, qu'il y a un certain nombre de secteurs sur lesquels il faut avancer en matière de préférence européenne.
Nous ne voulons pas faire de la préférence européenne sur absolument tout mais aujourd'hui il y a un certain nombre de secteurs économiques, je pense à l'automobile bien évidemment, je pense à la chimie, je pense à l'industrie sidérurgique, on pourrait penser à la machine-outil par exemple, on pourrait penser à la pharmacie, sur lesquels il est absolument indispensable d'avancer sur la question de la préférence européenne. La préférence européenne sera efficace si elle est ciblée sur un certain nombre de secteurs et qu'elle accompagne l'innovation.
Source https://ue.delegfrance.org, le 10 décembre 2025