Déclaration de M. Laurent Fabius, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, sur le bilan "satisfaisant" de la conférence de l'OMC à Doha au Quatar, Assemblée nationale, le 20 novembre 2001.

Prononcé le

Intervenant(s) : 
  • Laurent Fabius - Ministre de l'économie, des finances et de l'industrie

Circonstance : Réponse à une question d'actualité à l'Assemblée nationale le 20 novembre 2001

Texte intégral

Les participants de la conférence de Doha savaient que les risques étaient grands, soit d'un nouvel échec soit d'un accord acquis au pris de concessions très graves pour la France et l'Europe. Grâce aux efforts de M. Huwart et de M. Lamy, nous y avons échappé. Nous avons réussi à écarter de l'accord ce qui menaçait d'y être inclus : les services publics et la diversité culturelle. S'agissant de l'environnement, les résultats ne sont sans doute pas à la hauteur des attentes, mais au moins est-il pris en considération. A propos des médicaments, sujet sur lequel la France a beaucoup insisté, des dispositions ont été prises qui permettront aux pays pauvres d'avoir accès aux molécules, et notamment à celles qui combattent le VIH-sida. Pour l'agriculture, la solution trouvée n'écarte pas la réforme de la PAC, mais au moins le contenu de la réforme sera choisi par l'Union européenne au lieu de lui être dicté. Enfin, le cercle s'est agrandi avec l'entrée de la Chine.

En bref, les résultats obtenus ont été jugés suffisamment satisfaisants pour que les autorités de l'Etat les acceptent. Il n'empêche que le champ social n'a pas été intégré dans la négociation, ce qui signifie que les partis politiques et les syndicats devront convaincre leurs homologues des pays en développement du bien-fondé de cette revendication, que nous soutenons en leur nom.

La négociation va désormais s'échelonner sur trois ou quatre ans et, plutôt que de "bilan mitigé", je parlerais de résultats satisfaisants, compte tenu des contraintes. Mais il reste beaucoup à faire pour faciliter le développement du commerce, indispensable à la croissance, et la régulation, indispensable à la définition d'une globalisation plus humaine.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 novembre 2001)