Texte intégral
Pourquoi n'y a-t-il toujours pas d'explication sur l'accident de Toulouse ?
Trois enquêtes sont en cours : une enquête judiciaire, une enquête administrative menée par l'Inspection générale de l'environnement, et une enquête interne à Total Fina Elf. Aucune de ces trois enquête n'est terminée car chacune recherche les circonstances et les processus physico-chimiques exacts qui ont pu conduire à l'explosion, dont les causes restent indeterminées pour l'instant.
Quelles propositions pour les sites industriels à risques ?
La maîtrise du risque industriel est une priorité : quelles que soient les localisations des sites industriels, la question de la protection des personnes s'impose. Les organisations syndicales doivent être étroitement associées à la mise en uvre de la sécurité.
L'annonce faite de 150 postes supplémentaires d'inspecteur des installations classées en 2002 constitue, à mon sens, un premier pas vers le doublement nécessaire des effectifs demandé par le ministre de l'Environnement. Les moyens fournis à l'Institut national de l'environnement industriel et des risques ainsi qu'aux autres établissements publics d'expertise doivent être nettement renforcés.
La maîtrise du risque industriel passe par une meilleure évaluation des risques d'accident. La directive Seveso 2 impose aux exploitants des 680 usines les plus à risque de réviser leurs études de danger pour prendre en compte des scénarios d'accident jusqu'à présent ignorés. Le ministère de l'Environnement a demandé que ces études de danger soient toutes remises avant la fin de l'année.
La maîtrise du risque aussi l'implication des acteurs concernés car elle est aussi affaire de démocratie. Des Comités locaux de prévention des risques associant tous les acteurs et capables de jouer un rôle réel d'interpellation, d'information, d'alerte et de mise en garde vont être constitués d'ici à la fin de l'année autour des installations à risque. Il seront dotés de moyens pour pouvoir remplir pleinement leur fonctions, susciter lorsque cela s'avère nécessaire des contre expertises, émettre un avis sur les installations.
Enfin, une réflexion est engagée pour mieux maîtriser l'urbanisation autour des sites industriels sensibles. Des dispositions législatives pour renforcer les dispositifs de maîtrise de l'urbanisation existent et pourront prochainement être proposées. Après les messages d'alerte des associations écologistes, les interrogations actuelles de nombreux élus locaux sur l'implantation de leurs usines Seveso, et mêmes celles de quelques industriels, montrent que c'est désormais la société tout entière qui est confrontée avec le potentiel destructif qu'elle a créé. A la question de la réduction des risques s'ajoute celle de leur répartition géographique et sociale.
(source http://www.noelmamere.eu.org, le 22 mars 2002)
Trois enquêtes sont en cours : une enquête judiciaire, une enquête administrative menée par l'Inspection générale de l'environnement, et une enquête interne à Total Fina Elf. Aucune de ces trois enquête n'est terminée car chacune recherche les circonstances et les processus physico-chimiques exacts qui ont pu conduire à l'explosion, dont les causes restent indeterminées pour l'instant.
Quelles propositions pour les sites industriels à risques ?
La maîtrise du risque industriel est une priorité : quelles que soient les localisations des sites industriels, la question de la protection des personnes s'impose. Les organisations syndicales doivent être étroitement associées à la mise en uvre de la sécurité.
L'annonce faite de 150 postes supplémentaires d'inspecteur des installations classées en 2002 constitue, à mon sens, un premier pas vers le doublement nécessaire des effectifs demandé par le ministre de l'Environnement. Les moyens fournis à l'Institut national de l'environnement industriel et des risques ainsi qu'aux autres établissements publics d'expertise doivent être nettement renforcés.
La maîtrise du risque industriel passe par une meilleure évaluation des risques d'accident. La directive Seveso 2 impose aux exploitants des 680 usines les plus à risque de réviser leurs études de danger pour prendre en compte des scénarios d'accident jusqu'à présent ignorés. Le ministère de l'Environnement a demandé que ces études de danger soient toutes remises avant la fin de l'année.
La maîtrise du risque aussi l'implication des acteurs concernés car elle est aussi affaire de démocratie. Des Comités locaux de prévention des risques associant tous les acteurs et capables de jouer un rôle réel d'interpellation, d'information, d'alerte et de mise en garde vont être constitués d'ici à la fin de l'année autour des installations à risque. Il seront dotés de moyens pour pouvoir remplir pleinement leur fonctions, susciter lorsque cela s'avère nécessaire des contre expertises, émettre un avis sur les installations.
Enfin, une réflexion est engagée pour mieux maîtriser l'urbanisation autour des sites industriels sensibles. Des dispositions législatives pour renforcer les dispositifs de maîtrise de l'urbanisation existent et pourront prochainement être proposées. Après les messages d'alerte des associations écologistes, les interrogations actuelles de nombreux élus locaux sur l'implantation de leurs usines Seveso, et mêmes celles de quelques industriels, montrent que c'est désormais la société tout entière qui est confrontée avec le potentiel destructif qu'elle a créé. A la question de la réduction des risques s'ajoute celle de leur répartition géographique et sociale.
(source http://www.noelmamere.eu.org, le 22 mars 2002)