Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je viens d'accueillir, pour notre premier entretien à Paris, le nouveau ministre jordanien des Affaires étrangères. La France entretient des relations amicales, étroites et constantes avec la Jordanie au plus haut niveau. Au niveau des ministres, nous nous sommes rencontrés brièvement et pour la première fois à Istanbul il y a quelques jours, lors de cette réunion UE/OCI très intéressante organisée par les Turcs.
Aujourd'hui, nous avons fait un tour d'horizon, nous avons en particulier fait le point de la situation au Proche-Orient. Nous avons parlé d'un certain nombre d'autres choses mais nous nous sommes évidemment concentrés sur ce sujet. Je voudrais dire d'emblée que le point important aujourd'hui est qu'il y a une convergence entre les différentes idées européennes qui ont été avancées ces dernières semaines et que nous continuons d'améliorer, de travailler et d'enrichir. Ces idées sont toutes orientées sur l'idée de redonner corps à la recherche d'une solution politique au Proche-Orient. La récente initiative saoudienne exprime bien sûr le sentiment de l'Arabie, mais aussi de la Jordanie, de l'Egypte et de plusieurs autres pays. Il me semble que ce sont des démarches, et notamment celle-ci, qui sont excellentes et vont dans le même sens : celui de redonner une consistance au volet politique de la question du Proche-Orient qui a été complètement abandonné ces derniers temps et qu'il est indispensable de remettre au premier plan.
Nous avons également parlé de nos relations bilatérales qui sont bonnes mais qu'il faut toujours entretenir et améliorer. La France continuera à soutenir et à aider la Jordanie.
(...)
Q - Que pensez-vous de la décision d'Ariel Sharon de créer des zones tampons ?
R - Je pense que cela traduit la prise de conscience du fait que la politique menée depuis un an n'apporte pas la sécurité, c'est un expédient, cela ne résout rien.
Q - Quelle est l'attitude de la France vis-à-vis de la situation dans laquelle se trouve M. Arafat ?
R - Je vais redire ce que nous avons dit à plusieurs reprises : le président Arafat devrait évidemment être libre de ses mouvements. Sur le plan des principes, cette situation est totalement abusive. D'autre part, ce n'est pas cohérent avec le fait qu'on lui demande de jouer un rôle important dans le rétablissement de la sécurité et dans la lutte contre le terrorisme. Ce n'est pas en la paralysant, en réduisant ses moyens que l'on peut obtenir quoi que ce soit d'utile de la part de l'Autorité palestinienne. Mais, cela ne suffirait pas, il faut de toute façon redonner une perspective politique.
Q - Avez-vous parlé de la situation en Iraq, la France ayant lancé un message très clair à l'Iraq récemment concernant l'application des résolutions des Nations unies ?
R Nous en avons évidemment parlé et je voudrais redire que ce que doivent faire les autorité iraquiennes est simple : il faut autoriser sans condition le retour des inspecteurs de l'ONU et les laisser travailler librement. Ce serait l'application des résolutions du Conseil de sécurité.
Q - Peut-on s'attendre à ce qu'il y ait une certaine coordination entre les idées françaises, européennes et les idées saoudiennes développées par le prince héritier Abdallah ? Que pensez-vous des idées saoudiennes ?
R - Je pense que ce sont des idées constructives, très positives. Je souhaite bien sûr que tous ceux qui veulent sortir de l'impasse actuelle puissent travailler ensemble à l'élaboration du volet politique de cette question israélo-palestinienne. Je pense aux Arabes, je pense aux Européens et je souhaite que ceux-ci convainquent les Américains et même le gouvernement israélien de bouger, car il faudra bien bouger.
Q - Pourriez-vous revenir sur l'annonce de M. Sharon, hier, concernant la création de zones tampons. Cela constitue-t-il une surprise dans ce discours ? N'est-ce pas un élément de plus vers l'escalade ?
R - Tant que nous sommes dans la guerre, oui c'est l'escalade. De toute façon, cela ne peut pas davantage résoudre le problème que tout ce qui a été fait avant. Il faut donc changer de terrain.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 février 2002)
Je viens d'accueillir, pour notre premier entretien à Paris, le nouveau ministre jordanien des Affaires étrangères. La France entretient des relations amicales, étroites et constantes avec la Jordanie au plus haut niveau. Au niveau des ministres, nous nous sommes rencontrés brièvement et pour la première fois à Istanbul il y a quelques jours, lors de cette réunion UE/OCI très intéressante organisée par les Turcs.
Aujourd'hui, nous avons fait un tour d'horizon, nous avons en particulier fait le point de la situation au Proche-Orient. Nous avons parlé d'un certain nombre d'autres choses mais nous nous sommes évidemment concentrés sur ce sujet. Je voudrais dire d'emblée que le point important aujourd'hui est qu'il y a une convergence entre les différentes idées européennes qui ont été avancées ces dernières semaines et que nous continuons d'améliorer, de travailler et d'enrichir. Ces idées sont toutes orientées sur l'idée de redonner corps à la recherche d'une solution politique au Proche-Orient. La récente initiative saoudienne exprime bien sûr le sentiment de l'Arabie, mais aussi de la Jordanie, de l'Egypte et de plusieurs autres pays. Il me semble que ce sont des démarches, et notamment celle-ci, qui sont excellentes et vont dans le même sens : celui de redonner une consistance au volet politique de la question du Proche-Orient qui a été complètement abandonné ces derniers temps et qu'il est indispensable de remettre au premier plan.
Nous avons également parlé de nos relations bilatérales qui sont bonnes mais qu'il faut toujours entretenir et améliorer. La France continuera à soutenir et à aider la Jordanie.
(...)
Q - Que pensez-vous de la décision d'Ariel Sharon de créer des zones tampons ?
R - Je pense que cela traduit la prise de conscience du fait que la politique menée depuis un an n'apporte pas la sécurité, c'est un expédient, cela ne résout rien.
Q - Quelle est l'attitude de la France vis-à-vis de la situation dans laquelle se trouve M. Arafat ?
R - Je vais redire ce que nous avons dit à plusieurs reprises : le président Arafat devrait évidemment être libre de ses mouvements. Sur le plan des principes, cette situation est totalement abusive. D'autre part, ce n'est pas cohérent avec le fait qu'on lui demande de jouer un rôle important dans le rétablissement de la sécurité et dans la lutte contre le terrorisme. Ce n'est pas en la paralysant, en réduisant ses moyens que l'on peut obtenir quoi que ce soit d'utile de la part de l'Autorité palestinienne. Mais, cela ne suffirait pas, il faut de toute façon redonner une perspective politique.
Q - Avez-vous parlé de la situation en Iraq, la France ayant lancé un message très clair à l'Iraq récemment concernant l'application des résolutions des Nations unies ?
R Nous en avons évidemment parlé et je voudrais redire que ce que doivent faire les autorité iraquiennes est simple : il faut autoriser sans condition le retour des inspecteurs de l'ONU et les laisser travailler librement. Ce serait l'application des résolutions du Conseil de sécurité.
Q - Peut-on s'attendre à ce qu'il y ait une certaine coordination entre les idées françaises, européennes et les idées saoudiennes développées par le prince héritier Abdallah ? Que pensez-vous des idées saoudiennes ?
R - Je pense que ce sont des idées constructives, très positives. Je souhaite bien sûr que tous ceux qui veulent sortir de l'impasse actuelle puissent travailler ensemble à l'élaboration du volet politique de cette question israélo-palestinienne. Je pense aux Arabes, je pense aux Européens et je souhaite que ceux-ci convainquent les Américains et même le gouvernement israélien de bouger, car il faudra bien bouger.
Q - Pourriez-vous revenir sur l'annonce de M. Sharon, hier, concernant la création de zones tampons. Cela constitue-t-il une surprise dans ce discours ? N'est-ce pas un élément de plus vers l'escalade ?
R - Tant que nous sommes dans la guerre, oui c'est l'escalade. De toute façon, cela ne peut pas davantage résoudre le problème que tout ce qui a été fait avant. Il faut donc changer de terrain.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 février 2002)