Texte intégral
Monsieur le Sénateur,
Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de participer aujourd'hui à la Conférence de l'European Business Congress (EBC) qui, fidèle à sa tradition, a organisé, à l'occasion de son Assemblée Générale annuelle, un débat de haut niveau dont le thème cette année est le lien entre les économies de l'Est et de l'Ouest. Je remercie à cet égard le Président d'EBC, M. VIAKHYREV et Pierre GADONNEIX, Président de Gaz de France d'avoir bien voulu m'y convier.
Le dialogue et la coopération économique renforcée Est Ouest, schématiquement de l'Atlantique à l'Oural, sont, à mes yeux, la clef de la stabilisation, du développement et du rayonnement économique et politique de l'Europe toute entière, c'est à dire de l'ensemble du continent européen.
J'en veux pour preuve l'exemple des Pays d'Europe Centrale et Orientale, hier encore régis par une économie administrée et un pouvoir centralisé. Aujourd'hui, dix ans à peine après la chute du mur de Berlin, libérés par une économie ouverte et orientée majoritairement vers le marché communautaire, ils sont des espaces de stabilité et de croissance, ils sont bien plus que des pays aux portes de l'Union européenne, ils sont partie intégrante de la construction d'une Europe forte.
J'en veux également pour preuve les relations suivies et positives entre l'Union européenne et la Russie, entre l'Union européenne et l'Ukraine. Ainsi que le rappelaient récemment Laurent FABIUS, Ministre de l'Economie des Finances et de l'Industrie et Hubert Védrine, Ministre des Affaires Etrangères, dans le Financial Time : " Nous croyons que le temps est venu, pour que l'Union européenne fonde ses relations avec la Russie sur la mise en place de programmes de coopération à long terme ". Durant la Présidence française, les sommets qui devraient se tenir respectivement les 30 octobre et 15 septembre prochains témoignent de cette volonté.
Ceci m'amène aux échanges économiques et commerciaux entre l'Union européenne et les anciens pays du COMECOM.
Les relations économiques et commerciales entre l'Union européenne et les pays à l'Est de l'Europe n'ont cessé, avec l'appui de la communauté financière internationale, de progresser au rythme des réformes engagées dans ces économies en transition, dont je salue les performances. En 10 ans, nos échanges, importations et exportations, ont quasiment été multiplié par deux passant de 130 000 à 210 000 MdUSD. Je tiens à rappeler qu'elles sont le fait d'une double volonté : celle des Etats eux-mêmes et de leurs efforts de moderniser leur appareil économique, administratif et institutionnel, celle de la communauté internationale qui à veillé à accompagner ces efforts dans le temps.
La déclaration faite hier, par Martin GILLMAN, représentant du FMI à Moscou, lors de la Conférence sur les investissements s'inscrit dans cette perspective. Elle atteste de la volonté du Fonds Monétaire International d'aider financièrement le gouvernement russe, dès lors que la Russie aura fait connaître les priorités de son programme économique.
Le FMI, comme la Banque Mondiale, à l'heure où la Russie renoue avec la croissance, qui ne devrait toutefois pas excéder 1 % en 2000, insistent sur la restructuration du secteur financier, l'amélioration de la transparence budgétaire et de la gestion des réserves de changes par la banque centrale, enfin sur la définition d'une politique fiscale rigoureuse dans la collecte des recettes et attractive dans la mobilisation des investissements directs étrangers. La mise en uvre de ces réformes structurelles est fondamentale car elle la clef de voûte d'une croissance retrouvée et durable.
La France contribue déjà à l'amélioration du climat des affaires. C'est vrai pour les PECO et la Turquie dans le cadre du processus d'adhésion à l'Union européenne, c'est vrai également pour la Russie et l'Ukraine par les nombreuses collaborations bilatérales que nous avons engagées depuis de nombreuses années et dont les résultats commencent à apparaître.
S'agissant du Ministère que je représente, l'Economie, les Finances et l'Industrie, placé sous la responsabilité de Laurent FABIUS, j'évoquerai l'action de partenariat développée par nos administrations en vue de stabiliser et d'améliorer la compétitivité des économies en transition, de renforcer la productivité et la gouvernance des entreprises locales notamment par le recours à l'investissement étranger dans l'ensemble des secteurs économiques en particulier dans les relations intra-firmes (Business to Business).
Si les grands pans industriels sont tous globalement concernés par le commerce pan européen, le secteur de l'énergie a joué, au cours de ces dernières années, un rôle particulièrement important. La Présidence d'European Business Congress, assurée par le Président du premier producteur mondial de gaz, GAZPROM, en est l'illustration. Ce rôle, si j'en juge par les projets qui se dessinent, notamment en matière d'élargissement du réseau de transport avec la construction de nouveaux pipelines se prolongera également dans l'avenir.
Je souhaite vous dire sur ce thème que notre collaboration ne peut se résumer à la seule relation client fournisseur. Des entreprises françaises ont une grande expérience et une expertise technique avérée dans le secteur énergétique. GDF bien sûr mais également beaucoup d'autres en matière d'ingénierie et d'équipement représentent une valeur ajoutée qui réaffirmerait l'esprit de partenariat que j'évoquais il y a un instant et dans une logique de transfert technique et technologique.
" Le fil de l'énergie ", durant les périodes les plus froides des relations Est Ouest, a toujours su maintenir le contact entre les Etats d'un côté et de l'autre du mur de Berlin. Il faut élargir ce fil à d'autres énergies, celles des hommes qui ont décidé de réduire les distances entre l'Est et l'Ouest.
J'ai, au cours de ces derniers mois, eu l'occasion de visiter de nombreux pays à l'Est de l'Europe et de recevoir à Paris de nombreux représentants d'autres pays de l'Est. Chaque fois, j'ai ressenti ce même désir d'ouverture, chaque fois s'est exprimée cette volonté forte de plus d'Europe et de plus de France.
J'envisage de me déplacer prochainement en Russie, avec une délégation d'entreprises afin de regarder avec mes collègues du Gouvernement russe, comment apporter une nouvelle dynamique aux jonctions Est Ouest, dont vous avez montré la voie et tracé le sillon.
Je vous remercie.
(source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr,