Texte intégral
Q - Est-ce que vous estimez que le référendum en Algérie constitue un grand tournant ?
R - C'est certainement une échéance très importante pour les Algériens, une échéance dans leur vie politique, mais naturellement il appartient aux Algériens et pas à nous de faire des commentaires à propos d'un résultat que d'ailleurs je ne connais pas encore. Ce que je peux vous dire c'est que nous souhaitons par rapport à l'Algérie et cela a été exprimé à plusieurs reprises par le président de la République, par le Premier ministre et par moi-même quand j'y suis allé fin juillet, et que j'ai été reçu longuement par le président Bouteflika, nous souhaitons très sincèrement et très amicalement que l'Algérie sorte de cette tragédie qui a été si terrible et que l'Algérie continue de reprendre le contrôle de la situation en matière de sécurité comme c'est largement le cas; pas complètement parce que c'est difficile, mais en tout cas c'est une direction dans laquelle nous souhaitons la voir progresser. On y parle de concorde nationale, nous ne pouvons, nous comme pays partenaire et ami, que la souhaiter naturellement. Nous sommes, par rapport à l'Algérie, dans une attitude de disponibilité amicale, je le répète, et nous souhaitons, bien sûr, développer notre coopération avec ce grand pays voisin dans tous les domaines où il le souhaitera.
Q - Notez-vous une évolution assez positive ces derniers mois dans la situation en Algérie ?
R - Là, ce n'est pas d'ordre strictement diplomatique, mais les informations que nous avons, par exemple, par les hommes d'affaires qui sont restés en Algérie, par le personnel diplomatique, par les journalistes et par toute sorte de gens, montrent qu'il y a depuis quelques mois un vrai changement. Quand je l'avais dit, cela avait étonné certains commentateurs mais pourtant c'est vérifiable. Il y a, en matière de sécurité, moins d'appréhension à circuler, à prendre sa voiture pour aller d'un endroit à un autre; on va à pied et, dans les rues, c'est différent. On le voit dans l'habillement: notamment, la femme n'est plus soumise à cette terreur islamique qui existait à un moment donné. On sent un pays qui veut bouger, qui veut se remettre sur tous les plans. Et on ne peut que le souhaiter pour eux.
Q - La force internationale va arriver au Timor ce week-end. Pensez-vous qu'elle est dotée de moyens efficaces pour rétablir l'ordre et la sécurité dans un processus qui est quand même nouveau ? C'est la première fois qu'on va faire appliquer les résultats du référendum.
R - Il était très important que les pressions internationales sur les autorités civiles et militaires de Timor aboutissent à leur acceptation puisque leur incapacité à rétablir l'ordre et la sécurité à Timor avait été démontrée. Les pressions ont été efficaces, et le président Habibie a accepté. C'était lui qui avait accepté le principe du référendum, donc il est en quelque sorte logique qu'il nous demande ensuite d'aider à remettre de l'ordre. Malheureusement, entre la proclamation des résultats et ce moment il y a eu des massacres que l'on sait et tout cela a été extrêmement pénible. C'est pour cela qu'il ne faut pas perdre une seule minute. Le Conseil de sécurité a été très rapide, parce que tout s'est déroulé en deux ou trois jours, entre l'acceptation par le président de la République et le vote de la résolution qui rendent possible dès maintenant l'action de cette force qui est en cours de constitution. L'Australie en constituera l'essentiel mais il y aura aussi des contingents de nombreux pays asiatiques et de plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne et la France et d'autres qui participeront également. Maintenant, il faut aller le plus vite possible, ce qui permettra à l'aide humanitaire d'être réceptionnée dans des conditions convenables. Ils iront pour rétablir l'ordre et assurer la sécurité pour la période qui vient et reprendre le fil de l'accord conclu avec l'ONU permettant d'aller vers l'indépendance qui a été tranchée clairement par le référendum et qui doit être confirmée par l'assemblée indonésienne. Et, je ne vois pas comment celle-ci pourrait contester cette réalité. Il y a donc une période de transition très périlleuse que cette force devra gérer. Ce qui domine toute notre action maintenant c'est l'urgence.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 1999)
R - C'est certainement une échéance très importante pour les Algériens, une échéance dans leur vie politique, mais naturellement il appartient aux Algériens et pas à nous de faire des commentaires à propos d'un résultat que d'ailleurs je ne connais pas encore. Ce que je peux vous dire c'est que nous souhaitons par rapport à l'Algérie et cela a été exprimé à plusieurs reprises par le président de la République, par le Premier ministre et par moi-même quand j'y suis allé fin juillet, et que j'ai été reçu longuement par le président Bouteflika, nous souhaitons très sincèrement et très amicalement que l'Algérie sorte de cette tragédie qui a été si terrible et que l'Algérie continue de reprendre le contrôle de la situation en matière de sécurité comme c'est largement le cas; pas complètement parce que c'est difficile, mais en tout cas c'est une direction dans laquelle nous souhaitons la voir progresser. On y parle de concorde nationale, nous ne pouvons, nous comme pays partenaire et ami, que la souhaiter naturellement. Nous sommes, par rapport à l'Algérie, dans une attitude de disponibilité amicale, je le répète, et nous souhaitons, bien sûr, développer notre coopération avec ce grand pays voisin dans tous les domaines où il le souhaitera.
Q - Notez-vous une évolution assez positive ces derniers mois dans la situation en Algérie ?
R - Là, ce n'est pas d'ordre strictement diplomatique, mais les informations que nous avons, par exemple, par les hommes d'affaires qui sont restés en Algérie, par le personnel diplomatique, par les journalistes et par toute sorte de gens, montrent qu'il y a depuis quelques mois un vrai changement. Quand je l'avais dit, cela avait étonné certains commentateurs mais pourtant c'est vérifiable. Il y a, en matière de sécurité, moins d'appréhension à circuler, à prendre sa voiture pour aller d'un endroit à un autre; on va à pied et, dans les rues, c'est différent. On le voit dans l'habillement: notamment, la femme n'est plus soumise à cette terreur islamique qui existait à un moment donné. On sent un pays qui veut bouger, qui veut se remettre sur tous les plans. Et on ne peut que le souhaiter pour eux.
Q - La force internationale va arriver au Timor ce week-end. Pensez-vous qu'elle est dotée de moyens efficaces pour rétablir l'ordre et la sécurité dans un processus qui est quand même nouveau ? C'est la première fois qu'on va faire appliquer les résultats du référendum.
R - Il était très important que les pressions internationales sur les autorités civiles et militaires de Timor aboutissent à leur acceptation puisque leur incapacité à rétablir l'ordre et la sécurité à Timor avait été démontrée. Les pressions ont été efficaces, et le président Habibie a accepté. C'était lui qui avait accepté le principe du référendum, donc il est en quelque sorte logique qu'il nous demande ensuite d'aider à remettre de l'ordre. Malheureusement, entre la proclamation des résultats et ce moment il y a eu des massacres que l'on sait et tout cela a été extrêmement pénible. C'est pour cela qu'il ne faut pas perdre une seule minute. Le Conseil de sécurité a été très rapide, parce que tout s'est déroulé en deux ou trois jours, entre l'acceptation par le président de la République et le vote de la résolution qui rendent possible dès maintenant l'action de cette force qui est en cours de constitution. L'Australie en constituera l'essentiel mais il y aura aussi des contingents de nombreux pays asiatiques et de plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne et la France et d'autres qui participeront également. Maintenant, il faut aller le plus vite possible, ce qui permettra à l'aide humanitaire d'être réceptionnée dans des conditions convenables. Ils iront pour rétablir l'ordre et assurer la sécurité pour la période qui vient et reprendre le fil de l'accord conclu avec l'ONU permettant d'aller vers l'indépendance qui a été tranchée clairement par le référendum et qui doit être confirmée par l'assemblée indonésienne. Et, je ne vois pas comment celle-ci pourrait contester cette réalité. Il y a donc une période de transition très périlleuse que cette force devra gérer. Ce qui domine toute notre action maintenant c'est l'urgence.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 septembre 1999)