Intervention du représentant permanent de la France au Conseil de sécurité de l'ONU, le 17 février 1989, sur la situation dans les territoires occupés.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères - Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères

Texte intégral

Le gouvernement français observe avec la plus vive inquiétude la détérioration de la situation dans les territoires occupés de Cisjordanie et de Gaza. L'aggravation de la répression s'est traduite, dans les semaines écoulées, par l'augmentation du nombre des victimes et des blessés, parmi lesquels des adolescents et de jeunes enfants. Ces nouveaux développements justifient la préoccupation de la communauté internationale que nous exprimons aujourd'hui.
- Depuis plus d'un an le soulèvement des jeunes palestiniens se poursuit, entrainant des pertes en vies humaines toujours plus nombreuses, faisant jour après jour de nouveaux blessés. Notre conseil ne peut demeurer indifférent devant ces tragiques événements qui témoignent de la volonté d'un peuple d'affirmer son identité nationale, de sa volonté que cesse l'occupation et de sa détermination à assumer lui-même son destin.
- La France n'a cessé de dénoncer la violence qui ne peut qu'accroître le désespoir et les rancoeurs au sein de populations pourtant appelées à vivre ensemble. La France est intervenue à maintes reprises tant auprès des autorités israéliennes que dans diverses enceintes afin que soient enfin reconnus le droit et la justice. Elle plaide en faveur du dialogue et de la négociation. Une fois de plus, le gouvernement français en appelle aujourd'hui à Israël afin que soient assurées la protection et la sécurité des populations des territoires occupés, conformément aux obligations que le droit international impose à la puissance occupante.
- Chacun de nous dans cette enceinte est convaincu que le statu quo, chaque jour plus meurtrier, n'est plus acceptable. Un espoir de paix est récemment apparu. Il faut le saisir. Israël a le droit de vivre dans des frontières sûres et reconnues. Le peuple palestinien a le droit de disposer d'une patrie, d'une terre et, sur cette terre, de s'organiser dans les structures de son choix. La France estime que la communauté internationale a un rôle à jouer et qu'elle est la mieux à même de favoriser l'établissement d'un dialogue entre les parties directement intéressées.
- C'est pourquoi le gouvernement français est d'avis qu'il est urgent désormais de préparer la réunion d'une conférence internationale à laquelle participeraient toutes les parties concernées et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Le moment est venu pour les membres de la communauté internationale, et particulièrement de notre Conseil, de se mobiliser en faveur de la paix au Proche-Orient, une paix qui sera, pour chacun et pour tous, la meilleure des garanties d'existence et de sécurité.