Texte intégral
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour votre accueil et de vous saluer non seulement comme représentants du ministère de l'Intérieur, mais comme participants à part entière de l'action diplomatique de la France à l'étranger.
Il ne s'agit pas d'une formule convenue. Vous accomplissez en effet toute une série de missions qui participent à la fois de la protection de la France contre des menaces extérieures précises et du rayonnement de notre pays dans le cadre d'actions de coopération internationale.
Nous sommes entrés depuis une dizaine d'années dans une période nouvelle, celle de la mondialisation. Mais si celle-ci se révèle bénéfique en ce qu'elle améliore les échanges entre les hommes et semble génératrice de croissance économique, sa "face cachée" révèle trois risques :
- Les réactions de rejet de tous ceux qui se trouvent exclus, volontairement ou non, de ce vaste mouvement international, réactions qui vont du "repli" identitaire ou communautaire, jusqu'aux expressions les plus violentes de la révolte ;
- Le "contournement" des Etats, soit par la mise en question de leurs frontières physiques devenues transparentes aux flux des échanges et des trafics, soit par l'affaiblissement de leurs normes juridiques devenues inapplicables dans des cadres nationaux trop étroits ;
- L'émergence d'une criminalité nouvelle, transnationale et de mieux en mieux organisée, qui prospère en jouant des différences entre les législations et les pratiques répressives nationales.
Dans de nombreux pays, ces organisations criminelles plus ou moins puissantes, capables de multiplier leurs façades légales pour démultiplier leurs actions, habiles à saisir toutes les opportunités d'un "marché" international du crime en émergence, vont faire une concurrence sérieuse aux autorités légales dans l'exercice de leurs fonctions régaliennes comme de régulation économique et sociale.
Pour la diplomatie française, cela change considérablement la donne. Ainsi par exemple, on ne peut aborder la question de la reconstruction du Kosovo sans partir d'une analyse précise de l'importance économique des trafics illicites - drogue, armes, pétrole, prostitution - dans cette zone. On ne peut s'interroger sur l'aide financière à apporter à un pays sans se demander quelle part en sera détournée pour le seul profit de quelques-uns. On ne peut soutenir des processus politiques qui, présentés comme des compromis nécessaires, cachent en réalité des compromissions irréversibles avec des mafias locales.
La communauté internationale prend lentement conscience de cette évolution :
- en juin 1998, l'Assemblée générale des Nations unies a consacré une session extraordinaire à la lutte contre la drogue ;
- en l'an 2000, le projet de convention globale sur la criminalité organisée doit être finalisé ;
- un projet de convention sur la lutte contre le financement du terrorisme est en cours d'examen aux Nations unies ;
- le G8, dans sa formation "Groupe de Lyon", concentre ses travaux sur la cybercriminalité et sur la criminalité financière.
La France joue un rôle moteur dans toutes ces initiatives, qu'il s'agisse de donner l'impulsion politique - comme pour la convention sur le financement du terrorisme, ou bien lorsqu'elle est elle-même un acteur déterminant dans la négociation.
Le Quai d'Orsay s'attache à sensibiliser nos ambassadeurs à ces évolutions : lors de la dernière conférence des ambassadeurs il y a quinze jours, nous avons ainsi consacré une table ronde à l'étude du phénomène terroriste, après avoir examiné l'année dernière celui des mafias et de la criminalité organisée. Le ministère de l'Intérieur nous a apporté un concours irremplaçable en ces occasions.
Ce qui m'amène à parler de votre rôle, celui d'attachés de police, dans notre dispositif :
Plus que jamais, votre action doit se concevoir en termes de retour pour la sécurité intérieure, qu'il s'agisse de trafics de drogues, d'armes, de filières d'immigration illégale ou de terrorisme. Nous comptons sur vous prioritairement pour informer le gouvernement sur l'évolution de ces menaces dites globales ou "non militaires". Je vous appelle ainsi à jouer pleinement votre rôle d'expert et de conseiller de l'Ambassadeur pour ces questions de sécurité intérieure, afin que celles-ci soient prises en compte dans notre stratégie diplomatique générale. A vous de valoriser pour cela vos contacts à l'étranger ainsi que tous les moyens du réseau de la police nationale, y compris certaines informations que vous transmettent les officiers de liaison en poste dans vos pays de résidence.
Nous comptons sur vous également pour faire face aux demandes croissantes de coopération technique émanant de nos partenaires. Dans le cadre de la réforme du ministère des Affaires étrangères sur laquelle je vais revenir, la consolidation de l'Etat de droit et l'enracinement de la démocratie figurent parmi nos axes prioritaires de travail. Les éléments politiques et diplomatiques resteront fixés par la sous-direction de la sécurité tandis que la sous-direction de la coopération institutionnelle, votre interlocuteur privilégié au sein de la nouvelle Direction du développement et de la coopération technique, soutiendra vos activités de coopération en faveur de la définition et de l'organisation de services de sécurité performants et démocratiques. Dans mon cabinet réorganisé, un conseiller technique va suivre spécialement ces questions relatives aux coopérations visant à promouvoir l'Etat de droit, les activités démocratiques de la société civile et ce qu'il est convenu d'appeler la bonne gouvernance.
J'attire à ce sujet votre attention sur ce qui constitue véritablement le coeur de la réforme de la coopération : le passage d'une diplomatie post-coloniale dans les pays du champ à une diplomatie équilibrée et élargie à la zone de solidarité prioritaire. Cette évolution doit se refléter pour vous à deux niveaux :
- Nous devons viser des coopérations aux résultats durables, fondées sur le partenariat, l'échange d'expérience, le transfert de compétence et excluant de votre part toute activité de substitution ; nous devons aussi parfois repenser les orientations à donner dans certains postes, en faisant par exemple porter mieux l'accent sur la lutte contre la corruption et le blanchiment plutôt que sur des formations à caractère général.
- Nous devons aussi examiner le redéploiement du réseau du SCTIP. Je sais que ce souci est partagé par votre hiérarchie et j'observe que la réunion annuelle de programmation, qui se tient depuis maintenant trois ans au ministère des Affaires étrangères, répond à cette préoccupation. Il importe plus que jamais que nos deux ministères travaillent en étroite collaboration pour assurer une efficacité maximale au réseau de coopération policière à l'étranger.
Plus largement, et profitant de l'excellent climat de confiance entre la DGPN et la Direction politique du Quai d'Orsay, j'appelle à une réflexion entre nos deux ministères sur la nécessité d'anticiper nos besoins futurs. Je citerai deux exemples :
- le premier concerne la présence de policiers français dans les organisations internationales. Ce qui s'est passé à Europol et à Interpol dans les douze derniers mois doit nous conduire à affiner nos stratégies. Je rappelle qu'une présence française de très haut niveau est indispensable à la valorisation de nos pôles d'excellence, notamment en matière de police judiciaire.
- le second est relatif à la nécessité de disposer d'un volant d'intervention à l'étranger pour les situations de crise. Dois-je insister sur la place décisive du volet "police" dans la mission de l'ONU au Kosovo, mission à laquelle le ministère de l'Intérieur apporte un concours précieux, comme cela a déjà été le cas dans d'autres pays fortement déstabilisés, en Haïti et en République Centrafricaine ? Ces situations de demande vont malheureusement se multiplier.
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
J'ai beaucoup parlé de la France. Mais il va de soi que la sécurité de notre pays est indissociable de celle de nos partenaires de l'Union européenne. Cette année est marquée par des avancées notables : l'entrée en vigueur du Traité d'Amsterdam et de la Convention Europol représentent de nouveaux pas dans le sens d'une coopération renforcée dans les domaines de l'intérieur et de la justice. Au mois d'octobre prochain, le Sommet de Tampere y sera exclusivement consacré.
Parallèlement, l'Union européenne offre de plus en plus de possibilités de coopération technique dans les domaines qui vous intéressent : il s'agit prioritairement bien entendu de projets dans les pays d'Europe centrale et orientale, afin de préparer ceux-ci à l'adhésion sans remettre en cause le niveau de sécurité de l'Union. Il s'agit aussi des anciens pays de l'URSS, et tout particulièrement de la Russie.
Je voudrais revenir un instant sur ce pays, dans lequel une délégation du SCTIP a été ouverte cette année. Le Conseil européen de Cologne, au mois de juin dernier, a adopté une stratégie commune pour la Russie dont l'un des volets est la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée. L'actualité récente, s'agissant de scandales financiers, ne peut que renforcer nos inquiétudes. La Russie rencontrera ses partenaires du G8 et de l'Union européenne à deux reprises d'ici la fin de cette année, au niveau des ministres de l'Intérieur et de la Justice, pour aborder les questions de sécurité intérieure. Avec ce pays, vous le voyez clairement, ces questions sont passées au tout premier plan des préoccupations diplomatiques. L'ampleur du problème souligne la nécessité pour nous de dépasser le cadre national et de nous concerter de plus en plus étroitement avec nos partenaires des Quinze, aussi bien pour analyser la situation que pour mettre au point des projets de coopération fiables.
La nécessité d'une telle concertation sur le terrain va se faire ressentir chaque jour davantage : je vous invite donc à entretenir les meilleurs contacts avec vos collègues des autres pays de l'Union européenne ainsi qu'avec le représentant de la Commission dans vos postes respectifs, à identifier les opportunités de financements multilatéraux et à susciter des projets susceptibles d'être financés sur crédits communautaires.
En conclusion, je souhaiterais souligner qu'agir à l'étranger pour la sécurité intérieure de notre pays est une responsabilité éminente. Je ne doute pas que vous serez à la hauteur de cette tâche. Comme le ministre de l'Intérieur, je sais d'ores et déjà pouvoir compter sur vous pour mettre votre expérience, votre dévouement et votre énergie au service de cette mission délicate, même si un bilan très remarquable ne nous dispense pas des efforts d'adaptation nécessaires pour être encore plus performants.
Je tiens enfin, alors que vous allez dans quelques jours regagner vos postes à l'étranger, à vous renouveler toute la confiance du ministère des Affaires étrangères et à vous exprimer mes voeux personnels de pleine réussite dans votre mission, et d'épanouissement pour vous-même et les vôtres.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 09 septembre 1999)
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier pour votre accueil et de vous saluer non seulement comme représentants du ministère de l'Intérieur, mais comme participants à part entière de l'action diplomatique de la France à l'étranger.
Il ne s'agit pas d'une formule convenue. Vous accomplissez en effet toute une série de missions qui participent à la fois de la protection de la France contre des menaces extérieures précises et du rayonnement de notre pays dans le cadre d'actions de coopération internationale.
Nous sommes entrés depuis une dizaine d'années dans une période nouvelle, celle de la mondialisation. Mais si celle-ci se révèle bénéfique en ce qu'elle améliore les échanges entre les hommes et semble génératrice de croissance économique, sa "face cachée" révèle trois risques :
- Les réactions de rejet de tous ceux qui se trouvent exclus, volontairement ou non, de ce vaste mouvement international, réactions qui vont du "repli" identitaire ou communautaire, jusqu'aux expressions les plus violentes de la révolte ;
- Le "contournement" des Etats, soit par la mise en question de leurs frontières physiques devenues transparentes aux flux des échanges et des trafics, soit par l'affaiblissement de leurs normes juridiques devenues inapplicables dans des cadres nationaux trop étroits ;
- L'émergence d'une criminalité nouvelle, transnationale et de mieux en mieux organisée, qui prospère en jouant des différences entre les législations et les pratiques répressives nationales.
Dans de nombreux pays, ces organisations criminelles plus ou moins puissantes, capables de multiplier leurs façades légales pour démultiplier leurs actions, habiles à saisir toutes les opportunités d'un "marché" international du crime en émergence, vont faire une concurrence sérieuse aux autorités légales dans l'exercice de leurs fonctions régaliennes comme de régulation économique et sociale.
Pour la diplomatie française, cela change considérablement la donne. Ainsi par exemple, on ne peut aborder la question de la reconstruction du Kosovo sans partir d'une analyse précise de l'importance économique des trafics illicites - drogue, armes, pétrole, prostitution - dans cette zone. On ne peut s'interroger sur l'aide financière à apporter à un pays sans se demander quelle part en sera détournée pour le seul profit de quelques-uns. On ne peut soutenir des processus politiques qui, présentés comme des compromis nécessaires, cachent en réalité des compromissions irréversibles avec des mafias locales.
La communauté internationale prend lentement conscience de cette évolution :
- en juin 1998, l'Assemblée générale des Nations unies a consacré une session extraordinaire à la lutte contre la drogue ;
- en l'an 2000, le projet de convention globale sur la criminalité organisée doit être finalisé ;
- un projet de convention sur la lutte contre le financement du terrorisme est en cours d'examen aux Nations unies ;
- le G8, dans sa formation "Groupe de Lyon", concentre ses travaux sur la cybercriminalité et sur la criminalité financière.
La France joue un rôle moteur dans toutes ces initiatives, qu'il s'agisse de donner l'impulsion politique - comme pour la convention sur le financement du terrorisme, ou bien lorsqu'elle est elle-même un acteur déterminant dans la négociation.
Le Quai d'Orsay s'attache à sensibiliser nos ambassadeurs à ces évolutions : lors de la dernière conférence des ambassadeurs il y a quinze jours, nous avons ainsi consacré une table ronde à l'étude du phénomène terroriste, après avoir examiné l'année dernière celui des mafias et de la criminalité organisée. Le ministère de l'Intérieur nous a apporté un concours irremplaçable en ces occasions.
Ce qui m'amène à parler de votre rôle, celui d'attachés de police, dans notre dispositif :
Plus que jamais, votre action doit se concevoir en termes de retour pour la sécurité intérieure, qu'il s'agisse de trafics de drogues, d'armes, de filières d'immigration illégale ou de terrorisme. Nous comptons sur vous prioritairement pour informer le gouvernement sur l'évolution de ces menaces dites globales ou "non militaires". Je vous appelle ainsi à jouer pleinement votre rôle d'expert et de conseiller de l'Ambassadeur pour ces questions de sécurité intérieure, afin que celles-ci soient prises en compte dans notre stratégie diplomatique générale. A vous de valoriser pour cela vos contacts à l'étranger ainsi que tous les moyens du réseau de la police nationale, y compris certaines informations que vous transmettent les officiers de liaison en poste dans vos pays de résidence.
Nous comptons sur vous également pour faire face aux demandes croissantes de coopération technique émanant de nos partenaires. Dans le cadre de la réforme du ministère des Affaires étrangères sur laquelle je vais revenir, la consolidation de l'Etat de droit et l'enracinement de la démocratie figurent parmi nos axes prioritaires de travail. Les éléments politiques et diplomatiques resteront fixés par la sous-direction de la sécurité tandis que la sous-direction de la coopération institutionnelle, votre interlocuteur privilégié au sein de la nouvelle Direction du développement et de la coopération technique, soutiendra vos activités de coopération en faveur de la définition et de l'organisation de services de sécurité performants et démocratiques. Dans mon cabinet réorganisé, un conseiller technique va suivre spécialement ces questions relatives aux coopérations visant à promouvoir l'Etat de droit, les activités démocratiques de la société civile et ce qu'il est convenu d'appeler la bonne gouvernance.
J'attire à ce sujet votre attention sur ce qui constitue véritablement le coeur de la réforme de la coopération : le passage d'une diplomatie post-coloniale dans les pays du champ à une diplomatie équilibrée et élargie à la zone de solidarité prioritaire. Cette évolution doit se refléter pour vous à deux niveaux :
- Nous devons viser des coopérations aux résultats durables, fondées sur le partenariat, l'échange d'expérience, le transfert de compétence et excluant de votre part toute activité de substitution ; nous devons aussi parfois repenser les orientations à donner dans certains postes, en faisant par exemple porter mieux l'accent sur la lutte contre la corruption et le blanchiment plutôt que sur des formations à caractère général.
- Nous devons aussi examiner le redéploiement du réseau du SCTIP. Je sais que ce souci est partagé par votre hiérarchie et j'observe que la réunion annuelle de programmation, qui se tient depuis maintenant trois ans au ministère des Affaires étrangères, répond à cette préoccupation. Il importe plus que jamais que nos deux ministères travaillent en étroite collaboration pour assurer une efficacité maximale au réseau de coopération policière à l'étranger.
Plus largement, et profitant de l'excellent climat de confiance entre la DGPN et la Direction politique du Quai d'Orsay, j'appelle à une réflexion entre nos deux ministères sur la nécessité d'anticiper nos besoins futurs. Je citerai deux exemples :
- le premier concerne la présence de policiers français dans les organisations internationales. Ce qui s'est passé à Europol et à Interpol dans les douze derniers mois doit nous conduire à affiner nos stratégies. Je rappelle qu'une présence française de très haut niveau est indispensable à la valorisation de nos pôles d'excellence, notamment en matière de police judiciaire.
- le second est relatif à la nécessité de disposer d'un volant d'intervention à l'étranger pour les situations de crise. Dois-je insister sur la place décisive du volet "police" dans la mission de l'ONU au Kosovo, mission à laquelle le ministère de l'Intérieur apporte un concours précieux, comme cela a déjà été le cas dans d'autres pays fortement déstabilisés, en Haïti et en République Centrafricaine ? Ces situations de demande vont malheureusement se multiplier.
Monsieur le Ministre,
Mesdames et Messieurs,
J'ai beaucoup parlé de la France. Mais il va de soi que la sécurité de notre pays est indissociable de celle de nos partenaires de l'Union européenne. Cette année est marquée par des avancées notables : l'entrée en vigueur du Traité d'Amsterdam et de la Convention Europol représentent de nouveaux pas dans le sens d'une coopération renforcée dans les domaines de l'intérieur et de la justice. Au mois d'octobre prochain, le Sommet de Tampere y sera exclusivement consacré.
Parallèlement, l'Union européenne offre de plus en plus de possibilités de coopération technique dans les domaines qui vous intéressent : il s'agit prioritairement bien entendu de projets dans les pays d'Europe centrale et orientale, afin de préparer ceux-ci à l'adhésion sans remettre en cause le niveau de sécurité de l'Union. Il s'agit aussi des anciens pays de l'URSS, et tout particulièrement de la Russie.
Je voudrais revenir un instant sur ce pays, dans lequel une délégation du SCTIP a été ouverte cette année. Le Conseil européen de Cologne, au mois de juin dernier, a adopté une stratégie commune pour la Russie dont l'un des volets est la lutte contre le trafic de drogue et la criminalité organisée. L'actualité récente, s'agissant de scandales financiers, ne peut que renforcer nos inquiétudes. La Russie rencontrera ses partenaires du G8 et de l'Union européenne à deux reprises d'ici la fin de cette année, au niveau des ministres de l'Intérieur et de la Justice, pour aborder les questions de sécurité intérieure. Avec ce pays, vous le voyez clairement, ces questions sont passées au tout premier plan des préoccupations diplomatiques. L'ampleur du problème souligne la nécessité pour nous de dépasser le cadre national et de nous concerter de plus en plus étroitement avec nos partenaires des Quinze, aussi bien pour analyser la situation que pour mettre au point des projets de coopération fiables.
La nécessité d'une telle concertation sur le terrain va se faire ressentir chaque jour davantage : je vous invite donc à entretenir les meilleurs contacts avec vos collègues des autres pays de l'Union européenne ainsi qu'avec le représentant de la Commission dans vos postes respectifs, à identifier les opportunités de financements multilatéraux et à susciter des projets susceptibles d'être financés sur crédits communautaires.
En conclusion, je souhaiterais souligner qu'agir à l'étranger pour la sécurité intérieure de notre pays est une responsabilité éminente. Je ne doute pas que vous serez à la hauteur de cette tâche. Comme le ministre de l'Intérieur, je sais d'ores et déjà pouvoir compter sur vous pour mettre votre expérience, votre dévouement et votre énergie au service de cette mission délicate, même si un bilan très remarquable ne nous dispense pas des efforts d'adaptation nécessaires pour être encore plus performants.
Je tiens enfin, alors que vous allez dans quelques jours regagner vos postes à l'étranger, à vous renouveler toute la confiance du ministère des Affaires étrangères et à vous exprimer mes voeux personnels de pleine réussite dans votre mission, et d'épanouissement pour vous-même et les vôtres.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 09 septembre 1999)