Communiqué commun diffusé à l'issue de la 16ème conférence des chefs d'Etat de France et d'Afrique tenue à La Baule les 19, 20 et 21 juin 1990.

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Circonstance : 16ème sommet franco-africain du 19 au 21 juin 1990 à La Baule

Média : Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères - Bulletin d'information du ministère des affaires étrangères

Texte intégral

La XVIème Conférence des chefs d'Etat de France et d'Afrique s'est tenue à La Baule les 19, 20 et 21 juin 1990 à l'invitation de Monsieur François Mitterrand, Président de la République française. Trente six Etats y ont participé. La présence d'une délégation de la République de Namibie, nouvellement indépendante, a été unanimement saluée.
- Les chefs d'Etat et de délégation participant à la Conférence ont examiné les grands courants d'évolution qui marquent le monde et l'Afrique. Ils ont envisagé les perspectives qui s'ouvrent pour leurs pays dans la dernière décennie du XXème siècle.
- Un accent particulier a été mis sur la nécessité d'associer plus étroitement les populations concernées à la construction de leur devenir politique, économique et social : pas de développement sans démocratie, pas de démocratie sans développement.
- Les chefs d'Etat et de délégation ont déploré qu'une image parfois caricaturale soit actuellement donnée de l'Afrique. Cette présentation décourageante contribue aux difficultés qu'elle prétend dénoncer et ne correspond pas à une vision objective des réalités et des perspectives des pays de ce continent.
- Le Sommet a constaté les efforts des Etats africains pour surmonter la crise économique et financière et créer les conditions de développement répondant aux critères universels de la démocratie.
- Les chefs d'Etat et de délégation ont souligné qu'après avoir été la conséquence du sous-développement, la dette en est devenue l'un des facteurs principaux. Ils ont appelé les pays industrialisés à rechercher en commun les moyens de mettre un terme à l'endettement africain. Ils ont pris connaissance des propositions que la France entend présenter à ses partenaires du groupe des sept pays industrialisés et à la Conférence des Nations unies sur les Pays les Moins Avancés.
- Le grand marché européen de 1993 ainsi que l'aide aux pays de l'Europe de l'Est ne doivent en aucune manière avoir des conséquences négatives sur l'Afrique. Il a, au contraire, été souligné que ces évolutions représentaient une chance nouvelle pour le continent africain qui doit s'adapter pour en tirer des effets bénéfiques.
La récente conclusion de la Convention de Lomé, sous présidence française, a témoigné de la confiance et de la solidarité renouvelées entre l'Afrique et l'Europe.
- Les participants ont relevé les réformes entreprises dans de nombreux pays africains qui devraient contribuer au rétablissement d'un climat de confiance favorable à la reprise d'un courant d'investissement.
- Les chefs d'Etat et de délégation des pays membres de la zone franc ont souligné que celle-ci constitue aujourd'hui un facteur de stabilité économique et favorise une coopération exemplaire. Ils ont réaffirmé leur attachement au maintien de la parité existante entre le franc français et le franc CFA.
- Les délégations ont réitéré leur condamnation de l'apartheid. Elles se sont félicitées de la libération de Nelson Mandela et ont pris acte des évolutions en cours en Afrique du Sud.
- Les délégations ont déploré les effets de la guerre civile en Angola et au Mozambique, elles appellent de leurs voeux une solution négociée.
- Les chefs d'Etat et de délégation ont rendu hommage à l'Egypte pour les efforts entrepris depuis un an sous l'égide de l'OUA, auprès du Sénégal et de la Mauritanie. Ils espèrent que le différend entre ces deux Etats africains trouvera une solution permettant la reprise rapide de relations amicales et l'arrêt des incidents qui éprouvent cruellement les populations.
- Les participants ont examiné l'état d'avancement des divers projets dont la mise en oeuvre avait été décidée lors des précédents Sommets. Ils ont marqué leur satisfaction devant le progrès réalisé par les projets d'Observatoire du Sahara et du Sahel, d'éco-forces et de coopération scientifique et médicale.
- Ils sont convenus qu'une réunion de suivi des ministres des affaires étrangères aurait lieu en juin 1991 à Paris. Cette réunion arrêtera le lieu et la date précise de la XVIIème Conférence qui se tiendra en 1992.
- Les chefs d'Etat et de délégation se sont félicités de la qualité, de la sincérité et de l'esprit constructif du dialogue, du climat d'amitié et de confiance dans lequel ce Sommet s'est déroulé.