Texte intégral
A. Hausser - Vous êtes en campagne depuis le 23 novembre 2000 ; vous êtes aujourd'hui dans la dernière ligne droite. On appelle à voter "utile", c'est-à-dire que ceux que l'on appelle les "grands" appellent les électeurs à porter leur suffrage sur leur nom dès le premier tour.
- "C'est un vote inutile, puisqu'ils auront le second tour. Le vote utile, c'est le vote du premier tour, c'est le vote où on se fait plaisir. Au premier tour, on dit ce dont on a vraiment envie pour la France et au second tour, on dit ce que l'on ne veut pas. Si on veut faire un vote utile, j'invite à oser, et particulièrement pour les millions de Français qui ont envie de faire bouger la France, qui se disent que l'on a besoin de programmes un peu plus fort après cinq années de cohabitation stérile, on a besoin de réformes audacieuses, modernes, libérales, c'est-à-dire celles que je porte. C'est la raison pour laquelle je crois que le vote utile, c'est celui du premier tour."
Quelle serait la réforme numéro un ?
- "Je l'ai indiquée depuis longtemps : c'est celle qui vise à décoincer la France..."
C'est trop vaste !
- "Attendez ! Une grande réforme institutionnelle et constitutionnelle adoptée par référendum, qui vise non seulement à créer de vrais pouvoirs régionaux, de vrais gouvernements régionaux, pas une timide décentralisation, mais à réduire la loi à un rôle essentiel - des règles de principe, générales - et à ouvrir un immense espace aux partenaires sociaux. Un exemple : les 35 heures. Il est absurde que ce soit la loi qui décide de la durée hebdomadaire, obligatoire dans toutes les entreprises."
On l'abroge ?
- "On laisse faire les partenaires sociaux, comme dans tous les pays. La durée du travail est différente d'une entreprise à une autre, de la petite charcuterie à l'entreprise qui travaille à la chaîne. Donc, normalement, ceci est du ressort des partenaires sociaux. Il y a beaucoup de choses qui remontent à Paris, qui sont décidées à Paris et qui devraient être laissées à l'initiative des citoyens, à l'initiative des collectivités locales, à l'initiative des partenaires sociaux. Pour moi, c'est la première réforme."
Un grand "décoincement", comme vous dites, entraînerait quand même un certain nombre d'inégalités ; il y a des régions plus riches que d'autres.
- "Vous maintenez en tout cas le rôle de l'Etat, dont le rôle essentiel consiste à faire en sorte qu'il y ait une péréquation, et notamment, moi qui suis farouchement attaché à l'égalité des chances - égalité des chances des gamins dans les cités, dans les quartiers, cette part de la jeunesse qui aujourd'hui fait France à part, parce qu'elle a le sentiment qu'elle n'a pas sa chance dans notre pays -, je suis en même temps attaché à l'égalité des chances entre les territoires, à faire en sorte que l'on puisse aussi réussir dans notre province profonde."
Vous avez été un ces premiers à prôner une réforme hardie pour la Corse, pour les institutions de Corse. Aujourd'hui, le candidat J. Chirac se rend dans l'Ile de Beauté ; il se prononce pour un aménagement du statut de l'île. C'est quand même la première fois qu'il y fait vraiment allusion.
- "C'est bien, c'est un petit pas dans la bonne direction !"
Il a proposé une révision de la Constitution, que vous avez saluée ; vous comptez les points ?
- "C'est le deuxième petit pas dans la bonne direction ! A l'évidence, cet uniforme jacobin, centralisateur craque de toute part. Le général de Gaulle le disait lui-même, en Bretagne en 1969 : combien de décennies il faudra encore attendre pour faire les vraies réformes ? Dans cette campagne électorale, j'essaie de poser les vrais problèmes. J'ai quelque crédibilité, parce que les convictions qui sont les miennes ne sont pas les convictions de circonstances, elles sont ancrées dans la durée et dans tous les postes de responsabilités qui ont été les miens. [Au niveau] ministériel, j'ai mis en oeuvre des réformes auxquelles je croyais et, quand je n'ai pas pu les mettre en oeuvre, je suis parti. Je représente dans cette campagne présidentielle le grand courant libéral, moderne, réformateur européen. Et j'ai le sentiment d'être un peu le seul, aujourd'hui. Je suis à l'aise de Blair à Aznar, mais j'ai le sentiment que tous les autres candidats font Europe à part."
De Blair à Aznar, mais finalement, vous n'avez pas vraiment percé dans les sondages...
- "Attendez d'abord ce qui se passera le 21 au soir, parce que je crois que c'est là le vrai sondage. J'ai le sentiment - peut-être serais-je détrompé - que le pronostic qui est le mien, depuis le début, à savoir que ce rendez-vous dans les urnes le 21 sera un rendez-vous sérieux, où les Français vont s'arrêter et réfléchir sur ce que sont les vraies réformes qu'il faut faire, vous aurez un vote constructif dans les urnes. Je ne crois pas à ce que j'entends, lis et observe ici et là. J'observe évidemment cette montée de la résignation, ces gens qui se disent qu'il n'y a que Chirac et Jospin, ou ceux qui disent qu'ils n'en veulent pas, et qui donc, protestent, contestent ; ou ceux encore qui se réfugient dans l'abstention. Je crois à un vote constructif dans les urnes dimanche prochain. Je représente une part importante de ce vote constructif, puisque je suis vraiment le seul à avoir un projet, une vision, des propositions précises, une méthode, un calendrier..."
Vous n'êtes pas le seul à le dire !
- "Si les Français se comportent comme ils disent qu'ils veulent se comporter, à savoir que pour eux, la solidité, la crédibilité et le projet doivent décider, alors rendez-vous dans les urnes dimanche soir."
Il y aura un second tour ; qu'est-ce qui déterminera votre position pour le deuxième tour, en admettant que vous n'y soyez pas ?
- "Au second tour, j'essaierai de faire peser au maximum les voix de celles et ceux qui se seront prononcés pour moi au premier tour. Il faudra sans doute rassembler. Il appartiendra à celui qui sera en charge de faire le rassemblement de respecter ce qu'auront dit les autres électeurs. En tout cas, les voix qui se porteront sur moi ne seront pas des voix perdues, elles seront indispensables pour gagner dans une franche alternative au socialisme. J'entends bien en être le garant pour qu'elles ne soient pas trompées ou gâchées une fois de plus."
Ce rassemblement se fera sur la base d'un texte, d'un programme ?
- "Nous n'en sommes pas là ; rendez-vous d'abord, si vous le permettez, dimanche soir."
Vous ne réfléchissez pas à l'organisation de la droite après l'élection présidentielle ?
- "Pour l'instant, je réfléchis et mon horizon s'arrête à dimanche soir. Ensuite, nous aurons l'entre-deux tours et il faudra gagner l'élection présidentielle. L'opposition de la droite n'a jamais gagné une élection avec des programmes mollassons ou tiédasses. Elle a toujours gagné les élections avec des programmes audacieux : en 1956, en 1993, en 1995. Et j'y étais souvent pour quelque chose. Donc, au second tour, je suis le candidat à réformes ajoutées, partenaire loyal d'une alliance, à condition que l'on veuille bien, avec moi, faire bouger la France."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 16 avril 2002)
- "C'est un vote inutile, puisqu'ils auront le second tour. Le vote utile, c'est le vote du premier tour, c'est le vote où on se fait plaisir. Au premier tour, on dit ce dont on a vraiment envie pour la France et au second tour, on dit ce que l'on ne veut pas. Si on veut faire un vote utile, j'invite à oser, et particulièrement pour les millions de Français qui ont envie de faire bouger la France, qui se disent que l'on a besoin de programmes un peu plus fort après cinq années de cohabitation stérile, on a besoin de réformes audacieuses, modernes, libérales, c'est-à-dire celles que je porte. C'est la raison pour laquelle je crois que le vote utile, c'est celui du premier tour."
Quelle serait la réforme numéro un ?
- "Je l'ai indiquée depuis longtemps : c'est celle qui vise à décoincer la France..."
C'est trop vaste !
- "Attendez ! Une grande réforme institutionnelle et constitutionnelle adoptée par référendum, qui vise non seulement à créer de vrais pouvoirs régionaux, de vrais gouvernements régionaux, pas une timide décentralisation, mais à réduire la loi à un rôle essentiel - des règles de principe, générales - et à ouvrir un immense espace aux partenaires sociaux. Un exemple : les 35 heures. Il est absurde que ce soit la loi qui décide de la durée hebdomadaire, obligatoire dans toutes les entreprises."
On l'abroge ?
- "On laisse faire les partenaires sociaux, comme dans tous les pays. La durée du travail est différente d'une entreprise à une autre, de la petite charcuterie à l'entreprise qui travaille à la chaîne. Donc, normalement, ceci est du ressort des partenaires sociaux. Il y a beaucoup de choses qui remontent à Paris, qui sont décidées à Paris et qui devraient être laissées à l'initiative des citoyens, à l'initiative des collectivités locales, à l'initiative des partenaires sociaux. Pour moi, c'est la première réforme."
Un grand "décoincement", comme vous dites, entraînerait quand même un certain nombre d'inégalités ; il y a des régions plus riches que d'autres.
- "Vous maintenez en tout cas le rôle de l'Etat, dont le rôle essentiel consiste à faire en sorte qu'il y ait une péréquation, et notamment, moi qui suis farouchement attaché à l'égalité des chances - égalité des chances des gamins dans les cités, dans les quartiers, cette part de la jeunesse qui aujourd'hui fait France à part, parce qu'elle a le sentiment qu'elle n'a pas sa chance dans notre pays -, je suis en même temps attaché à l'égalité des chances entre les territoires, à faire en sorte que l'on puisse aussi réussir dans notre province profonde."
Vous avez été un ces premiers à prôner une réforme hardie pour la Corse, pour les institutions de Corse. Aujourd'hui, le candidat J. Chirac se rend dans l'Ile de Beauté ; il se prononce pour un aménagement du statut de l'île. C'est quand même la première fois qu'il y fait vraiment allusion.
- "C'est bien, c'est un petit pas dans la bonne direction !"
Il a proposé une révision de la Constitution, que vous avez saluée ; vous comptez les points ?
- "C'est le deuxième petit pas dans la bonne direction ! A l'évidence, cet uniforme jacobin, centralisateur craque de toute part. Le général de Gaulle le disait lui-même, en Bretagne en 1969 : combien de décennies il faudra encore attendre pour faire les vraies réformes ? Dans cette campagne électorale, j'essaie de poser les vrais problèmes. J'ai quelque crédibilité, parce que les convictions qui sont les miennes ne sont pas les convictions de circonstances, elles sont ancrées dans la durée et dans tous les postes de responsabilités qui ont été les miens. [Au niveau] ministériel, j'ai mis en oeuvre des réformes auxquelles je croyais et, quand je n'ai pas pu les mettre en oeuvre, je suis parti. Je représente dans cette campagne présidentielle le grand courant libéral, moderne, réformateur européen. Et j'ai le sentiment d'être un peu le seul, aujourd'hui. Je suis à l'aise de Blair à Aznar, mais j'ai le sentiment que tous les autres candidats font Europe à part."
De Blair à Aznar, mais finalement, vous n'avez pas vraiment percé dans les sondages...
- "Attendez d'abord ce qui se passera le 21 au soir, parce que je crois que c'est là le vrai sondage. J'ai le sentiment - peut-être serais-je détrompé - que le pronostic qui est le mien, depuis le début, à savoir que ce rendez-vous dans les urnes le 21 sera un rendez-vous sérieux, où les Français vont s'arrêter et réfléchir sur ce que sont les vraies réformes qu'il faut faire, vous aurez un vote constructif dans les urnes. Je ne crois pas à ce que j'entends, lis et observe ici et là. J'observe évidemment cette montée de la résignation, ces gens qui se disent qu'il n'y a que Chirac et Jospin, ou ceux qui disent qu'ils n'en veulent pas, et qui donc, protestent, contestent ; ou ceux encore qui se réfugient dans l'abstention. Je crois à un vote constructif dans les urnes dimanche prochain. Je représente une part importante de ce vote constructif, puisque je suis vraiment le seul à avoir un projet, une vision, des propositions précises, une méthode, un calendrier..."
Vous n'êtes pas le seul à le dire !
- "Si les Français se comportent comme ils disent qu'ils veulent se comporter, à savoir que pour eux, la solidité, la crédibilité et le projet doivent décider, alors rendez-vous dans les urnes dimanche soir."
Il y aura un second tour ; qu'est-ce qui déterminera votre position pour le deuxième tour, en admettant que vous n'y soyez pas ?
- "Au second tour, j'essaierai de faire peser au maximum les voix de celles et ceux qui se seront prononcés pour moi au premier tour. Il faudra sans doute rassembler. Il appartiendra à celui qui sera en charge de faire le rassemblement de respecter ce qu'auront dit les autres électeurs. En tout cas, les voix qui se porteront sur moi ne seront pas des voix perdues, elles seront indispensables pour gagner dans une franche alternative au socialisme. J'entends bien en être le garant pour qu'elles ne soient pas trompées ou gâchées une fois de plus."
Ce rassemblement se fera sur la base d'un texte, d'un programme ?
- "Nous n'en sommes pas là ; rendez-vous d'abord, si vous le permettez, dimanche soir."
Vous ne réfléchissez pas à l'organisation de la droite après l'élection présidentielle ?
- "Pour l'instant, je réfléchis et mon horizon s'arrête à dimanche soir. Ensuite, nous aurons l'entre-deux tours et il faudra gagner l'élection présidentielle. L'opposition de la droite n'a jamais gagné une élection avec des programmes mollassons ou tiédasses. Elle a toujours gagné les élections avec des programmes audacieux : en 1956, en 1993, en 1995. Et j'y étais souvent pour quelque chose. Donc, au second tour, je suis le candidat à réformes ajoutées, partenaire loyal d'une alliance, à condition que l'on veuille bien, avec moi, faire bouger la France."
(source : Premier ministre, Service d'information du gouvernement, le 16 avril 2002)