Texte intégral
A. Hausser -
Vous étiez candidat de la Ligue communiste révolutionnaire à l'élection présidentielle, vous êtes aujourd'hui candidat aux législatives à Paris contre D. Vaillant. C'est parce que c'est votre arrondissement ou est-ce que vous avez choisi la circonscription de D. Vaillant à cause de l'insécurité ?
- "Non, il se trouve que c'est mon arrondissement, c'est là où j'habite. C'est vrai qu'il y aura une campagne un peu symbolique de ce qui se passe nationalement. D'abord parce que dans le 18ème arrondissement et dans le 19ème, on retrouve un peu les problèmes qui se posent partout, avec une misère de plus en plus grande, avec quand même un quart de la population qui gagne en dessous du seuil de pauvreté, par exemple. Et puis face à cela, une droite qui sera mon adversaire politique, et une gauche avec laquelle je ne suis pas d'accord, notamment celle de Vaillant, que ce soit sur le tout sécuritaire, ou sur la politique sociale qu'il propose ou plutôt qu'il ne propose pas."
C'est quand même bizarre que vous luttiez contre le tout sécuritaire de la gauche, parce que la droite lui reproche justement de ne pas avoir été assez sécuritaire.
- "En l'occurrence, la gauche et la droite, y compris sur ces arrondissements, se sont retrouvées main dans la main depuis plus de quinze ans pour nous faire croire qu'en mettant un commissariat dans chaque quartier et un flic derrière chaque citoyen, on allait régler nos problèmes quotidiens, dont les problèmes de violence qui malheureusement n'ont pas été réglés. Donc, c'est le constat d'un échec, maintenant il faudrait peut-être se poser les vrais problèmes."
Je vais vous poser une question administrative : vous n'avez pas raté votre dépôt de dossier pour la campagne officielle. D'autres partis l'ont fait, ont été victimes de la Pentecôte ?
- "On a déposé à temps, mais on aura un temps d'antenne qui sera quand même relativement court."
C'est la logique de l'élection. Vous n'avez pas réussi à vous entendre avec Lutte Ouvrière pour cette campagne législative, pas plus que pour la présidentielle d'ailleurs. Lutte Ouvrière vous a reproché d'avoir appelé à voter pour J. Chirac au deuxième tour de la présidentielle ; quand vous avez vu le score qu'il a réalisé, vous vous dites que finalement elle a eu raison ou vos ne regrettez pas votre geste ?
- "On ne regrette pas d'avoir fait en sorte de faire barrage à l'extrême droite dans la rue comme dans les élections, d'avoir shooté Le Pen, d'avoir participé d'abord - et c'est quand même la première leçon - à ce mouvement de la rue, qui est un mouvement de la jeunesse antifasciste. Sûrement pas ! Nous, après, on n'a jamais apporté, à aucun moment, un soutien politique à J. Chirac. D'abord parce qu'on n'avait pas oublié les petites déclarations sur le bruit et l'odeur des immigrés dans les HLM, par exemple, les législations racistes de ses différents gouvernements et son programme politique. Maintenant, on regrette, et pour nous, quoi qu'il en soit, ce n'était pas un motif de non accord entre Lutte Ouvrière et la LCR. Lutte Ouvrière, malheureusement, opte une fois de plus pour le sectarisme plutôt que pour l'unité. Maintenant, la droite sera unie, la gauche plurielle sera unie aussi, il y a que l'extrême gauche qui sera divisée."
Et le grand parti d'extrême gauche dont vous rêvez, dont rêve Lutte Ouvrière, c'est un peu le fantasme parce que tout le monde en parle mais personne n'y arrive ?
- "Non, nous pensons qu'on va prendre nos responsabilités. On a un rôle nouveau depuis l'élection présidentielle, on a fait quand même 1.200.000 électeurs, donc ça fait qu'aujourd'hui on a des responsabilités. Nous lançons un appel dès maintenant, à co-organiser des forums à la rentrée avec tous ceux et toutes celles qui souhaitent discuter du contenu d'un nouveau parti, de la forme d'un nouveau parti sans bluffer personne, on ne va pas lancer un grand parti à la rentrée, notamment parce que l'extrême gauche est divisée, parce qu'aujourd'hui il n'y a pas d'autres partenaires nationalement qui veuillent discuter avec nous. Mais par contre, on sent bien que dans les organisations de la gauche plurielle, que ce soit au Parti communiste, aux Verts, même au Parti socialiste et puis surtout dans le mouvement social, il y a de plus en plus de gens qui pensent qu'il y a la place pour un nouveau parti à la gauche de la gauche plurielle."
Et un rapprochement avec le Parti communiste ?
- "Avec la direction du Parti communiste, sûrement pas. Elle a choisi une fois de plus de s'asseoir tout de suite autour d'une table avec le Parti socialiste pour se partager le gâteau des circonscriptions. Par contre avec des militants, oui, bien entendu."
Les nouveaux adhérents dont se réclament tous les partis politiques en France aujourd'hui, vous en êtes également ?
- "Il y a effectivement pas mal de monde qui vient taper à la porte, dont beaucoup de jeunes. On a plus de 3.000 demandes de contacts depuis l'élection présidentielle et je crois que ça continue. Je crois que pour beaucoup, il y en a beaucoup qui se sont identifiés dans la campagne présidentielle et pour qui la mauvaise nouvelle du premier tour a été un déclic, mais comme pour beaucoup, à l'engagement collectif. C'est-à-dire qu'à un moment, trop c'est trop ! il faut chercher à changer les choses. Donc, il y a pas mal de personnes qui, effectivement, viennent à nos réunions, qui veulent rejoindre les rangs de la LCR et qui sont les bienvenues d'ailleurs."
On change en discutant, en manifestant ?
- "En s'organisant, en construisant une organisation politique, notamment, dont l'objectif est de construire le nouveau parti dont je parlais tout à l'heure. Et puis qui est présent dans les grands combats actuels : antifasciste, féministe, écologiste, anticapitaliste ou contre la mondialisation, comme c'était le cas dans la rue hier à Paris."
Vous avez manifesté contre la venue de G. Bush ; c'est presque un rituel maintenant, il faut manifester quand un Président américain vient à Paris ?
- "Ce qui est un rituel, c'est la politique de la mondialisation actuelle qui change malheureusement pas, qui fait des dégâts sur la planète entière. C'est ce qu'on a voulu dénoncer d'abord : un nouvel ordre mondial qu'on condamne, qu'on combat aujourd'hui, qui est capable de ruiner en quelques mois un pays comme l'Argentine, qui est capable de laisser un peuple palestinien tout entier se faire mettre en prison par un Sharon assassin, et puis qui est capable de se rendre coupable de faire crever un continent tout entier comme l'Afrique, par exemple. Et la force du mouvement antimondialisation - qui n'est pas notre mouvement, c'est un mouvement pluraliste, unitaire, dans lequel il y a des syndicats, des associations, des partis -, c'est de réclamer des mesures d'urgence, par exemple, comme l'annulation de la dette du tiers monde."
Quand certains reprochent à G. Bush de faire la guerre à certains pays, on pense notamment à l'Afghanistan, à l'Irak, vous êtes également du côté de ceux-là ?
- "Absolument. Nous avons toujours dénoncé la volonté guerrière, pas seulement des Etats-Unis malheureusement, mais de toute une communauté internationale qui s'est retrouvée après l'Afghanistan avec l'Irak en ligne de mire. Et puis surtout, qu'on n'a plus vraiment entendu au moment du Moyen-Orient, là où justement il y aurait eu besoin d'une vraie politique diplomatique pour faire en sorte qu'on arrive à un vrai processus de paix."
Comment prenez-vous la lutte contre le terrorisme ?
- "La lutte contre le terrorisme, malheureusement, sert souvent d'argument à une politique du tout sécuritaire dans les pays un peu partout sur la planète entière. Elle ne justifie en rien, par exemple, qu'on continue à jouer avec le feu en continuant à armer l'Inde et le Pakistan."
Vous parliez tout à l'heure de l'Afrique, je pense que l'Europe aussi, et la France singulièrement, aurait également sa responsabilité. Pourquoi vous en prendre uniquement aux Américains ?
- "On ne s'en prend pas uniquement aux Américains, on n'oublie pas nos propres responsabilités de nos dirigeants et de nos gouvernements successifs. D'ailleurs , à la manifestation hier, on était là pour rappeler que l'Etat français a sa part de responsabilités, notamment avec une entreprise comme TotalElfFina, qui finance des régimes dictatoriaux sanglants en Afrique."
Vous êtes de toutes les manifestations contre tout ?
- "De toutes les manifestations où il y a besoin d'y être. Mais on est aussi efficace dans les élections, en tous les cas de plus en plus. On a aussi maintenant des conseillers municipaux, des conseillers régionaux, on a même des députés européens. Là, on espère - ce ne serait pas complètement illogique - qu'il y ait enfin des députés révolutionnaires sur les bancs de l'Assemblée nationale à ces élections législatives. Quand on a plus d'1.200.000 électeurs, ce serait presque cohérent."
Donc vous dites " vive la proportionnelle " ?
- "On attend la proportionnelle, ce serait la moindre des choses. Ce serait un plus démocratique qui manque quand même actuellement."
Et est-ce que vous êtes d'accord quand certains disent qu'il faut que seuls les deux premiers puissent rester en lice pour le deuxième tour ?
- "Je pense qu'il faudrait revoir complètement le système électoral actuel, comme de façon plus générale la Vème République ; on vient quand même de s'en rendre compte aux dernières élections présidentielles avec un paradoxe démentiel, c'est-à-dire qu'un président de la République n'a peut-être jamais été aussi mal élu avec autant de voix. Y compris la fonction présidentielle qui, pour nous, est exorbitante, antidémocratique, qui fait qu'un seul homme aujourd'hui a le pouvoir d'appuyer sur un bouton nucléaire. Ce qui n'est pas tout à fait rassurant quand on voit que Le Pen arrive au deuxième tour."
Et cela, ne date pas d'hier...
(source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 mai 2002)
Vous étiez candidat de la Ligue communiste révolutionnaire à l'élection présidentielle, vous êtes aujourd'hui candidat aux législatives à Paris contre D. Vaillant. C'est parce que c'est votre arrondissement ou est-ce que vous avez choisi la circonscription de D. Vaillant à cause de l'insécurité ?
- "Non, il se trouve que c'est mon arrondissement, c'est là où j'habite. C'est vrai qu'il y aura une campagne un peu symbolique de ce qui se passe nationalement. D'abord parce que dans le 18ème arrondissement et dans le 19ème, on retrouve un peu les problèmes qui se posent partout, avec une misère de plus en plus grande, avec quand même un quart de la population qui gagne en dessous du seuil de pauvreté, par exemple. Et puis face à cela, une droite qui sera mon adversaire politique, et une gauche avec laquelle je ne suis pas d'accord, notamment celle de Vaillant, que ce soit sur le tout sécuritaire, ou sur la politique sociale qu'il propose ou plutôt qu'il ne propose pas."
C'est quand même bizarre que vous luttiez contre le tout sécuritaire de la gauche, parce que la droite lui reproche justement de ne pas avoir été assez sécuritaire.
- "En l'occurrence, la gauche et la droite, y compris sur ces arrondissements, se sont retrouvées main dans la main depuis plus de quinze ans pour nous faire croire qu'en mettant un commissariat dans chaque quartier et un flic derrière chaque citoyen, on allait régler nos problèmes quotidiens, dont les problèmes de violence qui malheureusement n'ont pas été réglés. Donc, c'est le constat d'un échec, maintenant il faudrait peut-être se poser les vrais problèmes."
Je vais vous poser une question administrative : vous n'avez pas raté votre dépôt de dossier pour la campagne officielle. D'autres partis l'ont fait, ont été victimes de la Pentecôte ?
- "On a déposé à temps, mais on aura un temps d'antenne qui sera quand même relativement court."
C'est la logique de l'élection. Vous n'avez pas réussi à vous entendre avec Lutte Ouvrière pour cette campagne législative, pas plus que pour la présidentielle d'ailleurs. Lutte Ouvrière vous a reproché d'avoir appelé à voter pour J. Chirac au deuxième tour de la présidentielle ; quand vous avez vu le score qu'il a réalisé, vous vous dites que finalement elle a eu raison ou vos ne regrettez pas votre geste ?
- "On ne regrette pas d'avoir fait en sorte de faire barrage à l'extrême droite dans la rue comme dans les élections, d'avoir shooté Le Pen, d'avoir participé d'abord - et c'est quand même la première leçon - à ce mouvement de la rue, qui est un mouvement de la jeunesse antifasciste. Sûrement pas ! Nous, après, on n'a jamais apporté, à aucun moment, un soutien politique à J. Chirac. D'abord parce qu'on n'avait pas oublié les petites déclarations sur le bruit et l'odeur des immigrés dans les HLM, par exemple, les législations racistes de ses différents gouvernements et son programme politique. Maintenant, on regrette, et pour nous, quoi qu'il en soit, ce n'était pas un motif de non accord entre Lutte Ouvrière et la LCR. Lutte Ouvrière, malheureusement, opte une fois de plus pour le sectarisme plutôt que pour l'unité. Maintenant, la droite sera unie, la gauche plurielle sera unie aussi, il y a que l'extrême gauche qui sera divisée."
Et le grand parti d'extrême gauche dont vous rêvez, dont rêve Lutte Ouvrière, c'est un peu le fantasme parce que tout le monde en parle mais personne n'y arrive ?
- "Non, nous pensons qu'on va prendre nos responsabilités. On a un rôle nouveau depuis l'élection présidentielle, on a fait quand même 1.200.000 électeurs, donc ça fait qu'aujourd'hui on a des responsabilités. Nous lançons un appel dès maintenant, à co-organiser des forums à la rentrée avec tous ceux et toutes celles qui souhaitent discuter du contenu d'un nouveau parti, de la forme d'un nouveau parti sans bluffer personne, on ne va pas lancer un grand parti à la rentrée, notamment parce que l'extrême gauche est divisée, parce qu'aujourd'hui il n'y a pas d'autres partenaires nationalement qui veuillent discuter avec nous. Mais par contre, on sent bien que dans les organisations de la gauche plurielle, que ce soit au Parti communiste, aux Verts, même au Parti socialiste et puis surtout dans le mouvement social, il y a de plus en plus de gens qui pensent qu'il y a la place pour un nouveau parti à la gauche de la gauche plurielle."
Et un rapprochement avec le Parti communiste ?
- "Avec la direction du Parti communiste, sûrement pas. Elle a choisi une fois de plus de s'asseoir tout de suite autour d'une table avec le Parti socialiste pour se partager le gâteau des circonscriptions. Par contre avec des militants, oui, bien entendu."
Les nouveaux adhérents dont se réclament tous les partis politiques en France aujourd'hui, vous en êtes également ?
- "Il y a effectivement pas mal de monde qui vient taper à la porte, dont beaucoup de jeunes. On a plus de 3.000 demandes de contacts depuis l'élection présidentielle et je crois que ça continue. Je crois que pour beaucoup, il y en a beaucoup qui se sont identifiés dans la campagne présidentielle et pour qui la mauvaise nouvelle du premier tour a été un déclic, mais comme pour beaucoup, à l'engagement collectif. C'est-à-dire qu'à un moment, trop c'est trop ! il faut chercher à changer les choses. Donc, il y a pas mal de personnes qui, effectivement, viennent à nos réunions, qui veulent rejoindre les rangs de la LCR et qui sont les bienvenues d'ailleurs."
On change en discutant, en manifestant ?
- "En s'organisant, en construisant une organisation politique, notamment, dont l'objectif est de construire le nouveau parti dont je parlais tout à l'heure. Et puis qui est présent dans les grands combats actuels : antifasciste, féministe, écologiste, anticapitaliste ou contre la mondialisation, comme c'était le cas dans la rue hier à Paris."
Vous avez manifesté contre la venue de G. Bush ; c'est presque un rituel maintenant, il faut manifester quand un Président américain vient à Paris ?
- "Ce qui est un rituel, c'est la politique de la mondialisation actuelle qui change malheureusement pas, qui fait des dégâts sur la planète entière. C'est ce qu'on a voulu dénoncer d'abord : un nouvel ordre mondial qu'on condamne, qu'on combat aujourd'hui, qui est capable de ruiner en quelques mois un pays comme l'Argentine, qui est capable de laisser un peuple palestinien tout entier se faire mettre en prison par un Sharon assassin, et puis qui est capable de se rendre coupable de faire crever un continent tout entier comme l'Afrique, par exemple. Et la force du mouvement antimondialisation - qui n'est pas notre mouvement, c'est un mouvement pluraliste, unitaire, dans lequel il y a des syndicats, des associations, des partis -, c'est de réclamer des mesures d'urgence, par exemple, comme l'annulation de la dette du tiers monde."
Quand certains reprochent à G. Bush de faire la guerre à certains pays, on pense notamment à l'Afghanistan, à l'Irak, vous êtes également du côté de ceux-là ?
- "Absolument. Nous avons toujours dénoncé la volonté guerrière, pas seulement des Etats-Unis malheureusement, mais de toute une communauté internationale qui s'est retrouvée après l'Afghanistan avec l'Irak en ligne de mire. Et puis surtout, qu'on n'a plus vraiment entendu au moment du Moyen-Orient, là où justement il y aurait eu besoin d'une vraie politique diplomatique pour faire en sorte qu'on arrive à un vrai processus de paix."
Comment prenez-vous la lutte contre le terrorisme ?
- "La lutte contre le terrorisme, malheureusement, sert souvent d'argument à une politique du tout sécuritaire dans les pays un peu partout sur la planète entière. Elle ne justifie en rien, par exemple, qu'on continue à jouer avec le feu en continuant à armer l'Inde et le Pakistan."
Vous parliez tout à l'heure de l'Afrique, je pense que l'Europe aussi, et la France singulièrement, aurait également sa responsabilité. Pourquoi vous en prendre uniquement aux Américains ?
- "On ne s'en prend pas uniquement aux Américains, on n'oublie pas nos propres responsabilités de nos dirigeants et de nos gouvernements successifs. D'ailleurs , à la manifestation hier, on était là pour rappeler que l'Etat français a sa part de responsabilités, notamment avec une entreprise comme TotalElfFina, qui finance des régimes dictatoriaux sanglants en Afrique."
Vous êtes de toutes les manifestations contre tout ?
- "De toutes les manifestations où il y a besoin d'y être. Mais on est aussi efficace dans les élections, en tous les cas de plus en plus. On a aussi maintenant des conseillers municipaux, des conseillers régionaux, on a même des députés européens. Là, on espère - ce ne serait pas complètement illogique - qu'il y ait enfin des députés révolutionnaires sur les bancs de l'Assemblée nationale à ces élections législatives. Quand on a plus d'1.200.000 électeurs, ce serait presque cohérent."
Donc vous dites " vive la proportionnelle " ?
- "On attend la proportionnelle, ce serait la moindre des choses. Ce serait un plus démocratique qui manque quand même actuellement."
Et est-ce que vous êtes d'accord quand certains disent qu'il faut que seuls les deux premiers puissent rester en lice pour le deuxième tour ?
- "Je pense qu'il faudrait revoir complètement le système électoral actuel, comme de façon plus générale la Vème République ; on vient quand même de s'en rendre compte aux dernières élections présidentielles avec un paradoxe démentiel, c'est-à-dire qu'un président de la République n'a peut-être jamais été aussi mal élu avec autant de voix. Y compris la fonction présidentielle qui, pour nous, est exorbitante, antidémocratique, qui fait qu'un seul homme aujourd'hui a le pouvoir d'appuyer sur un bouton nucléaire. Ce qui n'est pas tout à fait rassurant quand on voit que Le Pen arrive au deuxième tour."
Et cela, ne date pas d'hier...
(source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 mai 2002)