Texte intégral
Point de presse mensuel d'Ernest-Antoine Seillière
Mardi 19 février 2002
Pour un quinquennat de la réforme
Intervention du MEDEF dans le débat public : l'action se poursuit
Ernest-Antoine Seillière a fait part de l'analyse du Conseil exécutif sur l'exercice du droit d'ingérence du MEDEF dans le débat public à la veille des échéances électorales. Son intervention constitue un vrai moment dans l'histoire du pays. Le nouveau temps politique ouvert par l'avènement du quinquennat devra être celui de la réforme, du changement et de l'adaptation de notre pays. Le MEDEF constate en effet un " glissement de la France loin de ses espoirs, glissement qu'il faut enrayer ". Selon les indicateurs économiques le PIB français par tête d'habitant subit un déclin relatif ; les sorties de capitaux surpassent largement les entrées : pour 1 euro qui entre en France, 3 euros en sortent. Cette situation, qui entame sévèrement la capacité de la France, est inquiétante.
Les entrepreneurs sortent de leur mutisme
Les forums en régions qui ont rassemblé 10 000 entrepreneurs et le succès du congrès exceptionnel de Lyon montrent l'enracinement du MEDEF sur le terrain. Saluant l'efficacité des MEDEF territoriaux, Ernest-Antoine Seillière a constaté que les entrepreneurs sortent de leur mutisme pour s'engager dans le débat public. Leur intervention se poursuivra. Ils feront connaître à l'ensemble des candidats et des partis politiques les résolutions du MEDEF. Initiateur du mouvement de la réforme le MEDEF souhaite que ses partenaires sociaux prennent le même chemin : qu'ils se réorganisent, qu'ils prennent le temps de la réflexion et qu'ils interviennent au titre de la société civile dans le débat.
Conjoncture économique : le MEDEF avait raison
Ernest-Antoine Seillière a relevé un ralentissement de la consommation qui se conjugue désormais avec la baisse des investissements et la faiblesse des exportations. L'effet du déstockage des billets lié au changement de monnaie est épuisé. L'hypothèse d'une croissance située entre 1 % et 1,5 % se confirme, comme le MEDEF l'avait annoncé dès la mi 2001. Le gouvernement vient d'en prendre acte après avoir nié l'importance du ralentissement. La reprise sera lente à venir. Le président du MEDEF n'escompte pas de véritable accélération avant le dernier trimestre 2002.
35 heures : une préoccupation constante
Les 35 heures restent une préoccupation majeure pour les entreprises. L'affaire n'est pas terminée. Le MEDEF attend du prochain gouvernement, quel qu'il soit, qu'il traite la question avec réalisme.
Grève du versement de la TVA : une mesure spectaculaire et conservatoire
L'Union des Métiers de l'Industrie Hôtelière a décidé de bloquer une partie des sommes dues au titre de la TVA sur un compte spécifique. Cette forme d'action, qui marque l'exaspération de la profession devant les incohérences du système fiscal, est souvent suggérée au MEDEF par ses adhérents. Le président a indiqué qu'elle relevait des professions elles-mêmes dans un esprit de subsidiarité.
Intermittents du spectacle : le scandale atteint son paroxysme
Une nouvelle fois, les pouvoirs publics sont intervenus pour confisquer la négociation au profit de la loi. Une proposition de loi soustrait la solution de cette question à la compétence des partenaires sociaux et organise l'étatisation du régime des intermittents du spectacle. Sept partenaires sociaux ont dénoncé dans une déclaration commune " l'ingérence répétée des pouvoirs publics ". En conséquence, ils ont annulé la réunion paritaire prévue sur le sujet le 5 mars prochain.
(source http://www.medef.fr, le 20 février 2002)
Point de presse mensuel
Déclaration d'Ernest-Antoine Seillière
Lundi 25 mars 2002
Le MEDEF a jugé nécessaire et légitime de s'engager dans le débat public à l'occasion de la campagne pour l'élection du Président de la République et des députés. Il a estimé qu'il appartenait aux entrepreneurs de participer au débat démocratique en proposant à l'opinion leur vision et l'action à conduire dans les domaines économiques et sociaux, qui sont les leurs, pour les cinq prochaines années.
Le MEDEF a pour ce faire, consulté pendant plusieurs mois sa base territoriale. Plus de dix mille entrepreneurs de terrain ont été associés à l'élaboration de ses propositions. Des forums se sont déroulés dans les principales villes de France sur les thèmes majeurs et les instances du MEDEF réunies en Congrès Exceptionnel à Lyon le 15 Janvier dernier, ont adopté à la quasi unanimité huit propositions centrales. Cette campagne du MEDEF intitulée " En avant l'Entreprise, en avant la France " a été comprise et acceptée par l'opinion. J'en veux pour preuve le résultat du sondage national conduit les 15 et 16 Mars derniers.
A la question : " Estimez-vous normal que le MEDEF fasse connaître à la faveur de la campagne électorale actuelle, ses principales propositions économiques et sociales ? ", 59% des Français et des Françaises répondent : " c'est normal ", contre 28% que " ce n'est pas normal " tandis que 13% ne se prononcent pas. Il est clair et il est encourageant que l'opinion publique approuve notre démarche. Cette attitude à l'égard de notre initiative tranche avec celle des milieux politiques souvent critiques.
Nos adhérents et leur base ont d'ores et déjà et vont avoir dans les prochaines semaines, des contacts et entretiens avec tous les candidats à l'Assemblée nationale. Pour notre part, nous avons déjà eu des entretiens avec les candidats à la Présidence de la République. J'ai vu Messieurs Chirac, Chevènement, Madelin, Bayrou ainsi que Madame Boutin. Des rendez vous sont pris avec Monsieur Mamère et Madame Lepage. Monsieur Jospin, sollicité, ne m'a pas encore fixé de rendez-vous mais je ne désespère pas que l'intérêt nouveau qu'il porte aux partenaires sociaux le conduise à accepter de me rencontrer. Nous attendons aussi la réponse de Monsieur Hue. Bien entendu, j'ai aussi vu des personnalités susceptibles de tenir demain des rôles importants comme Messieurs Juppé, Sarkozy et Strauss-Kahn. Un rendez-vous avec Monsieur Fabius devrait intervenir prochainement.
Je vous redis avec beaucoup de clarté que le MEDEF est non partisan. Il ne porte aucun jugement, aucune appréciation sur les candidats. Il ne donne pas de consigne de vote, il ne labellise personne, il ne formule aucun pronostic. Si d'aventure l'un de mes propos vous donnait de près ou de loin prétexte à démentir cette ligne de conduite rigoureuse, je vous dirai simplement, comme on y est semble-t-il autorisé dans cette campagne " çà n'est pas moi ! ".
S'agissant de la campagne, ma première observation, de nature démocratique, sera pour dire notre préoccupation, en tous cas à ce stade, devant le nombre des intentions d'abstention. Vous savez combien nous recommandons aux entrepreneurs de s'engager dans la cité, et de participer activement aux élections qui vont décider pour cinq ans de l'orientation politique de notre pays. Nous ne trouvons pas bon que de nombreux citoyens semblent s'en désintéresser. La réforme et le dialogue, indispensables pour l'adaptation de notre pays au monde qui vient, ne peuvent se faire dans une relative indifférence des Français.
Nous sommes également frappés par l'ampleur des intentions de " votes protestataires ", de l'extrême droite et de l'extrême gauche vers des candidats ou des partis qui affirment une posture de refus de notre société. Cela traduit pour de nombreux Français un profond manque de confiance, une vive inquiétude de l'avenir, une désespérance sans doute parfois. Ceux qui se consacrent à la gestion de notre pays devraient y voir une preuve de la distance qui s'est créée et approfondie entre eux et une partie notable de la société civile. Voilà une fracture qu'il faudra réduire le plus vite possible dans notre pays.
En écho à la campagne qui se développe, le MEDEF souhaite d'abord et avant tout que le nouveau gouvernement, qu'il soit de droite, qu'il soit de gauche, gouverne !
Nous, les entrepreneurs, avons besoin de visibilité, nous avons besoin de savoir dans quelle direction la France va s'engager, nous avons besoin que les questions depuis longtemps posées soient tranchées, que les objectifs des réformes soient clairement définis, que les moyens nécessaires à leur succès soient mobilisés. Dès lors que les réformes sont difficiles ou impopulaires, nous avons trop connu par le passé des tergiversations, comme en témoigne le nombre très élevé de rapports et de commissions d'experts, des hésitations dans la décision et des retards dans la mise en uvre des réformes. Les élections sont souvent le prétexte pour attendre. Après les élections, en avant les réformes ! Et il faut les mener avec courage, détermination, obstination, car il en va de l'avenir économique de notre pays.
Nous attendons d'un gouvernement, qu'il soit de droite, qu'il soit de gauche, qu'il nous entende !
La pratique du pouvoir français semble de plus en plus constituer une exception dans les grandes démocraties. L'Etat reste encore au centre de tout et attire l'attention de tous. La multiplication des lois et des décrets en témoignent.. Notre pays se modernisera et retrouvera croissance et emploi s'il parvient à établir un nouvel équilibre avec la société civile. Plus de démocratie signifie plus de démocratie sociale. Oui, il faut que le prochain gouvernement, quel qu'il soit, fasse confiance aux partenaires sociaux et reconnaisse leur place, leur légitimité et leur rôle.
Nous avons montré en lançant la refondation sociale notre volonté de réforme avec nos partenaires syndicaux. Cette volonté est toujours aussi vivace. Encore faut-il que le nouveau gouvernement recherche cette nouvelle articulation avec les forces vives de la nation.
Nous attendons d'un gouvernement de droite qu'il ose, et d'un gouvernement de gauche qu'il comprenne !
Un gouvernement de droite doit oser. Il doit aller de l'avant, et procéder sans délais ni détours aux réformes indispensables dont notre pays a un besoin profond. Une large majorité de nos concitoyens ont compris les enjeux de la France et ressentent un besoin de changement profond. Un gouvernement de droite trouvera sur son chemin des obstacles de toute nature pour mener ces réformes à bien. Pour franchir tous ces obstacles, il faut oser.
Un gouvernement de gauche doit comprendre. Comme l'ont d'ailleurs fait tous les gouvernements de gauche des autres pays de l'Union européenne. Les réalités s'imposent. La France est dans une économie de marché. La France est dans l'Europe dont elle constitue une pièce maîtresse. La France est dans le monde, dont elle ne pourra pas s'abstraire. Pour y être exceptionnelle, la France doit devenir exemplaire.
Le MEDEF s'impliquera totalement pour faire réussir notre pays avec un gouvernement qui s'engagera dans la réforme.
Le Gouvernement de demain ne devrait pas hésiter à s'engager dans les directions proposées par le MEDEF. Le sondage auquel nous avons procédé les 15 et 16 Mars au niveau national nous apporte une réponse claire nbsp;: les Françaises et les Français, qu'ils appartiennent à la majorité ou à l'opposition, se prononcent massivement en faveur des mesures que nous formulons : qu'il s'agisse de l'assouplissement des 35 heures, du rôle des partenaires sociaux, des fonds de pension, du libre choix de l'affiliation des assurés sociaux, de la baisse de l'impôt sur les sociétés à la moyenne européenne, les Français nous donnent raison.
Des défis fondamentaux doivent être relevés. Ils le seront si nous sommes unis pour le faire. Le MEDEF, organisation représentant les entrepreneurs de notre pays de façon non partisane, souhaitera travailler étroitement avec le gouvernement issu des urnes. Encore faut-il que cette volonté soit partagée. Il nous paraît que le temps est venu de retrouver des relations fondées sur la confiance et le respect réciproques, entre l'État et les entrepreneurs.
(Source http://www.medef.fr, le 27 mars 2002)
Mardi 19 février 2002
Pour un quinquennat de la réforme
Intervention du MEDEF dans le débat public : l'action se poursuit
Ernest-Antoine Seillière a fait part de l'analyse du Conseil exécutif sur l'exercice du droit d'ingérence du MEDEF dans le débat public à la veille des échéances électorales. Son intervention constitue un vrai moment dans l'histoire du pays. Le nouveau temps politique ouvert par l'avènement du quinquennat devra être celui de la réforme, du changement et de l'adaptation de notre pays. Le MEDEF constate en effet un " glissement de la France loin de ses espoirs, glissement qu'il faut enrayer ". Selon les indicateurs économiques le PIB français par tête d'habitant subit un déclin relatif ; les sorties de capitaux surpassent largement les entrées : pour 1 euro qui entre en France, 3 euros en sortent. Cette situation, qui entame sévèrement la capacité de la France, est inquiétante.
Les entrepreneurs sortent de leur mutisme
Les forums en régions qui ont rassemblé 10 000 entrepreneurs et le succès du congrès exceptionnel de Lyon montrent l'enracinement du MEDEF sur le terrain. Saluant l'efficacité des MEDEF territoriaux, Ernest-Antoine Seillière a constaté que les entrepreneurs sortent de leur mutisme pour s'engager dans le débat public. Leur intervention se poursuivra. Ils feront connaître à l'ensemble des candidats et des partis politiques les résolutions du MEDEF. Initiateur du mouvement de la réforme le MEDEF souhaite que ses partenaires sociaux prennent le même chemin : qu'ils se réorganisent, qu'ils prennent le temps de la réflexion et qu'ils interviennent au titre de la société civile dans le débat.
Conjoncture économique : le MEDEF avait raison
Ernest-Antoine Seillière a relevé un ralentissement de la consommation qui se conjugue désormais avec la baisse des investissements et la faiblesse des exportations. L'effet du déstockage des billets lié au changement de monnaie est épuisé. L'hypothèse d'une croissance située entre 1 % et 1,5 % se confirme, comme le MEDEF l'avait annoncé dès la mi 2001. Le gouvernement vient d'en prendre acte après avoir nié l'importance du ralentissement. La reprise sera lente à venir. Le président du MEDEF n'escompte pas de véritable accélération avant le dernier trimestre 2002.
35 heures : une préoccupation constante
Les 35 heures restent une préoccupation majeure pour les entreprises. L'affaire n'est pas terminée. Le MEDEF attend du prochain gouvernement, quel qu'il soit, qu'il traite la question avec réalisme.
Grève du versement de la TVA : une mesure spectaculaire et conservatoire
L'Union des Métiers de l'Industrie Hôtelière a décidé de bloquer une partie des sommes dues au titre de la TVA sur un compte spécifique. Cette forme d'action, qui marque l'exaspération de la profession devant les incohérences du système fiscal, est souvent suggérée au MEDEF par ses adhérents. Le président a indiqué qu'elle relevait des professions elles-mêmes dans un esprit de subsidiarité.
Intermittents du spectacle : le scandale atteint son paroxysme
Une nouvelle fois, les pouvoirs publics sont intervenus pour confisquer la négociation au profit de la loi. Une proposition de loi soustrait la solution de cette question à la compétence des partenaires sociaux et organise l'étatisation du régime des intermittents du spectacle. Sept partenaires sociaux ont dénoncé dans une déclaration commune " l'ingérence répétée des pouvoirs publics ". En conséquence, ils ont annulé la réunion paritaire prévue sur le sujet le 5 mars prochain.
(source http://www.medef.fr, le 20 février 2002)
Point de presse mensuel
Déclaration d'Ernest-Antoine Seillière
Lundi 25 mars 2002
Le MEDEF a jugé nécessaire et légitime de s'engager dans le débat public à l'occasion de la campagne pour l'élection du Président de la République et des députés. Il a estimé qu'il appartenait aux entrepreneurs de participer au débat démocratique en proposant à l'opinion leur vision et l'action à conduire dans les domaines économiques et sociaux, qui sont les leurs, pour les cinq prochaines années.
Le MEDEF a pour ce faire, consulté pendant plusieurs mois sa base territoriale. Plus de dix mille entrepreneurs de terrain ont été associés à l'élaboration de ses propositions. Des forums se sont déroulés dans les principales villes de France sur les thèmes majeurs et les instances du MEDEF réunies en Congrès Exceptionnel à Lyon le 15 Janvier dernier, ont adopté à la quasi unanimité huit propositions centrales. Cette campagne du MEDEF intitulée " En avant l'Entreprise, en avant la France " a été comprise et acceptée par l'opinion. J'en veux pour preuve le résultat du sondage national conduit les 15 et 16 Mars derniers.
A la question : " Estimez-vous normal que le MEDEF fasse connaître à la faveur de la campagne électorale actuelle, ses principales propositions économiques et sociales ? ", 59% des Français et des Françaises répondent : " c'est normal ", contre 28% que " ce n'est pas normal " tandis que 13% ne se prononcent pas. Il est clair et il est encourageant que l'opinion publique approuve notre démarche. Cette attitude à l'égard de notre initiative tranche avec celle des milieux politiques souvent critiques.
Nos adhérents et leur base ont d'ores et déjà et vont avoir dans les prochaines semaines, des contacts et entretiens avec tous les candidats à l'Assemblée nationale. Pour notre part, nous avons déjà eu des entretiens avec les candidats à la Présidence de la République. J'ai vu Messieurs Chirac, Chevènement, Madelin, Bayrou ainsi que Madame Boutin. Des rendez vous sont pris avec Monsieur Mamère et Madame Lepage. Monsieur Jospin, sollicité, ne m'a pas encore fixé de rendez-vous mais je ne désespère pas que l'intérêt nouveau qu'il porte aux partenaires sociaux le conduise à accepter de me rencontrer. Nous attendons aussi la réponse de Monsieur Hue. Bien entendu, j'ai aussi vu des personnalités susceptibles de tenir demain des rôles importants comme Messieurs Juppé, Sarkozy et Strauss-Kahn. Un rendez-vous avec Monsieur Fabius devrait intervenir prochainement.
Je vous redis avec beaucoup de clarté que le MEDEF est non partisan. Il ne porte aucun jugement, aucune appréciation sur les candidats. Il ne donne pas de consigne de vote, il ne labellise personne, il ne formule aucun pronostic. Si d'aventure l'un de mes propos vous donnait de près ou de loin prétexte à démentir cette ligne de conduite rigoureuse, je vous dirai simplement, comme on y est semble-t-il autorisé dans cette campagne " çà n'est pas moi ! ".
S'agissant de la campagne, ma première observation, de nature démocratique, sera pour dire notre préoccupation, en tous cas à ce stade, devant le nombre des intentions d'abstention. Vous savez combien nous recommandons aux entrepreneurs de s'engager dans la cité, et de participer activement aux élections qui vont décider pour cinq ans de l'orientation politique de notre pays. Nous ne trouvons pas bon que de nombreux citoyens semblent s'en désintéresser. La réforme et le dialogue, indispensables pour l'adaptation de notre pays au monde qui vient, ne peuvent se faire dans une relative indifférence des Français.
Nous sommes également frappés par l'ampleur des intentions de " votes protestataires ", de l'extrême droite et de l'extrême gauche vers des candidats ou des partis qui affirment une posture de refus de notre société. Cela traduit pour de nombreux Français un profond manque de confiance, une vive inquiétude de l'avenir, une désespérance sans doute parfois. Ceux qui se consacrent à la gestion de notre pays devraient y voir une preuve de la distance qui s'est créée et approfondie entre eux et une partie notable de la société civile. Voilà une fracture qu'il faudra réduire le plus vite possible dans notre pays.
En écho à la campagne qui se développe, le MEDEF souhaite d'abord et avant tout que le nouveau gouvernement, qu'il soit de droite, qu'il soit de gauche, gouverne !
Nous, les entrepreneurs, avons besoin de visibilité, nous avons besoin de savoir dans quelle direction la France va s'engager, nous avons besoin que les questions depuis longtemps posées soient tranchées, que les objectifs des réformes soient clairement définis, que les moyens nécessaires à leur succès soient mobilisés. Dès lors que les réformes sont difficiles ou impopulaires, nous avons trop connu par le passé des tergiversations, comme en témoigne le nombre très élevé de rapports et de commissions d'experts, des hésitations dans la décision et des retards dans la mise en uvre des réformes. Les élections sont souvent le prétexte pour attendre. Après les élections, en avant les réformes ! Et il faut les mener avec courage, détermination, obstination, car il en va de l'avenir économique de notre pays.
Nous attendons d'un gouvernement, qu'il soit de droite, qu'il soit de gauche, qu'il nous entende !
La pratique du pouvoir français semble de plus en plus constituer une exception dans les grandes démocraties. L'Etat reste encore au centre de tout et attire l'attention de tous. La multiplication des lois et des décrets en témoignent.. Notre pays se modernisera et retrouvera croissance et emploi s'il parvient à établir un nouvel équilibre avec la société civile. Plus de démocratie signifie plus de démocratie sociale. Oui, il faut que le prochain gouvernement, quel qu'il soit, fasse confiance aux partenaires sociaux et reconnaisse leur place, leur légitimité et leur rôle.
Nous avons montré en lançant la refondation sociale notre volonté de réforme avec nos partenaires syndicaux. Cette volonté est toujours aussi vivace. Encore faut-il que le nouveau gouvernement recherche cette nouvelle articulation avec les forces vives de la nation.
Nous attendons d'un gouvernement de droite qu'il ose, et d'un gouvernement de gauche qu'il comprenne !
Un gouvernement de droite doit oser. Il doit aller de l'avant, et procéder sans délais ni détours aux réformes indispensables dont notre pays a un besoin profond. Une large majorité de nos concitoyens ont compris les enjeux de la France et ressentent un besoin de changement profond. Un gouvernement de droite trouvera sur son chemin des obstacles de toute nature pour mener ces réformes à bien. Pour franchir tous ces obstacles, il faut oser.
Un gouvernement de gauche doit comprendre. Comme l'ont d'ailleurs fait tous les gouvernements de gauche des autres pays de l'Union européenne. Les réalités s'imposent. La France est dans une économie de marché. La France est dans l'Europe dont elle constitue une pièce maîtresse. La France est dans le monde, dont elle ne pourra pas s'abstraire. Pour y être exceptionnelle, la France doit devenir exemplaire.
Le MEDEF s'impliquera totalement pour faire réussir notre pays avec un gouvernement qui s'engagera dans la réforme.
Le Gouvernement de demain ne devrait pas hésiter à s'engager dans les directions proposées par le MEDEF. Le sondage auquel nous avons procédé les 15 et 16 Mars au niveau national nous apporte une réponse claire nbsp;: les Françaises et les Français, qu'ils appartiennent à la majorité ou à l'opposition, se prononcent massivement en faveur des mesures que nous formulons : qu'il s'agisse de l'assouplissement des 35 heures, du rôle des partenaires sociaux, des fonds de pension, du libre choix de l'affiliation des assurés sociaux, de la baisse de l'impôt sur les sociétés à la moyenne européenne, les Français nous donnent raison.
Des défis fondamentaux doivent être relevés. Ils le seront si nous sommes unis pour le faire. Le MEDEF, organisation représentant les entrepreneurs de notre pays de façon non partisane, souhaitera travailler étroitement avec le gouvernement issu des urnes. Encore faut-il que cette volonté soit partagée. Il nous paraît que le temps est venu de retrouver des relations fondées sur la confiance et le respect réciproques, entre l'État et les entrepreneurs.
(Source http://www.medef.fr, le 27 mars 2002)