Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Il y a encore peu d'années, cette question du réchauffement du climat était contestée. Je me rappelle qu'à l'époque de la Conférence de Rio qui a marqué le début de la prise de conscience internationale, il y avait encore beaucoup de polémiques, qui apparaissent aujourd'hui surréalistes avec le recul, entre les experts sur ce point. Heureusement la prise de conscience a progressé assez rapidement et, aujourd'hui, ce phénomène extrêmement inquiétant n'est plus contesté, même si les experts ne savent pas encore dire à quel rythme et avec quelles conséquences pratiques il s'installera. Je rappelle d'ailleurs que lorsqu'on parle de réchauffement du climat, c'est le sujet de la Conférence de Kyoto et de la négociation de Kyoto, il ne faut pas s'imaginer une planète dont la température augmenterait lentement, régulièrement et paisiblement. C'est un changement des masses climatiques qui entraînerait des perturbations considérables. Dans certains cas, il ferait plus froid, dans d'autres cas, il ferait plus chaud et, en réalité, nous avons à faire face à la menace, même si c'est avec des différences moyennes sur la longue durée de 1 ou 2 degrés, d'une déstabilisation climatique globale, ayant des conséquences tragiques, d'abord sur le plan agricole, puis simplement sur l'habitat, avec même des perspectives de migrations forcées ou spontanées.
C'est dire l'importance considérable de cette Conférence de Kyoto au sein de laquelle Mme Voynet, qui est le chef de notre délégation, s'efforce en ce moment de trouver une issue favorable. L'issue favorable, je le répète ici pour ceux qui l'auraient oublié, ce serait un engagement significatif et équilibré des réductions des émissions de gaz à effet de serre de la part des pays industrialisés, les gaz à effet de serre étant essentiellement le CO2. Il y a un point très important dans cette Conférence, qui est que l'Europe, en dépit de ses différences de situation et en dépit des difficultés qu'elle a, sur d'autres terrains, à harmoniser ses positions, a adopté sur ce point particulier une attitude tout à fait homogène, consistant à préconiser pour 2010 une réduction de 15 % des gaz à effet de serre et notamment du CO2. Les Etats-Unis, qui sont les plus gros pollueurs de la planète, compte tenu de leur développement, compte tenu de leur industrie, compte tenu des automobiles, compte tenu de leur mode de chauffage, étaient arrivés à cette Conférence, à travers la personne du vice-président Al Gore, avec simplement la proposition de rester au même niveau, c'est-à-dire pas de changement, pas de réduction.
L'Europe est arrivée, notamment grâce à la cohésion franco-allemande, qui sur ce point était complète et a entraîné la position des autres membres de l'Union européenne, avec cette proposition très ambitieuse de moins 15 %. Je dirais d'ailleurs dans un instant à quel point la France est elle même exemplaire sur ce plan. Les Etats-Unis n'ont pas réussi à imposer au début de cette Conférence de Kyoto - elle n'est pas terminée mais, déjà, ce que je vous décris a eu lieu dans les heures qui précédent - leur ligne de 0 %. Ils n'ont pas pu imposer la division dans les pays en voie de développement avec l'idée du "permis à polluer", qui a été inventé pour semer la perturbation parmi les membres de la Conférence, et ils viennent de mettre en avant une nouvelle proposition de réduction de 6 à 8 %.
Donc, la France aura montré qu'elle était capable d'être en avant dans la détermination de la position européenne, position qui est devenue franco-allemande, puis Union européenne. Les Etats-Unis ont été obligés de reculer. Nous espérons encore que nous puissions arriver à Kyoto à une réponse qui nous permettrait de considérer que le mouvement entamé à Rio n'a pas été complètement interrompu.
Je terminerais en disant que la France est exemplaire sur ce plan puisque en raison de son parc électronucléaire, en raison de sa politique d'économie d'énergie qui a été menée avec beaucoup de dynamisme et d'ingéniosité technologique, c'est le pays qui aujourd'hui, parmi tous les pays développés, contribue pour le moins à cet effet de serre. Cela donne encore plus de mérite à la position que nous avons défendue. La dernière initiative en date étant le plan adopté le 26 novembre, qui est le plan national pour la réduction de l'effet de serre et qui, une fois de plus, met la France au premier plan qui essaie de conjurer cette menace pour l'humanité.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 novembre 2001)
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Député,
Il y a encore peu d'années, cette question du réchauffement du climat était contestée. Je me rappelle qu'à l'époque de la Conférence de Rio qui a marqué le début de la prise de conscience internationale, il y avait encore beaucoup de polémiques, qui apparaissent aujourd'hui surréalistes avec le recul, entre les experts sur ce point. Heureusement la prise de conscience a progressé assez rapidement et, aujourd'hui, ce phénomène extrêmement inquiétant n'est plus contesté, même si les experts ne savent pas encore dire à quel rythme et avec quelles conséquences pratiques il s'installera. Je rappelle d'ailleurs que lorsqu'on parle de réchauffement du climat, c'est le sujet de la Conférence de Kyoto et de la négociation de Kyoto, il ne faut pas s'imaginer une planète dont la température augmenterait lentement, régulièrement et paisiblement. C'est un changement des masses climatiques qui entraînerait des perturbations considérables. Dans certains cas, il ferait plus froid, dans d'autres cas, il ferait plus chaud et, en réalité, nous avons à faire face à la menace, même si c'est avec des différences moyennes sur la longue durée de 1 ou 2 degrés, d'une déstabilisation climatique globale, ayant des conséquences tragiques, d'abord sur le plan agricole, puis simplement sur l'habitat, avec même des perspectives de migrations forcées ou spontanées.
C'est dire l'importance considérable de cette Conférence de Kyoto au sein de laquelle Mme Voynet, qui est le chef de notre délégation, s'efforce en ce moment de trouver une issue favorable. L'issue favorable, je le répète ici pour ceux qui l'auraient oublié, ce serait un engagement significatif et équilibré des réductions des émissions de gaz à effet de serre de la part des pays industrialisés, les gaz à effet de serre étant essentiellement le CO2. Il y a un point très important dans cette Conférence, qui est que l'Europe, en dépit de ses différences de situation et en dépit des difficultés qu'elle a, sur d'autres terrains, à harmoniser ses positions, a adopté sur ce point particulier une attitude tout à fait homogène, consistant à préconiser pour 2010 une réduction de 15 % des gaz à effet de serre et notamment du CO2. Les Etats-Unis, qui sont les plus gros pollueurs de la planète, compte tenu de leur développement, compte tenu de leur industrie, compte tenu des automobiles, compte tenu de leur mode de chauffage, étaient arrivés à cette Conférence, à travers la personne du vice-président Al Gore, avec simplement la proposition de rester au même niveau, c'est-à-dire pas de changement, pas de réduction.
L'Europe est arrivée, notamment grâce à la cohésion franco-allemande, qui sur ce point était complète et a entraîné la position des autres membres de l'Union européenne, avec cette proposition très ambitieuse de moins 15 %. Je dirais d'ailleurs dans un instant à quel point la France est elle même exemplaire sur ce plan. Les Etats-Unis n'ont pas réussi à imposer au début de cette Conférence de Kyoto - elle n'est pas terminée mais, déjà, ce que je vous décris a eu lieu dans les heures qui précédent - leur ligne de 0 %. Ils n'ont pas pu imposer la division dans les pays en voie de développement avec l'idée du "permis à polluer", qui a été inventé pour semer la perturbation parmi les membres de la Conférence, et ils viennent de mettre en avant une nouvelle proposition de réduction de 6 à 8 %.
Donc, la France aura montré qu'elle était capable d'être en avant dans la détermination de la position européenne, position qui est devenue franco-allemande, puis Union européenne. Les Etats-Unis ont été obligés de reculer. Nous espérons encore que nous puissions arriver à Kyoto à une réponse qui nous permettrait de considérer que le mouvement entamé à Rio n'a pas été complètement interrompu.
Je terminerais en disant que la France est exemplaire sur ce plan puisque en raison de son parc électronucléaire, en raison de sa politique d'économie d'énergie qui a été menée avec beaucoup de dynamisme et d'ingéniosité technologique, c'est le pays qui aujourd'hui, parmi tous les pays développés, contribue pour le moins à cet effet de serre. Cela donne encore plus de mérite à la position que nous avons défendue. La dernière initiative en date étant le plan adopté le 26 novembre, qui est le plan national pour la réduction de l'effet de serre et qui, une fois de plus, met la France au premier plan qui essaie de conjurer cette menace pour l'humanité.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 novembre 2001)