Déclaration de M. Hubert Védrine, ministre des affaires étrangères, sur les compétences et les missions du corps diplomatique et des agents du ministère et sur la coopération interministérielle, Paris le 6 janvier 1998.

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Circonstance : Cérémonie des voeux au ministère des affaires étrangères le 6 janvier 1998

Texte intégral

Monsieur le Secrétaire général, je commencerai par vous remercier pour les voeux très aimables que vous avez adressés à ma femme et à moi-même ainsi qu'à Pierre Moscovici et à Charles Josselin. Nous y sommes naturellement très sensibles en cette période où cette tradition sympathique permet d'exprimer des choses que l'on pense constamment mais qui n'ont pas forcément l'occasion d'être dites dans la succession des jours et sous le coup des obligations et des urgences.

Cela fait maintenant sept mois que, sous l'autorité du Président de la République et du Premier ministre, Pierre Moscovici, Charles Josselin et moi-même sommes attelés à la tâche de conduire, d'animer et de coordonner la politique étrangère de la France définie par le Président de la République et par le gouvernement. Je vous dirai que ma première impression est que tout ce que j'avais pu penser, à partir de l'expérience que j'ai eue et des réflexions que j'ai pu mener, concernant le poids inexorable de la mondialisation, m'est apparu au cours de ces sept mois. Ceux-ci ont été, en ce qui me concerne, une course assez effrénée pour faire face aux obligations de toutes sortes. Ce poids de la mondialisation est encore plus fort, encore plus présent, encore plus inexorable que l'idée que je m'en faisais auparavant. Il me semble que sur tous les terrains sont à l'oeuvre des forces contraires, concurrentes, assez impitoyables et qui font que l'influence des grands pays, les projets et les conceptions comme nous pouvons avoir pour régler nos problèmes et tenter d'améliorer ceux des autres, s'entrechoquent dans un monde qui n'est plus découpé de façon cruelle comme il l'était à l'époque bipolaire mais qui, pour autant, est tout sauf un monde calme.
Nous savons très bien ici qu'il ne faut pas se laisser tromper par la quiétude de ces salons et par ses ors. C'est une compétition féroce qui est à l'oeuvre sur l'ensemble de la planète. C'est vrai pour toutes les formes de notre présence et de notre influence et toutes les façons que nous avons de défendre nos intérêts les plus légitimes, tout cela formant un même ensemble.

Je ressens encore plus nettement, encore plus fortement, - sans doute je ne vous apprends rien, vous êtes sur ce front-là, c'est votre métier -, cette compétition qui a lieu sur tous les plans. Indépendamment même des grandes crises qui mobilisent de façon paroxysmique et souvent fugace l'attention de l'opinion publique, se livrent, à chaque instant, en ce qui concerne nos positions commerciales ou technologiques, industrielles et militaires, la position de notre langue, la position du droit civil par rapport aux autres, mille batailles inconnues dans des organisations internationales prestigieuses mais parfois aussi dans des comités techniques complètement méconnus et dans le cadre de relations bilatérales apparemment secondaires. En réalité, aujourd'hui, aucune n'est secondaire. Je crois que nous sommes engagés dans quelque chose où nous devons, au-delà des mots et des formules, rassembler toutes nos forces et travailler pour, au sein de notre pays, atteindre la meilleure synergie possible entre toutes les formes d'actions en vue de tenir nos positions, défendre nos intérêts, promouvoir nos conceptions de ce que doit être un monde plus équilibré et plus juste, un monde dans lequel on traite les problèmes avant qu'ils ne soient dramatiques... Ces idées nous animent. Je sais que c'est aussi le sentiment de Pierre Moscovici et de Charles Josselin dans leurs domaines respectifs.
Ce qui nous amène à la question de l'outil, qu'est le ministère des Affaires étrangères, dans sa conception la plus large. Nous sommes au centre de cet enjeu. La mondialisation a aussi pour effet que ces relations et ces batailles que je viens d'évoquer, se mènent sur des terrains qui ne sont pas strictement diplomatiques : cela est vrai aussi bien, par exemple, en matière de normes phytosanitaires, en matière d'audiovisuel, dans des domaines où se sont apparemment des acteurs strictement privés qui agissent, se concurrencent, échouent, réussissent. Se pose, pour nous, un problème de définition, ou de redéfinition, de ce que sont notre rôle, et notre situation. A l'intérieur d'un appareil d'Etat qui, lui-même, a vu son champ se restreindre par l'évolution de la société et les progrès de l'économie de marché. Les Etats, en tout cas dans tous les pays très développés, se sont à nouveau positionnés sur leurs vraies tâches. Au coeur de celles-ci, il y a évidemment les tâches régaliennes, dont nous sommes l'incarnation parmi d'autres. Mais comment faut-il faire pour être aujourd'hui le coeur de cette animation et être efficace ? Je crois qu'il faut intégrer l'idée que la dimension diplomatique classique est une dimension parmi d'autres, irremplaçable naturellement mais une dimension qui n'épuise pas tout le sujet et tous les éléments de la compétition et de cette lutte d'influence. Dans l'adaptation que nous devons poursuivre, nous n'avons pas la prétention de dire que l'on va inventer la nécessité de l'adaptation. Cela a été entamé il y a longtemps, par d'autres, avec dans certains cas, beaucoup de succès, dans d'autres cas, des déconvenues compte tenu de la difficulté extrême de la tâche. Il n'empêche qu'il faut, plus que jamais, la continuer.

Dans l'adaptation, la modernisation, ou la réforme - je n'en fais pas une théorie - mais rien n'est exclu a priori, il y a le fait de replacer le ministère des Affaires étrangères au coeur de l'action extérieure. Monsieur le Secrétaire général, vous avez fait allusion à beaucoup d'actions que nous avons poursuivies ou relancées. Je suis convaincu qu'il faut redonner au ministère des Affaires étrangères, une capacité centrale pour impulser et coordonner l'ensemble des actions qui concourrent, au bout du compte, à la politique étrangère de la France, même si, encore une fois, elles n'ont pas un aspect diplomatique stricto sensu.

Est-ce complètement le cas aujourd'hui ? Non. Pas assez, en dépit des efforts considérables faits par cette maison dont j'ai pu vérifier à nouveau ici, ces derniers mois, la compétence formidable et la disponibilité, - je dirai bien le dévouement car il y a vraiment un attachement au service public et aux intérêts supérieurs de l'Etat et de la Nation, qui est d'autant plus formidable que ce ne sont pas des vertus ou des caractéristiques particulièrement répandues dans les sociétés modernes. Il y a là un capital, un trésor, qu'il faut à tout prix préserver. Je crois, qu'en même temps, il faut lui donner la possibilité d'être utilisé dans des conditions plus compétitives. Je pense à nos méthodes de travail. Je pense aussi à la position du ministère par rapport à l'ensemble de l'appareil d'Etat, et je pense à la position des décideurs publics par rapport à tous les mécanismes de la société qui fait preuve d'une vitalité extraordinaire, que ce soient les entreprises, les ONG ou les associations quelles qu'elles soient. Il y a un grouillement d'acteurs, pas uniquement sur la scène planétaire où la prolifération de la souveraineté aboutit à ce qu'il y ait 185 Etats qui s'allient, se concurrencent, coopérent, dans des systèmes variables à l'intérieur desquels il nous faut bâtir des majorités d'idées pour promouvoir nos conceptions. Il faut vraiment que l'on poursuive notre adaptation, à commencer par nos méthodes de travail. Il faut poursuivre le décloisonnement et, dans la conception de nos tâches, il nous revient d'embrasser, de plus en plus en amont, toutes les données d'un problème, quel que soit le sujet traité.

Chacun sait, concernant l'activité économique, l'adaptation énorme qui a déjà été entreprise. On le voit bien ici et dès que l'on circule, et que l'on regarde ce qui se passe sur le terrain. Il faut aller au-delà. Je pense que nous avons beaucoup à apporter à un certain nombre de grands décideurs économiques, aux grands chefs d'entreprises qui sont aux avant-postes de la lutte pour l'influence de notre pays dans le monde. C'est aussi vrai dans la vie intellectuelle, la recherche et la technologie. Il faut à tout prix concevoir le travail diplomatique, dès l'amont, dès la première ligne que l'on écrit sur quelques sujets que ce soient, comme étant la recherche d'une meilleure coordination par les Affaires étrangères de toutes les formes d'influence que notre pays exerce.

Méthode de travail en amont, ici, au sein des services, entre les Directions, autour du Secrétaire général, méthode de travail dans l'Etat. C'est vrai que j'ai consacré beaucoup de temps déjà, - nous y avons consacré déjà beaucoup de temps - pour relancer et renforcer des relations qui ne sont pas uniquement des relations d'échanges formels et convenables sans plus, mais des relations de travail organiques, quotidiennes, avec le ministère de la Défense, de l'Intérieur, de l'Education, de la Justice, avec une dizaine de ministères avec lesquels nous travaillons tous les jours. Nous ne savons pas quelle issue auront les réflexions qui sont menées depuis quelque temps sur la réforme de la coopération et du développement. Mais quelle que soit la formule finalement retenue par le Premier ministre et par le Président de la République, nous savons que, de toute façon, nous travaillerons de plus en plus étroitement ensemble. C'est le dénominateur commun de toutes les solutions possibles. Nous sommes ensemble attelés à la même politique, avec la même conviction et le même dynamisme. Dans la plupart des cas, j'ai trouvé des relations avec les autres ministères qui sont convenables. Mais ce sont souvent des relations un peu classiques entre administrations qui se respectent, se rencontrent de temps en temps, échangent quelques idées et bâtissent des projets communs. Cela ne suffit plus aujourd'hui. On ne peut pas avoir une politique cohérente en matière de visas, ce qui a une répercussion considérable sur nos relations intimes avec au moins une quarantaine de pays, si l'on n'a pas entre le ministère de l'Intérieur et nous, ou encore entre l'Education nationale et nous sur un autre plan, une pensée commune et, en amont, un travail en commun. Il faut élaborer des politiques communes, que l'on défend dans les mêmes termes, sur la base de textes que chacun interprète de la même façon et que l'on commente publiquement dans le même esprit.
Si l'on considère la question de la justice internationale, avec tous les débats compliqués qui tournent autour de l'éventuelle Cour de Justice, les polémiques, injustes ou d'ailleurs qui ont eu lieu à propos du Tribunal pénal de La Haye, il nous faut évidemment élaborer, dans un travail quotidien et pas uniquement à travers des rencontres épisodiques, même courtoises, des positions communes à la Justice, à la Défense et aux Affaires étrangères. Concernant la Direction générale des relations culturelles, cela suppose de rechercher, en amont, une conception commune avec l'Education, la Recherche et la Culture et d'autres pôles de pouvoir administratif.

Cela est également vrai des Finances. Ma première réaction, lorsque l'on s'est jeté dans la bataille budgétaire, compte tenu du calendrier de la nomination de ce gouvernement, c'est qu'il y avait une sorte d'abîme d'interprétation entre l'idée que la direction du Budget se fait traditionnellement de cette réserve et le fait que chaque fois que l'on réduit de 0,1 % une activité quelconque, c'est un pan entier d'influence française dans un pays donné qui disparaît, qu'il faudra peut-être cinq ans pour le remonter, dans une conjoncture plus favorable. Cela peut être l'influence française tout court qui disparaît pendant quelques années. J'ai été frappé de cette disproportion avec le raisonnement macro-économique, dont je ne récuse évidemment pas la nécessité qui vise à maintenir les équilibres budgétaires et à respecter les critères de convergence etc... Mais il y a une sorte d'approche un peu à l'aveugle, un peu brutale, parce que ce sont des administrations qui ne se connaissent pas assez et ne se fréquentent pas assez au quotidien. Je vous dis cela parce que j'ai la chance d'avoir eu une expérience très interministérielle, - je ne parle même pas de l'Elysée où l'on brassait par définition des informations d'excellents niveaux venant de toutes les sources, en ne privilégiant jamais un corps plutôt qu'un autre, ou une origine plutôt qu'une autre, en essayant de mixer tout cela pour en tirer toute la valeur ajoutée. J'ai la conviction - et je le dis avec amitié, affection si le terme ne vous paraît pas abusif, et avec le respect que je porte à ce corps diplomatique - , qu'en préservant toutes les qualités immenses qui sont les siennes, immenses et vraiment rares dans la société et l'Etat d'aujourd'hui, qu'il faut bouger plus dans sa tête, dans les méthodes de travail et qu'il faut s'apprêter à s'ouvrir davantage. Cela veut dire, en pratique, circuler plus entre ce monde-là et les autres administrations, accueillir plus de gens provenant d'autres administrations. Je sais très bien que c'est compliqué et j'entends d'avance ce que l'on peut me dire sur le sujet. Ce n'est pas facile de trouver les gens qui soient prêts à faire ces mouvements. C'est moins commode que les carrières complètement linéaires. Quand les gens sont partis, ce n'est pas commode de les faire revenir sans les pénaliser. Il est d'ailleurs incohérent de les pénaliser puisque, au bout du compte, c'est un plus. Ainsi, je suis convaincu que le fait que le corps diplomatique ait échappé à l'obligation de mobilité qui s'impose à l'ensemble des fonctionnaires recrutés par la voie de l'ENA - je ne méconnais en aucune façon les contraintes particulières qui pèsent sur la vie diplomatique et sur les agents, sur la vie des familles, sur le plan de la santé, les conjoints, les enfants, tout cela est très compliqué -, aboutit à une sorte de marginalisation. Vous avez, dans tout le reste de l'appareil d'Etat, des gens qui se mixent et qui se brassent sans arrêt et qui finissent par avoir une approche assez commune et une façon de se comprendre. Il existe des passerelles et des moyens de compréhension réciproques, notamment au ministère des Finances qui représente, avec sa puissance, un réseau incomparable. Nous avons une spécificité. Je suis le premier à la défendre quand je me bats pour le budget et que je dis au ministère du Budget qu'il se fait une conception erronée de ce que contient le budget de la Direction générale et une conception imprudente des économies que l'on peut faire. Croyez-moi, je me bats là-dessus, comptez sur moi, je me battrai encore, dans les mois qui viennent et après. Il n'empêche que je suis convaincu qu'il faut que l'ensemble de la machine "Affaires étrangères" emploie les grands moyens pour se réinsérer pleinement dans la machine de décisions de l'Etat pour être présente dans tous les arbitrages.

On se plaint souvent que les gouvernements, pas seulement celui-là, fixent des priorités de politique intérieure sans procéder à la transposition externe de ces priorités internes, notamment de moyens, de budget, en matière de dispositions législatives ou réglementaires. Ce n'est pas tout à fait un hasard. C'est parce que l'Etat a une espèce d'homogénéité, peut-être abusive d'un certain point de vue. Nous avons toujours du faire un effort particulier, pour dire : attention, vous oubliez la dimension externe de tel ou tel problème d'éducation, d'emploi, militaire, législatif.
Si nous avons à faire cet effort en permanence, c'est parce que nous constituons une entité un peu distincte. Je recherche avec vous - et je compte vraiment sur vous - à résoudre en quelque sorte la quadrature du cercle. Il faut, en effet, que nous préservions les qualités qui font la force de ce ministère et de son administration - et que les ministres apprécient énormément, et qu'ils sont fiers de diriger. Mais il faut également être beaucoup plus mobiles, offensifs, plus ouverts, plus réactifs, tout en ayant confiance en soi. Je veux vraiment que nous pesions de tout notre poids, car nous avons à apporter des choses que personne d'autre ne peut apporter dans toutes les grandes négociations, même si elles sont apparemment tout à fait techniques, en matière scientifique, en matière d'environnement, s'agissant, par exemple, de la lutte contre la drogue. Nous avons à apporter une spécificité qui n'est présente qu'ici. C'est le seul endroit où l'on a la capacité de faire la synthèse, de rassembler l'ensemble des éléments et de montrer un vrai savoir-faire professionnel qui est celui de l'agencement des relations entre Etats, de la fixation des priorités, de négocier simultanément dans cinq enceintes bilatérales ou multilatérales compliquées sur des sujets ardus. On demande ceci, ce qui nous oblige à donner cela, y-a-t-il des répercutions sur un troisième terrain ? Le seul endroit où l'on peut orchestrer cela, avec des pourcentages d'erreurs naturellement, c'est ici.

Pour expliquer cela, sans que cela ait l'air prétentieux, pour ne pas que la France ne cède à sa tentation de donner des leçons sur tous les sujets, il faut que l'on apporte cette démonstration pratique de la valeur ajoutée que nous représentons. Je prends un exemple très récent. Il me paraît tout à fait clair que sur l'origine, les manifestations, ses répercussions de la crise financière en Asie, nous avons ici une masse d'informations et d'analyses tout à fait remarquable qui ajoutent beaucoup aux autres analyses, également remarquables mais fondées sur une approche un peu différente, venant des Finances. C'est important que le ministre, le gouvernement, le Président soient irrigués par ces données, mais il me semble que, dans la situation actuelle, nous n'en faisons pas assez profiter l'ensemble des agents économiques français, les grands industriels, les banquiers, les gens pour qui c'est très important. Il faut réinventer l'adéquation. Si je dis cela, c'est parce que j'ai lu les deux choses : ce qui vient des Finances et ce qui vient de nous. Là, il y a une vraie valeur ajoutée. Ce n'est pas une revendication de statuts, en termes protocolaires, ce qui ne m'intéresserait pas car ce n'est pas cela mon sujet. Je pense que nous avons énormément à apporter, à un moment où la mondialisation inexorable et qui va se poursuivre, nous oblige à rassembler toutes nos forces sans aucun gaspillage d'énergie.

La question européenne, qui est une réponse à la mondialisation, - on le sait bien tous ici - , est une réponse très compliquée dans sa gestion quotidienne. Cette construction sophistiquée, de plus en plus compartimentée, demeure finalement un multiplicateur d'influence et non pas un réducteur d'influence.

La France, les présidents et les gouvernements de ce pays, les forces vives, n'ont pas mené cette aventure européenne, depuis des décennies, pour voir l'Europe se dissoudre dans un vaste magma impuissant, ni non plus pour que cela devienne une sorte d'usine à gaz dans laquelle il n'y aurait plus aucun moyen de faire véritablement passer nos idées et notre influence. Nous avons besoin de rassembler nos forces et de nous adapter, de devenir plus mobiles. La mondialisation et l'Europe nous obligent à pousser au paroxysme l'ensemble de ces qualités que nous avons, je crois.

Voilà comment je vois cette période. Il y a des échéances diplomatiques mais, je ne vais pas vous les énumérer, vous les avez tous en tête. Le Secrétaire général a cité les principales, à commencer par l'euro, qui est un événement colossal, qui se fera malgré des années de scepticisme et de commentaires désinvoltes. C'est un événement qui aura des conséquences géopolitiques considérables, bien au-delà du domaine monétaire. Je ne vais pas reprendre la fresque. Je me contredirais puisque j'ai dit qu'en réalité, les batailles importantes avaient lieu à chaque minute même en dehors des grandes crises qui mobilisent l'opinion et qui nous mobilisent, vous mobilisent, parfois jour et nuit. Nous savons que les grandes batailles se mènent presque dans l'ombre.

Je vous souhaite à tous la meilleure année possible, le plus d'énergie possible. Nous comptons beaucoup sur votre plein et entier soutien, sur votre coopération, sur votre enthousiasme pour mettre en oeuvre les orientations - quelles que soient les difficultés - pour la France, du Président et du gouvernement. Je compte beaucoup sur vous et je ne voudrais pas terminer sans vous dire, cher Bertrand Dufourcq à quel point je regrette la façon de calculer les années, les législations, les règlements etc... qui vous amènent au terme, non pas de vos activités, certainement pas, mais au terme de cette carrière diplomatique qui a suscité partout, de toutes parts, à toutes les étapes, et jusqu'à maintenant, l'estime générale./.

(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2001)