Déclaration de Mme Nicole Péry, secrétaire d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle, sur la parité, notamment l'accès égal des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, Paris le 8 mars 2002.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Scellement de la loi Parité à Paris le 8 mars 2002

Texte intégral

Monsieur le Premier Ministre, Mesdames et Messieurs, vous êtres ici très nombreux, ceux et celles qui, à des moments divers, à des postes de responsabilités différents, ont agi pour ce moment d'égalité. Mais j'ai trois mercis plus particuliers à exprimer au nom des Droits des Femmes.
Madame la Garde des Sceaux, vous faites en ce 8 mars 2002 un beau cadeau à toutes les femmes de France par le symbole du scellement de la loi constitutionnelle concernant " l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives. "
Je suis persuadée de la dynamique de cette loi ; l'exigence d'égalité gagnera l'exercice de toutes les responsabilités politiques, économiques, sociales, culturelles et sportives.
Madame la Ministre de l'Emploi et de la Solidarité, j'avais l'honneur d'être assise à vos côtés pour les débats parlementaires de cette révision constitutionnelle. Vous avez rappelé le 15 décembre 1998 : " Je pense d'abord à Olympes DE GOUGES qui rédigea en 1791 la Déclaration des droits des femmes, qui dans son article 10 proclamait : " la femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune " et qui fut guillotinée le 3 novembre 1793, cinq jours avant Manon ROLAND. "
Nous avons vécu un vrai débat public, au travers des médias mais aussi sur le terrain de nos communes, nous opposant parfois sur une certaine conception de l'universel et sur celle d'une humanité bisexuée. En fait, ne nous leurrons pas, le partage du pouvoir, c'est un combat.
Monsieur Le Premier Ministre, aucune femme présente à Strasbourg, le 27 septembre 1999, n'oubliera vos paroles : " Pour moi, la parité, c'est 50-50 ". Vous affirmiez ainsi pleinement votre adhésion au concept de parité ; mais chacun sait- qui est de bonne foi- qu'une révision constitutionnelle nécessite une position largement majoritaire. C'est bien pourquoi " l'égal accès " a été retenu. Votre conviction personnelle et politique de ce sujet a pu s'appuyer sur une opinion publique approuvant à 75% cette égalité d'accès des femmes aux responsabilités politiques et vaincre ainsi de nombreuses résistances.
Monsieur le Premier Ministre, la Secrétaire d'Etat aux Droits des Femmes est heureuse qu'à ce jour, 48% de femmes soient élues dans nos conseils municipaux. C'est indiscutablement un formidable vivier qui permettra dans les prochaines années de rééquilibrer toutes nos assemblées.
Vous permettrez, Monsieur le Premier Ministre, à l'ancienne première vice-présidente du Parlement européen de se réjouir du fait que la France ne soit plus la lanterne rouge de l'Europe quant à la place des femmes en politique. Je vous en remercie.
(Source http://www.justice.gouv.fr, le 15 mars 2002)