Texte intégral
Je viens de rencontrer les représentants des trois grandes cultures pour
évoquer la perspective de l'Agenda 2000 et je crois qu'il y a une perspective
importante qui est celle de la préparation du Conseil européen de Luxembourg,
et auparavant du Conseil dit Affaires générales du 24 novembre qui doit adopter
un rapport sur l'équilibre général de l'Agenda 2000.
Le gouvernement s'efforce de préserver des positions qui soient conformes avec
la défense des intérêts de l'agriculture française et il le fera jusqu'à
Luxembourg. Cela passe par le maintien de l'objectif principal de la ligne
directrice agricole et de ses mécanismes d'indexation. Nous considérons que les
principes qui furent ceux de la réforme de 1992 doivent connaître aujourd'hui
un prolongement. Nous nous battrons pour faire en sorte que les intérêts
français soient respectés autour de la proposition qui est celle de la
Commission Environnement.
Au cours de cet entretien, nous avons clairement pris conscience de
l'articulation nécessaire entre la réforme de la PAC et des futures
négociations mondiales, en considérant que, d'une part, il était sans doute
souhaitable que la PAC soit réformée rapidement, que cette réforme entraîne
plusieurs implications, que ce soit au niveau de l'élargissement, de
l'adaptation de l'agriculture elle-même, ou encore dans le cadre financier de
l'euro, ou bien de la procédure de perspective de simplification.
C'était la première considération. La seconde, c'est qu'il est hors de question
de payer deux fois. Cela signifie en pratique que cette réforme devra être
approfondie pour éclaircir la situation de négociations fortes avec nos
partenaires américains. Ces négociations devront être conduites en même temps,
il n'est pas utile qu'elles soient conduites deux fois. Voilà les quelques
points dont nous avons discutés.
Q - (Sur les différents secteurs agricoles)
R - Les trois secteurs paraissent être des sujets de négociation substantiels
par rapport aux propositions qui sont sur la table. C'est ce qui concerne la
viande bovine, dont nous avons parlé ce matin, tout ce qui concerne le secteur
laitier, et aussi les oléagineux. Sur ces trois secteurs-là, la France fera des
propositions, dans un cadre global.
Q - (Sur le déroulement de la négociation et les propositions françaises)
R - Il y aura le Conseil européen de Luxembourg qui va adopter les grandes
lignes financières pour l'Union toute entière, et, à l'intérieur de l'Union,
pour la PAC, il y aura un certain nombres de principes de réformes. Il me
semble que nous voulons préserver globalement les intérêts français. Ensuite
commencera la négociation proprement dite. Nous avons identifié les trois
sujets qui semblent être les plus délicats, ce qui ne veut pas dire que sujet
par sujet nous n'allons pas tout discuter. Je tiens quand même à vous rassurer,
M. Le Pensec est là pour cela et il se battra pour chacun des secteurs de
l'économie agricole.
Q - (Sur l'orientation de la réforme de la PAC)
R - Je pense que la réforme de la PAC suit le modèle européen. Il y a eu une
réforme en 1992, qui a été critiquée violemment et le débat a été très dur.
Aujourd'hui, je crois que chacun reconnaît que la PAC a eu un impact positif,
chacun le reconnaît en France, dans chaque pays d'Europe. C'est autour des
principes qui ont été ceux de cette réforme, des principes français pour la
défense de l'unité agricole européenne, qu'il faut poursuivre. Nous ne sommes
pas en train de suivre un modèle américain, nous sommes en train de poursuivre
un modèle européen, poursuivre son adaptation. D'ailleurs, je trouve qu'il y a
un évolution assez spectaculaire. Je n 'étais pas du tout en charge de ces
questions en 1992, j'étais un candidat malheureux dans une période difficile où
la réforme de la PAC jouait un grand rôle. Aujourd'hui, je suis un ministre qui
rencontre les organisations syndicales, les producteurs, et je crois que nous
avons une vision assez commune de cela qui montre que l'expérience de 1992 a
été utile./.
(source http://www,diplomatie,gouv,fr, le 24 septembre 2001)