Texte intégral
Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades, je veux bien sûr vous dire comment je conçois le devenir des Corses et de l'Ile de beauté.
A en croire certains, ce devenir serait enfermé entre deux chois possibles. D'une part, celui de l'alliance des libéraux et des nationalistes, avec, au bout, la séparation de la Corse et de la France.
D'autre part, celui d'un "national-républicanisme", sorte de retour à un statu quo d'avant 1997 qui, au prétexte de sauvegarder l'unité nationale, étoufferait la spécificité profonde de l'île et de son peuple.
Je refuse ; les communistes refusent ces deux prétendues solutions qui ne répondent en rien aux attentes et aux aspirations des femmes, des hommes, des jeunes qui vivent ici.
Je refuse avec les élus communistes corses que perdure une situation inacceptable dont la responsabilité écrasante incombe à la droite. C'est elle, en effet, qui depuis des décennies a accompagné le choix du déclin. Elle qui a ouvert la voie au "tout tourisme", à l'argent facile, à la zone franche. Elle qui, depuis plus de quarante ans, a favorisé les appétits des multinationales et des circuits financiers.
Ce qu'a fait la droite ici a attisé les violences et nourri la désespérance. Si par malheur elle l'emportait demain, ce serait davantage de déréglementation, moins de services publics, de statuts pour les travailleurs, moins de droits pour les femmes, les jeunes, les immigrés.
Cette impasse-là pour la Corse comme pour la France, ensemble, repoussons-là le 21 avril prochain. Repoussons-là en utilisant le vote communiste.
Vous le savez, avec les autres députés de mon groupe, je me suis abstenu lors du vote à l'Assemblée nationale de la loi sur la Corse.
Je me suis abstenu pour redire, franchement, que le processus engagé par la gauche plurielle rompait heureusement avec les pratiques de la droite.
Oui, incontestablement, le processus dit de Matignon a changé des choses importantes. Il a d'abord mis de la transparence là où régnait l'opacité. Les élus de l'île ont eu leur mot à dire. Et la loi sur la Corse comporte des avancées certaines, notamment en matière de développement durable et de respect du littoral.
Je le dis d'autant plus volontiers que, notamment dans ces deux domaines essentiels, les députés communistes ont beaucoup contribué à ce qu'il en soit ainsi.
Mais si nous nous sommes abstenus, c'est aussi parce que cette même loi comporte des insuffisances, des manques, des risques et qu'elle continue de refuser aux Corses ce qui est, à mes yeux, essentiel : leur participation active et leur droit inaliénable à être consultés sur leur avenir. S'il en est ainsi, c'est parce que Lionel Jospin a préféré privilégier l'axe libéral- séparatiste plutôt que de vous donner la parole.
Continuer dans cette voie est sans issue comme le serait tout autant un impossible retour en arrière.
La France et la Corse ont, depuis plus de deux siècles, un destin commun. Commun et singulier avec l'existence d'un peuple corse composante du peuple français. Le devenir de la Corse et celui de la France sont indissociables. Tous les engagements que je prends pour la France sont bons pour la Corse. Et tout ce que je préconise pour elle est bon pour la France.
C'est vrai de la paix civile.
Parler en Corse de "l'Etat de droit", tout le monde, ou presque, le fait. Mais voilà des années qu'il n'est toujours question que de le rétablir. Il est grand temps de s'en donner les moyens.
Tous les moyens pour la prévention, mais aussi pour la répression des pratiques frauduleuses et mafieuses. Tous les moyens pour la transformation et le développement des services publics, de tous les services publics. Avec, en particulier, une réorganisation de ceux consacrés au maintien de l'ordre.
C'est pour moi incompatible avec toute faiblesse envers ceux qui commettent des actes de violence inacceptable. Incompatible aussi avec un dialogue privilégié avec les forces politiques qui les soutiennent ou les excusent.
Cette nécessaire fermeté doit s'accompagner d'un effort indispensable en faveur du développement durable de l'île. Aujourd'hui, la République doit reconnaître ce qu'elle doit à la Corse. Avec un engagement fort de l'Etat, et des investissements conséquents. L'action publique doit permettre aux Corses de vivre et travailler, ici dans la dignité et le respect qui leur sont dus.
Elle doit se fixer l'objectif d'une société corse rassérénée, dans une France rassemblée.
Enfin, la Corse a besoin de démocratie. La participation, la consultation des Corses ne sont pas des " suppléments ". Pour moi, elles constituent une nécessité vitale, une clé pour que la confiance revienne. Pour que se conjugue le respect d'une originalité historique et l'appui de la solidarité nationale.
Vous l'avez compris, pour une large part, l'avenir de la Corse va beaucoup dépendre du résultat du premier tour de l'élection présidentielle.
Ma candidature a pour ambition de contribuer à ce qu'il soit conforme aux attentes du peuple corse.
Oui, cher-e-s ami-es, cher-e-s camarades : voilà pourquoi je me bats dans cette campagne.
Voilà l'enjeu fondamental du premier tour.
Ce que je veux, de toutes mes forces, c'est que quel que soit le président élu, il ne puisse ignorer ces réalités qui vous préoccupent, qui vous inquiètent, et auxquelles vous voulez que l'on s'attaque vraiment.
Et si la droite est battue - comme je le souhaite - il faut que la gauche soit obligée de les prendre en compte et de faire des choix politiques neufs, et véritablement à gauche.
Le vote pour ma candidature aura cette signification. Il pourra avoir cette force, au service d'une autre politique à gauche.
A vrai dire : il est le seul vote à avoir cette utilité.
Oui, le premier tour veut dire quelque chose, au-delà du bal dérisoire des ambitions personnelles.
De tout mon cur - vous l'avez senti - de toute ma force de conviction - et je voudrais la faire partager le plus largement possible - j'ai exposé devant vous les lignes de force de mes propositions. Nous pouvons y réfléchir, et en discuter ensemble.
Si le vote communiste pèse suffisamment lourd le 21 avril - c'est-à-dire, j'y insiste, au premier tour, qui est capital pour la suite - alors vous pourrez faire entendre votre voix, vos attentes, vos exigences.
Quant à moi, je vais mettre le meilleur de moi-même dans ce combat. Je suis disponible et déterminé. Et je le sens, vous l'êtes aussi !
Eh bien menons ensemble ce combat !
(Source http://www.roberthue2002.net, le 22 mars 2002)
A en croire certains, ce devenir serait enfermé entre deux chois possibles. D'une part, celui de l'alliance des libéraux et des nationalistes, avec, au bout, la séparation de la Corse et de la France.
D'autre part, celui d'un "national-républicanisme", sorte de retour à un statu quo d'avant 1997 qui, au prétexte de sauvegarder l'unité nationale, étoufferait la spécificité profonde de l'île et de son peuple.
Je refuse ; les communistes refusent ces deux prétendues solutions qui ne répondent en rien aux attentes et aux aspirations des femmes, des hommes, des jeunes qui vivent ici.
Je refuse avec les élus communistes corses que perdure une situation inacceptable dont la responsabilité écrasante incombe à la droite. C'est elle, en effet, qui depuis des décennies a accompagné le choix du déclin. Elle qui a ouvert la voie au "tout tourisme", à l'argent facile, à la zone franche. Elle qui, depuis plus de quarante ans, a favorisé les appétits des multinationales et des circuits financiers.
Ce qu'a fait la droite ici a attisé les violences et nourri la désespérance. Si par malheur elle l'emportait demain, ce serait davantage de déréglementation, moins de services publics, de statuts pour les travailleurs, moins de droits pour les femmes, les jeunes, les immigrés.
Cette impasse-là pour la Corse comme pour la France, ensemble, repoussons-là le 21 avril prochain. Repoussons-là en utilisant le vote communiste.
Vous le savez, avec les autres députés de mon groupe, je me suis abstenu lors du vote à l'Assemblée nationale de la loi sur la Corse.
Je me suis abstenu pour redire, franchement, que le processus engagé par la gauche plurielle rompait heureusement avec les pratiques de la droite.
Oui, incontestablement, le processus dit de Matignon a changé des choses importantes. Il a d'abord mis de la transparence là où régnait l'opacité. Les élus de l'île ont eu leur mot à dire. Et la loi sur la Corse comporte des avancées certaines, notamment en matière de développement durable et de respect du littoral.
Je le dis d'autant plus volontiers que, notamment dans ces deux domaines essentiels, les députés communistes ont beaucoup contribué à ce qu'il en soit ainsi.
Mais si nous nous sommes abstenus, c'est aussi parce que cette même loi comporte des insuffisances, des manques, des risques et qu'elle continue de refuser aux Corses ce qui est, à mes yeux, essentiel : leur participation active et leur droit inaliénable à être consultés sur leur avenir. S'il en est ainsi, c'est parce que Lionel Jospin a préféré privilégier l'axe libéral- séparatiste plutôt que de vous donner la parole.
Continuer dans cette voie est sans issue comme le serait tout autant un impossible retour en arrière.
La France et la Corse ont, depuis plus de deux siècles, un destin commun. Commun et singulier avec l'existence d'un peuple corse composante du peuple français. Le devenir de la Corse et celui de la France sont indissociables. Tous les engagements que je prends pour la France sont bons pour la Corse. Et tout ce que je préconise pour elle est bon pour la France.
C'est vrai de la paix civile.
Parler en Corse de "l'Etat de droit", tout le monde, ou presque, le fait. Mais voilà des années qu'il n'est toujours question que de le rétablir. Il est grand temps de s'en donner les moyens.
Tous les moyens pour la prévention, mais aussi pour la répression des pratiques frauduleuses et mafieuses. Tous les moyens pour la transformation et le développement des services publics, de tous les services publics. Avec, en particulier, une réorganisation de ceux consacrés au maintien de l'ordre.
C'est pour moi incompatible avec toute faiblesse envers ceux qui commettent des actes de violence inacceptable. Incompatible aussi avec un dialogue privilégié avec les forces politiques qui les soutiennent ou les excusent.
Cette nécessaire fermeté doit s'accompagner d'un effort indispensable en faveur du développement durable de l'île. Aujourd'hui, la République doit reconnaître ce qu'elle doit à la Corse. Avec un engagement fort de l'Etat, et des investissements conséquents. L'action publique doit permettre aux Corses de vivre et travailler, ici dans la dignité et le respect qui leur sont dus.
Elle doit se fixer l'objectif d'une société corse rassérénée, dans une France rassemblée.
Enfin, la Corse a besoin de démocratie. La participation, la consultation des Corses ne sont pas des " suppléments ". Pour moi, elles constituent une nécessité vitale, une clé pour que la confiance revienne. Pour que se conjugue le respect d'une originalité historique et l'appui de la solidarité nationale.
Vous l'avez compris, pour une large part, l'avenir de la Corse va beaucoup dépendre du résultat du premier tour de l'élection présidentielle.
Ma candidature a pour ambition de contribuer à ce qu'il soit conforme aux attentes du peuple corse.
Oui, cher-e-s ami-es, cher-e-s camarades : voilà pourquoi je me bats dans cette campagne.
Voilà l'enjeu fondamental du premier tour.
Ce que je veux, de toutes mes forces, c'est que quel que soit le président élu, il ne puisse ignorer ces réalités qui vous préoccupent, qui vous inquiètent, et auxquelles vous voulez que l'on s'attaque vraiment.
Et si la droite est battue - comme je le souhaite - il faut que la gauche soit obligée de les prendre en compte et de faire des choix politiques neufs, et véritablement à gauche.
Le vote pour ma candidature aura cette signification. Il pourra avoir cette force, au service d'une autre politique à gauche.
A vrai dire : il est le seul vote à avoir cette utilité.
Oui, le premier tour veut dire quelque chose, au-delà du bal dérisoire des ambitions personnelles.
De tout mon cur - vous l'avez senti - de toute ma force de conviction - et je voudrais la faire partager le plus largement possible - j'ai exposé devant vous les lignes de force de mes propositions. Nous pouvons y réfléchir, et en discuter ensemble.
Si le vote communiste pèse suffisamment lourd le 21 avril - c'est-à-dire, j'y insiste, au premier tour, qui est capital pour la suite - alors vous pourrez faire entendre votre voix, vos attentes, vos exigences.
Quant à moi, je vais mettre le meilleur de moi-même dans ce combat. Je suis disponible et déterminé. Et je le sens, vous l'êtes aussi !
Eh bien menons ensemble ce combat !
(Source http://www.roberthue2002.net, le 22 mars 2002)