Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Président de la chambre de commerce,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
C'est naturellement un très grand plaisir pour moi de vous voir ce soir. Je repars dans quelques heures vers Paris à l'issue d'un voyage de près de dix jours en Asie du Sud-Est, qui m'a conduit au Vietnam, puis dans le Sultanat de Brunei, et enfin ici à Singapour.
C'est mon premier voyage dans cette région en tant que membre du gouvernement français, et l'étape de Singapour dans ce voyage s'est imposée d'elle-même, tant est importante la relation que nos deux pays entretiennent.
1/ C'est en effet le premier message dont je voulais vous faire part, et qui est une confirmation sans nuance du caractère prioritaire pour le gouvernement français, de Singapour, dans nos relations avec l'Asie.
Je voudrais rappeler le chemin parcouru : d'une diplomatie prudente et tout entière consacrée au développement économique et au négoce, Singapour est passée aujourd'hui à une vision du monde plus autonome, traduisant de nouvelles ambitions, non plus seulement régionales mais aussi mondiales.
Depuis le début des années 90, la Cité-Etat s'est placée au centre des processus d'intégration régionale en Asie de l'Est, tant au plan économique qu'en matière de sécurité. Chantre de l'APEC, la coopération économique Asie-Pacifique, dont elle abrite le Secrétariat, elle a des ambitions mondiales que confortent ses succès régionaux. N'ayant pu obtenir le siège de l'OMC, elle en a organisé la première conférence ministérielle. Elle a également été le principal promoteur asiatique du 1er sommet Europe-Asie (ASEM) qui s'est tenu à Bangkok en mars 1996, et a largement contribué au succès de la réunion des Ministres de l'Économie de Tokyo le mois dernier, à laquelle j'ai participé.
Mais la fin de la guerre froide n'explique pas tout, et la diplomatie " tous azimuts " de Singapour doit également beaucoup au sentiment de confiance que lui donne sa réussite économique. Le " modèle " singapourien donne à la Cité-Etat un rayonnement certain, sur lequel le gouvernement français compte s'appuyer.
C'est le sens du message que Lionel Jospin m'a demandé de transmettre au Premier ministre de Singapour, à qui j'ai remis hier une lettre de son homologue français. La chaleur et la cordialité des contacts établis avec le Premier Ministre Goh Chok Tong, ainsi que, hier soir, avec le Pr Jayakumar, ministre des Affaires étrangères, m'amènent à penser que ce message a été bien compris par le gouvernement de Singapour. J'ai notamment eu le sentiment que celui-ci été sensible au rôle que les autorités français jouent dans le dialogue entre l'Europe et l'Asie, à travers l'ASEM.
2/ Le second message que je suis venu vous délivrer ce soir s'adresse plus directement à vous-mêmes : la communauté française de Singapour est le reflet de nos ambitions dans ce pays ; vous êtes, mesdames et messieurs, le reflet et l'espoir de nos ambitions asiatiques.
Votre communauté est, vous le savez, la seconde en Asie après Hongkong, et Singapour est notre second partenaire commercial au sein de l'Asie en développement, après la Chine.
La présence de nos entreprises à Singapour est importante et m'a impressionné par ses effectifs : près de 400 filiales et bureaux de représentation dont beaucoup il est vrai couvrent l'ASEAN, voire toute l'Asie. Plusieurs services de l'Ambassade de France ont d'ailleurs également une zone de compétence régionale.
Je me réjouis de constater que tous les ans, notre communauté grossit d'une vingtaine de nouvelles implantations. Je me réjouis surtout de l'action de nos PME sur ce marché et vous savez que j'ai, par ce voyage, cherché à soutenir leurs efforts de prospection.
La situation n'est pas pour autant complètement satisfaisante : notre part de marché à Singapour est passée de 2,1 % en 1995 à 2,8 % en 1996, grâce à vos efforts, mais c'est encore peu comparé à la place de notre pays dans le commerce mondial. En termes d'investissement, la Cité-Etat a accueilli plus de 6 milliards de francs d'investissements français, soit seulement 2,6 % du total des investissements étrangers à Singapour, derrière le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Allemagne.
Ce résultat est encore très insuffisant, et s'il y a un domaine dans lequel nous pouvons peut-être faire quelque chose, c'est celui de l'implantation des PME françaises à l'étranger. Nos petites et moyennes entreprises accusent en effet un retard certain dans ce domaine que j'illustrerai par un chiffre. Les PMI réalisent 28 % des exportations industrielles, mais elles ne totalisent que 14 % des filiales à l'étranger et leurs effectifs totaux, avec environ 125 000 salariés, représentent un montant moindre que le seul groupe Alcatel.
Je sais, mesdames et messieurs, que vous êtes à la pointe de ce combat que nous livrons sur des marchés qui comptent parmi les plus difficiles et les plus concurrentiels de la planète. J'ai passé moi-même un certain nombre d'années à essayer de vendre à l'étranger le savoir-faire français dans le domaine des télécommunications, un secteur qui est un peu la passion de ma vie. Je mesure par conséquent très bien quelle est la difficulté de votre tâche.
Sachez en tout cas que le gouvernement français vous sait gré de l'effort que vous accomplissez au service de l'économie française, de l'emploi, particulièrement celui des jeunes, et, plus généralement, du rayonnement de notre pays.
Il y a également une dimension importante dans les relations économiques sur laquelle j'ai tenu à insister. Nous souhaitons voir davantage d'investissements asiatiques en France et en Europe. J'ai fait valoir à mes interlocuteurs tout l'intérêt qu'il y avait pour eux à investir dans notre pays, dans ses entreprises, dans son avenir.
Cet avenir, Mesdames et Messieurs, sera européen.
La France est une grande nation. L'Europe sera une puissance mondiale, dotée d'une monnaie unique dès janvier 1999. Le gouvernement auquel j'appartiens sera celui qui mettra en place cette monnaie européenne. Je l'ai réaffirmé très clairement à mes interlocuteurs.
3/ Je voudrais ensuite, c'est mon troisième propos, profiter de l'occasion qui m'est donnée ce soir pour renouveler le message de confiance que j'ai adressé à mes interlocuteurs depuis hier.
La crise monétaire et financière qui affecte certains pays d'Asie du sud-est n'est pas de nature à remettre en cause la stratégie déployée depuis plusieurs années pour renforcer notre présence économique en Asie.
Tout d'abord parce que la crise doit être analysée comme une crise de croissance, qui n'affecte pas, à notre sens, les perspectives de développement à moyen terme de la zone. Il est clair, cependant, que cette crise se traduira à court terme par des ajustements qui risquent d'être douloureux et par une baisse de croissance, générale dans la zone, mais différente selon les pays.
Au-delà de l'appartenance à un même système de change, les turbulences monétaires ont mis en évidence la difficile montée en gamme de certaines économies, une vulnérabilité des systèmes financiers à un choc de grande ampleur et peut-être, l'insuffisante capacité de réactions des gouvernements de la région. Si cette crise conduit ces gouvernements à adopter des réformes structurelles propres à rassurer les investisseurs étrangers, il en sera ressorti quelque chose de positif.
Ensuite parce que notre présence en Asie reste faible. Un relâchement de notre effort serait contre-productif alors que nous en mesurons les premiers résultats. Ces efforts ont notamment conduit à un redéploiement de notre dispositif d'appui au commerce extérieur : nos procédures d'aide aux PME et nos instruments de promotion (foires et expositions) ont été massivement orientés vers l'Asie. Un exemple : sur les quatre grandes expositions commerciales que nous organiserons en 1998, trois se dérouleront en Asie : au Japon, en Indonésie et aux Philippines.
Je dirai enfin, plus simplement, que nous avons des amis dans la région et que ce n'est pas lorsque vos amis rencontrent des difficultés qu'on les abandonne. C'est au contraire dans les moments difficiles que se forgent la confiance et l'amitié.
Et nous restons confiants dans l'avenir de cette région du monde. Il me semble d'ailleurs que ce sentiment est partagé par des institutions aussi prestigieuses que la Banque Mondiale, si j'en crois les projections de croissance à long terme qu'elle a publiées voici quelques semaines. Naturellement, il nous faudra tirer les conséquences de la crise monétaire et faire preuve de beaucoup de prudence, par exemple dans le choix de nos partenaires financiers.
Je ne résiste pas au plaisir de citer l'économiste américain Paul Krugman qui a lancé en 1994 le fameux débat sur le miracle asiatique, et que l'on ne peut par conséquent guère taxer de pro-asiatisme. Il s'exprimait ainsi récemment : " La croissance asiatique va probablement redémarrer, entraînée, comme par le passé, par l'épargne, l'éducation et la progression de la force de travail ".
Je n'ai rien à ajouter à cette déclaration.
4/ Enfin, et je terminerai par là, je voudrais souligner que, malgré l'importance de l'économie, la communauté française, votre communauté, n'est pas seulement une communauté d'affaires.
La cohésion de cette communauté repose certes sur sa chambre de commerce, dont j'ai apprécié le dynamisme et les réalisations, mais aussi sur son école, sur l'Alliance française, qui est un précieux lieu de rencontre avec les singapouriens, et sur les différentes associations qui vous représentent.
Depuis plusieurs semaines, cette communauté donne, dans un environnement difficile, un exemple de courage et de détermination que je suis heureux de saluer aujourd'hui.
En tant que membres d'une communauté, il vous revient, et je n'ai pas besoin de vous le dire, car nous n'avons pas de leçons à vous donner, de pratiquer l'entraide (par exemple à destination des PME) au profit des nouveaux venus ou des candidats à l'implantation ; et d'aider nos jeunes qui cherchent à s'expatrier.
Il y a le Centre d'affaires français, que j'ai visité hier ; c'est une très belle réalisation à laquelle je souhaite un plein succès. J'en profite pour souligner le rôle exemplaire qu'a joué, et que continue à jouer le président de votre chambre de commerce, Michel Pinaud, qui consacre à la communauté d'affaires, je le sais, beaucoup de temps et beaucoup d'énergie. Sa disponibilité de tous les instants, au service de la chose commune, ne m'a pas échappé et j'ai eu beaucoup de plaisir à le rencontrer hier.
Il y a aussi l'initiative pour l'emploi des jeunes français à Singapour prise par les Conseillers du Commerce Extérieur, et d'autres actions similaires, conduites sous la houlette dynamique de notre Ambassadeur de France : c'est dans ce sens qu'il faut continuer.
Permettez-moi, donc, Monsieur l'Ambassadeur, de vous redire publiquement, ainsi qu'à votre conseiller commercial, M. Guy Lombard, dont j'ai pu apprécier l'efficacité, et à tous vos autres collaborateurs, tous mes remerciements pour avoir bien voulu faciliter l'organisation de mon voyage et celui de ma délégation.
Je vous remercie de votre attention et suis prêt à répondre à vos questions.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 20 août 2002)
Monsieur le Président de la chambre de commerce,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
C'est naturellement un très grand plaisir pour moi de vous voir ce soir. Je repars dans quelques heures vers Paris à l'issue d'un voyage de près de dix jours en Asie du Sud-Est, qui m'a conduit au Vietnam, puis dans le Sultanat de Brunei, et enfin ici à Singapour.
C'est mon premier voyage dans cette région en tant que membre du gouvernement français, et l'étape de Singapour dans ce voyage s'est imposée d'elle-même, tant est importante la relation que nos deux pays entretiennent.
1/ C'est en effet le premier message dont je voulais vous faire part, et qui est une confirmation sans nuance du caractère prioritaire pour le gouvernement français, de Singapour, dans nos relations avec l'Asie.
Je voudrais rappeler le chemin parcouru : d'une diplomatie prudente et tout entière consacrée au développement économique et au négoce, Singapour est passée aujourd'hui à une vision du monde plus autonome, traduisant de nouvelles ambitions, non plus seulement régionales mais aussi mondiales.
Depuis le début des années 90, la Cité-Etat s'est placée au centre des processus d'intégration régionale en Asie de l'Est, tant au plan économique qu'en matière de sécurité. Chantre de l'APEC, la coopération économique Asie-Pacifique, dont elle abrite le Secrétariat, elle a des ambitions mondiales que confortent ses succès régionaux. N'ayant pu obtenir le siège de l'OMC, elle en a organisé la première conférence ministérielle. Elle a également été le principal promoteur asiatique du 1er sommet Europe-Asie (ASEM) qui s'est tenu à Bangkok en mars 1996, et a largement contribué au succès de la réunion des Ministres de l'Économie de Tokyo le mois dernier, à laquelle j'ai participé.
Mais la fin de la guerre froide n'explique pas tout, et la diplomatie " tous azimuts " de Singapour doit également beaucoup au sentiment de confiance que lui donne sa réussite économique. Le " modèle " singapourien donne à la Cité-Etat un rayonnement certain, sur lequel le gouvernement français compte s'appuyer.
C'est le sens du message que Lionel Jospin m'a demandé de transmettre au Premier ministre de Singapour, à qui j'ai remis hier une lettre de son homologue français. La chaleur et la cordialité des contacts établis avec le Premier Ministre Goh Chok Tong, ainsi que, hier soir, avec le Pr Jayakumar, ministre des Affaires étrangères, m'amènent à penser que ce message a été bien compris par le gouvernement de Singapour. J'ai notamment eu le sentiment que celui-ci été sensible au rôle que les autorités français jouent dans le dialogue entre l'Europe et l'Asie, à travers l'ASEM.
2/ Le second message que je suis venu vous délivrer ce soir s'adresse plus directement à vous-mêmes : la communauté française de Singapour est le reflet de nos ambitions dans ce pays ; vous êtes, mesdames et messieurs, le reflet et l'espoir de nos ambitions asiatiques.
Votre communauté est, vous le savez, la seconde en Asie après Hongkong, et Singapour est notre second partenaire commercial au sein de l'Asie en développement, après la Chine.
La présence de nos entreprises à Singapour est importante et m'a impressionné par ses effectifs : près de 400 filiales et bureaux de représentation dont beaucoup il est vrai couvrent l'ASEAN, voire toute l'Asie. Plusieurs services de l'Ambassade de France ont d'ailleurs également une zone de compétence régionale.
Je me réjouis de constater que tous les ans, notre communauté grossit d'une vingtaine de nouvelles implantations. Je me réjouis surtout de l'action de nos PME sur ce marché et vous savez que j'ai, par ce voyage, cherché à soutenir leurs efforts de prospection.
La situation n'est pas pour autant complètement satisfaisante : notre part de marché à Singapour est passée de 2,1 % en 1995 à 2,8 % en 1996, grâce à vos efforts, mais c'est encore peu comparé à la place de notre pays dans le commerce mondial. En termes d'investissement, la Cité-Etat a accueilli plus de 6 milliards de francs d'investissements français, soit seulement 2,6 % du total des investissements étrangers à Singapour, derrière le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Allemagne.
Ce résultat est encore très insuffisant, et s'il y a un domaine dans lequel nous pouvons peut-être faire quelque chose, c'est celui de l'implantation des PME françaises à l'étranger. Nos petites et moyennes entreprises accusent en effet un retard certain dans ce domaine que j'illustrerai par un chiffre. Les PMI réalisent 28 % des exportations industrielles, mais elles ne totalisent que 14 % des filiales à l'étranger et leurs effectifs totaux, avec environ 125 000 salariés, représentent un montant moindre que le seul groupe Alcatel.
Je sais, mesdames et messieurs, que vous êtes à la pointe de ce combat que nous livrons sur des marchés qui comptent parmi les plus difficiles et les plus concurrentiels de la planète. J'ai passé moi-même un certain nombre d'années à essayer de vendre à l'étranger le savoir-faire français dans le domaine des télécommunications, un secteur qui est un peu la passion de ma vie. Je mesure par conséquent très bien quelle est la difficulté de votre tâche.
Sachez en tout cas que le gouvernement français vous sait gré de l'effort que vous accomplissez au service de l'économie française, de l'emploi, particulièrement celui des jeunes, et, plus généralement, du rayonnement de notre pays.
Il y a également une dimension importante dans les relations économiques sur laquelle j'ai tenu à insister. Nous souhaitons voir davantage d'investissements asiatiques en France et en Europe. J'ai fait valoir à mes interlocuteurs tout l'intérêt qu'il y avait pour eux à investir dans notre pays, dans ses entreprises, dans son avenir.
Cet avenir, Mesdames et Messieurs, sera européen.
La France est une grande nation. L'Europe sera une puissance mondiale, dotée d'une monnaie unique dès janvier 1999. Le gouvernement auquel j'appartiens sera celui qui mettra en place cette monnaie européenne. Je l'ai réaffirmé très clairement à mes interlocuteurs.
3/ Je voudrais ensuite, c'est mon troisième propos, profiter de l'occasion qui m'est donnée ce soir pour renouveler le message de confiance que j'ai adressé à mes interlocuteurs depuis hier.
La crise monétaire et financière qui affecte certains pays d'Asie du sud-est n'est pas de nature à remettre en cause la stratégie déployée depuis plusieurs années pour renforcer notre présence économique en Asie.
Tout d'abord parce que la crise doit être analysée comme une crise de croissance, qui n'affecte pas, à notre sens, les perspectives de développement à moyen terme de la zone. Il est clair, cependant, que cette crise se traduira à court terme par des ajustements qui risquent d'être douloureux et par une baisse de croissance, générale dans la zone, mais différente selon les pays.
Au-delà de l'appartenance à un même système de change, les turbulences monétaires ont mis en évidence la difficile montée en gamme de certaines économies, une vulnérabilité des systèmes financiers à un choc de grande ampleur et peut-être, l'insuffisante capacité de réactions des gouvernements de la région. Si cette crise conduit ces gouvernements à adopter des réformes structurelles propres à rassurer les investisseurs étrangers, il en sera ressorti quelque chose de positif.
Ensuite parce que notre présence en Asie reste faible. Un relâchement de notre effort serait contre-productif alors que nous en mesurons les premiers résultats. Ces efforts ont notamment conduit à un redéploiement de notre dispositif d'appui au commerce extérieur : nos procédures d'aide aux PME et nos instruments de promotion (foires et expositions) ont été massivement orientés vers l'Asie. Un exemple : sur les quatre grandes expositions commerciales que nous organiserons en 1998, trois se dérouleront en Asie : au Japon, en Indonésie et aux Philippines.
Je dirai enfin, plus simplement, que nous avons des amis dans la région et que ce n'est pas lorsque vos amis rencontrent des difficultés qu'on les abandonne. C'est au contraire dans les moments difficiles que se forgent la confiance et l'amitié.
Et nous restons confiants dans l'avenir de cette région du monde. Il me semble d'ailleurs que ce sentiment est partagé par des institutions aussi prestigieuses que la Banque Mondiale, si j'en crois les projections de croissance à long terme qu'elle a publiées voici quelques semaines. Naturellement, il nous faudra tirer les conséquences de la crise monétaire et faire preuve de beaucoup de prudence, par exemple dans le choix de nos partenaires financiers.
Je ne résiste pas au plaisir de citer l'économiste américain Paul Krugman qui a lancé en 1994 le fameux débat sur le miracle asiatique, et que l'on ne peut par conséquent guère taxer de pro-asiatisme. Il s'exprimait ainsi récemment : " La croissance asiatique va probablement redémarrer, entraînée, comme par le passé, par l'épargne, l'éducation et la progression de la force de travail ".
Je n'ai rien à ajouter à cette déclaration.
4/ Enfin, et je terminerai par là, je voudrais souligner que, malgré l'importance de l'économie, la communauté française, votre communauté, n'est pas seulement une communauté d'affaires.
La cohésion de cette communauté repose certes sur sa chambre de commerce, dont j'ai apprécié le dynamisme et les réalisations, mais aussi sur son école, sur l'Alliance française, qui est un précieux lieu de rencontre avec les singapouriens, et sur les différentes associations qui vous représentent.
Depuis plusieurs semaines, cette communauté donne, dans un environnement difficile, un exemple de courage et de détermination que je suis heureux de saluer aujourd'hui.
En tant que membres d'une communauté, il vous revient, et je n'ai pas besoin de vous le dire, car nous n'avons pas de leçons à vous donner, de pratiquer l'entraide (par exemple à destination des PME) au profit des nouveaux venus ou des candidats à l'implantation ; et d'aider nos jeunes qui cherchent à s'expatrier.
Il y a le Centre d'affaires français, que j'ai visité hier ; c'est une très belle réalisation à laquelle je souhaite un plein succès. J'en profite pour souligner le rôle exemplaire qu'a joué, et que continue à jouer le président de votre chambre de commerce, Michel Pinaud, qui consacre à la communauté d'affaires, je le sais, beaucoup de temps et beaucoup d'énergie. Sa disponibilité de tous les instants, au service de la chose commune, ne m'a pas échappé et j'ai eu beaucoup de plaisir à le rencontrer hier.
Il y a aussi l'initiative pour l'emploi des jeunes français à Singapour prise par les Conseillers du Commerce Extérieur, et d'autres actions similaires, conduites sous la houlette dynamique de notre Ambassadeur de France : c'est dans ce sens qu'il faut continuer.
Permettez-moi, donc, Monsieur l'Ambassadeur, de vous redire publiquement, ainsi qu'à votre conseiller commercial, M. Guy Lombard, dont j'ai pu apprécier l'efficacité, et à tous vos autres collaborateurs, tous mes remerciements pour avoir bien voulu faciliter l'organisation de mon voyage et celui de ma délégation.
Je vous remercie de votre attention et suis prêt à répondre à vos questions.
(source http://www.minefi.gouv.fr, le 20 août 2002)