Texte intégral
A. Hausser
Vous manquez votre réélection de peu dans votre département de l'Aisne mais, d'ores et déjà, la droite, et singulièrement l'UMP, est assurée d'avoir une très large majorité. Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que c'est J. Chirac qui a une majorité ou le Premier ministre ?
- "Depuis un an à peu près, la Vème République est en train de se remettre sur ses pieds avec le président de la République qui est en la clé de voûte, avec le Premier ministre qui est le chef du Gouvernement et avec, je l'espère, dimanche prochain, une majorité solide capable d'apporter la confiance nécessaire pour gouverner au Premier ministre."
L'inversion du calendrier avait donc du bon ?
- "C'est très difficile de refaire l'histoire. Nous avons eu un calendrier qui n'était pas forcément celui que certains souhaitaient. Mais au-delà des calendriers et des manoeuvres, qui souvent sous-tendent l'inversion de calendrier, il y a eu la volonté du peuple français. Je crois que l'instrument essentiel de cette volonté a été l'UMP. C'est le premier constat que je fais : le pari a été réussi. L'union, ça marche, et lorsque les électeurs sentent qu'il y a vraiment une équipe qui est en train de se former pour gouverner, pour agir, à ce moment-là, ils ont confiance et ils votent pour nous. C'est la première leçon à tirer de ces élections : l'union, ça marche et l'UMP est promise a un grand avenir. Et il y a aussi l'effet Raffarin. Je crois qu'il y a un effet Raffarin indéniable dans cette élection : le retour de la confiance. Les Français ont confiance dans le Premier ministre et ils ont confiance aussi dans l'équipe qui l'entoure."
Pour l'instant, c'est un crédit que l'on accorde à J.-P. Raffarin. Il va falloir qu'il fasse durer cette confiance et qu'il la confirme. Par quoi faut-il commencer ?
- "C'est la raison pour laquelle J.-P. Raffarin insiste à ce point sur la nécessité d'agir. Nous ne voulons pas convaincre avec des mots. Le temps des mots est révolu. Commence maintenant le temps de l'action..."
Après le deuxième tour...
- "Après le deuxième tour, effectivement, c'est l'action qui va reprendre tous ses droits. Et en politique, trop souvent ce sont les mots qui l'emportent. Aujourd'hui, c'est le temps de l'action, avec un Premier ministre qui nous demande d'être modestes - et il a raison de le faire - mais qui nous demande, en même temps, d'être audacieux. Les Français ont, pour la première fois depuis longtemps, donné un mandat très clair de gouvernement à une majorité qui, je l'espère, sera constituée dimanche prochain. Un mandat clair et un mandat politique pour réformer la France. En 1997, la gauche avait gagné par défaut, par rejet. Cette fois, on sent bien que la droite à un soutient populaire dans le pays. Il est clair et net. Je l'espère que cela se traduit par une majorité très forte à l'Assemblée nationale. Et c'est un mandat qui est important, parce qu'il permet, face à tous les groupes de pression, qui ne vont pas manquer de remettre en cause la légitimité du suffrage universel dans les six mois qui viennent, de maintenir le cap de la réforme. Et je crois que J.-P. Raffarin aura à coeur de le faire."
Vous décrivez la majorité, la volonté du Premier ministre et du Gouvernement. Concrètement par quoi allez-vous commencer ? On a déjà vu un certain nombre de gestes en matière de sécurité, mais il n'y a pas que ça.
- "Il y a une session probablement à prévoir pour le mois de juillet, une session extraordinaire, avec deux grands projets de loi : un projet de loi sur la sécurité et un projet de loi sur la justice, parce qu'il faut commencer par rétablir ce socle de sécurité indispensable pour que les Français reprennent confiance tout simplement. En quoi ? En l'Etat. L'Etat est là pour assurer la justice et pour assurer la sécurité des biens et des personnes. La première chose à faire, et c'est très important, c'est de pouvoir répondre à cette inquiétude très grande sur ce chapitre de la sécurité. Mais vous avez raison, il y a d'autres choses très importantes au-delà de ça, en particulier, dans mon secteur, avec tout ce tissu d'entreprises, cette économie très vivante, ces "forces vives", comme dit J.-P. Raffarin ; il faut les libérer et leur donner de l'énergie."
Vous êtes venu, il y a quelques semaines, et vous aviez dit que vous réfléchissiez à une feuille de paye en trois lignes. Cela fait rêver beaucoup de monde !
- "Cela fait rêver beaucoup de monde et cela fait cauchemarder un certain nombre de gens qui ont intérêt à ce que la France soit compliquée. Il y a des gens qui ont intérêt à ce que les choses ne bougent pas partout. Notre travail est d'aller au-delà de ces résistances..."
Les fonctionnaires ?
- "Pas toujours les fonctionnaires. On accuse toujours les fonctionnaires, mais il y a des fonctionnaires qui souhaitent que les choses avancent. Il y en a beaucoup qui souhaitent que les choses avancent. Ils ont bien compris que c'était leur intérêt et celui de l'Etat. Nous avons beaucoup de dossiers qui sont en chantiers ouverts et j'espère que rapidement, cela se verra."
Je voudrais que l'on revienne un instant sur l'UMP, dont vous êtes un des concepteurs et l'un des fondateurs. Comment voyez-vous l'avenir de ce parti chiraquien, de cette grande formation ? Qui devrait en prendre la tête ?
- "Je crois qu'un bon parti est un parti dans lequel les dirigeants sont choisis par la démocratie."
Il faut un vote ?
- "Je suis favorable à ce qu'effectivement les dirigeants de l'UMP soient élus au suffrage universel. A l'heure actuelle, je suis président de l'UMP. J'ai été élu, il y a plus d'un an, par une assemblée qui comprenait 500 personnes. Vous vous imaginez bien que c'est une légitimité très étroite. Il faut donc, maintenant, lancer une grande campagne d'adhésion. Il faut que les Français adhérent à l'UMP et qu'ils soient très nombreux à le faire. Et lorsque nous aurons un socle électoral suffisamment large, nous organiserons, selon des règles sur lesquelles nous travaillons à l'heure actuelle, des élections pour désigner la direction de l'UMP."
Cette UMP ne va pas être hégémonique ? Est-ce qu'il y aura encore de la place pour une contestation au sein d'une future majorité ?
- "J'espère que la vie interne de l'UMP sera tellement intense que tout le monde s'y sentira bien et pourra s'y exprimer. Je souhaite que cette UMP ne soit pas une structure pyramidale, avec un chef et ensuite une organisation prussienne, militaire, avec tout le monde le petit doigt aligné sur la couture du pantalon. Je souhaite que nous ayons une UMP qui soit plurielle, qui soit pluraliste, à l'intérieur de laquelle des courants de pensées puissent s'exprimer, tout cela arbitré par la démocratie. Il y a un moment où la discipline doit s'imposer. C'est tout à fait normal. C'est le gage de l'efficacité"
Les courants de pensée, c'est quelque chose de naturel, cela ne s'organise pas...
- "Justement, les courants sont naturels et nous les verrons très rapidement apparaître au sein de l'UMP. J'imagine que lorsque le groupe UMP se mettra en place à l'Assemblée nationale, nous verrons déjà s'esquisser des courants, des sensibilités politiques qui existent dans le pays et qui sont importantes. Et ensuite, le temps du parti viendra."
Est-ce que vous avez une idée de la composition du futur gouvernement ? Il sera beaucoup plus nombreux que celui-ci ?
- "je n'ai aucune idée sur la façon dont sera composé le futur gouvernement. Ce que je sais, c'est que l'équipe qui est place travaille et travaille pour demain et pour après-demain."
Ceux qui sont en place vont y rester et il y aura quelques nouveaux ?
- "Il faudrait le demander à J.-P. Raffarin et au président de la République."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 10 juin 2002)
Vous manquez votre réélection de peu dans votre département de l'Aisne mais, d'ores et déjà, la droite, et singulièrement l'UMP, est assurée d'avoir une très large majorité. Est-ce qu'on peut dire aujourd'hui que c'est J. Chirac qui a une majorité ou le Premier ministre ?
- "Depuis un an à peu près, la Vème République est en train de se remettre sur ses pieds avec le président de la République qui est en la clé de voûte, avec le Premier ministre qui est le chef du Gouvernement et avec, je l'espère, dimanche prochain, une majorité solide capable d'apporter la confiance nécessaire pour gouverner au Premier ministre."
L'inversion du calendrier avait donc du bon ?
- "C'est très difficile de refaire l'histoire. Nous avons eu un calendrier qui n'était pas forcément celui que certains souhaitaient. Mais au-delà des calendriers et des manoeuvres, qui souvent sous-tendent l'inversion de calendrier, il y a eu la volonté du peuple français. Je crois que l'instrument essentiel de cette volonté a été l'UMP. C'est le premier constat que je fais : le pari a été réussi. L'union, ça marche, et lorsque les électeurs sentent qu'il y a vraiment une équipe qui est en train de se former pour gouverner, pour agir, à ce moment-là, ils ont confiance et ils votent pour nous. C'est la première leçon à tirer de ces élections : l'union, ça marche et l'UMP est promise a un grand avenir. Et il y a aussi l'effet Raffarin. Je crois qu'il y a un effet Raffarin indéniable dans cette élection : le retour de la confiance. Les Français ont confiance dans le Premier ministre et ils ont confiance aussi dans l'équipe qui l'entoure."
Pour l'instant, c'est un crédit que l'on accorde à J.-P. Raffarin. Il va falloir qu'il fasse durer cette confiance et qu'il la confirme. Par quoi faut-il commencer ?
- "C'est la raison pour laquelle J.-P. Raffarin insiste à ce point sur la nécessité d'agir. Nous ne voulons pas convaincre avec des mots. Le temps des mots est révolu. Commence maintenant le temps de l'action..."
Après le deuxième tour...
- "Après le deuxième tour, effectivement, c'est l'action qui va reprendre tous ses droits. Et en politique, trop souvent ce sont les mots qui l'emportent. Aujourd'hui, c'est le temps de l'action, avec un Premier ministre qui nous demande d'être modestes - et il a raison de le faire - mais qui nous demande, en même temps, d'être audacieux. Les Français ont, pour la première fois depuis longtemps, donné un mandat très clair de gouvernement à une majorité qui, je l'espère, sera constituée dimanche prochain. Un mandat clair et un mandat politique pour réformer la France. En 1997, la gauche avait gagné par défaut, par rejet. Cette fois, on sent bien que la droite à un soutient populaire dans le pays. Il est clair et net. Je l'espère que cela se traduit par une majorité très forte à l'Assemblée nationale. Et c'est un mandat qui est important, parce qu'il permet, face à tous les groupes de pression, qui ne vont pas manquer de remettre en cause la légitimité du suffrage universel dans les six mois qui viennent, de maintenir le cap de la réforme. Et je crois que J.-P. Raffarin aura à coeur de le faire."
Vous décrivez la majorité, la volonté du Premier ministre et du Gouvernement. Concrètement par quoi allez-vous commencer ? On a déjà vu un certain nombre de gestes en matière de sécurité, mais il n'y a pas que ça.
- "Il y a une session probablement à prévoir pour le mois de juillet, une session extraordinaire, avec deux grands projets de loi : un projet de loi sur la sécurité et un projet de loi sur la justice, parce qu'il faut commencer par rétablir ce socle de sécurité indispensable pour que les Français reprennent confiance tout simplement. En quoi ? En l'Etat. L'Etat est là pour assurer la justice et pour assurer la sécurité des biens et des personnes. La première chose à faire, et c'est très important, c'est de pouvoir répondre à cette inquiétude très grande sur ce chapitre de la sécurité. Mais vous avez raison, il y a d'autres choses très importantes au-delà de ça, en particulier, dans mon secteur, avec tout ce tissu d'entreprises, cette économie très vivante, ces "forces vives", comme dit J.-P. Raffarin ; il faut les libérer et leur donner de l'énergie."
Vous êtes venu, il y a quelques semaines, et vous aviez dit que vous réfléchissiez à une feuille de paye en trois lignes. Cela fait rêver beaucoup de monde !
- "Cela fait rêver beaucoup de monde et cela fait cauchemarder un certain nombre de gens qui ont intérêt à ce que la France soit compliquée. Il y a des gens qui ont intérêt à ce que les choses ne bougent pas partout. Notre travail est d'aller au-delà de ces résistances..."
Les fonctionnaires ?
- "Pas toujours les fonctionnaires. On accuse toujours les fonctionnaires, mais il y a des fonctionnaires qui souhaitent que les choses avancent. Il y en a beaucoup qui souhaitent que les choses avancent. Ils ont bien compris que c'était leur intérêt et celui de l'Etat. Nous avons beaucoup de dossiers qui sont en chantiers ouverts et j'espère que rapidement, cela se verra."
Je voudrais que l'on revienne un instant sur l'UMP, dont vous êtes un des concepteurs et l'un des fondateurs. Comment voyez-vous l'avenir de ce parti chiraquien, de cette grande formation ? Qui devrait en prendre la tête ?
- "Je crois qu'un bon parti est un parti dans lequel les dirigeants sont choisis par la démocratie."
Il faut un vote ?
- "Je suis favorable à ce qu'effectivement les dirigeants de l'UMP soient élus au suffrage universel. A l'heure actuelle, je suis président de l'UMP. J'ai été élu, il y a plus d'un an, par une assemblée qui comprenait 500 personnes. Vous vous imaginez bien que c'est une légitimité très étroite. Il faut donc, maintenant, lancer une grande campagne d'adhésion. Il faut que les Français adhérent à l'UMP et qu'ils soient très nombreux à le faire. Et lorsque nous aurons un socle électoral suffisamment large, nous organiserons, selon des règles sur lesquelles nous travaillons à l'heure actuelle, des élections pour désigner la direction de l'UMP."
Cette UMP ne va pas être hégémonique ? Est-ce qu'il y aura encore de la place pour une contestation au sein d'une future majorité ?
- "J'espère que la vie interne de l'UMP sera tellement intense que tout le monde s'y sentira bien et pourra s'y exprimer. Je souhaite que cette UMP ne soit pas une structure pyramidale, avec un chef et ensuite une organisation prussienne, militaire, avec tout le monde le petit doigt aligné sur la couture du pantalon. Je souhaite que nous ayons une UMP qui soit plurielle, qui soit pluraliste, à l'intérieur de laquelle des courants de pensées puissent s'exprimer, tout cela arbitré par la démocratie. Il y a un moment où la discipline doit s'imposer. C'est tout à fait normal. C'est le gage de l'efficacité"
Les courants de pensée, c'est quelque chose de naturel, cela ne s'organise pas...
- "Justement, les courants sont naturels et nous les verrons très rapidement apparaître au sein de l'UMP. J'imagine que lorsque le groupe UMP se mettra en place à l'Assemblée nationale, nous verrons déjà s'esquisser des courants, des sensibilités politiques qui existent dans le pays et qui sont importantes. Et ensuite, le temps du parti viendra."
Est-ce que vous avez une idée de la composition du futur gouvernement ? Il sera beaucoup plus nombreux que celui-ci ?
- "je n'ai aucune idée sur la façon dont sera composé le futur gouvernement. Ce que je sais, c'est que l'équipe qui est place travaille et travaille pour demain et pour après-demain."
Ceux qui sont en place vont y rester et il y aura quelques nouveaux ?
- "Il faudrait le demander à J.-P. Raffarin et au président de la République."
(Source :premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 10 juin 2002)