Déclaration de M. Christian Pierret, secrétaire d'Etat à l'industrie, sur le dynamisme du secteur de l'équipement automobile, Villepinte, le 13 octobre 1999.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Inauguration du Salon Equip'auto 1999, à Villepinte, le 13 octobre 1999

Texte intégral

C'est ma deuxième visite, en tant que Ministre chargé de l'Industrie, du Salon Equipauto. Votre salon est un lieu unique puisque c'est le seul salon du premier équipement en Europe, avec une importante surface consacrée à l'exposition des nouvelles technologies, des pièces détachées et des équipements de garage qui s'est encore agrandie, grâce à l'achèvement récent du hall 7.
A cet égard, je me félicite du souci de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris de rendre toujours plus attractif le site de Villepinte, en augmentant sa capacité d'accueil, et je ne doute pas que ce site s'imposera définitivement parmi les premiers parcs d'expositions du monde. L'accent mis une nouvelle fois sur la qualité des infrastructures et des services devrait confirmer la solide réputation d'efficacité que Paris Nord a acquise auprès des professionnels. J'ai pu mesurer la qualité technique du bâtiment, réalisé sans poteaux, permettant de disposer d'un espace particulièrement fonctionnel et flexible. La collaboration engagée pour la réalisation de ce hall entre la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, l'Etat, le Département de la Seine-Saint-Denis et les villes de Villepinte et de Tremblay-en-France est indiscutablement une réussite.
Je souhaite vous assurer que le Gouvernement est convaincu de l'importance stratégique de l'accueil des manifestations professionnelles internationales de renom en France, et en Ile-de-France notamment. Au-delà des retombées directes en matière de chiffres d'affaires pour les organisateurs et les activités associées, c'est un élément significatif de l'attractivité économique d'un pays.
Je suis une nouvelle fois impressionné par le dynamisme du secteur de l'équipement automobile. L'innovation est un élément essentiel de la compétitivité de votre industrie ; elle est présente dans tous les stands que j'ai parcourus : nouvelles énergies, nouvelles motorisations, protection de l'environnement, amélioration du confort, de la sécurité, optimisation des fonctions existantes par l'électronique constituent quelques exemples d'application des progrès technologiques. J'ai constaté, enfin, que les technologies de l'information offrent de vastes perspectives dans le domaine des services.
Il n'est pas surprenant que les indicateurs économiques de votre industrie témoignent de ce dynamisme. Les achats d'un constructeur automobile, auprès de vos entreprises particulièrement, représentent désormais 70 % du prix de revient d'un véhicule, contre 55 % au début des années 1980.Votre chiffre d'affaires a atteint 118 milliards de F en 1998 dont près de 40% à l'exportation. Le secteur des équipementiers dégage un excédent commercial de 32 milliards de F en 1998, ce qui fait de l'équipement automobile un des premiers postes excédentaires de la balance commerciale française.
Rassurez-vous, je ne cède pas à l'euphorie. Je sais également que vous êtes confrontés à des défis difficiles. Avant l'innovation, le premier défi est naturellement celui de la maîtrise des coûts de production avec les exigences, sans cesse renouvelées, de réduction des prix que vous imposent les constructeurs. Il y a ensuite le défi de la mondialisation : les constructeurs implantent des unités de production dans différents pays et vous êtes amenés à les accompagner dans leurs projets internationaux, en assumant les risques financiers inhérents à de telles opérations. Vous avez relevé - et vous continuez à relever - ces défis avec succès, mais je connais les efforts quotidiens que cela suppose.
Je voudrais maintenant vous dire quelques mots de la politique gouvernementale. La priorité économique du gouvernement est la croissance. C'est la croissance qui permet de faire baisser le chômage et qui renforce la confiance des ménages. Bien sûr, une part importante de la croissance dépend de l'environnement économique international mais je note que depuis 1998 la croissance en France est au-dessus de la moyenne européenne alors que nous avions un résultat inférieur à la moyenne au cours des années précédentes. Tous les indicateurs pour la fin de 1999 et le début de l'année 2000 sont positifs et permettent d'anticiper favorablement l'activité économique des prochains mois. Croissance et confiance des ménages favorisent l'achat d'automobiles. Alors que le résultat du marché français en 1997 était désastreux, les résultats 98 furent bien meilleures, les perspectives 99 sont bonnes et elles se prolongent pour l'année 2000.
Le gouvernement a également la volonté de renforcer l'ancrage de l'économie française dans l'Europe. L'Europe est, pour les industriels de l'équipement automobile, votre marché intérieur naturel. L'avènement de l'Euro est, à cet égard, une évolution essentielle qui continuera de faire sentir ses effets au cours des prochaines années. Mais l'approche européenne du gouvernement ne se limite pas à la monnaie. La décision prise sur la fiscalité du diesel de se rapprocher en 7 ans de la moyenne communautaire a permis de sortir d'un débat particulièrement crispé en France. Je me réjouis de voir le débat se replacer sur le plan technique et j'observe avec satisfaction les progrès réalisés en matière d'injection directe, de " common rail " ou de filtres à particules. Puisque nous parlons de l'automobile et de l'Europe, une singularité française me laisse perplexe, il s'agit du millésime automobile. Le choix d'un millésime commençant au 1er juillet ne me semble pas cohérent avec la pratique de nos principaux partenaires. Je ne suis pas sûr que la validité des arguments qui avaient conduit les gouvernements successifs à préférer le statu quo, soit éternelle. Sans précipitation, je souhaiterais que l'ensemble des acteurs de la filière automobile réétudie la question et me fasse part de leurs recommandations.
Bien sûr, je sais que certains d'entre vous ne partagent pas les orientations gouvernementales en matière de réduction du temps de travail. Soyez convaincus, comme l'a réaffirmé le Premier Ministre récemment, que la loi sur l'aménagement et la réduction du temps de travail n'est pas une loi contre les entreprises. C'est une opportunité pour favoriser le dialogue social et pour réfléchir à une réorganisation de la production. L'esprit d'entreprise, le goût du risque calculé comme l'innovation sont des qualités essentielles que le gouvernement reconnaît et respecte.

En conclusion, cette visite m'aura permis de constater les mutations que le secteur de l'équipement automobile connaît à une vitesse de plus en plus élevée. J'ai confiance dans vos capacités à surmonter les défis qui se présenteront au cours des prochaines années. Vous savez pouvoir compter sur mon soutien et celui de tous mes collaborateurs pour vous accompagner dans ces évolutions.
(Source http://www.industrie.gouv.fr, le 21 octobre 1999)